ꕥ 43. Un pique-nique à deux

____CHAPITRE 43____

-Comment aurais-je pu penser qu'un simple pique-nique révèle tant de secrets ?-

ꕥ___Jude___ꕥ

- Quelle idée de me trimballer au plein milieu de la forêt Jude ! Râle le bodyguard, sac en main.

Mon besoin de sortir prendre l'air quelques heures avec ce dernier a pris le dessus. Quel culot de vouloir refuser une invitation avec la fille de ses rêves.

La raison de faire un pique-nique avec Jake est tout simple. Hier je ne l'ai pas vu de la journée et aujourd'hui son état d'esprit a radicalement changé. C'est comme si une vérité aggravante venait d'éclater sous ses yeux.

Bref passons ces détails plus que attristants. J'ai insisté en mettant en évidence mes magnifiques yeux noisettes. Le garde du corps a ragé, râlé mais aussi a refusé. J'ai promis de lui donner mon dessert le lendemain. Quel gamin.

- Merde Jude tu me ramènes où ??

Je tourne la tête vers l'homme à galère et aux pulsions plus que chiants. Il passe en dessous d'une branche et se prend un feuillage en plein visage. Il faut dire qu'avec son 1m85 environ tout ne peut pas être un bonheur. Mon 1m73 me suffit amplement. Mais ne parlons pas du fait qu'une feuille a pris place dans ses cheveux. Si je lui dis, le mafieux va être vexé ( Rien ne dois le toucher sans son consentement, question d'ego).

- Après tu me remercieras d'avoir choisi cet endroit. La forêt est sauvage mais on sera loin de cette dernière.

- Sauvage ? Fais chier Jude, il y a des ratons-laveurs dans le coin ??

Je lève un sourcil. On se regarde dans les yeux. Je rompe le silence plus que malaisant en pouffant royalement de rire sous ses yeux.

- Tu as peur des ratons-laveurs ?

- Merde Jude, les ratons-laveurs sont effrayants ! Avoue-t-il en haussant la voix.

Mon rire remplit l'espace qui nous délimite, il reste gêné et passe devant moi. Mes larmes de joies se multiplient, j'essaye de le regarder nettement mais la vue est plutôt floue. Je tente de me redresser mais mon ventre se recroqueville en elle.

Comment un gros gaillard comme lui peut avoir peur d'un simple raton-laveur ?

- Un raton-laveur m'a tiré les cheveux et m'a volé mon sandwich étant gosse ! Alors oui c'est dangereux ! Me révèle-t-il espérant me faire taire face à l'importance de son secret. Mais au lieu d'arrêter de me marrer, je tombe au sol et m'esclaffe.

- Mon Dieu, il a peur d'un raton-laveur !

- Soit tu fermes ta bouche, soit je te fais taire à ma façon Jude. Et je ne pense pas que tu voudrais être écouté par des animaux sauvages. Me menace-t-il la mâchoire contractée.

Mes yeux s'ouvrent à la seconde même et ma tête bouge subitement vers ses prunelles. Je me lève rapidement et essuie mon postérieur sous son regard.

Il ne peut jamais débuter une conversation sérieuse sans faire allusion à ça ?

- Quoi tu as perdu ta v...

Ma bouche se pose sur la sienne. Je ne lui laisse qu'une petite seconde de satisfaction et m'envole loin de lui.

Alors qu'est ce qu'il disait ? Qui a perdu sa voix à présent ? Certainement pas moi.

- Arghh ne yaptını sanıyorsun sen !? ( = Arghh qu'est ce que tu crois faire !? ) Hurle-t-il.

Je lève un sourcil et l'emporte avec moi même si je suis persuadée qu'il a traité tout mon arbre généalogique.

- Tu pourrais m'apprendre des mots turcs ?

- Ouais. Ağzını kapatmasan, seni şimdi sikerim meleğim. ( = Si tu ne ferme pas ta bouche, je te baise maintenant meleğim ).

