🂱 04. Une véritable muse.

____CHAPITRE 04____

-Je préfère les restaurants italiens à Batman car elle est tout ce que je regarde à présent-

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( ∆ Traumatisme, ∆ Racisme, ∆ Violence ∆ L'acte de tout personnage confondus n'est pas à prendre au sérieux. C'est avant tout, fictif. )

🂱___Aaron___🂱

14 décembre - 04h07
LOS ANGELES - ÉTATS-UNIS.

     « Je me trouve dans la cuisine familiale. L'air est empli d'un mélange d'arômes alléchants qui provient des plats qui mijotent sur la cuisinière. Mes mains, fragiles et tremblantes, serrent un verre d'eau frais.

Malheureusement, une maladresse s'empare de moi et le verre m'échappe des mains. Le son cristallin du verre brisé remplit brusquement la pièce. Les morceaux éparpillés sur le sol reflètent la lumière, créant un kaléidoscope de reflets colorés.

Soudain, la voix colérique de ma mère résonne dans la pièce.

Mais qu'est-ce que tu as fait ?!

Ses mots résonnent dans mes oreilles. Je sens les larmes monter, et ma voix tremble lorsque je réponds d'une voix faible :

Je suis désolé, maman. C'était un accident...

Mon père se joint à ma mère, sa frustration se faisant entendre dans sa voix. Ses mots durs pénètrent mon cœur déjà brisé.

Tu devrais faire plus attention, tu es tellement maladroit, sale gamin ! Maintenant, nettoie tout ça, immédiatement !

Oui, 아빠... ( = appa... : papa... )

Les mots résonnent dans ma tête. Les émotions se mélangent en moi, la peur, la tristesse et la honte se mêlent dans un tourbillon. Les larmes coulent sur mon visage, mes épaules tremblent. Leur colère devient de plus en plus intense et je me sens impuissant face à ça »

Hé... Aaron, mon pote, réveille-toi.

Je me réveille en sursaut, complètement désorienté, les battements de mon cœur résonnant dans mes oreilles. Je suis couvert de sueur, mes draps collant à ma peau. Je regarde autour de moi, essayant de comprendre ce qui vient de se passer dans mon cauchemar.

Mon meilleur ami, assis à côté de moi sur mon matelas, me regarde avec des yeux à moitié ouverts. Il essaie de me rassurer, de me dire que tout va bien et que je peux compter sur lui. Sa main douce caresse ma joue, effaçant les traces de mes larmes.

Je m'assois, essayant de reprendre mon souffle. Mes mains sont tremblantes. Je frotte mes yeux, cherchant à chasser les dernières traces de mon cauchemar.

Tu as refait un cauchemar, Aaron, dit-il d'une voix calme. Ne t'inquiète pas, ils ne sont plus là, me chuchote-t-il, ne laisse pas tes cauchemars affecter ta confiance en toi.

Mon esprit essaie de démêler les fragments du rêve qui m'a réveillé si brutalement. Les images effrayantes s'estompent peu à peu, mais je peux encore sentir l'adrénaline qui pulse dans mes veines.

Je prends quelques instants pour me calmer. Je respire profondément, essayant de me convaincre que tout va bien maintenant. Je me répète que c'était juste un cauchemar, que rien de tout cela n'est réel.

Quand vont-ils me laisser tranquille Jake...?

Ils sont jaloux de la réussite de leur fils. Ils veulent s'incruster dans tes rêves. Ils ont perdu, Aaron, tu es le gagnant.

Je ne veux plus vivre avec ces traumatismes... J'en ai parlé, personne n'a rien pu faire.

Ce traumatisme de l'enfance restera gravé sur ton corps. Il t'a impacté. Mais regarde-toi, Aaron. Tu es toujours là, avec moi.

Je me détends peu à peu. Je sens mes muscles se relâcher et mon rythme cardiaque se stabilise. Je me rallonge doucement, essayant de retrouver le sommeil. Les pensées du cauchemar s'éloignent progressivement alors que je me concentre sur des pensées plus apaisantes.

Je suis en sécurité. Le sommeil va revenir.

Jake passe sa main dans mes cheveux et les remet en place. Il effleure ma peau et replace ma couverture comme un vrai père.

