❁🂱 16. Vente aux enchères anodines ?

____CHAPITRE 16____

-Mais pourquoi donc le destin nous choisit de compliquer la vie ?-

TW :

( ∆ Drogue ∆ L'acte de tout personnage confondus n'est pas à prendre au sérieux. C'est avant tout, fictif et non réel )

❁___Adriana___❁

25 décembre - 17h40
PARIS - FRANCE - SALLE DE BAINS.

Résume moi le déroulement du plan.

Alors voilà, on entre dans la salle à enchères une fois la sécurité passée en se faisant passer pour Peter et Brooke Lewis. Une fois installés, tu vas créer une diversion en allant aux toilettes pour brouiller les pistes. Pendant ce temps, je serai sous la surveillance de ton garde du corps chouchou. Après ton retour des toilettes, tu te dirigeras vers le bureau pour récupérer les documents confidentiels. Pendant ce temps, je vais occuper l'attention des hommes de Ryle.

Je déteste la dernière partie de ce plan, Adriana, dit-il en regardant son reflet dans le miroir de la salle de bains.

Je sais que tu n'aimes pas ça, mais c'est pour le bien de la mission. Jacob a insisté sur l'importance de ces documents pour régler mes dettes.

Ne pouvons-nous pas modifier ce plan ? Je déteste cette idée. Je refuse qu'ils te touchent, c'est dégueulasse. Ils sont dégueulasses. Ton joli corps ne devrait pas être exposé à ça, admet-il en se rinçant le visage à l'eau du robinet.

Je reste figée, ma perruque rousse à la main. Dans la petite salle de bains de notre chambre, je me regarde dans le miroir en ajustant nos déguisements de faux mari et femme pour notre mission.

Tu as bien entendu ce que j'ai dit, Adriana. Je ne suis pas d'accord. Il faut trouver une autre solution, insiste-t-il.

Et qu'est ce que tu prévois à la place petit malin ?

Pendant qu'il réfléchit, il se fait une teinture blonde temporaire, moi, je me fais des tresses collées et les attache avec des pinces.

J'ai une idée. Tu vas te déguiser en femme de ménage. Tu vas y aller à ma place Adriana.

Quoi ?! Hors de question ! Je ne connais rien à vos affaires Aaron. Je ne saisis même pas l'importance des documents que nous devons récupérer. Je ne peux pas m'infiltrer dans ce bureau, bon sang !

Regarde-moi dans les yeux, butterfly, ordonne-t-il d'une voix presque autoritaire.

Je me retourne, l'œil vif, vers Aaron. Il se tient là, vêtu d'une chemise blanche impeccablement repassée. Ses manches ne sont pas retroussées, ce qui me laissent penser qu'il cache des marques. Ses cheveux blonds sont fraîchement teints pour la mission. Les tatouages qui d'habitude ornent son cou et sa main sont soigneusement dissimulés. Cette nouvelle version de lui le rend méconnaissable, mais je préfère de loin sa version naturelle, avec ses tatouages qui racontent son histoire, ceux qui font sa personne.

Tu peux le faire. Je sais que tu le peux. Je pourrais distraire les hommes. Je vais demander à notre garde du corps de faire monter les enchères, tout le monde va être comblé. Pendant que toi, tu devras simplement nettoyer le bureau qui comporte les documents secrets. Si quelque chose se passe, je serai là, pour toi.

Je ne peux pas faire ça... Si quelque chose d'imprévu arrive, je risque de me faire prendre...

Lorsque nous entrerons dans la salle, nous nous ferons appeler Peter et Brooke Lewis. Cependant, une fois à l'intérieur, nous adopterons de nouvelles identités. Tu prendras le rôle de femme de ménage, et je veillerai à indiquer que tu seras aux toilettes pendant un laps de temps, te laissant le temps de récupérer les documents et de les prendre en photo. Nous ne pouvons pas prendre les originaux, sinon ils s'en rendront compte.

Les caméras... Il doit y en avoir un bon nombre.

Ne t'inquiètes pas pour cela. Notre réseau gère la partie surveillance de cette mission. Notre hacker s'occupera de tout.

Je ravale ma salive et reporte mon attention sur la perruque rousse en face de moi. Je ne peux pas faire ça...

