🂱 08. Une muse endolorie.
____CHAPITRE 08____
-Le regard de certains est plus parlant que leur bouche...-
🂱___Aaron___🂱
20 décembre - 03h14
SUITE - ITALIE.
Je me réveille en sursaut après un cauchemar, et mon regard s'attarde directement sur Adriana. Elle dort, dos à moi, ses cheveux sont éparpillés sur son coussin. Il est environ 3 heures du matin et une envie irrésistible de fumer me pousse à me lever.
Ainsi, je remonte la couverture sur le corps de ma femme et m'extrais du lit. Dans l'obscurité de la suite, je recherche ma valise. Mes mains finissent par trouver la poignée froide et je l'ouvre avec précaution pour ne pas la réveiller.
Je plonge mes mains à l'intérieur et fouille la boîte à cigarettes. Quand je la trouve cachée sous un tas de chaussettes et de sous-vêtements, je l'ouvre avec soulagement et en sors une.
Je l'allume et m'installe sur la terrasse, prenant appui à la rambarde. Je laisse la fumée s'échapper dans l'air frais de la nuit et ne me préoccupe pas du reste.
Pourtant quand je crache une boule de fumée toxique et que mon regard s'attarde sur mes mains, je ne peux m'empêcher de repenser à la soirée d'hier.
Robin... Qui es-tu ? Et qu'est ce que tu es venu faire ici ?
Je suis persuadé que le message qui m'était adressé au début de la soirée était pour me prévenir des conséquences par la suite. L'inconnu qui m'a prévenu est Robin et il est ici pour détruire ma faiblesse. Adriana...
Alors que je savoure ma cigarette, je laisse mon regard se poser sur ma femme endormie sur le lit. Elle est si paisible, comme si rien ne pouvait la perturber.
J'observe attentivement son visage. Ses traits délicats, ses lèvres légèrement entrouvertes, sa respiration régulière. En cet instant, je me demande ce qu'elle peut bien penser. Peut-être qu'elle rêve de princesses, de châteaux et de créatures fantastiques, contrairement à moi qui rêve de sang, de torture et de violence.
La fumée de ma cigarette se mêle à l'air. Je me perds dans mes pensées.
Je dois me mettre sur mes gardes, Adriana est la seule personne en qui je tiens réellement tout au long de cette mission et je me suis juré de la protéger. Elle n'a rien à faire dans ce bourbier. Mais l'attirance que j'ai pour elle dépasse toutes les limites et le nouvel obstacle créé par ce dénommé Robin me met la puce à l'oreille.
Je dois m'éloigner d'Adriana avant qu'il ne sache par je ne sais quel moyen qu'elle est ma faiblesse.
Je secoue rapidement ma tête et écrase ma clope sur la rambarde. Hors de question de m'éloigner d'elle et de savoir que d'autres hommes pourront se rapprocher de cette femme.
J'ai signé un contrat et je me suis juré de venir et de transmettre tous types d'informations compromettantes sur Ryle. Adriana doit juste se faire passer pour ma femme et les dettes de sa famille seront remboursés.
Je ferme les yeux et laisse le vent de l'hiver foncer sur moi. Il y a quelques heures j'ai abattu un homme et Adriana n'est pas au courant de ça. Notre garde du corps, Leonardo m'a informé que ce serveur avait succombé à mes coups. D'un côté ce n'est pas grave car Robin lui aurait demandé des choses bien plus coriaces que ce poison. Une vie en moins ne fera qu'accentuer ma liste de meurtre.
J'ai encore la sensation d'avoir le sang de quelqu'un d'autre sur mes mains et la cigarette ne m'aide en rien à oublier ça.
Je dois rester sobre à d'éventuels coups d'attaque. J'ai une femme, ma femme a protéger et je compte pas sur Leonardo pour le faire.
Une dizaine de minutes plus tard, je glisse délicatement la baie vitrée pour m'installer confortablement sur le fauteuil placé à côté du lit. Cela me crée ainsi un cadre idéal pour contempler Adriana.
J'étais principalement attiré par le genre masculin, mais c'est avec Adriana que j'ai découvert une toute nouvelle perspective. Malgré notre différence d'âge, sa maturité et son audace en ma présence m'ont marqué. Son calme et son éloquence m'ont charmé dès notre première rencontre, et sa beauté, une fois à la vue de la lumière, a été l'élément déclencheur d'une promesse qui m'a fait juré de l'avoir pour moi seul et de la protéger.
