ꕥ 48. Une visite, un départ...

____CHAPITRE 48____

-Moi qui pensais passer une bonne journée, je me retrouve confrontée au diable, accompagné d'une arme-

ꕥ___Jude___ꕥ

- Il m'a dit de préparer le meilleur pique-nique possible Ashley. Je dois lui faire part de cette recette. Du künefe. Ça a l'air excellent.

- Attention à mettre les pistaches, il adore ça Jude.

De l'autre bout du fil, mon amie se retouche les ongles. De mon côté, j'installe les desserts et les snacks à la perfection.

Nous sommes situés en plein montagne. Là où j'ai vu Jake pleurer réellement pour la première fois. La vue de Los Angeles l'avait émue. Aujourd'hui, nous voulons simplement en profiter.

Jake m'avait envoyé un message afin d'organiser ce moment à deux, éloigné de tout.

« — Prépare un pique-nique digne d'un restaurant cinq étoiles, j'ai une surprise pour toi :) »

Cela fait quelques jours – près d'une semaine – que nous ne nous sommes pas vus. Depuis ce jour. Le jour où il a évoqué ses sentiments. Apparemment le bodyguard avait un contretemps à régler à Boston.

En posant le dernier soda sur la nappe, je m'imagine prendre Jake dans mes bras. L'homme qui m'aime. Celui qui a choisi mon petit cœur.

En entendant naturellement mon prénom survenir au loin, mon corps se redresse. Mais Jake ne le prononce pas comme ça. Plus comme ça.

« Judith ».

À quelques mètres de mes pieds, ce n'est pas Jake qui se trouve face à moi mais une tout autre personne. Elle agite son bras et commence à marcher sur l'herbe.

Je n'y crois pas. C'est un rêve. Le même sourire, les mêmes yeux mais plus la même marche.

- J-Jacob ?!

Je raccroche sous la voix d'Ashley. Reste tel que je suis, droite sur le tissu qui nous aide à garder nos fesses propres. Je peux m'écrouler d'une seconde à l'autre puisque c'est une hallucination, Jacob ne peut pas se tenir près de moi. Il est parti. Il était parti.

En marchant, je le vois boiter. Il essaye de sourire malgré la difficulté de sa marche un peu trop irrégulière d'après moi. Il avance et arrête d'accélérer à quelques centimètres de mon corps.

Je regarde son visage. C'est celui de mon parrain. Celui qui m'a fait grandir plus d'un an à ses côtés.

Il a le même visage, plus ridé, plus barbu mais toujours autant jeune. Sa cicatrice à la joue est nouvelle, je n'ai pas le souvenir de l'avoir déjà vu et son sourcil coupé est toujours tel qu'il est, intacte comme il avait l'habitude de le tailler il y a des années de cela.

- Judith, tu as encore ton junior ? Je serai prêt à te passer un bonbon à la cerise si tu es sage. Me dit-il d'une voix charnue.

Tout à coup, je ressens des picotements dans mes yeux. Sans prendre le temps de lui parler, je le prends dans mes bras afin qu'il ne puisse pas voir la petite fille qu'il a fait grandir pleurer.

Il n'est cependant pas stable et s'écroule presque par la puissance de mon emprise sur lui. Il est différent. Quelque chose est différent.

- Tu as tellement grandi ma Judith. Tu es toujours aussi magnifiquement belle.

Je glisse mes mains sur son dos arrachant presque le tissu de son vêtement. Il pose son menton sur mon épaule et caresse mon dos de haut en bas, en me chuchotant tout bas qu'il est ici, qu'il ne partira plus sans réponse.

- Jacob. Tu es là. Je n'arrive pas à y croire.

Je sens le touché de ses grandes mains. Celles que j'avais l'habitude de prendre entre mes mains d'enfants, celles qui séchaient mes larmes étant fillette.

Je flaire son parfum et les souvenirs resurgissent. C'est le même qu'il y a quinze ans. Le similaire.

- Je suis désolé d'être parti sans te donner de réelles explications Judith.

- C'est Matthieu. Il t'a forcé. Il t'a poussé à quitter le réseau car tu jouais le rôle de père trop à cœur.

- Tu peux le dire au présent Judith...