Aaron... Je n'ai pas l'habitude de travailler auprès de vous, on va se moquer de moi, je suis maladroite, pas compétente... Je...

Pour la première fois depuis le début de cette mission, une angoisse grandit en moi. Aaron ne sera pas près de moi, il y sera à quelques mètres mais si je me confronte à un homme ou pire à Ryle Carter en personne, je resterai sans voix. Et qui sait ce que l'on pourra me faire.

Je sens les doigts d'Aaron glisser sur mes joues, me ramenant brusquement à la raison. Mon regard montre ma peur, bien que je m'efforce de garder le silence.

Je sais que tu en es capable. Tu as réussi à franchir la première étape sans difficulté.

On a juste bu un verre à table et j'ai failli être empoisonnée... Je n'appelle pas cela de la réussite...

J'étais comme toi autrefois, je ne savais pas où mettre ma tête. Mais quand tu t'investis, quand tu connais ton but et ta cause, tu agis sans hésiter.

Les mains d'Aaron sur mon corps m'apaisent. Sa proximité ne m'a jamais répugnée. Il m'a prouvé maintes fois sa protection contre les autres méchants. Malgré la profonde rancœur que j'éprouve envers les secrets qu'il dissimule, depuis le début de cette mission, il a su apaiser l'angoisse qui m'a bousillé l'esprit dès le premier jour. Il m'a éloigné de tout danger, même s'il incarne lui-même le danger.

Aaron...

Je te fais confiance.

Je reste sans voix. Il a...  confiance en moi ? Depuis quand a-t-il confiance envers une personne qui le méprise depuis le début de cette mission... ? Ce n'est pas possible...

Je...

On doit s'activer. Le garde du corps ne devrait pas tarder, déclare-t-il en retirant ses mains avant de s'attaquer à sa fausse barbe.

Un vide m'envahit lorsque ses mains quittent mon corps. Quant à moi, je me concentre sur la pose de ma perruque.

        Quelques minutes passent, et enfin, ma perruque est en place. Aaron pouffe et un éclat de rire m'échappe en découvrant la barbe et la moustache blonde et fine sur sa mâchoire.

Tu crois qu'on peut me reconnaître ? Je ne peux pas faire mieux.

Tu as l'air d'un vieux riche passionné par les échecs et la pêche le samedi matin.

Nos rires résonnent dans la petite salle de bains. Son rire efface momentanément mes pensées concernant ce que je dois accomplir plus tard. C'est comme si je serrais un gros nounours qui apaise mes petits problèmes.

Une fois nos déguisements en place, on échange un sourire complice, en étant enfin prêt pour jouer le rôle du faux couple pour cette mission.

Si tu continues à jouer les clowns, on va se faire repérer avant même d'entrer dans l'enceinte, Aaron, je lui dis d'un ton sévère, mis humoristique.

Qui pourrait résister à notre charme honnêtement ? demande-t-il en se regardant dans le miroir.

Je vais devoir te rappeler que notre but n'est pas de séduire les mafieux, mais de les infiltrer. Si tu lances une autre blague du genre pendant la mission, je te retire ta fausse barbe, je le préviens en mettant une dernière touche de rouge à lèvres alors qu'il range le désordre que nous avons crée.

***

Aaron me réexplique le plan modifié à la dernière minute en détail. J'acquiesce. Dans mon sac se trouvent les déguisements de la supposée femme de ménage que je suis censée incarner.

Retiens ça, butterfly. Où que tu ailles
je serai proche de toi. Je refuse que ces salauds touchent ne serait-ce qu'une parcelle de ta peau qui m'appartient.

Une perruque et une barbe blonde dissimulent son visage, mais je parviens à le reconnaître malgré son déguisement. De plus, des lentilles bleues ornent maintenant ses yeux d'origine marron foncé. Je n'apprécie pas l'homme en face de moi... Je le préfère au naturel.

J'acquiesce mécaniquement. Il me demande alors de le suivre, ce que je fais sans réfléchir. J'ai une mission à accomplir. Une mission imposée par Aaron car il ne souhaite pas que d'autres hommes me touchent. C'est aussi simple que cela.