Je me penche légèrement pour repousser quelques mèches de cheveux derrière son oreille. Ce geste la fait frémir, mais elle continue de garder les yeux clos.
— Qu'est-ce que tu me fais faire...
Depuis peu, mon impression sur Adriana a évolué. Elle semble plus sereine à mes côtés. Peut-être que les hommes de Kyle l'ont intimidée, ou peut-être suis-je simplement le gentleman que je pense être ?
Soudain, je retire ma main en la voyant bouger. Sa tête se balance doucement de gauche à droite, ses paupières se ferment et ses lèvres esquissent une grimace.
Je me mords la lèvre, me déplaçant pour m'installer délicatement au coin du matelas. Ma main se pose d'abord sur son front, puis glisse doucement pour caresser son cuir chevelu.
— Chut... Butterfly ?
Si on m'avait dit un jour que le grand Aaron prendrait soin d'une femme qu'il connaît depuis deux semaines, je ne l'aurais jamais cru. Et pourtant, c'est exactement ce que je fais en ce moment.
— Vichai... Arrête...! crie-t-elle furieusement en repoussant ma main, ses yeux s'ouvrant grand.
Le regard d'Adriana se fixe sur mon visage impassible et vide. Puis, ses yeux deviennent rapidement empreints de peur et d'évitement.
Vichai...? Je suis immédiatement déconcerté.
Sans que j'aie le temps de comprendre, elle se tourne dos à moi et tire la couverture sur sa tête.
— Ne me dis pas que je l'ai dit... marmonne-t-elle.
— Vichai, je réponds simplement.
Je retire doucement ma main, prêt à me relever, mais elle me saisit brusquement le bras. Je tourne la tête vers ses yeux, mais mon esprit reste captivé par ce prénom.
— N-Ne pars pas... J'ai besoin de sentir une présence à mes côtés, chuchote-t-elle d'une voix tremblante avant de m'enlacer dans ses bras.
— Qui est-ce ? demandé-je, sachant qu'elle comprendrait de qui je parle sans même prononcer son nom.
En guise de réponse, elle enfouit son visage dans mon torse et resserre son étreinte.
— Je ne supporte pas l'idée de te voir avec quelqu'un d'autre. Tu m'appartiens.
— Vichai n'est pas l'homme que tu penses connaître... murmure-t-elle en secouant la tête, ses sanglots résonnant à travers ses tremblements.
Je caresse tendrement ses cheveux bruns, essayant de la réconforter. Une fois de plus, au cœur de la nuit, j'entends ses pleurs dans mes bras, et ma conscience réalise la chance incroyable de pouvoir voir la vulnérabilité d'Adriana en ma possession.
— Qui est-ce, Gonzalez ? je répète en prenant doucement sa tête entre mes mains.
Les larmes qui coulent sur ses joues serrent mon âme, et je peine à effleurer du bout de mon pouce ses cernes et ses pommettes.
Elle se sert de ma paume comme d'un oreiller, et frotte sa joue dessus, laissant une sensation douce sur ma peau. Intrigué par ses gestes, je l'observe, un sourcil arqué. Après la soirée, Adriana refusait d'admettre que j'avais frappé un homme. Mais à présent, sa proximité et son regard ont changé.
Ne serait-ce pas l'alcool qui fait son effet quelques heures plus tard quand même ?
— Hé... Butterfly ? l'appelé-je en cherchant à comprendre ce qu'il se passe.
Elle s'arrête, mais reste sur ma main, ses larmes s'assèchent et ses yeux se posent sur les miens. Un sourire illumine son visage.
— Oui, Aaron ? répond-t-elle d'une voix différente de d'habitude.
Il est évident qu'elle est sous l'emprise d'une substance...
Tout à coup, je saisis sa main alors qu'elle la glisse vers mon entrejambe. Je serre les dents, nos regards se croisent. L'un furieux, l'autre désireux.
— Ça va ? Peut-être que tu devrais te reposer un peu.
Elle me fixe, puis hoche légèrement la tête.
— Aaron, ce n'est pas juste l'alcool. C'est toi. Tu as changé quelque chose en moi hier. Tu as été là pour moi, tu m'as protégée.
Je reste silencieux. Sa confession me laisse sans voix, pour la première fois.
— Gonzalez, on devrait aller se reposer. Tu es fatiguée. Il vaut mieux ne pas discuter de ces choses-là quand tu n'es pas toi.