Il glisse ses mains vers ma mâchoire et relève ma tête afin de faire rencontrer mes prunelles rongées par la tristesse vers les siennes. Jacob est papa.

- D'une petite fille. Elle te ressemble beaucoup Judith, j'ai l'impression de te voir quand je la vois...

Je reste silencieuse mais lui accorde mon plus beau sourire comme réponse. Je saisis sa main et l'emporte avec moi sur la nappe. Il s'assoit mais difficilement. Sa jambe droite ne se plie pas. Elle reste droite.

- Ce n'est rien. J'ai eu un accident de moto. C'était il y a quelques années. Tout va bien maintenant. Me répond-t-il.

Une fausse jambe. Tout s'explique.

Je repense à ses années et ça me fait de suite mal. Jacob allait tellement bien. Avant de signer le contrat qui consistait à me garder pendant quelques mois, il n'était pas lié à tous ces réseaux criminels. Mais peut-être que je ne connais qu'une partie de sa vie ? On a tellement de choses à se raconter...

- Jacob tu... tu es tellement beau. Ta fille doit être chanceuse de t'avoir comme papa.

Il ricane faiblement et attrape ma main entre la sienne.

- Samantha. Mais appelle la Sam. Tu iras peut-être la voir un jour, qui sait ?

Je hoche la tête en signe de réponse. Ma bouche ne veux guère parler. Le retour soudain de Jacob m'émeut et me rend heureuse pourtant il m'intrigue également. Comment il a pu venir ici ?

- Matthieu a accepté ta visite ?

-... Il s'est sûrement rendu compte de ses propos. Je suppose qu'il a souhaité faire la surprise...

Je lui coupe une part de gâteau en guise d'appétit et l'écoute parler de tout et de rien puisqu'il est là, devant mes yeux, encore plus grand et plus beau que dans mes souvenirs. Comment un homme ayant la trentaine peut faire tant d'effet ?

- Qu'est ce qui a changé dans ta vie Judith ? Explique moi tout. Tu as un amoureux ? Ou peut-être une amoureuse ?

Il prend une bouchée du gâteau. Mon sourire aux lèvres reste tel qu'il est. Je baisse la tête vers le sol, gêné par la situation.

- Oui, j'en ai un. Mais mon père ne le sait pas. Un jour, je vais peut-être m'échapper avec lui, comme ça, je serai vraiment heureuse et libre Jacob.

En parlant de Jake, il n'est toujours pas venu. Jacob est arrivé depuis quinze minutes. C'est le temps de retard de Jake. En général, il est toujours à l'heure et parfois en avance.

- De mon côté, j'ai une merveilleuse femme. Erika. Je l'ai rencontré deux ans après mon arrivée en Norvège et depuis ce jour, c'est l'amour fou.

- Je suis contente pour toi Jacob.

- Pas trop jalouse ? Je me souviens qu'il y a quinze ans, je t'appartenais. Non ?

Je sens mes joues rougir et lui frappe pitoyablement l'épaule afin de cacher ses joues non coopératives.

- J'étais gamine Jacob. À cet âge, on ne sait pas à quoi on pense !

Je le regarde tendu, il me sourit, je lui souris et nous éclatons de rire simultanément.

Je me sens si bien auprès de lui. C'est le meilleur cadeau qu'on a pu me faire parvenir. Après Jake.

**

La discussion avec mon parrain se termine quand un homme de Matthieu marche vers nous, boîte entre les deux mains.

Dites-moi que ce n'est pas le cœur de quelqu'un.
Dites-moi que Jacob m'a fait un cadeau...

- Qu'est ce qu'il y a ? J'ai un invité très important en ce moment.

- Mlle Davis, Monsieur Baker m'a demandé de vous transmettre cette lettre après que notre patron m'ait donné la permission de vous la passer.

L'enveloppe se présente devant mes yeux. L'homme me la tend, je l'attrape puis en dernier recours, il dépose la boîte devant nos deux corps avant de s'en aller.

L'un de mes sourcils se redresse sous l'incompréhension. Qu'est ce qu'il fiche ? Si Jake voulait me faire parvenir un message, je serais en mesure de le lire sur mon téléphone.

Jacob m'observe. Son regard est neutre. Pour lui, c'est tout à fait normal, je faisais la même chose dans ma jeunesse.