Finalement, je sens mon corps se détendre et mes paupières devenir lourdes. Je me laisse emporter par la douceur du sommeil, en espérant que cette fois-ci, mes rêves seront plus paisibles.

***

Le réveil sonne impitoyablement à sept heures du matin, brisant le silence paisible de ma chambre. Je grogne de mécontentement. De mes gestes maladroits, je tâtonne mon téléphone et éteint cette alarme.

Un sourire se dessine sur mon visage lorsque le son strident s'arrête enfin. Ensuite, je me tourne vers le mur, ferme les yeux et enfouis ma tête sous l'oreiller, espérant attraper quelques minutes de sommeil supplémentaires.

C'est l'heure de se réveiller la marmotte. Assez dormi pour cette nuit.

Il arrache brusquement la couverture d'un geste vif. Je marmonne une première protestation et me retourne vers sa silhouette. Son regard passe de mes yeux à mon ventre, et il lève un sourcil.

Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes de la sorte ?

Ton ventre. Ça saigne Aaron, me prévient-il, sûrement inquiet par l'intonation de sa voix.

Je m'assois sur le matelas et descends mon regard vers mon abdomen. À travers le pyjama fin, quelques tâches de sang ont pris place. Mes cicatrices se sont rouvertes, probablement à cause des mouvements que j'ai exercés pendant la nuit.

T'as réessayé de...

Je le coupe en retirant mon haut.

C'est la nuit, Jake. J'ai trop bougé, ça s'est rouvert... Oh... Merde.

Je murmure entre mes lèvres tandis que mes doigts sont tachés de sang séché. J'ai gratté mes cicatrices durant la nuit. Je me suis infligé cette douleur, sans m'en rendre compte.

Ce n'est rien. Je vais me doucher et panser tout ça.

Je forme une boule que je presse sur mon ventre. Je me lève avec l'aide de mon ami et me dirige vers la salle de bains.

Quel réveil mouvementé j'ai passé là. Je remercie mes parents pour ces traumatismes.

La douche devrait m'aider à apaiser le stress et l'anxiété qui ont affecté mon corps.

Je me regarde dans le miroir et admire les tatouages qui ornent chaque partie précise de mon épiderme. L'un de mes préférés reste et restera le dragon chinois qui s'étend le long de ma colonne vertébrale. Mais celui que j'apprécie particulièrement est l'écriture chinoise tatouée sur mon pectoral. 爱. L'amour. J'ai toujours cru en lui et je sais qu'un jour l'avenir me réserve un événement unique.

Enfin, après avoir observé ma musculature, je pars rejoindre la douche qui attend ma magnifique présence.

***

14 décembre - 13h45
SELF - BASE DES BLACK IRON.

Cet après-midi, une fondue savoyarde pour tout le monde. Frédéric, le Français de notre groupe, nous explique que c'est l'un des plats les plus typiques en France. Avant d'arriver en Amérique, il en mangeait souvent. Et n'empêche, tremper un morceau de pain rassis dans du fromage fondu est un excellent repas, délicieux et gourmand.

Clark est décédé. Les causes de sa mort ont été inscrites sur un bout de papier. On lui a enfoncé une hache en pleine tête. Le suspect est toujours recherché.

C'est dommage ça... J'ajoute sans une once d'empathie tout en fermant les yeux face au contact du fromage fondu sur ma langue.

Les conversations de nos amis résonnent autour de moi, je me laisse simplement emporter par l'ambiance chaleureuse de la soirée.

Soudain, une dispute éclate entre deux mafieux qui sont présents dans le self. Les voix se font de plus en plus fortes. Je lève les yeux de mon assiette, surpris par ce qui se passe à côté de moi. Jake et moi nous nous regardons mais je me contente simplement de souffler.

Les deux mafieux semblent se disputer au sujet de Clark. Les mots deviennent violents. Mais honnêtement, ça ne m'intéressait pas vraiment. Je préfère me concentrer sur le plaisir de manger cette délicieuse fondue.

Tout ça, c'est à cause de Baker ! Ce foutu bâtard s'en est pris à Clark après la caprice d'Aaron !

Les autres convives semblent hésiter également à intervenir. Certains observent la scène avec inquiétude, tandis que d'autres préfèrent garder leurs distances. De mon côté, je décide de rester en retrait, ne voulant pas me mêler à cette situation tendue. Après tout, Clark n'était pas une grande perte.

