☯︎ 24. Une intervention surprise
____CHAPITRE 24____
-La bataille a toujours été remporté par les gentils mais elle garde malgré tout des séquelles-
☯︎___Jake___☯︎
La proximité est tendue entre nos deux corps. Je suis en colère, fou de rage de savoir qu'un putain de vibromasseur est en elle. L'atmosphère devient froide. Je rapproche mon corps du sien, forme des poings avec mes mains, mes phalanges deviennent blanches.
- Qu'est ce que je t'avais dit Jude ? Je lui demande, le souffle lourd sur le point de péter un plomb.
La tension est palpable entre nos deux visages. Elle se recroqueville instinctivement sur elle-même tandis que je pose ma main sur son vêtement.
- Je n'ai pas peur de toi Jake. Change de tactique. La petite conne qui avait peur de ton visage a disparu. Et t'entendre me parler de cette façon, je ne tolère pas ça, tu piges ?
J'incline ma tête vers la gauche et tente de comprendre ses réelles intentions.
- Tu joues avec le feu chérie.
- Et il continuera de prendre de l'ampleur si tu rajoutes ce charbon Jake. Alors je t'en prie, laisse moi passer. Ma voix ne mérite pas d'être usée pour ta personne.
Qu'il l'a shooté pour qu'elle dise des conneries pareil bordel ?
Je ramène ma main vers son visage mais elle détourne machinalement le regard.
- Je t'ai blessé hum ? Je t'ai blessé en t'embrassant hier ?
- Casse-toi Jake. Ne reposes pas tes yeux sur moi, tu ne mérites pas de me regarder, pas après ce que tu as pu faire.
Sa voix se brise en mille morceaux bien qu'elle essaye de cacher son chagrin, elle abaisse la tête vers le sol et le sentiment de culpabilité rempli mon espace vital.
J'ai décidé de mentir pour la protéger et ça marche. Elle ne veut plus me voir. C'est ce que je voulais entendre. C'est pour son bien. Seulement son bien. Même si le processus est compliqué.
Quand cette fille est venue me rendre visite alors que j'étais encore sur ce lit, mon cœur s'est emballé. Quelqu'un a pensé à moi, après tant d'années.
Mais mon esprit s'est vite plongé dans cette réalité.
Je suis un mafieux, j'utilise des armes, je peux tuer quelqu'un à tout moment et cette fille ne fait que de penser à moi. Au baiser qu'on a pu avoir ou au contact visuel qu'on a eu. Son père est mon chef et c'est compliqué d'interagir avec une autre nana après tant d'années sans la mienne.
Je ne me suis pas remis de cette relation il y a maintenant plus de cinq ans et je ne sais pas si je pourrais être aimable avec Jude tandis qu'Ivy prend encore la majorité de la place dans ma tête.
Alors je me devais de la remettre en place. Elle doit comprendre que ce sentiment de compassion n'existe pas ici. Les hommes sont formés pour le meurtre sans recul et non aux sentiments naissants car une simple personne a pu nous sauver.
Je ne suis pas la personne qu'elle prétend être. Je dois changer sa mentalité mais elle me rend dingue.
Je l'admets. Je l'ai embrassé dans sa salle de bains mais bordel c'est compliqué. Compliqué de laisser de côté quelqu'un qui te veut aussi. Quelqu'un qui te rend fou.
J'ai fait ça une fois de plus pour la protéger.
Je sais que si je ne l'avais pas remise en place, elle aurait pris ses aises à mes côtés et mon rôle de garde du corps changerait radicalement.
Ce que je ne veux pas. Son père est mon patron. Ce patron m'a sauvé la vie. Il m'a également protégé et maintenant c'est à mon tour de ne pas faire de conneries.
Si seulement c'était si simple.
Cette fille ouvre la lumière qui se cache dans la pénombre. Mon cœur est noir depuis des années, il n'a jamais fonctionné ouvertement. Elle est la lumière face à mes traumatismes. Maintenant elle l'est car la première lumière m'a soudainement laissée seul.
J'ai pu lui avouer mon viol, la mort de mon père sans avoir peur qu'elle le répète car... putain je lui fais confiance...
Même si ce voyage n'était qu'une mission, il m'a tellement fait du bien. Mon corps et mon cœur se sentaient léger tandis qu'on découvrait mon pays d'enfance.