Je sors la feuille de son enveloppe et la déplie bêtement. Jake m'a sûrement fait une blague comme il me le fait habituellement. Maintenant ça sera quoi ? Un séjour dans un magasin de sextoys et la boîte devant mes yeux est un testeur ?

- Il est bête. Il a voulu me faire découvrir l'âge moderne ? Je rigole vers Jacob.

Mais lui ne sourit pas. Il attend que je lise. Pourquoi est-il si bizarre ?

Jake n'écrit jamais de lettre. Le garde du corps a décidé de changer notre moyen de communication ou alors il veut tester de nouvelles choses ?

Je souris vers Jacob malgré tout mais quand mes yeux se posent sur le premier mot, mon cœur se resserre telle une corde tirée...

| Pour Jude Davis alias ma protégée.

     Comment commencer cette lettre ? C'est la première et sûrement la dernière fois que je fais ça. J'ai trouvé qu'écrire comme à l'époque ajoute un peu de romantisme au message qui va suivre.

Voilà Jude. Tu as sûrement remarqué mon absence depuis quelques jours ? Et tu es en ce moment en train de manger le pique-nique avec ton parrain. ( Je le remercie d'avoir protégé une si belle et tendre personne pendant de longues années dans la souffrance ). Ne t'inquiètes pas, tout va bien de mon côté. J'ai préparé mes bagages, et je me suis envolé vers Istanbul, là où est ma place.

C'était tellement difficile de choisir entre la mort et le mal. Mais j'ai décidé de prendre le même à chaque fois Jude. Vivre dans le mal. Vivre sachant que la fille qui fait battre mon cœur en pierre se trouve à des kilomètres d'ici. Je sais que tu ne me pardonneras jamais. Mais je ne voulais pas te donner la pire des fins possibles comme moi j'ai pu la connaître ma Jude. Je t'ai donné l'opportunité d'aimer un autre homme que moi. Oublie moi dès à présent. Je ne reviendrai plus devant tes yeux. Je ne pourrai plus te voir, te sentir, te toucher, t'embrasser. Tout ça est terminé. Nous sommes séparés l'un de l'autre et c'est mieux comme ça.

Ton père m'a donné la possibilité de mourir ou de partir. J'ai préféré partir. Je ne voulais pas que tu saches le pire. Je suis vivant mais mort de l'intérieur à présent.

Sache que Jude Angel Davis tu es la seule fille qui me rend fou de toi et je le serais encore. Encore car je ne pourrai plus aimer quelqu'un de cette même façon. Je ne pourrai pas sentir ce même parfum et embrasser ces mêmes lèvres.

Tu m'as fait évoluer, tu m'as donné la force de vivre encore un peu. Seul maintenant. Je suis libre. J'ai pu tuer mon violeur pour l'amour et la justice de mes parents. Je suis enfin libre et amoureux.

Mon intention n'est pas de te faire pleurer Jude. Mon cœur t'a choisi et il veut que tu aies la meilleure des fins. Je suis désolé d'être parti sans t'avoir embrassé une dernière fois. Je suis désolé de t'avoir avoué mes sentiments trop tard. Je suis désolé d'être parti ma Jude.

Seni çok seviyorum Judum.
L'homme en qui tu as pu faire naître sa lumière et l'autre partie de son Yin est enfin heureux et amoureux.

Jake Emir Baker. PS : Ton Jakou. |

La feuille pliée en quatre est trempée par les gouttes salées qui dévalent furieusement et qui mouillent en même temps mes pauvres joues.

Non. Non pas ça...

- Judith...je...

- NONN ! J-JAKE ! Crié-je.

Je secoue la tête et m'écroule presque en tentant de me lever. Il ne peut pas faire ça. Pas partir. Il avait dit qu'il allait rester avec moi. Pour l'éternité.

Je ne peux pas croire ça. Mes rêves s'envolent. Tout part telles des cigognes en hibernation.

J'essaye de me calmer, de penser à autre chose. Je renifle et essuie mes yeux à l'aide de mes poings. Ma respiration reste tout de même saccadée. Je prends la boîte d'une grande maladresse et défait le noeud noir sous les yeux de Jacob.

