ꕥ 21. Un miroir à regret
____CHAPITRE 21____
-Il est si proche de moi que mes lèvres pourront entrer en contact avec les siennes-
ꕥ___Jude___ꕥ
- Je descends dans quelques minutes, tu me rejoins après ? Ce soir c'est soirée ciné avec les autres. M'informe mon amie en se redressant.
- Je vais prendre une douche et j'arrive Ashley. J'ai besoin de remettre mes idées en place.
- Bien-sûr ! Tu as bien besoin de prendre soin de toi après que ce Jakou t'ait pu bien dire.
Jakou...
Je glisse dans la salle de bains et ferme la porte derrière moi.
Je me déshabille rapidement et lève mon pied puis l'autre afin de rentrer dans la douche à l'italienne.
J'ouvre l'eau et le règle environ à 38°C. Oui j'adore prendre des douches chaudes. Le seul moment où je peux enfin décompresser. Et si on me prive ça, je ne sais qu'est ce que je ferai.
J'avais besoin d'en parler à quelqu'un. Ce qu'il s'était passé dans cette salle de réunion était tout sauf probable.
Jake avait pris ma défense. Il a risqué son job pour moi après avoir posé sa main sur mon père.
Et cette interaction avec cette boîte à pilule. De quoi se mêle-t-il ? Il a bien affirmé que son travail auprès de moi avait été clos. Qu'il ne continuera plus de rodé à côté de ma personne.
Je ne changerai plus d'avis. Je ne veux plus retomber dans le piège d'une petite conne qui croit à tout ce qu'il se passe autour d'elle. Jake a bien mâché ses mots impures face à moi alors qu'il venait tout juste de se réveiller.
Je suis sa mission. J'étais sa mission. Maintenant et à présent je ne suis qu'une gamine qui ne prend pas en compte le danger qui peut m'entourer.
Je prenais très bien soin de moi avant son arrivée. C'est lui qui m'a déréglée. C'est à cause de lui que les aiguilles de mes montres ne sont plus correctes et ne fonctionnent plus. Si seulement je n'aurai jamais eu à lui parler, rien de ce qu'il peut se passer dans ma tête en ce moment chaufferait mon cerveau.
Depuis ce voyage dans la ville d'Istanbul, Jake prend place dans mon cerveau. Bien ou mal. C'est inexplicable. Je n'ai pas les mots pour décrire ce que je peux ressentir face à sa présence. Face à ses yeux qui piquent les miens à de multiples reprises. C'est comme si on jouait à un jeu. Celui qui baisse le regard en premier, perd la partie.
Il l'a perdu en premier.
Il m'a embrassé en premier.
Il m'a protégé en premier.
Il m'a blessé en premier.
Il est le bouffon du premier mais le roi de la peine.
Il rit quand un moment sérieux apparaît. Et ses répliques plus ou moins hiérarchisées me montent au cerveau.
Jake ne fait rien face à moi. Mais moi je ressens des milles et des cents.
Entendre ses simples mots sortir de sa bouche me font de l'effet tout comme ses yeux et son odeur.
Son odeur de parfum que je reconnais même quand ma tête est baissée. Il faut dire également que les parfums d'hommes envoûtent les narines des passants et restent plusieurs secondes sous votre nez et vous font palpiter.
Seulement si Jake pouvait être plus différent.
J'imagine que sa vie n'a pas été la plus gaie mais il doit bien admettre un jour ou l'autre qu'il fait mal au monde qui l'entoure. Il doit changer pour les autres. Il doit pouvoir évoluer.
Mais si un homme devient impuissant, ses faiblesses reprendront possession de son corps et rien ne pourra changer cela.
- Ashley ! Patate ! Tu es partie ?
Après avoir fermé l'eau de la douche, je fais glisser la porte coulissante et cherche ma serviette.
Je l'ai oublié sur mon lit, fait chier.
- Tu peux passer ma serviette qui est sur mon lit !
Je marche sur un tapis et scrute mon visage dans le grand miroir.
Bon si elle ne vient pas, je vais devoir me balader nu dans ma chambre. Je vous assure, je n'ai jamais fait ça...
J'entends des coups à la porte et trottine pas à pas avant d'ouvrir la porte faiblement.
- Merci beaucoup, je pensais que tu étais partie. Dis-je en attrapant la serviette tandis qu'elle claqua la porte directement après.
La tête choquée, j'observe l'entrée tout en plaçant la serviette autour de ma taille.
Elle me parle à chaque fois et me hurle dessus en disant que je suis tête en l'air mais là rien. Je l'ai peut-être trop brusquée avec mes problèmes.
Je rigole et me mets face au miroir avant de sécher mes cheveux au sèche-cheveux.
- Je suis désolée pour tout à l'heure ! J'ai beaucoup trop parlé de ma vie !
Une fois les mèches séchées au maximum, je les brosse face au miroir et regarde mon visage démaquillé.
Ma peau est lisse. Je tiens cela de ma mère. Pourtant je m'oblige à mettre du maquillage par peur de me faire juger par tous ces hommes en manque d'opinion.