Je me lève, attrape une bouteille d'eau et m'assois à côté d'Adriana. Après avoir retiré le bouchon, je lui tends la bouteille en insistant bien sur le fait de boire le contenu. Après quelques instants, elle prend la bouteille et en boit quelques gorgées.
— Je tiens plutôt bien l'alcool de base, tu sssais ? Je gggère, dit-elle en s'allongeant sur le matelas après avoir reposé la bouteille sur la table de chevet.
Agacé, je lâche un soupir, mais sa main agrippe mon vêtement et me tire vers elle. Je comprends son intention, et m'assois à ses côtés. Ma tête trouve naturellement sa place sur le coussin, et Adriana en profite pour reposer la sienne sur mon torse. Sa main glisse doucement sur mon ventre.
— Arrête ça, s'il te plaît, l'avertis-je lorsqu'elle tente de remonter mon haut dans l'obscurité.
Je ne l'arrête pas pour empêcher son geste, mais parce que j'ai des secrets à préserver. Ce n'est pas le moment idéal pour une discussion.
Elle soupire et reprend sa position. J'en profite pour glisser ma main dans ses cheveux, la laissant s'endormir sous mes caresses. Pendant ce temps, je fixe le plafond, mes pensées sombres tournent dans ma tête jusqu'à ce que le sommeil m'emporte.
Adriana a affirmé supporter l'alcool. Une seule conclusion s'impose : l'un de ses verres était probablement déjà drogué...
***
SUITE - 07h48
Alors que l'eau chaude caresse ma peau, mon esprit vagabonde. Les gouttes d'eau martèlent doucement mes épaules. Je respire profondément et savoure ce moment sous la douche à l'italienne malgré ma fatigue et mon manque de sommeil.
J'ai ordonné à Leonardo de poursuivre les recherches sur Robin. De notre côté, nous avons décidé de prendre une journée de repos avant de partir pour la France, à Paris, pour que notre plan paraisse plus crédible aux yeux de nos ennemis. Les véritables Narciso et Caterina ne rentreront que ce soir après leur libération. Nous échangerons nos rôles une fois dans l'avion.
— Tu es en train de te doucher, Estúpido ? demande la jolie voix de ma femme derrière la porte de la salle de bains.
Tient, ce surnom n'était pas apparu depuis un bout de temps...
— Que veux-tu que je fasse sous la douche avec de l'eau à fond, butterfly ? Préparer notre mariage ?
J'entends une série d'injures de l'autre côté de la porte, ce qui me fait rire. J'attrape ma serviette et l'enroule autour de ma taille avant de sortir de la douche et de me mettre devant le miroir.
Après avoir appliqué ma crème hydratante sur mon visage, je peigne mes cheveux toujours humides en arrière. Mon regard dérive sur mon ventre ciselé sculpté par les abdos, mais marqué par les cicatrices de mon passé. Mes doigts effleurent doucement les cicatrices, et me ramènent à longtemps, quand ma vie était fragile, tel un parchemin prêt à brûler.
— M. Le Flic, tu sors quand ? Je commence à avoir faim et d'après tes ordres, je ne peux pas sortir d'ici sans ta petite personne.
— Deux minutes, butterfly.
Je retire mes doigts, enfile un costume noir et une chemise blanche. Alors que je mets ma veste, j'entends des bruits derrière la porte. Mon instinct me guide vers l'arme sur le meuble. Ma main l'attrape et je retire la sécurité.
C'est ainsi que j'ouvre la porte et sors avec précaution. Je reste attentif au moindre son. Aucune présence, juste le silence. Personne n'est ici, rien, nada. Seule la porte de notre chambre est ouverte.
— A-Aaron...
Le doux appel de voix venant tout juste de me supplier me fait baisser les yeux vers Adriana, affalée au sol près du lit, et mon cœur s'emballe par pur hasard en remarquant la tâche de sang s'imprégner sur son vêtement.
Je pince mes lèvres et me précipite vers la porte, mon arme en main. Mes yeux distinguent une silhouette entièrement vêtue de noir.
— HÉ ! Toi !
Il franchit le couloir de l'hôtel et laisse un vide derrière lui. Les seuls bruits sont les gémissements d'Adriana dans mon dos. Je suis convaincu que le tireur a un lien avec Robin. Fais chier.
Avec précaution, je pose mon arme sur une table à proximité après m'être assuré qu'il n'y a personne aux alentours. Mon pied claque contre la porte, et mon corps s'approche d'elle pas à pas.
— Hé... Butterfly... ? Gonzalez...