Mais le cadeau sous mes yeux fait débuter une fois de plus la bataille que j'essaye de combattre depuis tout à l'heure.

Je dois cesser de pleurer et je dois positiver. Jacob est à côté de moi. Mon parrain doit voir la fille qu'il a fait grandir, pas une bouteille d'eau percée.

- Il... Il m'a acheté...une ventoline...

Mes dents claquent entre elles. Jacob pose sa main sur mon épaule mais je me relève du sol et marche à l'intérieur du réseau sans regarder derrière moi parce que d'après la tête de Jacob, il le savait. Il savait que Jake était parti avant son arrivée.

Le connard surnommé papa ne peut pas m'abattre avec une lettre.

Il doit le faire avec une arme comme il me l'a tant exercé étant enfant.

**
___BUREAU DE M. DAVIS___

- Soit tu le ramènes ici, soit je mets fin à ta future génération !

Une arme.

Elle évoque la terreur.
C'est ce que mon père ne reçoit guère face à moi.

Papa, ta fille tient une arme contre sa tempe et tu n'es pas foutu de ressentir un sentiment de compassion envers elle.

- Tu n'es pas capable de mourir. Je connais ta stratégie. Même si je ne suis que quelques fois à tes côtés, tu veux seulement me faire peur et ça ne marche pas, Judith.

- ARRÊTE ! ARRÊTE DE M'APPELER COMME ÇA !

Je tire. Un bruit sourd éclate le placo au-dessus de nos deux têtes.

- Il est parti Matthieu. Il est parti à cause de toi !

- Soit heureuse que je ne l'ai pas descendue à même le bureau. Cette trahison ne se résout pas en un simple coup de poing. Il fallait que j'emploie les grands moyens.

Mon souffle est tremblant. Je m'accroupis et lâche le flingue. Ce dernier s'abat au sol et mène le son de mes larmes. Je les essuie à l'aide de mes mains et me redresse d'une lenteur inexplicable. La souffrance quant à elle m'accompagne dans mon élément.

- Cole c'est ça ? Juste pour un putain de connard qui n'a pas su réellement dire ses réelles intentions devant ton gros cul qui ne bouge jamais de sa chaise ?!

- NE ME PARLE PAS COMME ÇA !!

- Je te parle comme je veux ! Tu n'as rien à me dire puisque tu n'as jamais été là. Tu ne m'as jamais éduqué comme il le fallait !

Des bourdonnements palpitent dans mes oreilles. Ma tête zigzag. Un simple clignement d'œil me donne la nausée.

- Jake n'a fait qu'une seule connerie dans sa vie et toi tu le rejettes comme un sac poubelle. Pour une fois quelqu'un tient plus à moi qu'à sa vie. Alors ne fait pas le père modèle qui me dit quoi faire pour mon futur.

- Je veux te protéger Jude. Depuis ton enfance, je veux que tu sois en sécurité.

- Matthieu. Tu n'as jamais été là pour moi. Tu ne sais même pas mes défauts, tu ne connais pas mes maladies. Merde, je suis putain d'asmathique et ça tu le savais ?!

Lui assis sur son fauteuil, les yeux pleins de terreur par ma révélation.
Moi debout, débordant de larmes comme une esclave attendant sa prochaine mission.

- C'est... C'est Jake qui a fait la faveur de ramener Jacob avant son départ. Avoue-t-il avant de passer sa main sur son front.

Je rate une respiration et grimace lui voulant cracher à la gueule. Jake a pensé à moi jusqu'à la fin et je n'ai rien fait pour lui.

- Tu l'aimes ? Me demande-t-il.

Je le fusille du regard et veux lui molarder dessus.

Alors c'est ça. Il remarque seulement aujourd'hui mon changement d'état ? Il vient de connaître que maintenant l'importance de Jake dans ma vie ?

- Tu ne mérites pas ma réponse.

- L'amour n'a pas sa place dans ce réseau Jude. Tu ne peux pas l'aimer.

- Quand est-ce que tu vas me laisser vivre !? J'ai le droit d'aimer qui je veux. Jake est celui que j'ai choisi !

- Une seule relation, c'est ce qu'il a eu et il s'en est jamais remis. Une deuxième, le déchirera en morceaux.