Je pouvais enfin dormir correctement. Je me levais avec un bon déjeuner, je pouvais l'apercevoir vêtue de différentes robes chaque jour. Puis, il y a aussi eu cette journée au bord de la mer...
Ses lèvres sur les miennes dû à son asthme. Je l'ai fait sans penser aux conséquences mais cela a entraîné divers sentiments dans mon esprit.
J'en voulais plus.
Je suis fou.
Elle me rend fou.
L'embrasser me rend fou.
Sentir son odeur me rend fou.
Mon corps change, mes yeux voient une fille brisée par le monde où elle vit. J'ai l'impression de changer face à elle, je veux ses lèvres, sentir son odeur mais avant tout, je veux savoir si elle est en sécurité et qu'elle n'a rien.
C'est ça mon problème.
Je m'attache trop vite aux gens, je n'arrive pas à les lâcher et quand c'est eux qui le font, mon cœur se brise tel un verre en cristal.
De cette manière les contes de fées se terminent un jour ou l'autre quelque soit la façon dont ça s'est produit.
Dans cette salle de bains, j'ai dû m'arrêter sinon cela allait dégénérer et même si je voulais que ses lèvres s'ouvrent à moi pour qu'on puisse passer la barrière d'un simple baiser, je l'ai stoppé et j'ai encore une fois menti.
Je suis parti comme un salop alors que je l'ai blessé. Je voulais me retourner et la regarder dans les yeux, la prendre dans mes bras mais je ne l'ai pas fait.
Car j'ai peur. J'ai peur pour elle. Je ne veux pas la blesser ( même si je l'ai fait ), je n'aime pas blesser les filles.
C'est l'une de mes seules règles. Ne pas blesser de fille dans ma vie. Car je sais qu'elles encaissent encore et encore sans parler. Et même si Jude montre son mécontentement et ses sentiments de trahison face à ma personne, je vois que je la tue de l'intérieur comme je le fais pour mon misérable cœur en miette.
Je veux la protéger de ma personne. Je ne mérite plus personne. Pas après ce qu'il s'est passé il y a des années car je sais coûte que coûte que c'est de ma faute, ça l'a été à chaque fois.
Je n'ai jamais été le gentil, j'ai toujours été le méchant. Bien que certains voient ma personne comme aimable, je suis persuadé de garder cette profonde mélancolie dans mon dos. Ainsi que ce démon dans mon cœur en morceau. De simples pansements le gardent encore en intégralité.
Cette fille est une drogue. Elle ne mérite pas de m'avoir, pas d'admirer un connard.
- Jude, je-...
Soudain, le début de ma phrase se coupe par un coup de feu bruyant dans l'entièreté du bâtiment qui créer par la suite, un bruit assourdissant dans le couloir et laisse place au silence entre nos deux corps en moins de deux secondes.
Elle lève la tête vers mon visage abasourdi.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demande-t-elle tandis que le bruit d'alarme intrusion se déclenche subitement.
Je la vois paniquer et m'éloigne en quelques pas.
- Mets-toi en sécurité. Je vais voir ce qu'il y a d'anormal. Je préviens en avançant.
Pourtant, elle attrape mon bras d'un coup rapide et me tourne vers elle.
- Tu es malade ? Tu n'arrives pas à marcher Jake, arrête de jouer le héros !
- Je ne suis pas le héros. Je suis le chevalier qui protège la princesse meleğim. Exprime-je en prenant sa main avant de déguerpir le lieu espérant ne pas faire face à des intrus.
Les coups de feu se multiplient et j'entends les hommes hurler sous des menaces.
Ça ne peut pas être Ryle. Impossible. Qui ça peut-être merde ?
- Je peux me protéger seul putain ! Je n'ai pas de blessure moi !
- Soit tu fermes ta magnifique bouche que je veux encore dévorer Jude, soit je te jette dans la gueule du loup.
Elle reste outrée, ouvre la bouche de stupéfaction tandis que je cherche quelqu'un de confiance de notre camp.
- Tu te caches ici. Tu restes là et essaye d'éteindre cette merde en toi le temps que je cherche la raison de ce brouhaha.
Je la fais entrer dans un placard à fourre-tout et le ferme après qu'elle m'ait informée de faire attention. Elle pense toujours à moi ? Seigneur, je ne suis plus un gosse.
- Ryan ! Qu'est ce qu'il se trimballe en bas ? Demandai-je vers le mafieux.
