☯︎ 25. Une bataille morbide
____CHAPITRE 25____
-Bordel suis-je en train de péter les plombs ? Ou simplement celle-ci me dérègle ?-
☯︎___Jake___☯︎
Deux hommes dans le bureau de mon patron. On leur a jamais dit que c'est mal de rentrer par effraction chez quelqu'un ? Les deux tiennent leur arme vers ma direction. L'atmosphère est tendue et le silence règne dans la pièce.
- Qu'est ce que vous foutez ici ? Votre place est dans une cage, sale chiens.
L'homme à ma droite me frappe à l'arrière des genoux et je me retrouve au sol devant leur corps.
- Où est ton patron espèce d'enflure ?!
- Direct les grands mots. Écoute, si ton patron voulait parler avec le mien, il fallait venir ici avec lui. Répondis-je en pouffant presque.
- Il n'a pas voulu se mettre en danger. Ajoute l'un des chiens.
Je ricana et baisse la tête vers mes mains sales et ensanglantées.
- C'est une poule mouillée certes mais je n'aurai jamais pensé qu'il puisse mettre ses malheureux hommes en danger. C'est si triste.
Il empoigna ma nuque et s'accroupit face à moi.
- C'est notre job enfoiré. On est payé pour ça.
Ils ont peut-être été plus rapides que nous sur certains points mais n'ont pas pensé aux conséquences par la suite.
- Carter avait dit qu'il passerait à l'attaque demain non ?
- On vous a fait un cadeau d'anniversaire, n'est-ce pas gentil ?
- Carter pourrira comme un chien. Ses pouvoirs se réduisent petit à petit. Les enchères à Istanbul ont été un succès à ses yeux ? Moi je l'ai dénoncé.
L'homme ne comprend pas et resserre son étreint en posant son arme sur mon front.
Je vois Aaron au coin de l'œil. Il respire faiblement mais avec douleur et tient maladroitement sa côte en essayant toujours d'avoir une respiration régulière.
- J'ai payé l'un de vos hommes pour qu'il balance les intentions de votre patron. Il a accepté et maintenant il va malheureusement se faire buter. En échange de cet argent, celui-ci a décidé de se dénoncer à la police et a accepté de dire la vérité sur ces tableaux qu'on peut bien acheter chez un marchand à quoi ? Vingt dollars ?
Il ne parle pas mais son regard en dit plus. Tétanisé, il comprend enfin ce que je viens de lui annoncer.
- Oh aussi passe l'ordinateur s'il te plaît. Je vais te montrer une vidéo. Prévenais-je.
- Et puis quoi encore ?!
- Allez !! Tu vas rater le spectacle mon beau. Il est bientôt l'heure. Passe moi l'ordinateur.
Le couillon en face de moi range son arme et attrape l'écran portable afin de me le passer.
Je rentra les codes et les mots nécessaires avant de faire afficher une caméra qui montre une base que notre chère Ryle a pu faire construire en Californie récemment.
- Merde, comment tu connais cette planque ?!
Il sert ma nuque et je prends goût à la scène, le sourire malicieux scotché aux lèvres.
- Cinq, quatre...
- Quoi ?!
- Deux, un.
POUF.
La base éclate sous nos yeux, derrière l'écran, et les débris se projettent sur les hommes gardant la porte d'entrée. La bombe a été programmée pour une explosion qui doit durer dix bonne secondes. Quant à moi, je prends goût à la vie et rigole en remarquant la tête des hommes. Ce qui me cherche auront à faire à moi, c'est ma règle d'or depuis mon entrée ici.
La fumée cache la vue du caméra et je ferme l'ordinateur sous leurs regards.
- Pas mal hein ? Un joli spectacle sous nos yeux.
Il s'apprête à me tirer dessus mais une balle rentre pile dans son front lui faisant lâcher l'arme pour que son corps se fracasse au sol. Le bruit du tire est proche et mes tympans n'ont pas été privilégiés.
Je cherche la personne qui a pu faire ça. Cependant l'autre adversaire prend la relève mais tombe d'une vitesse, s'étant fait tirer dans le dos. Et quand le corps tombe je vois apparaître la silhouette de mon patron.
