☘︎ 10. Retrouvailles précipitées.
____CHAPITRE 10____
-Tel chef, tel Yakuza-
☘︎___INCONNU___☘︎
18 décembre - 20h30
PLANQUE INCONNUE - JAPON.
Le hackeur Japonais avançait à travers le bâtiment, éclairé par des lampes qui projetaient son ombre.
À l'entrée, un homme vêtu d'un costume sombre sur-mesure, se présentait avec des tatouages volumineux sur ses bras. Cela lui rappelait les membres du clan des yakuza qui l'avaient auparavant entouré il y a quelques années de cela. En effet, celui qui cherchait à aider Aaron avait déjà travaillé aux côtés du redoutable chef Saito.
— Vous ne pouvez pénétrer ici sans autorisation. Notre chef n'a pas l'habitude de recevoir des visiteurs en tête-à-tête depuis longtemps, déclare le prétendu yakuza.
L'invité, frustré, expira légèrement par le nez et ajusta ses lunettes à monture noire. Vêtu sobrement d'une chemise noire et d'un pantalon assorti, il semblait s'être préparé pour l'accueil chaleureux de son ex-chef.
— Dites-lui que je souhaite discuter d'Aaron. Il comprendra.
Avant de partir, l'oreillette de l'imposant yakuza lui murmura quelques mots inaudibles pour les oreilles du hackeur. Une fois le regard du yakuza sur ce dernier, il lui demanda de marcher à ses côtés.
— Bien, suivez-moi.
Alors qu'il avançait, l'innommé perçut des yakuza en costard parler à voix basse laissant entendre que le grand chef Saito maintenait sa cachette depuis des mois. Et c'est une part de vérité, car Tatsuo Saito, de son nom complet, avait disparu des radars depuis bien trop longtemps.
Guidé à travers les couloirs sombres, il remarqua des tableaux disposés symétriquement, des plantes vertes, et des portes ornées de gravures du clan japonais. Chaque pas renforçait sa confiance en l'idée que son ancien chef l'écouterait puisqu'il était entre-autres l'un des seuls grands garçons aux yeux de Saito.
Lorsque le yakuza frappa à la porte après avoir minutieusement inspecté les poches de l'inconnu, il lui ordonna d'entrer puis le conduisit dans la pièce principale.
Un homme, assis dos à la porte, montrait une silhouette imposante. Au centre de la pièce, une machine à poterie tournait lentement. Le chef, après avoir terminé son activité, essuya ses mains sur une serviette avant de se retourner pour faire face à l'arrivant.
— Chef. Voici...
— Akio Takahashi, intervient-il, interrompant rapidement le yakuza.
Les rides sur son visage montraient pourquoi cet homme avait choisi de se réfugier dans un tel endroit, loin de toute pression. Une cigarette brûlait entre ses lèvres et la fumée s'éleva dans la pièce. En expirant la fumée, le Japonais remarqua le petit doigt manquant de son ancien chef. Une pratique bien connue dans les clans yakuza. L'arrivant ne se plaignait pas mais au contraire restait fier de la cicatrice de son chef pour l'entrée dans son clan.
— Akio Takahashi, répète-t-il d'une voix grave.
Le yakuza, quant à lui, les mains liées devant son ventre, s'abaissa puis quitta la pièce, laissant l'arrivant et son chef en tête-à-tête.
La tension dans la pièce augmentait alors que le regard entre Akio et son ex-chef se prolongeait. Un silence s'installa, seulement interrompu par le léger crépitement de la cigarette consumée.
Finalement, l'ancien chef rompit le silence d'une voix grave et étonnement calme.
— Tu es venu jusqu'ici, Akio. Que veux-tu ?
Akio restait droit devant son supérieur. Il prit une grande inspiration et lui répondit fermement.
— Je suis venu pour honorer le lien qui nous unit. J'ai besoin de votre conseil et de votre soutien.
Les yeux perçants de l'ancien chef scrutèrent Akio. Après un moment de réflexion, il écrasa sa clope et rentra habituellement ses mains dans les poches de son pantalon.
L'ex-chef, d'un pas lent, marcha et se plaça devant son ancien protégé. De ses yeux fatigués, il le scruta du regard.
— Parle, Akio. Je t'écoute, déclare-t-il de sa voix naturellement respectable au sein de son clan.
— Aaron a besoin de nous, chef, répond-t-il enfin.
Sans lui laisser le temps d'argumenter ses mots, une claque retentit dans la pièce, brisant le silence pesant. Le visage d'Akio dérive brusquement vers sa droite par la force du coup.
— Ne me demande pas d'aide alors que vous avez décidé tous les deux de rompre votre alliance de mon clan, Akio, réplique l'ancien chef, déçu.
— Un hackeur s'en prend à lui et je veux que vous m'aidiez à le protéger le temps qu'on retrouve le cou... commence Akio, interrompu par une nouvelle gifle qui résonna dans la pièce.
L'ancien chef saisit fermement le col de son ex-yakuza. Son regard montrait quant à lui, une autorité incontestable qui laissa le hackeur sans mot.
— J'ai laissé Ha-Jun filer car sa liberté comptait plus que quiconque au sein du clan. Ce gosse t'a laissé seul en échange de sa liberté.
Des souvenirs profonds dérivaient sous ses yeux. Son nom résonnait dans l'esprit d'Akio et évoqua ses souvenirs douloureux passés entre lui et Ha-Jun.
Ha-Jun... Kang Ha-Jun. Son nom. Son vrai prénom. Son origine. Celui qui l'a guidé vers le diable et ses démons.