- Qu'est ce que que ça veut dire ?

Nous sortons de la forêt main dans la main (je sais qu'il adore ça mais qu'il n'assume certainement pas) nous nous retrouvons face à de l'herbe sous une superficie plus que gigantesque.

L'herbe est entouré d'arbres ce qui diminue le tourisme par ici. Je préfère passer un séjour dans cet espace, dans ce champ que de visiter la tour Eiffel ou la Tour de Pise.

- Que cet endroit est surréaliste. Me répond-t-il deux heures plus tard.

Bien-sûr qu'il peut être surréaliste. L'espace est rempli de végétation et la verdure est magnifique. Mais à l'entente de sa réponse, mon envie de lui envoyer un poing prend le dessus. Il a réfléchi tout ce temps pour évoqué seulement son admiration face à la vue ?

Je marche, tout en regardant le ciel lumineux. Éclairé par des nuages blancs et un soleil jaune, je tente même de demander à Jake ce qu'il en pense. Mais il ne regarde même pas le ciel...

Je m'écrase alors sur l'herbe et m'étale dessus comme un enfant. Je ferme les yeux et essaye de me concentrer sur l'odeur de la nature et ses biens faits. Le silence rempli l'horizon. Les bourdonnements des abeilles se font entendre et les oiseaux chantonnent à l'unisson.

Bien que j'essaye d'en profiter, la silhouette grandiose du bodyguard cache le soleil.

- Bouge, tu bloques les rayons de soleil.

- Il y a une abeille dans tes cheveux. Me dit-il sans pression.

Je me lève d'un coup sec et balaye mes cheveux de gauche à droite espérant faire fuire l'insecte. De son côté, il rigole faiblement en étalant la nappe à carreaux au sol.

- Je rigole, il y en avait pas. Révèle-t-il.

Je me stoppe et le fusille du regard. C'était extrêmement drôle, j'ai carrément envie de me faire pipi dessus.

Concentré sur la perfection du drap au sol, je saute sur son dos et passe mes bras autour de son cou.

- Tu n'es même pas un peu drôle !

- Tu comptes rester sur mon dos pendant longtemps ?

J'ai l'impression que ce moment a pu survenir. Bien-sûr, quand je me suis faite passer pour une kinésithérapeute de chez Wish. Je mérite un Oscar. Donnez le trophée.

- Jude !! N'essaye pas de reproduire la même chose que la dernière fois. S'exclame-il à reculons alors que je lui tire les cheveux aux ras des racines.

- Tu mens tellement que ça en devient chiant Jake !

Il tire mon haut avec sa main droite et me balance d'une facilité devant son ventre. J'en reste bouche-bée et tente de me remettre sur deux pieds. Pourtant ses deux mains aggripent mes fesses et le garde du corps se lance en avant. On se réceptionne sur la nappe aux carreaux rouge. La délicatesse de son geste me fait presque frissonner alors que le temps lui est tout sauf glacial.

- Je mens simplement pour rire. Donc, pour débriefer, je me fous à chaque fois de ta gueule. Au travail je ne peux pas. On ne me fera plus facilement confiance.

Sa main passe sous mon dos. Je ressens ses bagues s'écraser sur ma chair. Ne partageant pas la même sensation, il se contente d'un regard avec le mien et ne fait plus rien. Attends sûrement une réponse de ma part.

- Tu fais une priorité à ma personne ? Seulement moi ? Parce que tu sais que je te ferai confiance même si tu osais trahir mon père ?

Ses pupilles s'agitent frénétiquement voyant que j'ai su résoudre une opinion. Qu'une seule vérité.

- Je ne dis pas ça...

Je lui coupe la parole.

- Donc tu essayes de me dire que je suis conne et naïve ?

Il glisse ses deux mains vers mon visage et le prend en coupe. Je décale la tête vers la gauche mais son simple mouvement la remet en place. D'une facilité déconcertante.

