❁ 32. Réveil rebondissant...

____CHAPITRE 32____

-La journée est bien loin d'être finit avec cet homme qui a pour passion un homme déguisé en chauve-souris-

❁___Adriana___❁

11 janvier - 09h23
BARCELONE - ESPAGNE - MAISON DES GONZALEZ.

AHH !! je hurle dans ma chambre après avoir ouvert la fenêtre pour aérer la pièce.

Devant ma fenêtre se trouve un oiseau mort. Un oiseau mort. Je me le répète plusieurs fois dans ma tête en regardant la dépouille sous mes yeux. Mais qui a pu faire une telle animosité. C'est inhumain de faire ça et encore plus de le ramener devant la fenêtre d'un inconnu...

L'animal est mort. La bile remonte dans ma gorge. Un frisson me parcourt. J'hésite à appeler ma mère mais hors de question que je l'appelle après ce que j'ai pu voir. Certes, l'animal est mort mais quelque chose est enroulé autour de sa patte.

Putain, mais c'est quoi ce bordel...

L'envie de vomir remonte en moi. Peut-être que l'animal a donné son dernier souffle ici, mais impossible qu'il se mette un papier autour de sa propre patte.

Je tends la main et détache le papier de l'oiseau. Mes doigts tremblent légèrement tandis que je déroule le message. Les mots griffonnés à la hâte me sautent aux yeux...

« Tu ne peux pas fuir. Le compte à rebours a commencé. »

Mon souffle se bloque.

Qu'est ce que cela veut dire ? Comment ce papier est arrivé jusqu'ici ?

Hier, j'ai entendu un bruit derrière la vitre. Ce n'est tout de même pas ça quand même ? Mon cœur tambourine dans ma poitrine. C'est un avertissement. Quelqu'un a déposé le cadavre ici. Il est rentré dans mon jardin, dans mon propre jardin et m'a sûrement regardé dormir.

Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Adriana réfléchit, ce genre de message ne viennent pas par hasard, ils sont destinés à nous avertir.

Dois-je avertir Jacob ? Ou Aaron ? Aaron a reçu plusieurs de ces messages. Il saura quoi faire. Mais je ne veux pas les inquiéter. Ce n'est qu'un bout de papier. Un meurtre ne pourra avoir lieu dans cette petite maison, si ?

Ça me fout la chair de poule...

Ce qui est sûr, c'est que je ne dois rien dire à mes parents. Ils ne doivent pas savoir ce qui se trame depuis cette mission. Depuis que Robin m'a pris pour cible pour détruire Aaron. 

Je me demande encore pourquoi tout ça se retourne contre lui ? Il a des dettes à rendre à Robin ? Ou peut-être que Robin est quelqu'un qu'il connaissait auparavant et qu'un problème les a transformés d'amis en ennemis ? Honnêtement, je ne sais rien, ce sont seulement des hypothèses.

Mais si elles étaient vraies ? Si quelqu'un voulait s'en prendre à Aaron pour sa soif de vengeance, c'est que Robin et Aaron se connaissaient. Robin n'est pas inconnu, il pense l'être mais au final, non. Je le sais, j'en suis persuadée même.

Il faut que j'en parle à Aaron. Il doit savoir qui est Robin avant qu'un événement terrible se passe dans une si petite ville pourtant si calme.

Je serre le papier entre mes doigts. Mes yeux se tournent vers la fenêtre. Seule la balançoire de mon frère bouge légèrement d'avant en arrière à cause du vent.

Il n'y a personne d'autre.

***

12 janvier - 14h23
BARCELONE - ESPAGNE - CAFÉ.

L'absence d'Aaron est plus difficile à encaisser que je ne l'avais imaginé. Voilà près d'une semaine que je suis rentrée à Barcelone, mais mes pensées ne cessent de tourner que sur lui. Chaque moment où il était à mes côtés me hantent d'une manière inimaginable.

Tout me manque chez lui : la façon dont son regard me faisait bouillonner, comme s'il pouvait voir jusqu'au plus profond de moi. Ses lèvres, tellement proches des miennes, capables de déclencher des milliers de sensations en une seule caresse. Son visage, ses lèvres que j'ai goûtées à peine deux ou trois fois, ses yeux perçants. Et cette voix grave capable de me mettre des fichus papillons dans le ventre. Je n'arrive plus à supporter son absence même son odeur, légèrement musquée et boisée me manque.

Je me perds dans mes pensées que j'oublie complètement où je suis. Le café autour de moi est bruyant des discussions de gens qui pensent être seuls ici. Et moi, je suis seule dans ma tête, obsédée par un homme que je ne devrais pas vouloir autant. Pitié qu'il sorte de ma tête.

Oh ! Pardon ! je m'exclame après avoir foncé sur une femme, la moitié de mon café froid se renversant sur son haut.

Punaise, non seulement il entre dans mon esprit mais me fait faire aussi des bêtises. Oui Aaron, c'est de ta faute et uniquement de la tienne.