— Oui, car cette vie le détruisait de l'intérieur. Cet enfant est comme mon frère. J'ai intégré votre clan quelques mois après.
— Il voulait se venger de son frère ! L'a-t-il fait ? Vois-tu qu'il l'a fait ?! hurle-t-il en projetant violemment le Japonais contre le bar à alcool.
La porte s'ouvrit et laissa voir la silhouette imposante d'un membre des yakuza, alerté par les bruits. Son chef, d'un simple signe de tête, lui donna l'ordre de quitter les lieux. Sans broncher, la porte se referma, laissant le jeune Japonais offusqué.
— Ça fait des années qu'on a quitté cet endroit. Des années qu'il travaillait pour vous. Cet enfant n'avait pas de figure. Vous avez été le premier et le dernier.
— Je l'ai entraîné des mois pour qu'il reste impassible. Je l'ai marqué de mes coups et je lui ai fait tatouer notre signe. Il méprisait le clan. Son départ était la bonne décision pour lui.
— Au fond, vous avez considéré Aaron comme votre propre fils. Vous nous avez tous les deux traités comme vos fils, ajoute-t-il.
Un vase sur la table éclata contre le mur, à côté d'Akio. Ce dernier retira sa veste et s'approcha prudemment de son chef. Il releva sa manche, dévoilant un dragon tatoué sur son avant-bras.
— Vous nous avez offert une famille. Vous avez été notre figure paternelle à tous les deux. Ce tatouage prouve que nous vous appartenons encore, chef.
— Ha-Jun travaille désormais pour un réseau à Los Angeles. Il ne fait plus partie de notre clan, conclut-il en admirant le tatouage à son bras.
Le jeune Japonais dévoila sa main et son petit doigt toujours intact et attaché à son corps.
— Aucun de vos hommes n'a conservé cette partie du corps. Avons-nous reçu un traitement spécial de votre part ?
— Si Ha-Jun devait quitter mon clan, il aurait été plus simple d'avoir un doigt en plus dans la société.
— Saviez-vous dès le début qu'il allait partir du clan ?
Le chef serra la mâchoire, recula puis se dirigea vers le bar pour se servir un verre d'alcool.
— Ha-Jun était juste un gamin quand je l'ai pris sous mon aile. Il était évident qu'un jour ou l'autre, il voudrait partir.
Il se retourna, but son verre d'une traite et le posa brutalement sur le comptoir.
— Son corps et son esprit n'étaient pas encore matures. Il voulait se venger que par intérêt, pas par le désir de rejoindre le clan... murmure Akio en prenant enfin conscience des paroles de son chef.
— Ha-Jun a vu des choses qu'un enfant de quatorze ans ne devrait jamais voir. C'est pourquoi je lui ai accordé le privilège de ne pas perdre son doigt. Je lui ai offert la chance d'effacer progressivement le souvenir de son connard de frère en tatouant notre symbole sur son dos.
Un dragon, symbole de puissance et de pouvoir au sein du clan japonais de Tatsuo Saito.
— Qu'est-ce qu'il fait en ce moment, Akio ? surgit la voix de son chef, ce qui le laissa sans voix.
— Il est chargé de traquer Ryle Carter, l'un des chefs de la puissante mafia américaine. Cependant, Aaron est récemment perturbé par des messages inconnus. Je suis sur la piste, mais je viens ici demander votre aide.
— Pourquoi la mienne ? N'as-tu pas d'acolyte, mon grand ?
Les pas de son jeune yakuza le rapprochèrent jusqu'à lui. Il leva la tête de haut pour regarder son supérieur.
— Vous souvenez-vous de la chose la plus improbable qu'Aaron aurait pu avoir dans sa vie entière ?
— Le mariage, répond-t-il sans hésitation, cherchant à comprendre où son subordonné voulait en venir.
— Chef, Aaron Walker est marié, et sa femme est en danger. J'ai besoin de votre aide avant qu'un événement grave ne se produise à cause des assassins envoyés par cet individu inconnu.
Au sein du clan japonais de Tatsuo Saito, les femmes ne devaient être touchées que si leurs actions avaient de graves conséquences. Adriana Gonzalez était innocente. Aaron Walker était comme le fils de Saito, et son ambition de protéger sa famille et son clan était sa priorité avant son amour.
Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que le chef n'affiche un sourire quelque peu malsain. Il tapota son torse et se dirigea vers la porte, les mains dans les poches, tout en appelant l'un de ses hommes.
— Choisis cinq de mes hommes et prends l'avion pour rencontrer Ha-Jun. Quant à cet enfoiré d'assassin, il va voir à qui il a à faire.
Akio Takahashi soupira d'amusement et avança pas à pas vers sa figure paternelle, fier d'avoir pu convaincre son chef d'aider Aaron.
— Ça faisait un moment que mon organisation n'avait pas bougé. Es-tu prêt à te salir les mains, Akio ? demande le grand chef Saito en se dirigeant vers une commode, d'où il en sortit un poignard rangé dans son étui.
Il s'approcha de son inférieur et lui remit l'arme, lui donnant le pouvoir d'être son prochain porte-parole. Akio leva les yeux vers son chef et comprit qu'il ne l'accompagnerait pas. Pas à l'encontre d'Aaron mais qu'il serait toujours là, quoi qu'il puisse lui arriver.
— Je savais que je pouvais compter sur vous, chef. Mes recherches ont porté leurs fruits.
-À suivre-
Que pensez-vous de Akio Takahashi les z'amis ? 🫣
1714 mots
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