- Tu n'es pas conne Jude. Ne dit pas le contraire de ce que je dis, s'il te plaît.

Il prononce mon prénom tellement différemment que je peine à le croire. Sa voix est calme et la sincérité se lit dans son regard. Son touché sur la peau de ma joue m'apaise doucement. Comment aurais-je pu penser qu'un simple pouce me rende fragile ?

- Jude...je...je ne dirai plus ça sur toi. Tout ce que je peux dire maintenant c'est...

- C'est quoi Jake ? Toutes les fois où tu m'as traité de garce, de conne, de je ne sais quoi.

- Je suis désolé meleğim. Tu m'apportes tellement de bien que je ne pourrais les citer en une seule fois.

Jake s'excuse auprès de moi ? Maintenant ? Sincèrement ?

Son doigt effleure ma tempe et rejoint mes cheveux. Ses prunelles perçants me rendent confiante, Jake ne me fait pas peur, au contraire, je me sens en sécurité auprès de lui.

Sa tête s'incline vers la mienne et ce dernier vient poser délicatement ses lèvres rosées sur ma bouche au feu.

C'est si doux que je tente de m'amadouer en me répétant que c'est un rêve.

Jake n'a jamais été si doux avant maintenant. La sortie que j'ai organisée pour nous deux seulement le rend fébrile et calme. Certes, ce n'est pas l'un des meilleurs endroits mais si pour lui, la verdure lui procure un sentiment de liberté alors j'ai réussi mon coup.

Ses lèvres sont chaudes, douces et sentent la cerise de la dernière fois. Cette simple odeur de tous les jours m'informe que Jake est devant moi. Face à moi se trouve le mafieux qui m'a blessé des dizaines de fois mais, qui par la suite a réparé ses erreurs sans s'en être rendu vraiment compte.

Ce mafieux est Jake. Mon Jake.

- Seni çok seviyorum Judum. ( = Je t'aime tellement ma Jude. ) Me dit-il après avoir posé son regard vers le mien.

Je lui demande gentiment qu'est ce qu'il a pu prononcer et le bodyguard me répond que je suis magnifique comme je suis.

Je devrais me prendre un prof particulier de langue. J'ai l'impression que Jake me ment sur certains points. Mais si je suis magnifique pour lui, je marque un point dans le tableau des phrases incroyables que Jake a pu me dire.

Deux longues minutes plus tard, alors qu'il a pris tout son temps pour caresser ma joue et m'admirer, il ferme et ouvre les yeux frénétiquement tout en s'asseyant sur la nappe.

- Tu pourrais m'apprendre des mots en turcs Jake ? Hum comment on dit « Je trouve tes yeux très beau » ?

Il sort la nourriture (que j'ai choisi) des sacs et les pose sur le drap en murmurant des mots que je ne peux guère comprendre.

Il ne prend même pas la petite peine de me regarder. À la place, il ouvre le jus de pomme. Je m'asseois entre temps et le scrute de haut en bas en commençant par ses mains.

- Jake ça va ? Tu es tendu, on dirait...

- Dans cette salle. Dans la salle où tu es partie en courant, on...on a pas pu en parler. Tu...tu as dit que...fais chier, merde.

Ma tête s'incline vers la droite et je décale la nourriture à côté de nous pour me mettre face à lui, à genoux.

- Je... c'est que c'est impossible pour moi Jude...tu ne peux pas tomber amoureuse d'un homme comme moi, pas de moi.

- Pourquoi tu parles de ça tout à coup Jake ? J'ai dit quelque chose de mal ?

La peur d'être rejeté se multiplie dans le bas de mon ventre et un goût amer remplie ma bouche. Alors c'est ça ? Il ne veut pas que je sois en béguin sur lui ? Parce qu'il... est encore amoureux de cette Ivy...