Lorsqu'Aaron ouvre la porte, je reste figée, un individu se tient devant lui. Un long silence s'installe. L'homme en face de nous porte un costume et un simple sac de sport, donc je suppose qu'il est le garde du corps en retard de plusieurs heures, voire plusieurs jours.

— C'est pour vous que j'ai été payé pour vous protéger le temps d'un séjour ? Je m'excuse pour le retard, j'ai eu quelques complications malheureusement...

Allian... ? murmure Aaron, abasourdi.

Le garde du corps resserre sa prise et penche la tête sur le côté. Il fixe l'homme qu'il pensait être inconnu à ses yeux.

Comment... vous êtes... Aaron ?

🂱___Aaron___🂱

25 décembre - 20h05.
PARIS - FRANCE - SALLE À ENCHÈRES.

Sur tous les gardes du corps qui existent au monde, c'est mon ex, Jake, qu'on m'envoie ? Sérieusement ?

Allian parle couramment le français et il connaît la France comme sa poche. On s'est dit qu'une personne de confiance pourrait t'intéresser.

Je laisse échapper un soupir, secouant la tête, ce qu'Adriana remarque dans un coin de la voiture.

Arrivés devant le bâtiment, le besoin d'appeler mes coéquipiers devenait trop oppressant. J'avais un besoin urgent de plus d'informations.

Enfin, bref. Brouillez simplement les caméras quand nous entrerons dans le bâtiment.

Reçu cinq sur cinq. Faites attention à vous.

Après ces mots, je raccroche et range mon téléphone. Mon regard dérive instinctivement sur Adriana puis Allian qui fume plus loin.

Tu as bien retenu le plan, Adriana ?

Je pense... Enfin, j'espère...

Je sais que modifier un plan à quelques heures de notre mission n'est pas idéal, mais avec les salauds de Ryle qui rôdent autour de lui, je ne peux pas risquer de ne pas protéger Adriana d'eux. Espérons simplement que tout se déroule comme prévu.

Quand Allian passe devant nous, une fois sa clope entamée, je pose ma main sur le dos d'Adriana et la fais avancer.

Je sais que ce n'est pas le moment de poser des questions, mais cet homme... tu le connais, n'est-ce pas ?

C'est mon ex.

Je sens une pointe de surprise en lui révélant la vérité, un poids en moins semble se soulever de mes épaules.

Nous pénétrons dans la salle des ventes, je tends mon invitation à l'un des gardiens. Il se présente avec un crâne lisse, une barbe au menton, et un costume bleu canard, contrairement au mien, vert olive.

Peter et Brooke Lewis. Bienvenue à Paris, ajoute-t-il.

Ma femme, plutôt discrète, esquisse un faible sourire, et je resserre naturellement ma prise sur sa taille en entrant dans le bâtiment.

C'est ici que tout se jouera, déclaré-je, admirant la décoration somptueuse de la pièce mais également les pièces exposées.

Regarde ces lustres, c'est magnifique, murmure-t-elle en jouant parfaitement son rôle. 

Je m'efforce à ne pas glousser. Nous sommes de très bons acteurs.

Oui, et ces objets d'art sont vraiment impressionnants.

Les murmures des autres invités remplissent la grande pièce. Je suis à la fois excité mais aussi stressé de commencer cette soirée étant donné le changement soudain de la mission.

Nous passons à travers la foule qui discute des enchères à venir. L'espace est magnifiquement décoré. Des lustres grandioses illuminent la pièce et mettent en valeur les objets d'art tandis que le parquet lustré met en avant la lumière.

Nous devrions nous positionner stratégiquement pour avoir une bonne vue sur les enchères, suggère Allian derrière nous.

Nous nous frayons un chemin jusqu'à un endroit idéal pour observer l'action à venir. Nous nous asseyons sur des chaises alignées en rang.

Quand je m'assois, je ressens non seulement l'inconfort de ma fausse barbe mais aussi le stress d'Adriana à mes côtés. Sa main serre brusquement le sac entre ses mains. Sans hésiter, je pose la mienne sur la sienne.

Tu devrais te détendre. Le stress nous pousse à faire des choses que l'on ne voudrait pas voir se produire.

