ꕥ 34. La protection avant la vérité
____CHAPITRE 34____
-C'est incontrôlable. Pour moi, pour lui et pour la protection qu'il me donne. Il éteindra tout sur son passage pour me protéger. Il me l'a promis-
ꕥ___Jude___ꕥ
Je marche sous la pénombre, pousse les branches des arbres qui remplit l'entièreté de cet espace et je m'en prends une en pleine tronche. Aïe.
La nuit est l'un de mes moments préférés malgré ce qu'on pensait de moi. C'est calme, silencieux et agréable. Cela évoque un petit jardin où l'herbe fraîche est humide et nous fait sentir en liberté. Où mon cœur peut lâcher à tout moment car la liberté n'a jamais été sur ma liste de choses à exaucer.
Dorénavant je vais essayer de sortir plus souvent afin de prendre le bonne air de Los Angeles, dû moins ce qu'il en reste. Cette ville ou globalement ce pays change et je me sens de moins en moins à ma place. Moi qui riait quand un oiseau passait sous mes yeux ou dans le ciel nuageux n'est plus apte à former ce même sourire à présent car de temps en temps quand tu grandis ta mentalité évolue et un simple animal volant te met mal à l'aise.
Actuellement, la meilleure place de cette base où je peux me sentir seule et à l'écart des hommes est le banc. Cet endroit est le meilleur de tous. Personne ne peut t'interrompe et tu peux t'asseoir pendant de longues minutes, des heures entières s'il le faut pour réfléchir à tes malheurs, tes problèmes et même ton passé obscure et insignifiant.
Pourtant, tout juste maintenant alors que je m'imaginais connaître cet espace de fond en comble sans que personne ne le sache, quelqu'un est malencontreusement installé dessus, sur ce banc au bois abimé.
Je n'aurai jamais pensé qu'une personne connaisse cet emplacement caché de tous et surtout autour des arbres qui bloquent la vue. Le banc se situe pile en face des bâtiments lumineux de Los Angeles. La base est installée sur une montagne, disons sous forme de panorama afin qu'on puisse juger toute cette ville à l'allure suffisamment trop riche à mes yeux. Je prie chaque jour qu'elle s'effondre.
- Quoi ? C'est pas possible...
Dans tous les endroits qu'il puisse exister dans le réseau de Matthieu, il fume sa clope ici, dans mon endroit préféré ? Putain ce bodyguard ne pouvait pas méditer ou faire son yoga silencieux autre part ? Mais Jake parle. Sûrement par ses lèvres qui bougent chaque seconde. Il raconte ses secrets au téléphone ? Non il n'a pas de téléphone.
Il pince sa cigarette entre ses lèvres et tend subitement ses bras après avoir remonter les manches de sa veste pour saisir une chose. Il porte et parle à Kitty. J'y crois pas. Une deuxième fois que Jake parle au chat. Qu'il ose admettre que cet animal est un jouet, je lui prends sa cervelle est la mixe pour la donner aux poules (Au moins elles auront un cerveau fonctionnel, la seule chose qu'ils savent faire c'est picorer).
Je passe derrière la plantation, mes mains cognent contre les troncs des arbres ce qui me griffe moyennement. Ce n'est pas le sujet Jude, tu dois savoir ce qu'il dit. Alors je tente de me rapprocher le plus possible de sa silhouette assise et posée.
Il met le chaton sur ses cuisses plus ou moins ouvertes et passe sa main sur son pelage.
- Tu penses que je dois lui dire. Hein bonhomme ? Cette fille est tellement excitée.
Je rêve où il parle vraiment au chat comme s'il allait lui répondre ? Je prédis qu'un jour je le verrai au loin parler avec un dromadaire.
Il jette le mégot par terre et l'écrase avec la semelle de sa chaussure.