Je secoue la tête ne voulant plus écouter sa voix. Alors pour oublier, je repense au sourire de Jake, à la place de celui devant mes yeux.

Il est magique. Son sourire est magique. Ses yeux bicolore, ses cheveux, sa voix, son odeur, sa façon d'être.

- Tu viens de le déchirer en morceaux Matthieu. C'est moi qu'il protégeait jusqu'à maintenant. Jake n'a jamais fait confiance à qui que ce soit excepté son ami et puis il sait que je n'aurai accepté personne que lui alors il m'a laissé l'opportunité de l'aimer !

- Je ne peux pas.

- Putain il t'a aidé en tuant Cole ! Celui que tu pensais être aller te buter, récupérer tes territoires et me baiser comme il a pu le faire à Jake il y a quelques années de cela !!

Il avale sa salive de travers et tousse en me justifiant que c'est faux. Son index s'agite de gauche à droite et son autre main se retrouve sur sa gorge. Pour lui, je raconte de la pure merde.

- Tu n'as pas jeté un coup d'œil aux preuves qu'il t'a fournies c'est ça ? Tu l'as expulsé du réseau sans avoir examiné les preuves ? Alors qu'il a raison depuis le début. C'est toi qui est égoïste dans cette histoire Matthieu !

Il essaye de reconquérir une respiration régulière. Il réfléchit. Il pense. Il tousse et sort finalement un dossier.

- Je vais le ramener ici. Quoi que tu en penses et quoi que tu en dises, je le ramènerai sans t'écouter parce que tu as pourri ma vie. J'ai le droit d'avoir la mienne en main. J'ai grandi et je sais choisir le meilleur pour moi.

- Judith...

- Tu en as tué des gens Matthieu. Cole était celui qui devait mourir. Tu ne connaissais rien sur lui et sous tes yeux, tu as toutes les preuves qui justifient sa prochaine trahison. Clé USB, enregistrement vocal, paperasse et j'en passe.

Je marque une pause. Le patron des Black Iron m'observe puis décide d'ouvrir la première page.

- Jake n'aurait jamais mis fin au jour d'un innocent. Il avait ses raisons et dans ses raisons tu t'es rajouté. Il t'a sauvé la vie Matthieu. Au lieu de remercier ton homme de main, tu expulses ce dernier, du seul endroit qui le maintenait debout. Maintenant qu'il a tué Cole, il peut mettre fin à ses jours quand il le veut car plus rien ne compte pour lui.

- Jude, le contrat montre le contraire. On ne doit pas dévoiler de sentiment, je ne peux pas faire de ce papier un jeu...

- Je ne suis plus à côté de Jake. Il est seul, sans personne. Il n'a plus recours à mes câlins ou mes caresses. Laisse-moi le ramener. Laisse-moi au moins sauver quelqu'un.

Je pivote face à la porte, celle qui m'a fait connaître le visage de Jake, du garde du corps qui devait me protéger.

Je balaye mes cheveux en arrière en reniflant et ajoute :

- Lis les preuves qu'il t'a refilé entre les mains. Jake a pensé à toi et toi tu le remercie de cette façon ? Tu me dégoûte.

Après m'être extrait de son bureau, je claque la porte et souffle un bon coup. Par la suite, je reprends une marche correcte dans le couloir, fière de moi, pour la première fois de ma vie.

Qu'il accepte ou non, je retrouverai Jake et le ramènerai ici car je suis celle qui fait battre son cœur et l'image que j'ai du bodyguard a changé.

Ce n'est plus le feu qui allumait l'allumette, lui a allumé mon cœur brisé.

Sans lui il n'y a ni nuit, ni jour. Il n'y a plus de lune et plus aucune étoile. Je me sens totalement vide.

Je veux ressentir sa main englober la mienne car la lumière s'est éteinte, le remède est parti. Cette dernière ne voit plus le chemin, puisque son sauveur n'est plus ici pour la guider.

- Connor prépare le jet. On décolle pour Istanbul. Je vais retrouver Jake. Mon Baker.

-À suivre-

Le retour de Jacob vous a surpris ?
Ce que Jake a fait pour Jude vous a ému ?
Jude est bien décidé à retrouver Jake.

3374 mots

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