Ce n'est pas facile. C'est trop dur de penser à autre chose alors que dans moins d'une heure, je vais ressembler à une fugitive en train de voler des documents confidentiels.

Elle parle, mais sa main se détend sous mon toucher. Je relève les yeux et plonge mon regard dans ses cheveux roux. Elle doit voir une nouvelle version de moi. Une version qui n'a rien à voir avec ma personne. C'est ce que je vois en la regardant, le brun lui va mieux au teint et ses iris verts cachent le marron qui me fait tant bander.

Je saisis le verre que le serveur nous offre et l'examine attentivement. Adriana le refuse, me laissant ainsi le privilège de le déguster. L'alcool est plaisant en bouche, mais laisse de l'amertume en fin de dégustation. Cela ne m'inquiète guère. La plupart des alcools présentent également une certaine amertume.

Soudain, le commissaire-priseur monte sur l'estrade et attire l'attention de tous. Les premiers objets entrent en scène, et les enchères commencent. Les prix montent rapidement, et l'excitation dans la salle monte d'un cran.

 Les enchères s'emballent vite, chuchote Allian avant qu'une autre silhouette rejoint l'estrade ce qui attire rapidement mon attention.

Ryle Carter.

Kyle Sabbatini nous avait révélé sa présence en Italie. Il devait mettre en avant une œuvre d'art contemporain sous sa meilleure forme ce qui nous laisserait le temps de faire diversion dans le bureau.

Son attitude égocentrique me ramène au début du mois de décembre, quand il nous a enlevés, Jake, Jude et moi, pour nous révéler la trahison de cette poufiasse d'Ashley. Rien que d'y penser, j'en ai encore la nausée.

La haine profonde que je ressens envers mon ennemi est comme un incendie qui brûle tout sur son passage. Il remplit mon cœur de colère et de désir de vengeance. Chaque pensée, chaque action de cet ennemi ne fait que raviver les flammes de cette haine. Nous avons tant fait pour le tuer, il s'en est toujours sorti vivant.

Je dois aller aux toilettes, dis-je soudainement en me levant, prends soin d'elle et ne fais pas de conneries, j'ajoute en direction d'Allian.

Pour plus de professionnalisme, j'embrasse le front d'Adriana et me redresse en ajustant ma veste. Adriana me fixe en silence alors que je me fraye un chemin à travers la foule dans la salle. Je m'efforce d'éviter les regards des hommes et surtout celui de Ryle.

En pénétrant dans les toilettes, je me positionne devant les lavabos. Un soupir de soulagement m'échappe, je savoure cet instant de solitude avant de me plonger entièrement dans ma mission. La tâche qui m'attend est très délicate. Mon but est de protéger Adriana, de surveiller ses mouvements sans attirer les soupçons de Ryle, au risque de compromettre toute l'opération. Chacun de mes gestes doit être calculé au périple de se faire chopper.

Je renonce à me rincer le visage, pour cause, ma barbe et mon maquillage ne doivent pas être fichus, je prends simplement mes médicaments contre l'anxiété et le stress avant d'informer à Jake où nous en sommes. Je referme aussitôt mon appareil et souffle.

Alors que je m'apprête à sortir, mon garde du corps entre soudainement.

Besoin d'un coup de main ?

Tu dois être au côté d'Adriana. Qu'est ce que tu fiches ici ? Elle peut se faire avoir à tout moment, putain.

Je m'approche de lui pour sortir et rejoindre Adriana, mais sa main ferme se pose sur mon bras, m'arrêtant net dans mon élan, me projetant doucement contre les lavabos.

Personne n'est encore ici, mais la pièce ne restera pas vide longtemps. Je dois faire vite pour rassurer Adriana.

Qu'est-ce que tu fais ici ? Je t'ai dit de surveiller Adriana, Allian !

Allian est une ancienne relation, dont la fin avait été difficile. Ce n'était pas une question de tromperie, mais simplement celui-ci n'avait plus de sentiments à mon égard, une vérité que j'avais dû accepter péniblement et douloureusement.

Sentant son regard peser sur moi, je serre les dents et me redresse, mon fessier étant collé contre le lavabo en marbre. Un soupir m'échappe alors que je passe une main dans mes cheveux.