- Ça doit te faire bizarre de te retrouver dans un monde comme celui-ci Kitty. Tu devrais être à côté de tes amis à Istanbul. Jude n'a pas pensé à ça. À ta famille. Moi je l'ai perdu ma famille comme toi et tous les deux nous ne l'avons pas voulu. Avoue-t-il seul dans son discours.
Pas de famille ? Certes il n'a pas de père mais il a bel et bien une mère ?
- Annem ve babam öldü Kitty. Bende o zaman onlarla öldüm. ( = Ma mère et mon père sont morts Kitty. Je suis mort avec eux à ce moment-là.)
Bon, le turc a repris possession du corps de Jake et moi je ne capte rien.
- Ça doit être bien dommage de ne rien comprendre. Le turc est une si belle langue, hein Jude ?? S'exclame-t-il en tournant la tête vers la plantation tout droit vers ma direction.
Sous la surprise la branche de l'arbre que je tiens maladroitement se brise et je me rattrape de justesse sous ses yeux.
Il pouffe dans son coin et tourne sa tête vers le paysage. Son sourire et son rire me demandent vivement d'être à côté de lui comme si j'étais la seule personne qui lui procure ce sentiment de joie.
- C-C'est pas du tout ce que tu crois. Je passais par là et-
- Assieds-toi. Reste pas debout comme une bougie fondue.
Moi je fond à travers tes yeux.
Sa voix rauque m'interpelle et me dissout de mes pensées obsessionnelles. Jude rappelle toi, tu lui en veux. Alors ne retombe pas dans le piège du mec beau gosse qui te fait craquer avec de simples mots.
Mais c'est trop compliqué. Je n'arrive pas à admettre que Jake ne cause rien sur mon corps. Sa simple voix fatiguée me fait tomber par terre et cela, personne n'a pu le faire depuis mon entrée dans ce réseau. Jake dégage une atmosphère magique et fantastique que je ne pourrais pas expliquer. C'est inexplicable.
- Je croyais que tu avais arrêté de fumer. Dis-je en l'apercevant prendre une autre cigarette quand je m'apprête à m'asseoir au bout du banc. Pourtant son parfum envoûte déjà l'espace qu'il capture depuis je ne sais combien de minutes.
- Je dois décompresser. Cette journée a été de trop.
Je n'ai pas l'envie d'évoquer ce qu'il s'est passé ce matin. Dans cette salle de massage, à deux, quand nous étions en train de nous battre comme des gamins et où j'ai avoué ce que je pouvais ressentir à son égard.
- Tu parles à Kitty ? Un grand homme comme toi parle à des bêtes, je suis surprise.
Pas du tout.
- Les hommes sont des connards Jude. Les animaux t'écoutent seulement sans pouvoir critiquer tes vécus.
Je plonge mon regard vers la vue que donne Los Angeles mais ressent immédiatement des picotements dans mes narines. Sa fumée va me tuer un jour. Et pourtant, quand je passe mon doigt autour de mon nez, il me parle faiblement, comme si je lui avais ordonné une corvée. Mais ses mots disent le contraire. C'est sincère.
- Je suis désolé. J'avais zappé. Évoque-t-il en jetant la cigarette après l'avoir écrasé sur le rebord du banc.
Il pense à moi. Il repense à moi encore et encore. Un homme lambda ne l'aurait pas fait.
- Qu'est ce que tu as dis dans ta langue maternelle Jake ?
Mon regard déjà posé sur son visage, il tourne sa tête et fusille mes yeux de son regard perçant. Son iris bleu et vert se reflète par les lumières des longs bâtiments. Je ne sais pas comment je fais pour le regarder. Si je l'avais vu auparavant, il m'aurait fait perdre toute confiance.
Mais quand je baisse la tête, un liquide rougeâtre se montre sur sa mâchoire. L'obscurité ne m'aide pas. Je n'aperçois pas en détail ce qui a pu causer cette égratignure.
- Q-Qu'est ce qu'il s'est passé Jake ? Tu saigne.