- J'ai compris. Je ne peux pas aimer un homme qui est amoureux d'une autre. Tu pouvais dire dès le début que tu n'éprouvais rien pour moi.

Les lèvres subitement tremblantes que je n'arrive pas à cacher montre à quel point je suis blessé. Je me lève de la nappe mais il secoue la tête et attrape violemment mon bras.

- Lâche moi punaise ! Tu me fais espérer pour quoi Jake ?! Dis moi cette vérité, maintenant ! Tue Cole quand tu veux, mais dis moi le fin mot de l'histoire et dégage de ma vie !

Je pose ma main sur la sienne et l'enlève. Puis décide de m'éloigner de notre coin « amoureux ».

- Qu'est ce que tu as trouvé sur Cole Jude ?

Je m'arrête et ramène mes bras devant mon corps les dents fermes, la bouche sur le point de craqueler.

- Je n'aime personne. Je n'ai plus eu de sentiments depuis très longtemps mais toi tu...tu me fais perdre la tête Jude. Avoue-t-il.

Les horloges sonnent à l'unisson dans mes oreilles, d'un côté à l'autre. J'ai mal à la tête. J'en ai marre de jouer le pantin et d'entendre ses conneries pour me retenir de partir.

- Tu es amoureux d'Ivy. Cette Ivy...

Le temps s'arrête entre nous. Le quelques mètres qui nous séparent me donne le temps de déguerpir sans être rattrapé mais je reste malgré tout afin d'entendre cette vérité.

« J'aime Ivy et pas toi Jude. Je ne veux juste plus te blesser. Je n'aime pas briser les filles. »

Il m'a blessé tant de fois. C'est impossible de compter pour moi.

- Ivy n'est plus de ce monde. Cracha-t-il d'une voix forcée.

Mes yeux s'écarquillent à l'entente de sa réponse, je me retourne en même temps vers lui. Comment ça ? Il me ment encore ?

- Putain quand est-ce que tu me diras la vraie vérité Jake !

Il relève la tête vers mes yeux, les sourcils fâchés.

- Merde arrête de t'énerver contre moi ! Si tu ne fais pas la différence entre mes mensonges et la réalité, tu ne pourras jamais comprendre le pur secret que je garde en moi !

- Oui. Le fait que Cole est celui qui a ôté la vie de tes parents ? Ou peut-être celui qui t'a violé sans remords ? Putain je sais tout Jake !

Il ouvre les yeux à son tour et s'éloigne pas à pas de ma silhouette l'air tétanisé par ce que je venais de dire. Je regrette instantanément ce que j'ai pu lui avouer.

- J-Je suis désolée, je ne voulais pas le dire comme ça Jake...

- Merde, merde, merde elle sait, merde elle sait tout...

Ses fesses s'écrasent sur la nappe et le garde du corps rentre sa tête dans ses bras pliés.

Le silence et les murmures de Jake résonnent dans mes oreilles. C'est le seul son que je peux entendre mais faisant un pas vers lui, je peux dissimuler des reniflements à travers ses sanglots.

Mes yeux s'assèchent et l'envie soudaine de me tirer une balle dans la tête traverse mon esprit.

J'ai fait pleurer Jake Baker...

- Anne kız herşeyi biliyor...( = Maman, cette fille sait tout...)

Je tombe devant ses pieds après avoir traversé l'herbe à faible allure.

- J-Je suis désolée Jake... je ne devais pas connaître ça, j'ai vu par hasard dans les caméras et j'ai su ce qu'il t'a fait...

Il lève la tête vers le mien. Ses veines rouges se dissimulent dans ses yeux et me fixent sans adresser un moindre mot.

- Ce n'est pas de ta faute si un homme comme moi s'est fait violer Jude... j'étais faible, c'est tout.

- Écoute, t-tu peux le tuer quand tu veux, je n'accepterai pas un homme qui ait pu faire du mal à quelqu'un qui m'est chère.

- Tu ne sais qu'une partie de ses plans Jude. Il a fait bien pire...