- Je crois que je t'ai trop parlé de Jake, je ferais mieux d'arrêter de causer derrière les gens.
- Je t'en prie, continue de parler derrière mon dos. Me répond une voix rauque que je reconnais immédiatement.
Je remarque l'entièreté de son buste apparaître au reflet du miroir et je lâche ma brosse à cheveux au sol.
- Q-Qu'est ce que tu fais là !? Demandai-je en reculant tentant de m'éloigner le plus possible de son corps.
Putain qu'est ce que ce connard fait ici ? Dans ma chambre, dans ma salle de bains, face à mon corps qui n'est recouvert que d'une serviette.
- Je préfère la Jude qui chante sous la douche.
J'écarquille les yeux et ramasse ma brosse pour le jeter violemment dans ses pieds mais plus rapide que moi, il l'esquive.
Oui, j'avoue j'aime chanter sous la douche et personne n'a le droit de juger ça.
- Bordel dégage d'ici !! Laisse-moi seule putain !
- Les mots vulgaires ne fusionnent pas avec tes cordes vocales meleğim.
J'avale ma salive difficilement et balance mes cheveux en arrière.
Je me lève du sol en maintenant ma mini serviette sur mon corps. Hors de question qu'il me voit à poil, je préserve mon corps des connards comme lui.
- Comment tu connais le numéro de ma chambre ?
- Ta pote me l'a donné en échange des meilleures places de la soirée cinéma.
La garce. Maintenant elle parle avec lui pour des sièges ?
- Oui bas c'est bon. Casse-toi maintenant.
Je passe devant lui mais il encercle ma taille et me coince subitement en face de son corps.
- Lâche-moi Jake. Prévenais-je en tentant d'enlever son bras de mon anatomie.
- On doit parler. M'ordonne-t-il d'une voix sèche.
- Je n'ai rien à te dire. Tu es un enfoiré bipolaire qui ne sait pas se décider dans sa putain de vie.
- Tu n'es pas sérieuse j'espère ?
- Tu veux jouer avec ça Jake. Je prendrai un malin plaisir à continuer ce jeu.
Je scrute l'entièreté de son visage mais pose finalement mon regard vers ses prunelles.
Ses yeux. L'un de ses meilleurs atouts.
- Laisse-moi passer. Je dois retrouver mon amie.
Il resserra son étreint et m'empêche de bouger en pliant mes bras sur son torse.
- Ton amie peut attendre, pas moi.
- Qu'est ce que tu as avec moi bon sang ! Pourquoi tu continues de me parler ? Cette mission est terminée, tu n'as plus besoin de me suivre comme un chien lèche cul !
Il posa son autre main sur ma nuque et rapprocha ma tête de son visage.
Je fixe son iris bleue puis la noire, l'air tendu. Je baisse les yeux vers ses lèvres et regagne mon regard vers ses pupilles.
- Jude, arrête ton jeu, ce n'est pas avec ce genre de joker que tu gagneras.
- Pourtant ton corps en voulait plus durant cette réunion, je me trompe peut-être Jake ?
- Ce n'est pas du jeu de toucher cet endroit. Je peux très bien le faire moi aussi.
Un rire d'amusement traverse la barrière de mes lèvres.
- Bien-sûr, un gars peut se faire plaisir seul. Je tenterai autre chose qui t'excite comme un chien.
- Je ne parlais pas de ça Davis. Je disais que je pouvais le faire aussi. Je peux retourner ce jeu vers toi. Simplement en posant mes doigts sur ton corps.
À ces mots, il glissa sa main tout le long de mon dos et la posa sur mes fesses. Je tente de reculer mais il la presse brusquement.
- Tu ne me provoques rien Jake. Il n'y a plus rien qui me fait de l'effet. Aucun signe ne présente de l'excitation face à ta personne. Tu piges sale bandeur ?
Jude Angel Davis, j'espère que tes mensonges sont gobés par ce con. Il a l'air de me comprendre. Ah non-
- Dégage tes doigts de mon corps Jake !
- Tu perds déjà Davis ? Ce n'est que le début.
Il me bloque contre lui et je sens quelque chose parcourir tout mon corps.
- Dégage également les putains de clés de voiture que tu transporte. Tu me fais mal.
- Ce n'est pas mes clés. Je n'ai pas de clés. C'est ma queue chérie.
J'ouvre les yeux et baisse la tête mais n'aperçoit que ma poitrine sur le point d'apparaître face à la serviette qui glisse doucement vers le bas.
Il est en train de-...bordel c'est dégueulasse ! Où j'ai pu signer ce genre de choses pour que ça m'arrive.
- Je gagnerai ce jeu. Je n'aime juste pas exécuter les actions en public.
- Pourquoi ? Tu as peur de te faire remarquer devant tout le monde ?
- Je ne voudrais pas t'entendre prendre du plaisir devant le monde Jude. C'est simplement ça, ma règle.
Je m'étouffe presque et détourne le regard vers le carrelage sous mes pieds.
- Mais en fait, tu en prends déjà assez après ce que j'ai pu voir dans tes affaires.