- Monsieur ?! Comment ?
Il tire une seconde fois dans la tête de l'homme. Le corps tremble une mini seconde et les deux flaques de sang se propagent et se mélangent entre eux.
- Vas aider ton ami Baker. Ce n'est pas le bon moment pour poser des questions.
Je reprends mes esprits et tombe presque en me relevant du sol, je marche de travers et m'agenouille brutalement face à mon ami.
Aaron est allongé sur le sol, son souffle devient de plus en plus faible.
Mon patron se casse du bureau et je concentre mon regard sur mon ami. Mon seul vrai ami.
La main sur son épaule, je ne cache plus mes larmes, mes yeux en sont remplis. Je me tiens à côté de lui, attendant qu'on aide celui-ci. Il faut dire que c'est seulement lui qui me fait ressentir autant d'émotions.
Il me sourit faiblement et tourne la tête vers la mienne.
- Ne pleure pas Jake, ça me fait bizarre...de te voir pleurer...je suis heureux que tu sois avec moi...
Je sanglote incapable de répondre et essuie mes yeux me picotant fortement. Aaron n'a pas le même corps que moi, il ne supporte pas autant la violence.
- Tu vas me manquer mon guimauve au chocolat...même si tu étais hautain face à ma présence...
Ne dit pas ça...C'est ce que j'aurais dit si ma gorge ne me faisait pas autant mal.
Il me sourit, les larmes aux yeux, je reste en silence mais entend furtivement la porte s'ouvrir violemment.
Les yeux d'Aaron se referment. Je lui secoua la tête et pose mes mains sur ses joues.
- C'est profond ? Tu as examiné le couteau ? Me dit un infirmier.
Je secoue la tête négativement. Il observe les couteaux mais plus précisément celui dans la côte et déduit que ce n'est pas assez profond. Les organes ne sont pas touchés mais le sang quant à lui est abondant.
- Il s'est plié au moment du coup. S'il ne l'aurait pas fait, le couteau aurait été plus profond. M'informe-t-il en posant un masque à oxygène sur le visage de mon ami relié à une petite machine imposante dans un sac.
Je le tiens, l'infirmier sort le nécessaire et décide de poser ses mains sur le couteau avant de le retirer complètement.
Il pose ensuite des serviettes et presse la blessure afin que le sang n'en dégage plus.
- Aaron, mon pote, c'est bon, tu vas guérir hein ? Allez ouvre les yeux s'il te plaît, ne me laisse pas seul bouffon, c'est pas le moment, pas le moment alors que je voulais te raconter ce que je pense de cette Jude.
D'ailleurs putain, où est-elle ? S'il lui est arrivé quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie.
Surtout pas elle, je n'en ai pas fini et elle ne m'a pas tout raconté.
**
Je cherche Jude, le visage en sueur, sale et en sang. Elle n'est plus dans le placard. Plus du tout. Personne ne se trouve aux alentours, juste des corps. Des deux camps mais énormément.
Ryle a décidé de réduire nos effectifs, il a réussi, on a perdu beaucoup d'hommes durant cet incident.
Et j'en découvre de plus en plus en passant dans les couloirs du bâtiment A.
Je descends par les escaliers et me retrouve devant un autre couloir tout aussi silencieux. Leur effraction a viré à l'échec et la perte de vie si innocente pour certain me fait mal.
- Merde, merde, merde, non MERDE ! Hurlai-je en m'écroulant au sol face à deux corps se tenant la main ensemble.
Je m'approche de la scène, les jambes encore tremblantes. Au sol, je vis Ryan et Isaac. Les deux corps inanimés, laissés là sans vie. Mon visage se décompose et l'envie de pleurer se ressent à travers ma voix tremblante.
Je réalise enfin l'horreur qu'il vient de se passer et de ce que je viens de voir.
À genoux, j'ai envie de chialer, chialer pour eux deux, pour l'état d'Aaron, pour Ryle, j'ai envie de bousiller sa face et le mettre dans un mixeur afin qu'il sache le mal qu'il a pu commettre.