À genoux à ses côtés, je vérifie son pouls, et je suis soulagé de sentir qu'elle respire encore. Mes mains tremblantes et mon anxiété prennent le dessus. Une tache de sang se propage sur le tissu de son vêtement, au niveau de son cœur.
— Putain... Gonzalez... !
Mes doigts fragiles, probablement dus à la chaleur de la douche que j'ai prise et à l'état de choc en voyant ma femme dans cet état, embrouillent mon esprit. Je caresse sa joue, presque brutalement, et effleure la pommette de l'Espagnole.
— A-Aaron...
Son regard reste clos. Ma gorge se serre et j'avale difficilement ma salive.
Je m'en voudrais toute ma vie si je venais à voir Adriana mourir devant mes yeux. C'est pourquoi, je la prends doucement dans mes bras, la colle et la serre contre moi. L'urgence me pousse à contacter Leonardo, au plus vite.
— Butterfly... Gonzalez... Adriana... murmuré-je à son oreille.
Mes paroles résonnent dans le silence de la pièce. Je suis conscient de mes mots une fois ces derniers ayant franchis la barrière de mes lèvres.
Un frisson me parcourt à l'idée d'avoir prononcé son prénom, de l'avoir laissé s'échapper ainsi.
J'ai laissé le tireur s'échapper. J'ai renoncé au fait de poursuivre le tireur et de soutirer des informations à mon patron. J'ai choisi de rester auprès d'Adriana et d'assister à sa première blessure par balle. Et me voilà en train de la supplier de rester avec moi et de l'appeler par son prénom.
— Tu... Tu m'as a...
— Nous n'avons pas le temps pour les gamineries. Dis-moi l'intensité de la douleur sur une échelle de un à dix.
Mon désir de la réconforter se heurte à la réalité brutale de la situation...
Comment puis-je la rassurer alors que moi-même, rien que d'y penser, je suis submergé par la terreur de ce qui aurait pu arriver si la balle avait touché une zone vitale de son corps ?
— Je... Je vais voir où il a tiré, d'accord ?
Le souffle d'Adriana est faible et irrégulier, ses paupières papillonnent faiblement. Alors que je la porte et la dépose délicatement sur le lit, tout en l'entendant souffrir en silence.
Pleins d'émotions se mélangent en moi. La peur de la perdre, la culpabilité de ne pas avoir pu la protéger et un désir de pouvoir la toucher sans qu'elle ne se débatte de mon contact.
Une fois que je remonte son pyjama, je déduis qu'elle avait probablement prévu de se doucher avant de sortir manger.
— Ça fait mal... Pourquoi ça me fait autant mal ? Dans les films... ils supportent ça comme... chuchote-t-elle douloureusement.
— Chut, ne parle pas. Tu auras tout le temps de le faire après que j'aurai retiré ça.
Mon cœur bat la chamade. Je tente de garder mon sang-froid pour prendre les bonnes décisions. Malgré la panique qui menace de m'envahir, je reste aux côtés de ma femme. Ma main passe délicatement sous son pyjama mais mon geste se fige et mes yeux s'ouvrent en touchant l'épiderme chaude de son sein.
Un soupir de frustration m'échappe dans ma langue maternelle.
— 화나게... (hwanage... : Fais chier...)
Pas de soutien-gorge. Bien sûr, pourquoi en porterait-elle pour dormir ? Ce détail débile me ramène à une anecdote passée avec Jake.
— Je vais devoir déchirer ton pyjama. Ne m'en veux pas. Je t'en prendrai autant que tu veux si tu me promets de rester éveillé le temps que je retire cette merde.
La sueur perle sur les tempes d'Adriana, et dans un geste rapide, je saisis mon téléphone sur la table de chevet. Je compose rapidement son numéro et prévient Leonardo de la situation. Une fois fait, je cours presque dans la salle de bains pour chercher l'essentiel avant l'arrivée du garde du corps.
— Aaron...
— Je suis là, ne t'inquiète pas, butterfly. Tu vas t'en sortir, il ne t'a pas blessé gravement.
Alors que je prépare les outils nécessaires à ses côtés, elle attrape doucement le manche de ma veste et la tire vers elle.
— Je ne vais pas mourir, n'est-ce pas ?... Ça fait mal, j'ai l'impression d'être poignardée...
J'humecte mes lèvres, puis prends sa main dans la mienne, lui montrant doucement qu'elle est en sécurité à mes côtés. Mes doigts se posent délicatement sur sa joue mouillée par ses larmes.