- Tu as fouillé mes affaires !? Clame-je énervée.
Il posa son index sur ma bouche et inclina sa tête vers mon oreille.
- J'ai fouillé simplement de vue. J'ai vu. J'ai remarqué un rouge à lèvres traîner sur ta table de chevet.
Non. Me dit pas que-
- J'ai essayé de l'ouvrir afin de voir la teinte que tu préfères mais je n'ai pas réussi. À la place j'ai appuyé sur un bouton. Me chuchota-t-il.
Je ferme les mains et forme des poings en resserrant mes jambes entre elles.
- Et tu sais quoi ? Il a vibré merde. L'objet a vibré. Te faire plaisir avec un simple objet doit être si ennuyant ma pauvre.
Je ferme les yeux après qu'il ait retiré son index. Mais à la place il insère son pouce à proximité de ma bouche.
- Dit moi la vérité Jude. As-tu pris ce genre d'objet pendant ce voyage ?
- Casse-toi Jake. Laisse-moi faire ce que j'ai envie.
Un rire d'amusement remplit la pièce et je vois apparaître son sourire devant mes yeux.
- Tu ne sais pas à quel point ça fait du bien de baiser avec quelqu'un sans penser aux conséquences qui peuvent se passer ensuite.
- Tout le monde n'a pas cette chance couillon. On fait avec ce qu'on a.
- Tu sais ce que tu me provoques Jude ? J'ai tellement de choses à te dire.
Je balance ma tête en arrière et ferme ma bouche. Cela l'incite à retirer son pouce.
- Savoir qu'un simple objet te fais gémir pitoyablement me frustre.
- Tu sais quoi Jake ? Tu m'as donné tellement d'idées en une simple phrase pour que je gagne ce jeu piteux.
- N'essaie absolument pas d'utiliser ces objets en public.
- Je peux reproduire ce son sans rien tu le sais ça ? Tu sais comment le faire ? Tu chauffes tes cordes vocales et tu prononces un A en soufflant.
Il contracta sa mâchoire et caressa fortement mes cheveux en exécutant sûrement la règle intérieurement. Le voir frustré si facilement augmente mes chances de gagner.
Il attrape sa lèvre inférieure entre ses dents et me regarde de nouveau.
- Tes seins ne disent pas la même chose.
J'ouvre les yeux et baisse la tête vers ma poitrine à l'air. Mes tétons sont en pointe.
- Dégage de ma chambre ! Tu me gaves ! Soit tu arrêtes de me parler, soit tu me racontes toutes tes intentions ! Je ne suis qu'une mission pour toi Jake, arrête de continuer ta discussion avec moi, je ne suis plus rien pour toi, je n'ai jamais été quelqu'un d'important à tes yeux...
Les larmes aux yeux, j'essaye de ne pas le montrer et tente d'enlever mes bras de son emprise.
- Jude Davis, relève la tête.
Je redresse finalement la tête vers ses yeux et reçoit son pouce m'essuyer la pommette.
- Si seulement c'était si simple à expliquer Davis. Je déteste te voir pleurer. Je déteste les filles pleurer. Arrête ça.
- Je ne suis qu'une mission, tu me l'as avoué. Alors ne me dis pas ça. Je ne t'importe rien. Juste des problèmes.
Je regarde le coin de sa lèvre et observe la blessure non guérie de celui-ci.
Je ne lui ai pas dit, puisque mes yeux n'étaient que pour les siens mais à présent j'aperçois sa tempe autant bleuté.
- Ma mission était de te protéger certes mais ce voyage au côté d'une personne inconnue m'a fait un bien fou.
- Oui et ensuite t'enchaîne les mensonges. Jusqu'à quand hein ? Admets que ta mission ne t'a apporté que des problèmes Jake.
- Jude, meleğim, tu n'es pas une mission, je n'aurai pas dû te le dire. Ce mots ne fait que de sortir de ta bouche.
Je m'en rends compte et baisse la tête vers son buste.
- Pourquoi dans cette salle tu as tout regretté ? Pourquoi tu as regretté me protéger ? Pourquoi tu m'as hurlé dessus à cause de ces simples baisers ? Hein ?
- Parce que tu me rends fou Jude.
Je ris et descend mes bras après de longues minutes d'efforts pour saisir ma serviette sur le point de tomber.
- Je te rends fou de quoi, dit moi ?
- La boussole qui se charge de me guider est mort maintenant Jude. C'est toi qu'il l'a déréglé. Tu l'as rendu fou et insignifiant à présent.
- Ne fait pas le philosophe devant mes yeux. Je n'ai pas pris cette spécialité durant mon adolescence. Dis-je en me détachant de son emprise. Je me dirige au seuil de ma salle de bains.
Subitement il empoigna ma nuque et pivota mon corps vers lui afin de poser violemment sa bouche contre mes lèvres.
-À suivre-
Oui j'aime la tension qu'il se passe entre les deux protagonistes.
L'un de mes chapitres préférés ✋😔
Et vous ? Quel est votre moment préféré pour l'instant ?
2428 mots
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