J'attrape des mouchoirs et les lui passent tout en essuyant par moi-même son vêtement.

Ce n'est rien, c'est bon, ne vous en faîtes pas, je sais me débrouiller. 

Je lève le regard vers son visage. Elle n'a l'air typiquement pas d'ici. Sa chevelure reflète parfaitement son teint pâle. Je baisse le regard vers sa main et voit son gobelet d'où est marqué son prénom.

Ashley... Je m'excuse Ashley, j'aurai dû faire plus attention.

Je penche ma tête comme par réflexe pour m'excuser et m'éloigne en emportant avec moi mon gobelet à moitié vide. Je rejoins Ava déjà assise au loin. Je m'assois à mon tour, Ava éteint son téléphone en prenant une gorgée de son café noir, ce que je déteste personnellement.

L'absence d'Aaron et maintenant la moitié de mon café que je renverse sur une inconnue. Il va vraiment me rendre folle un jour.

Adriana, tu m'écoutes ?

Je lève la tête d'un coup. Ava me regarde, la paille en l'air au-dessus de son gobelet.

Oui, oui, je t'écoute.

Mais elle n'est pas dupe. Elle remet sa paille en place puis me fixe. Un sourire mesquin se dessine sur ses lèvres.

Ah oui ? De quoi est-ce que je te parlais alors ?

Je baisse les yeux sur mon gobelet, la touille machinalement, espérant trouver une excuse quelconque. Mais rien ne vient. Je suis coincée, encore une fois. Je soupire m'avouant enfin vaincue.

Désolée, mes pensées sont ailleurs depuis quelque temps.

Ava me scrute en silence pendant un instant avant qu'un sourire ne vienne étirer ses lèvres.

Je vois... Tu penses à cet homme ? Le coréen au corps de Dieu grec ?

Je sens mes joues chauffer aussitôt. Comment est-ce qu'elle arrive toujours à deviner si vite ? Mon cœur s'accélère rien qu'à l'évocation d'Aaron dans sa bouche. Oui, c'est lui, c'est toujours lui. Il envahit chacune de mes pensées et je ne saurai répondre pourquoi. C'est frustrant.

Je me contente de hocher la tête. Ava s'appuie contre le dossier de la chaise et croise les bras.

Eh bien, dans ce cas-là, pourquoi tu ne prends pas un billet pour le rejoindre ?

Si seulement c'était aussi simple. Revenir vers Aaron, retrouver ses bras et ses baisers... L'idée me tente mais il faut que je me dise qu'il a des secrets qu'il ne m'a pas dévoilé. Son passé aussi. Cette noirceur qui l'entoure ne peut pas fusionner avec ma personne. Je suis simplement effrayée par tout ce qu'il représente. Les hommes qu'il a abattus devant mes yeux en sont la réponse. Pourtant il y a toujours ce désir. Ce désir que je ne peux expliquer quand je suis face à lui. Que quelqu'un m'aide !

Ce n'est pas si facile, dis-je à Ava.

Pourquoi pas ? Si tu l'aimes, va le retrouver. Ne complique pas les choses.

Je m'étouffe presque avec ma gorgée.

Elle ne sait pas tout. Elle ne connaît qu'une partie de l'histoire. Je me dis que je devrais lui dire la vérité. J'ai déjà menti à Ava. Pour elle, c'est seulement la distance qui me sépare d'Aaron. Mais c'est bien pire que ça.

Alors Ava... devine quoi ? J'ai accepté de suivre un mafieux en Italie puis en France pour payer les dettes de ma famille. J'ai failli mourir deux fois. J'ai aussi embrassé un homme qui pourrait me tuer pour de l'argent. Mais tu sais quoi ? J'en ai encore voulu...

Je secoue vivement la tête et retire mes pensées de ma tête. Hors de question de...

J'ai suivi un mafieux pour ce voyage et on s'est embrassés !

Voilà c'est dit, ma bouche a réfléchi plus vite que ma tête. Mais Ava est ma meilleure amie et pas de secrets entre amies ? 

Tu me fais une blague là c'est pas possible. Ce dernier mois, tu étais en voyage avec Aaron et... Oh mon Dieu ! C'est Aaron le...

Avant qu'elle n'aille plus loin, je pose rapidement ma main sur sa bouche et la fait taire. Je pose mon index sur ma bouche et lui demande de se taire. Mes yeux cherchent frénétiquement autour de nous pour vérifier que personne n'a entendu Ava.

Chut Ava ! Je vais tout expliquer. De A à Z. Mais ne m'en veut pas de t'avoir menti, j'étais obligé, je m'exclame d'une voix basse.

Ses yeux s'écarquillent derrière ma main, mais elle hoche la tête. Ainsi, je retire ma main et prends une profonde inspiration. Il n'y a plus de retour en arrière, je dois lui dire la vérité, même si elle me déteste pour ça...

Écoute... Tout ce que tu sais... ce que je t'ai dit, c'était faux. Je t'ai menti. Ce voyage... ce n'était pas ce que tu crois.