Si ton rôle de garde du corps t'a rapproché de moi aujourd'hui, bravo pour ta réussite, mais c'est simplement professionnel. Compris ? Maintenant, retourne à ton poste, je réplique froidement en tentant de passer avant qu'il ne me colle davantage.

Je ne savais pas que j'allais devoir travailler si près de toi. Mais quand j'ai su, j'ai saisi l'opportunité, j'avais besoin de te revoir...

Notre relation est terminée. Tu l'as terminée, tu t'en souviens ? Il n'y a plus rien entre nous. Tourne la page.

C'est justement ça le problème, je n'arrive pas à passer à autre chose. J'ai fait une erreur, j'aurais dû simplement laisser le temps agir et revenir vers toi quand les choses allaient mieux.

Le silence est insoutenable. Je suis coincé entre son corps et le lavabo derrière moi. La porte est à ma droite, quelqu'un peut rentrer à tout moment. Les enchères continuent et je me demande qu'est ce que Adriana fait à l'heure qu'il est.

C'est terminé, laisse-moi passer, Allian.

S'il te plaît. Après ce soir, on peut se retrouver ? Je veux m'excuser, je veux que tout redevienne comme avant, quand nous nous aimions follement, quand notre amour rendait fous les autres...

Il glisse sa main, la fait glisser sur mon épaule, puis ma clavicule, jusqu'à ma joue. Je ressens des sensations que je ne devrais pas avoir. Je sais que je ne l'aime plus, pourtant, je ressens ce besoin inexplicable d'en vouloir plus.

Les pupilles presque dilatées, je le regarde, je tiens à peine debout derrière le lavabo. Je ressens une chaleur agréable envahir mon corps, un plaisir brouille ma perception de la réalité.

Mais qu'est ce qu'il m'arrive bordel ?

La silhouette de Allian devient plus sombre. Il est , mon ex, mon garde du corps. Mes pensées ne sont pas claires. Je ne sais plus pourquoi je suis là. Mais cette sensation de bien-être qui m'envahit, ce plaisir simple, pur, cette chaleur me rendent heureux.

La main de l'homme en face de moi glisse doucement sur ma joue. Le contact est doux, presque rassurant. Je frissonne, non pas par crainte, mais par plaisir. Tout cela à l'air irréel...

Ça va ? susurre sa voix, lointaine, très lointaine à mes yeux.

Qu'est ce qu'il m'arrive... ?

Je n'ai pas pris de drogue. J'ai simplement pris mes médicaments.

Non. Je n'ai pas seulement pris mes médicaments... J'ai bu un verre... Le verre qu'un inconnu m'a tendu...

Il continue de caresser mon bras, lentement, comme pour me calmer, ou peut-être pour savourer ce moment. Je ferme les yeux, me laisse aller. Une larme glisse sur ma joue. Je ne sais pas si la cause est la lentille à mes yeux ou l'effet qu'à l'alcool dans mon corps.

Ce n'est pas l'alcool. C'est de la drogue ducon.

Le bruit d'une chasse d'eau retentit dans une cabine, mais je ne réagis pas, trop perdu par ce qu'il m'arrive. Je distingue la main d'Allian sur moi, de la panique passe dans mes oreilles comme s'il tentait de me réveiller. Il me touche encore, plus fermement cette fois, comme pour me ramener à lui.

Aaron... Enfin, Peter, réveille-toi... Qu'est ce qu'il t'arrive ?

Ayant le fessier appuyé contre le lavabo froid, la pièce devient sombre, éclairée seulement par une petite lumière. Mes yeux mi-clos tentent de se concentrer, mes mains essaient de me faire tenir debout mais mon esprit est engourdi par la drogue. La chaleur agréable qui m'enveloppe me maintient dans un état de semi-conscience.

Soudain, des bruits me parviennent. Je fronce les sourcils et tente de comprendre ce qui se passe, mais chaque son est lointain comme étouffé par une épaisse couche de coton dans les oreilles. Puis j'entends d'énormes coups ce que je déduis être une bagarre...

Je me redresse légèrement, un frisson traverse mon corps. Mais l'effet de la drogue est trop puissant...