Je tente de m'approcher mais il détourne le regard tel un éclair.
- Simplement des coups que je mérite.
Ma bouche reste ouverte, je ne comprends pas ses paroles et ne fait plus rien du tout par peur de le brusquer et que je me retrouve peut-être au sol enveloppé par sa main autour de mon cou comme il l'exécutait durant ce voyage. Le chaton quant à lui se disperse et saute de sa jambe pour se réceptionner sur l'herbe.
- Qui t'a fait ça Jake ? Dis le moi, je peux en parler à Matthieu.
- Personne ne m'a fait ça Jude. J'en suis le responsable, c'est moi qui met fait ça. Répond-t-il.
Mes yeux en ballon ne le quittent pas du regard. Sa mâchoire se contracte comme s'il se retenait de pleurer.
- Je le sens, il se rapproche de moi, près trop près.
- Je ne comprends pas Jake...
- Je vois les flash de cette voiture face à nous Jude, il ne s'arrête pas, il fonce sur nous à toute vitesse. Et moi je reste là à regarder cette bagnole nous foncer tout droit dessus.
L'incompréhension se lit dans mes yeux. Putain je suis aussi conne pour ne rien comprendre. Pour la première fois il révèle ses secrets de son plein gré et je ne suis pas foutu de comprendre cela.
- Et boom ! Plus de voiture Jude. Juste des débris. Jude trois corps. Juste un seul en vie. Fit-il en se giflant soi-même.
La claque me réveille d'un coup. Je me glisse doucement vers lui pour ne pas lui faire parvenir un mouvement brutal.
- Il m'a détruit, il a tué mes parents Jude. Se dit-il en se giflant une deuxième fois.
Choquée, je tente de remettre tout en ordre dans ma tête. Ses deux parents sont morts et pas seulement son père...
- Jake, c'est bon calme toi, c-c'est-
- C'est de ma faute merde ! Tout est de ma faute ! Si j'avais été bien violé, tout ça ne serait pas arrivé ! Hurla-t-il.
Mes pupilles tremblent, la voix dans ma tête ne parle plus, les pensées revinrent devant mes yeux.
Ces deux événements ? Ces deux événements sont coordonnées ensemble ? Le viol et la mort de ses parents ?
Ses gifles se multiplient sous mes yeux. J'essaye de me rapprocher mais il se lève du banc et recule la gorge arraché par ses cris. La peine remplit l'endroit situé autour de nous.
- MES PARENTS SONT MORTS PUTAIN DE MERDE !
Sa mâchoire se crispe et j'aperçois ses yeux se noyer dans l'eau salée de la mer.
Jake pleure. Il pleure devant moi. De rage, de haine, de tristesse.
- Tout ça à cause de ce connard à chier ! Putain il mérite la mort ! Je mérite la mort !
Je secoue la tête frénétiquement quand il décide d'arrêter ses gifles afin d'attraper une arme dans la poche intérieure de sa veste.
- Jake, tu fais ça, je ne te pardonnerais jamais ! Criai-je en avançant vers celui-ci.
Les larmes montent et mes yeux voient flous. Si Jake fait cela toute ma vie aurait été un mensonge et un espoir merdique. Je n'aime pas voir Jake en colère, triste et en sang et je l'imagine pas voir abattu au sol sachant que le meurtrier est tout simplement lui-même.
- Merde Jude, je devais mourir avec eux, pourquoi je ne suis pas mort, pourquoi ce couillon de Jake Emir n'est pas mort avec eux ?
- Lâche cette arme, la mort ne résout pas tout ! Tu fais ça car tu t'en veux à toi-même !
Il charge l'arme et la pose sur sa tempe en sueur. Je m'approche de lui à toute allure et attrape le pistolet afin de le braquer vers le ciel submergé d'étoiles.
Mais quand il pose son index sur la gâchette, aucun bruit n'en sort.