Après dix longues minutes où je lui raconte l'essentiel — le contrat, le voyage, cette fausse couverture de mari et femme, et les risques que nous avons pris et dû prendre — Ava reste figée, sans voix. Ses yeux passent de moi à son téléphone, puis elle se frotte les tempes.

Oui Ava, il s'est passé beaucoup de choses, énormément de choses entre Aaron et moi...

Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Parce que je ne pouvais pas. Parce que c'était dangereux si tu savais la vérité ; pour toi, pour moi... pour Aaron.

Je lui explique aussi que dans quelques temps je vais devoir aller en Corée.

 Bordel Adriana t'a embrassé un homme de la mafia... C'est pire que ce que je pensais...

— Merci pour le soutien meuf, je ne m'étais pas du tout rendu compte...

— Ce que je veux dire par là c'est que c'est compliqué, Adriana. Si tu l'aimes, je ne peux t'empêcher de l'aimer mais son monde... l'endroit où il vit, son métier... Il te traite bien ? Je te jure que s'il a déjà levé la main sur toi, je le poignarde avec ma lime à ongle.

Non, il m'a bien, très bien traité. Sa gentillesse m'a fait fissionner chaque jour où je me trouvais à ses côtés.

— Tu es amoureuse de lui ? 

Quoi ? Non... Bien-sûr que non.

Apprécier quelqu'un, ce n'est pas l'aimer pas vrai ? J'admets que j'apprécie la proximité entre nous... Son corps contre le mien, sa voix et son odeur mais dire que je suis amoureuse de lui...

Je soupire et détourne le regard vers la vitrine du café. Mais c'est là que je vois un homme nous fixer. Il est assis à une table près de nous. Un mauvais pressentiment m'envahit. Son regard scrute chacun de mes mouvements. Il a une cicatrice fine qui traverse sa pommette droite. Une cicatrice qui n'est pas là depuis longtemps. Elle est toute fraîche. Et même s'il est tout à fait inconnu, j'ai l'impression de voir une autre personne en lui. Je ne saurai comment expliquer mais son visage m'a l'air familier...

Il me met mal à l'aise. Vraiment mal à l'aise. Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Je ne suis pas un morceau de viande bordel. 

Il n'a pas l'air d'être un simple client du café. Loin de là et mon intuition à toujours bon...    

Je détourne rapidement les yeux. Ava n'a rien remarqué trop concentré à rechercher le potentiel compte Instagram d'Aaron. Elle continue de siroter son café. Je suis prête à lui dire de se lever et de partir mais elle réagit avant moi et se lève d'un bond.

Super ! Allons-y !

J'ai trouvé ! 

Mauvaise alerte... Retour à la case départ...

Elle hurle presque et se rassoit en me dévoilant l'écran de son IPhone. Je baisse les yeux, curieuse malgré moi. Deux hommes se tiennent devant un miroir, le corps dévêtu flexent sur la vidéo. Je ne  vois que leur corps. Leur tête sont cachées par un emoji chat. Sérieusement ? Faire un contraste entre la masculinité et la gaminerie est pour faire fantasmer des gens.

Ils sont tous les deux canons ! C'est le compte d'un certain Jake, il poste des photos. Hormis l'autre à ses côtés n'est pas mentionné.

Bien sûr que je connais Jake...Le fidèle ami d'Aaron. Et je sais coûte que coûte que c'est Aaron à ses côtés. Il flexe ses muscles. Chaque tatouage que j'ai eu la chance de voir parsème sa peau halé. Il a l'air tellement... lui-même. Dangereux, mais tellement séduisant...

Mon estomac se tord quand Ava me fait lire les commentaires sous la photo.

cherrygirl90 : Trop sexy !

LaUrE_cRiStAl : Aaron, tu devrais poster plus souvent ! Ton corps est magnifique !

Et le pire du pire...

sisi-jewellery : Jake, si vous n'avez pas de partenaire nous pouvons tenter notre chance ? ;)

J'arrête de respirer. La jalousie me frappe de plein fouet. Elles sont là, à commenter, à parler d'Aaron comme s'il leur appartenait.

Sérieux, ces filles ne sont pas du tout timides. Regarde les commentaires, elles veulent.

Je serre les poings et les dents. C'est ridicule, je le sais. Aaron n'est même pas à moi, alors pourquoi je réagis comme ça ? L'idée qu'une autre femme puisse l'approcher, le toucher... Je ne veux même pas y penser.

Adriana ? C'est juste pour rire tu sais ? Ce sont juste des meufs qui fantasment.

Honnêtement, je sais que quelque chose a changé. Je ne peux pas supporter l'idée qu'il puisse être avec quelqu'un d'autre, comme la fois où je l'ai vu venir, asperger d'un autre parfum que le sien.

Je dois vite remédier à ça avant que ça ne dérape et que ça empire...

-À suivre-

J'espère que le chapitre vous a plu ? 🫣

IG : wh1t3_swan_

2330 mots

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