Ces deux personnes et les cinquantaines qui sont sûrement décédés durant cet incident. Ils ne sont plus en mesure de sourire, de rire, de vivre leur vie.
Ryan expliquait tout le temps à son amant ce qu'il prévoyait prochainement quand tout se terminerait. Maintenant ce n'est plus le cas.
Cette scène restera gravée dans ma mémoire pour toujours comme les centaines que je garde précieusement dans mon cerveau.
Ryan et Isaac. Bordel pas eux.
Isaac, le blond semble avoir été touché en premier. Le sentiment de compassion rempli mon corps. Cette scène, je l'ai déjà vue quelque part et j'étais le témoin. La victime. Mais revoir la même scène sous mes yeux me brise le cœur. Mon cœur est déjà assez en morceau et il fallait que ces deux là meurt, main dans la main, côte à côte.
Ryan tient la main d'Isaac tandis que celui-ci a lâché sa main, s'écrasant sûrement au sol. Les deux corps sont opposés mais leur tête s'assemble, leurs lèvres sont proches l'un de l'autre comme si ces deux hommes s'étaient embrassés avant leur fin les laissant ensemble à jamais.
- Laisse Baker, je vais m'en charger. Me prévient un coéquipier, les mains en sang.
- Prends les ensemble, ne les sépare pas John.
Il hocha la tête et porta les deux corps sur chaque épaules avant de prendre la route.
- Tu saurais où se trouve la fille du chef, Jude Davis ?
- Les filles se sont réunies ensemble afin d'aider les docteurs de l'équipage. Sûrement avec les blessés. Elle doit être là-bas.
Je me gratte la nuque et me retourne avant de reprendre le chemin de l'infirmerie pendant que je débarbouille mon visage des larmes que j'ai pu accumuler.
**
Arrivé sur place, mon cœur se resserre, pensant que cette fille est peut-être l'une des victimes de ce combat.
Cependant, quand je rentre dans la pièce, l'atmosphère devient de plus en plus attristante.
J'entends les différents gémissements de douleur de chaque personne présente ici, le sang giclé et étalé sur le sol. On se croirait même dans un film d'horreur. Les gentils pourchassés par les méchants n'ayant pas pu exécuter leur mission car les victimes gagnent toujours la bataille.
Malgré qu'on l'a peut-être gagné, malgré que notre patron n'a pas été blessé, plusieurs personnes sont mortes, se faisant tirer dessus car il devait protéger cette base.
Ils ont peut-être perdu la vie seulement pour un homme qui leur donne de l'argent. Leur famille sont en train de les attendre à l'heure qu'il peut être. Et quand ces quelques familles entendront le décès de leur fils ou de leur fille qu'est ce qu'ils diront ? Majoritairement les mafieux qui travaillent ici n'ont pas de famille ou mentent simplement en ne voulant pas angoisser leurs parents.
- Jake ?! S'exclama une voix vers ma direction.
Je tourne la tête et quelqu'un se colle immédiatement à moi, me faisant sursauter de stupéfaction.
- Tu es vivant, merci de l'être.
J'incline la tête vers le bas et remarque ses cheveux. Les siens.
Elle ne veut pas m'oublier ? Elle doit m'oublier.
- Jude arrête ça. Ne me fais pas de câlin. Il y a du monde qui te regarde.
J'examine ses yeux noisettes lorsque je suis proche d'elle, je vois chaque couleur qui complètent ses iris. Du vert. Je ressens une sensation de tendresse chez les siens. Elle est soulagée de me revoir, que je sois vivant, en face d'elle.
Cette fille va me rendre fou bordel.
Elle m'emmène avec elle, me fait asseoir sur un lit médical et me dit de ne pas bouger. Je l'écoute, ne sachant de tout façon quoi faire.
Je me sens impuissant et faible. Mon estomac me fait mal, ma tête est lourde, j'ai faim car je n'ai pas mangé de la journée et je suis sale. J'ai des tas de sang sur le corps qui ne m'appartiennent sûrement pas dû au combat.