Je dois sortir d'ici... Et vite... vite...

Les cris deviennent plus colériques. Je distingue vaguement deux corps en train de se battre. J'essaye de me relever vers eux pour comprendre vraiment mais la drogue me fait poiroter.

Je suis là... T'inquiète pas, chuchote-t-il en prenant mes bras.

C'est son contact. Cette présence. J'ouvre faiblement les paupières, mais la lumière m'aveugle. Ma main se pose sur son corps, sur un vêtement qui n'est pas une veste.

Il pose une main le long de mon dos, tandis que l'autre se déplace vers mon visage. Il caresse doucement ma joue, et effleure mes lèvres du bout des doigts.

Tu es si beau.

Arrête de faire ça... Je dois la retrouver...

J'entends à peine ses mots. J'essaye de m'en dégager mais la silhouette devant mes yeux se rapproche encore, et encore, son corps frôle le mien. Je grimace. Sa main attrape ma taille et me tire doucement vers lui. Je ne résiste pas, me laisse faire, mon corps est léger, il vole, il n'a plus de poids...

Je jure seulement, qu'une fois réellement sobre, je le tuerai...

Ses lèvres effleurent la peau de mon cou. Je frissonne légèrement, mais ce n'est pas un frisson de peur. C'est un frisson de plaisir et de dégoût. Peut-être que ce n'est pas Allian qui me tient dans ses bras et qui me fait ces choses en étant drogué. Il n'a jamais agit de la sorte... Jamais.

Laisse-moi te montrer à quel point tu es bandant...

Il enroule un bras autour de ma taille et attire mon corps contre le sien, tandis que l'autre main continue de tracer des caresses délicates sur ma peau, sous ma chemise, après l'avoir retiré de mon pantalon. Il me pousse ensuite contre le miroir du lavabo, je pose brutalement mes mains dessus.

C'est pas toi... Qui es-tu... bon sang ?

Il penche la tête pour déposer un baiser sur mon épaule nue, tandis que sa main remonte le long de mon flanc. Chaque contact booste mon désir. Mais ce n'est pas de ma faute... Ce n'est pas moi qui le veut... Pas du tout...

Mon cœur s'accélère, mes lèvres s'entrouvrent, mes yeux essaient de distinguer l'homme en face de moi, mon pantalon commence à me serrer.

Je pose ma main sur son corps, alors qu'il s'apprête à franchir une nouvelle étape. Et quand il agit, un bruit violent glisse dans mes oreilles ce qui me fait sursauter. Le corps en face de moi tombe à terre. Je tourne la tête en cherchant le robinet pour ouvrir de l'eau et me rincer les yeux.

ENFOIRÉ ! QUI T'AS PERMIS DE LE TOUCHER ?! hurle sa voix.

Allian.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, à entendre l'eau couler et à attendre que l'effet de la drogue se dissout, mais sa présence me fait ouvrir les yeux.

Putain... Qu'est ce qu'ils t'ont foutu dans ce verre... ? Je suis désolé, je n'ai pas pu... j'ai pas pu t'aider...

Le plaisir anormal en moi, cette chaleur, ce malaise se dégagent. Il prend ma tête entre ses mains. J'entrouvre faiblement les yeux et croise son regard intense. Sa tempe saigne, il s'est battu.

Ce n'était pas toi qui...

Putain Aaron, tu crois vraiment que je voudrais te toucher sans ton accord ? J'étais juste en train de te parler, puis il m'a tiré en arrière et m'a assommé, dit-il en désignant le corps étendu au sol.

Je n'ai pas le temps de chercher des explications. Des priorités plus urgentes m'attendent ce soir.

Adriana...

Allian... On s'en fout de mon état là d'accord ?! Adriana... Adriana avait pour ordre d'aller se changer quand mon départ de la salle des enchères était de dix minutes...

Ça fait trente... Putain...

Ça veut dire qu'elle est probablement déjà en train de chercher le bureau de ce connard ! Sans que l'un de nous deux la guide, bordel ! je hurle.

-À suivre-

L'apparition d'Allian Danvers les amis, n'est-ce pas incroyable ? 🧎🏼‍♀️

4000 mots

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