Je glisse doucement mes doigts dans ses cheveux et tente de le rassurer comme je peux.

Je n'ai jamais pu faire face au côté attristant de Jake. Savoir que c'est moi qui a déclenché les pleurs de mon amant, me fait culpabiliser.

- Ivy...

Je racle ma gorge à l'entente de son prénom.

- Ivy est moi étions au bord de la mort Jude. Mais... elle est morte pour moi, elle a émis son dernier souffle à côté de moi et la raison de sa mort est ce connard de Cole. C'est Cole qui a tué Ivy merde !

Je reste bouche-bée en écoutant ces quelques mots. Ivy est réellement morte et Cole en est le responsable.

Il hésite, panique et prend ma tête entre ses mains.

- Embrasse-moi Jude. M'ordonne-t-il.

- Q-Quoi ? Pas mainte-...

Il plaque ses lèvres brutalement contre les miennes et ramène mon corps vers le sien en saisissant mes hanches.

J'essaye d'articuler quelques mots. Seulement pour l'avertir dans ce qu'il s'aventure. Jake déteste m'embrasser en public mais adore le faire quand nous sommes seuls. Question d'ego, ou de respect ?

Il me pose sur ses jambes en tailleur. Quand à moi je les enroule autour de sa taille tout en continuant notre échange à deux.

Ce baiser est mélangé. Il est passionnant, brutale mais est par dessus tout un baiser voulu.

Il veut recevoir ma bouche sur la sienne. Il veut ma langue contre la sienne.
Il veut échapper au passé et penser au futur.
Il me veut tout simplement.

Mes mains se croisent derrière sa nuque et se rejoignent dans ses mèches. Il passe les siennes dans mes cheveux et renforce notre baiser avec ardeur.

Ses larmes descendent sur nos bouches et je sens même des picotements sur ma joue. Ses gouttes salés se collent contre ma chair comme si nous formons qu'une seule personne, comme si nous partageons notre peine ensemble.

Le simple fait de savoir que Cole est le connard qui a détruit Jake me répugne. Il se cache derrière un rideau, puis quand celui-ci est découvert il porte son meilleur rôle d'acteur derrière sa face cachée de meurtrier.

- Jude, tu es seulement dans ma tête. Juste toi d'accord ?...Ivy...

- J'ai compris Jake. Ivy était l'une de tes premières relations. Elle t'a ouvert le monde et puis, a fait disparaitre ton passé à sa façon.

Je voudrais tellement la remercier. La remercier d'avoir changé la mentalité d'un mafieux. D'un homme violent et détruit par le passé par un homme amoureux et doux à certains moments de sa vie.

- Jake...tu l'aimes encore pas vrai ?...

Mon cœur se brise en mille morceaux telle une vitre. Pourquoi je lui pose cette question ? Et si c'était ce que je pense ?

- Ivy est du passé Jude. Je me reconstruis sans elle à présent. Elle a pu faire d'un homme traumatisé, un homme fou amoureux en quelques petites années.

Je le prends dans mes bras et pose ma tête sur son torse. Il hésite et ramène ses mains sur mon dos puis me le caresse.

- Je n'arrivais pas à te le dire. Je n'arrivais pas à le dire à quelqu'un d'autre par peur du jugement...

- Je ne jugerais jamais un guerrier dans sa bataille Jake. Un guerrier qui a surmonté tant de collines, de tranchés et de tristesse.

Il lâche un soupir satisfait et me frotte le dos en posant son menton sur mon crâne. Ce contact me fait sentir fragile.

- Allons-y en boîte après. On pourra se changer un peu les idées. Me propose-t-il.

Et c'est avec un simple baiser qu'il me fait changer d'avis. Ses lèvres sont de la sorcellerie.

-À suivre-

J'ai adoré écrire ce chapitre, et je suis fière de jour en jour de mon évolution sur ma plume descriptive ^^

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