- Ashley va bien, elle n'a été touché qu'à la jambe. J'ai eu tellement peur pour mes amis, pour toi aussi.
Ma gorge sèche ne permet pas de parler. Je l'écoute juste attendant qu'elle s'approche et qu'elle s'assoit sur le lit.
- Tu essayes de faire quoi là ?
- Te soigner débile. Me provoque-t-elle concentré sur le coton qu'elle imbibe légèrement de désinfectant.
- Je peux le faire seul Jude. Passe moi ça.
Elle lève le bras et fâche son visage informant qu'elle va le faire.
Je soupire. Elle attrape ma tête et la rapproche violemment face à la sienne.
- Eh ! Putain je suis pas un jouet ! Fait gaffe, je mérite qu'on me traite de bonne façon.
Elle lève un sourcil vers mes yeux et pouffe, tout de même attentive dans son action.
- Bouge pas. Me prévient-elle en posant le coton sur ma tempe.
- Aïe !
- Bordel Jake, tu as survécu à deux balles, tu ne vas pas crier comme un gosse parce que je frôle ton visage là ?! S'énerva-t-elle.
- Qu'est ce que tu me feras de toute façon meleğim ? Tu me fais la gueule comme une gamine également non ?
Elle me regarde de travers et continue son travail. Puis lorsqu'elle finit le haut de mon visage elle attrape ma mâchoire furieusement afin que je ne bouge pas.
- C'est toi qui a commencé dans la salle de bains. J'ai une raison de te faire la gueule.
- Et moi aussi j'ai une raison de ne pas aller plus loin alors arrête de construire tes histoires de princesse.
Elle cesse tout bavardage et me demande d'ouvrir la bouche. Je riposte. Elle tire mes cheveux en arrière et j'ouvre la bouche ne contrôlant pas ceci.
- Je vais te baffer !
- Tu me lèches Jake, je te jure que je frappe.
Elle tapote au coin de ma bouche et je sors le bout de ma langue pour lui lécher le pouce, l'air amusé par son sérieux.
- JAKE ! C'est pas drôle putain !! Hurle-t-elle sur mon visage en imbibant un autre coton d'éosine.
Je ne sais pas comment je peux être si joueur avec elle en ce moment. Cela dit, cette fille me fait oublier tout ce qu'il se passe dans cet immeuble. Elle fait dissoudre ma peine et ma tristesse en un simple regard.
Cet ange m'effraie, me rend fou et désordonné.
Concentrée sur la couleur du produit, elle relève la tête vers mes yeux et replonge son regard sur le coton.
- C'est rouge, comme du sang. M'informe-t-elle.
- C'était la couleur de tes joues quand j'ai pu voir tes seins. Avouais-je tandis qu'elle me frappe la tête furieusement.
- Ferme ta bouche. C'était à cause de toi. Me dit-elle en observant mes plaies.
Elle tapota toutes les parties de mon visage avec son produit.
Je remarque ses yeux et est captivé par les siens. Mes paupières se ferment lentement, sentant les doux touchés de celle-ci. Putain je suis apaisé alors que c'est censé être le contraire.
Puis elle décide de poser des pansements sur les parties déchirées de mon visage.
- Tu me fais la gueule ?
- Laisse-moi, je suis concentrée.
J'attrape sa mâchoire entre mes doigts et dirige sa tête vers mes yeux. Je déteste être ignoré. Et ne pas me regarder quand je parle me met sur les nerfs.
- J'ai dit ces conneries pour te protéger Davis, comprends-moi je t'en supplie. Mon intention n'était pas de te blesser si facilement. Expliquais-je.
- Va te faire foutre Jake. Ce qui est fait est fait.
- Je voudrais bien me faire foutre par toi meleğim. Rétorque-je tandis qu'elle me frappe agressivement l'épaule.
Je préfère mille fois sa bouche sur la mienne que sa main d'ange sur mon visage. Au moins, elle ne me traite pas quand on s'embrasse.
-À suivre-
J'aime la partie où Jude le soigne 🏃
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