C'est quoi ce bordel merde ?
Tout à coup, il rit jaune sous le silence que j'émets. Et son rire devient de plus en plus fort mélangé également à ses larmes et multiplié par la tristesse et le deuil non résolu.
- Tu te fous de ma gueule !? M'exclama-je en jetant le pistolet au sol.
Mes yeux le fusille du regard. Il rit. Mais il ne rit pas comme d'habitude. Pas comme dans ce centre commercial où il se foutait de ma gueule. Non. Là c'est un moyen d'échapper à la colère et à la violence.
- Bordel Jude pourquoi tu veux m'aider !? Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille merde ! Pourquoi c'est toi qui bousille l'état de mon cœur et de mon cerveau !
Je recule en arrière face à ses cris sans entendre correctement ce qu'il dit car je n'aime pas écouter les personnes énervés, c'est toujours des mensonges pour évacuer toute la rage qu'ils ont en eux.
Il murmure entre lui et s'accroupit avant de se former en boule et il rit. Encore. Comme si c'était le seul moyen de s'échapper de sa colère. Voir Jake dans cet état me met mal et mon corps se transforme en bouillie face à lui.
Il me fait de l'effet, pas cet effet, juste l'effet de vouloir l'aider. De son regard déboussolé, je peux déduire qu'il n'a jamais avoué tout ça, qu'il garde cela pour lui. Les jugements lui font sûrement peur et c'est ce que je n'aime pas non plus. Voir des gens rire face à ta situation te met dans une colère et tu veux simplement éclater leurs tronches. Jake l'aurait fait mais il a réussi à garder son calme.
Putain il englobe l'entièreté de mes pensées depuis qu'on a pu atterrir dans cette ville pourrie. Je ne peux pas admettre le contraire.
- Anne, baba, niye bu kız beni öldürüyor ? ( = Maman, papa, pourquoi cette fille me tue ?) Chuchota-t-il dans ses bras.
- Jake...je ne comprends pas pourquoi tu es comme ça. C'est à cause de moi tout ça ? Il y a quelqu'un dans ce réseau qui t'a fait du mal, à toi et à tes parents ?
- Ce n'est pas toi putain Jude.
- Alors pourquoi tu parles soudainement de moi...qu'est ce que j'ai fait moi ? Interroge-je en pensant être la fautive de ses pleurs et de sa rage.
Il hésite, il bégaie mais ne dit pas la suite de sa phrase, comme s'il allait regretter ce qu'il pouvait me dire.
Je m'abaisse face à lui et lui relève la tête devant mes yeux confiants mais aussi peureux par sa réaction.
- Allez Jake, ne pleure pas, je n'aime pas voir les hommes pleurer. Et toi, tu ne mérites pas d'abîmer tes magnifiques yeux.
Je passe mon pouce sur ses cernes apparentes. Pour la première fois depuis son apparition Jake se laisse faire face à mes touchés. Il est fatigué de sa journée.
- Jude si tu devais choisir entre Cole et moi. Qui ça serait ?
Je le regarde dans les yeux et face à mon hésitation, il se relève brusquement pour essuyer son visage.
Cole est mon tonton et a pris soin de moi durant mon adolescence contrairement à mon père. Il n'a rien fait de mal par rapport à d'autres dans cette base.
- Tu le préfères lui c'est ça ? Pourquoi je t'ai posé la question ? J'avais déjà la réponse en tête. Se dit-il.
- C'est pas ça, c'est que vous avez tous les deux-
- On a quoi Jude ? Bordel, tu ne connais rien de lui. Pourquoi ton père l'a pris spécialement lui ? On pouvait bien embaucher un autre homme pour ce pacte.
- Qu'est ce que tu as avec Cole merde Jake ?
- Cet homme est dangereux Jude. Alors pour une fois écoute-moi et ne l'approche plus.