— Je saigne... Aaron... Je saigne... gémit-elle, les larmes coulant sur ses joues.
Pour la réconforter, je me penche vers elle et dépose tendrement mes lèvres sur son front, puis sur sa tempe, tout en maintenant ma main dans la sienne.
— Tant que je suis là, rien ne pourra t'atteindre. Je vais retrouver cet individu et il regrettera d'avoir osé te faire du mal.
Le regard d'Adriana s'adoucit, peut-être face à notre proximité ou à ma détermination à retrouver ce connard.
En relâchant sa main, j'écarte délicatement le col de son pyjama, et dévoile la blessure encore fraîche. Les doigts d'Adriana se crispent sur ma veste. Alors, je lui demande de respirer et de me signaler si la douleur devient insupportable.
— Dis-moi, butterfly. Parle-moi. Comment a-t-il pu te tirer dessus ?
— On m'avait dit que le service de chambre était derrière cette porte... mais la mort m'attendait silencieusement de l'autre côté...
Je glisse une pince vers la plaie, concentrant toute mon attention sur l'extraction de la balle malgré les gémissements d'Adriana.
La pression qu'elle exerce sur ma veste m'oblige à me pencher davantage vers elle.
— Gonzalez, attends...
Sous un dernier cri de douleur, j'extraie la balle et la dépose dans un mouchoir. Ensuite, j'utilise le désinfectant, les compresses et les pansements. Je préfère éviter de recoudre la plaie par crainte d'entendre les hurlements d'Adriana. Leonardo pourra s'en charger, je ne veux pas être celui qui lui inflige plus de souffrance.
Je contemple la balle puis mes mains tachées de sang. Je les essuie brièvement et la main d'Adriana reste fermement accrochée à ma veste. Son autre main repose sur son ventre dénudé. Mon regard se pose sur son haut déchiré, qui m'attient à peine la nudité de sa poitrine.
Un soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je me masse la nuque. Je sens ma femme m'attirer vers elle. Son regard est observateur, perdu mais montre un nouveau regard... J'attends qu'un simple remerciement de sa part mais je reste bouche-bée quand elle me serre contre elle et dépose un doux baiser sur ma joue.
Bordel de merde...
J'essaie de la regarder, mais lorsqu'enfin j'y parviens, je la trouve les yeux clos. Elle s'est endormie, putain...
Je rallonge doucement Adriana sur le lit et la couvre de notre couverture épaisse. Ensuite, je m'occupe de ranger ce qui doit être rangé. Quant à la balle, elle nous aidera à remonter jusqu'à l'arme du tireur.
Quelques instants plus tard, je glisse une cigarette entre mes lèvres que j'allume une fois dehors sur le balcon. Je garde un œil sur Adriana tandis que mon téléphone vibre dans la poche de ma veste. D'un geste rapide, je le porte à mon oreille en voyant le prénom de Leonardo sur l'écran, tout en laissant échapper une fumée épaisse dans l'air.
— J'ai retrouvé l'homme.
— Qui est-ce ?
— On le ramène à l'entrepôt. Vous pourrez l'interroger après déplacement, Aaron, déclare le garde du corps italien.
Je jette un coup d'œil à Adriana et achève ma cigarette avant de rentrer dans l'appartement.
— Mlle Gonzalez a été touchée. Nous devons changer d'emplacement avant l'arrivée de nouveaux rivaux.
— Je viens avec une voiture. Préparez les bagages et ramenez-la dans le parking. J'y serai dans un quart d'heure.
— Bien, tu peux y aller, je conclus en raccrochant pour préparer les bagages, sous les murmures d'Adriana.
— Tout ça... c'est à cause de moi, hein... ?
Je relève la tête vers ma complice en refermant ma valise. Je me déplace jusqu'à son chevet et passe ma main dans ses cheveux pour la réconforter.
Elle me fixe, une larme glisse doucement sur sa joue. Je m'accroupis près d'elle, me penche pour lui chuchoter à son oreille.
— Au contraire, tout cela, c'est grâce à toi. Nous avons trouvé quelqu'un qui me ramènera directement dans la gueule du loup.
-À suivre-
Ce que je m'imaginais dans ma tête en écrivant la scène de la balle ? Aaron embrasse Adriana, mec ! Cependant notre coréen préféré nous a dit quoi ? Qu'il attendrait la permission d'Adriana...
IG : _wh1t3_swan_
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