Tout à coup un bruit retentissant éclate, attirant l'attention de tout le monde. L'un des mafieux, dans un geste de colère, renverse la table de fondue, envoyant les assiettes et les ustensiles voler dans la pièce. Le fromage fondu se répand sur le sol et crée un véritable gâchis. Putain.

La nourriture est sacrée ! Insulte-moi autant que tu veux, mais je jure de te faire bouffer chaque poussière sur ce sol si tu ne nettoies pas ça ! je hurle en observant le désastre fromager.

Je serre la mâchoire, faisant craquer les bulles des os de ma nuque, puis je me lève de table.

Aaron, laisse-le, mec. Il n'en vaut pas la peine, déclare mon pote en me retenant par le bras.

Je gère mon guimauve au chocolat. Reste assis et assiste à la scène.

Le mafieux croise les bras. Un sourire narquois parsème ses lèvres. Il refuse catégoriquement de nettoyer le bazar qu'il a causé. Son attitude provoque un murmure parmi les personnes présentes. La tension dans la pièce monte d'un cran et ça commence à m'énerver.

Je me rapproche lentement du mafieux, mon regard reste fixé sur lui. Les battements de mon cœur s'accélèrent alors que je réfléchis à la meilleure façon de résoudre cette situation. Pourquoi je me suis foutu dans une telle merde ?

Sérieux ? Aaron Walker prenant la relève dans cette pièce ?

Faut dire qu'on change d'année en année. Clark m'a ouvert les yeux et...

Il cogne furieusement son front contre ma tempe ce qui me fait reculer de deux pas sachant que je n'étais pas prêt à recevoir ce coup d'attaque.

Assez parlé le coréen. Ferme là avant que je ne t'en colle une autre. Je ne voudrais pas amocher un si beau visage idéalisé par ton pays.

Les exclamations résonnent à côté de moi. Étant trop habitué à recevoir ce genre d'injures face à mon origine coréenne, plus rien ne peut m'impacter.

Enfin, si, peut-être quelque chose...

Submergé par mes pensées, je ne vois pas l'autre coup s'abattre une fois de plus contre ma tempe. Je tombe à la renverse sur une table, les mains du prénommé Derek se rejoignent autour de mon cou. J'essaye de m'en extirper en plaçant les miennes sur ses poignets.

Connard, ça t'amuse le racisme envers les asiatiques ? Veux-tu que je bouffe ta queue tant que tu y es ? je parviens à parler, suffoquant presque entre ses doigts imposants.

Mes mains se serrent autour des poignets de mon bourreau, les veines saillantes pulsent entre mes phalanges. Une vague vision de la chauve-souris tatouée sur le dos de ma main passe devant mes yeux alors que je lutte pour me libérer.

Ça ne me déplairait pas, tu sais ? T'es censé être le gay de service dans ce bâtiment. Viens dans ma chambre quand tu veux, bébé...

Derek se fait violemment expulser par mon pote qui prend le relais, lui tirant les cheveux si fort que sa prise sur mon cou se relâche enfin.

Alors que je lutte pour reprendre une respiration régulière, Jake jette le corps du mafieux sur la fondue. Cette scène me fait instantanément sourire.

Allez, mange, bébé. Sinon, tu vas mourir de faim, lance Jake d'un ton taquin, le provoquant à plusieurs reprises pour qu'il lèche le fromage fondu.

Il presse la joue de Derek contre le fromage, puis lui assène un coup violent à l'arrière de la tête avant de dépoussiérer sa veste en se relevant.

N'oubliez pas que le racisme est puni par la loi, les gars. Je vous fais une exception aujourd'hui, mais la prochaine fois, vous serez dans le pétrin.

Je regarde mon ami avec admiration et marche à ses côtés. Nous quittons le self et je me demande encore comment un gars plus jeune que moi peut semer autant de chaos.

Putain, t'as vraiment géré mon guimauve au chocolat !

Et toi, tu gères absolument rien du tout. Allons soigner ta tempe, ça saigne, me prévient-il en désignant la blessure. Après, tu devras aller voir Matthieu. Il veut te voir dans son bureau en fin d'après-midi.

***

14 décembre - 20h10
LOS ANGELES - RESTAURANT ITALIEN.

Je me regarde dans le rétroviseur de ma moto, soufflant un bon coup. Mon regard s'attarde ensuite sur le restaurant en face de moi.