- Tu me préviens comme si tu le connais-
- Cole Park est un connard sanguinaire qui n'attend que son argent et son pouvoir à chier Jude. J'espère profondément le tuer un jour.
Je le pousse en arrière, les sourcils froncés. Qu'est ce qu'il venait de dire ? Le tuer ?
- Écoute moi Jude, je t'en supplie. Ne t'approche pas de cet homme sinon tu seras sa prochaine cible et je veux te protéger de ce connard.
- Me protéger Jake ? Rappelle-toi ce que tu m'as dit ce matin ! Je suis une conne que tu as dû protéger car tu le devais. Pourquoi je dois te refaire confiance aussi facilement ?
Il prend mon visage entre ses mains et pose ses lèvres sur mon front me laisse dans le silence. C'est toujours si agréable de sentir ses lèvres sur la chair de mon corps même si je suis énervée contre lui.
- Cole Park est un connard qui doit être exécuté avant qu'il ne fasse d'autres conneries. Regarde moi dans les yeux Jude, s'il te plaît.
Je lève les yeux pleins de stupeur vers les siens et les cligne lentement espérant rêver face à l'affection qu'il me donne en ce moment. Ce n'est plus de la tension et du désir qui se trouve face à moi mais un Jake qui m'avertit face à la situation qu'il trouve plus ou moins dangereuse.
- Jude, je connais Cole, je connais ce salop et je sais ce qu'il est capable de faire même à vos proches. Meleğim, je te promets de dire la vérité que t'attends depuis si longtemps si tu ne te mets pas à travers mon chemin.
- Jake Cole est mon tonton, il ne-
Il m'embrasse vivement sur la bouche en empoignant une partie de mes cheveux dans sa main. Bouche contre bouche, confiance contre vérité c'est ce qu'il veut me faire comprendre en ce moment.
- Laisse-moi exécuter cet homme. Pour l'amour du ciel et le pouvoir qu'il exerce sur ton père.
- Je n'ai aucune preuve Jake. Je ne veux pas que tu tue un innocent.
- Alors Jude, découvre une vérité sur lui, une vérité aggravante et quand tu en es certaine je le tue. C'est une question de vengeance et d'égalité Jude.
La sincérité se lit dans ses yeux. Si Jake est si envieux de ce massacre, il a sûrement eu à faire à Cole auparavant et son état face à celui-ci cette après-midi était tout sauf doux, c'était électrique. Tous les deux s'envoyaient des fléchettes et des picots chaque seconde sans se quitter du regard alors que mon père nous parlait.
- Tu me diras la vérité après. Tu me diras pourquoi tu te comportes comme ça avec moi. Pourquoi tu m'embrasses sans rien éprouver pour moi.
- C'est d'accord Jude. Après que Cole soit exécuté, je te le dirai. Je t'en fais la promesse meleğim.
Kitty se faufile entre nos pieds. Jake quant à lui me regarde pendant de longues, très longues secondes et décide de poser ses lèvres une fois de plus sur mon front me donner le pressentiment que je lui appartiens et qu'il veut me protéger à tout prix.
- Benimsin ve seni sonuna kadar korurum. ( = Tu es à moi et je te protégerais jusqu'à la fin des temps).
Il me laisse seule avec le chaton, défroisse son vêtement et rejoint l'intérieur du bâtiment le plus proche afin de disparaître au plus vite.
Je viens de voir l'un des aspects les plus intrigants de Jake. La souffrance et l'envie.
La souffrance d'avoir perdu ses parents et de ne pas me dire ce qui se trimballe dans son cerveau.
Et l'envie de tuer absolument Cole et d'embrasser mes lèvres à présent gonflées.
Ses baisers étaient forts, voulus et affectueux et Jake avait seulement besoin de ma présence pour se calmer. Il a eu besoin de moi.
-À suivre-
Bien évidemment je vous mets la traduction des phrases turques mais il faut savoir que Jude ne capte rien à ça.
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