Sérieusement, pourquoi ça ne pouvait pas être un autre jour ? J'avais prévu de regarder un épisode de Batman ce soir.

Il y a quelques heures, Matthieu m'a dit que Jacob voulait me voir ce soir. Étant donné que nous sommes pas très proches, je n'ai pas son numéro, donc je ne sais pas ce qui m'attend. Je me retrouve devant un restaurant italien, juste avec les indications basiques de mon patron.

Je pose mon casque, ajuste ma cravate et mon long trench-coat noir qui me protège du froid hivernal. Je regarde l'heure et je remarque enfin le retard de dix minutes que j'ai pris. Ce n'est pas si grave après tout.

Cinq minutes plus tard, après m'être assuré d'avoir une apparence impeccable devant un homme deux fois plus âgé que moi, j'entre dans le restaurant avec assurance et cherche Jacob du regard.

Sa femme et sa fille ne sont pas à Los Angeles aujourd'hui. Ses quelques jours de congé sont terminés et le voilà, bientôt quarantenaire, en train de travailler d'une part et d'autre pour Matthieu.

En parlant du loup, je l'aperçois me faire signe de la main. Je me dirige vers lui, mes chaussures de ville à talons minimes claquant sur le vieux parquet du bâtiment. Mais cela m'importe peu car à la table de Jacob, il y a quelqu'un d'autre.

Aaron. Comment ça va, mon grand ? Tu as bien grandi depuis la dernière fois qu'on s'est vu, me dit-il avec joie, en attrapant ma main entre les siennes pour me saluer.

Oui, en effet. Ça fait trois mois, M. Black. Vous avez l'air en forme, dis-je en retour.

Merci pour le compliment, rétorque-t-il avant de tourner son regard vers la silhouette toujours assise sur le canapé en cuir rouge. Comme tu as pu le voir, je ne suis pas venu seul, je suis accompagné d'une très bonne connaissance.

Pour la première fois depuis que Jacob tient ma main, je vois la présence à mes côtés se lever et une étrange sensation envahit mon ventre, une sensation que je ne peux décrire à cet instant précis.

La fille de la soirée. Gonzalez. Adriana...

Adriana a une chevelure d'un brun profond et soyeux, qui cascade gracieusement sur ses épaules. Ses yeux sont d'un marron chocolat, pétillants. Son visage est d'une symétrie parfaite, avec des traits délicats. Ses lèvres, légèrement rosées, semblent toujours prêtes à accueillir les miennes.

Elle est une véritable muse, capable de captiver et d'inspirer ceux qui croisent son chemin.

Elle se tient face à moi, les yeux grands ouverts de surprise en me voyant ici, dans le même restaurant, à la même table.

« Nous nous retrouverons, Butterfly. Et dans des circonstances auxquelles tu ne t'attendras certainement pas »

C'était comme une prédiction, et maintenant, la voilà, juste devant moi, me fixant de ses yeux de biche que je désire tant.

Mlle Gonzalez, je murmure, sachant qu'elle vient de découvrir mon véritable prénom.

Son silence en dit long. Je peux voir dans son regard angélique qu'elle est déconcertée par ma présence. Je dois rester calme, ne pas laisser transparaître mes émotions. Ne dérape pas, Aaron. Après tout, tu ne sais même pas pourquoi Jacob t'a appelé...

La connais-tu Aaron ? Je suis heureux.

Pour éviter de créer un malaise plus important, je prends délicatement sa main entre la mienne et lui dépose un baiser sur le dos de sa main. Je ne peux détacher mon regard du sien mais c'est la première à le rompre en retirant sa main. Elle vient s'asseoir à sa place et ma mâchoire se resserre, de suite.

Chaque putain de regard qui se pose sur son visage ou son corps de déesse verra la mort se pointer à leur porte et sera un affront à ma possession. Parce que cette Espagnole m'appartient corps et âme, même si elle ne le sait pas encore. Bientôt, elle le saura.

Commandons le dîner de ce soir avant d'entrer dans le vif du sujet qui vous réunit tous les deux, déclare Jacob en s'installant sur le canapé.

-À suivre-

Alors ? Vos avis ? Vos questions ? 💗

J'aime ce chapitre, miam. 🧎🏼‍♀️

2718 mots

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