- R-Ryle Jake, ses hommes sont ici putain fais chier ! Je ne trouve pas Isaac ! Dit-il en montant les escaliers, vers mon étage, l'esprit essoufflé et fatigué.
Isaac est le mec de Ryan. Ils sont putains d'amoureux depuis leur entrée dans ce gang, il y a d'ici deux ans et leur amour est le plus passionnant que je puisse imaginer comparé au mien qui ressemble à de la paille en train de prendre feu.
- Cherche le, il ne doit pas être si loin. Dis-je en l'observant marcher dans le couloir que j'ai emprunté. Dis, tu n'aurais pas une arme par hasard mec ?
Il se tourne, retire son arme coincé entre son pantalon et ses reins et me le jette dans les mains.
Je me déplace dans l'obscurité, le souffle court tandis que les lumières clignotent à toute allure dans l'étage d'en dessous.
Ils ont tout planifiés avec soin merde. Ils devaient attaquer demain, pas aujourd'hui. Ils sont déterminés à chercher leur cible, mais quelle cible ? Le patron ?
Soudain, j'entends un bruit parvenir de l'étage inférieur. Mon cœur bat la chamade contrairement à ce qu'on peut voir. J'écoute attentivement, un nouveau bruit, cette fois encore plus fort.
Je positionne mon arme prêt à me défendre. Je descends les escaliers, lentement, le souffle court, mon arme pointée vers le couloir qui m'est présenté.
Je tourne vers le couloir où tout ce brouhaha prend place et me retrouve face à face avec un homme grand et imposant. Je le regarde avec un air de défi, mes yeux perçant les fixant d'un regard accusateur.
Il ne se laisse pas intimidé. Je pointe mon arme sur l'homme, le forçant à reculer. Il ne s'attendait pas à ce que je sois si résistant. Tu es face à l'un des meilleurs hommes de Matthieu mon beau.
Je tire dans son bras, ne me laisse pas impressionner par sa grandeur, mais il ne se laisse pas faire et fonce sur moi, je lâche l'arme par rapidité et donne des coups de poing et de pied à droite et à gauche.
Je l'envoie valser à travers la pièce malgré sa taille, brisant des cadres photos de notre chère équipe.
- Putain ! Déclare forfait ! Tu es casse-couilles !
Il se relève, j'attrape une lampe à proximité tombée au sol et la lance violemment sur l'homme. Moyennement assommé, je prends le temps qu'il me reste pour l'attaquer et le frappe avec force, l'envoyant s'écraser contre le mur. Je le vois tomber au sol, sur le long tapis.
- Pourquoi vous venez ici ? C'est quoi vos intentions hein ?!
Le regard furieux, il me sourit narquoisement et soupire. Je l'assomme en lui prenant la tête avant de le foutre dans le mur.
Je me redresse, remet ma veste en place et regarde autour de moi. C'était le garde du corps du couloir. Il n'y a plus personne ici, juste des cadavres. Nos hommes. Ils se sont fait tirer dessus, merde.
- Michael ?! Fais chier ! Je hurle en remarquant le corps de l'homme abattu au sol.
Je me rapproche de celui-ci et m'abaisse afin de sentir son poux diminuer.
- Mec, tiens le coup, on va te faire sortir d'ici hein ? Je préviens, les yeux posés vers les siens.
- Jake, on m'a tiré dessus...Me chuchote-t-il en levant sa main de son ventre afin que j'aperçois la plaie prendre de l'ampleur.
Je racle ma gorge et essuie son visage en me relevant.
J'ai envie de niquer tout ce monde dans mon passage.
Je saisis son arme et la charge. Je prends le chemin et cherche la raison de tous ces bruits.
Au loin, je remarque nos hommes tirer sur d'autres et réalise que je ne suis en aucun cas protégé. Mes blessures ne sont pas encore complètement guéri, je risque de ne pas supporter le coup.
- Baisse ton arme ! On règle cela aux coups. Me dit un homme juste à côté de moi après être apparu.
- Orghh ferme ta gueule. Dis-je en lui foutant une balle entre les deux yeux alors que le corps s'affale au sol brutalement.
Je n'ai pas son temps, je dois chercher la source du problème.
Je trottine et passe sur des cadavres en train d'agoniser. Les murs de notre base sont remplis de balles et le sang à giclé sur eux. Ils ont refait la tapisserie, des vrais pros.
Soudainement, un homme me fusille du regard face à moi. On se regarde droit dans les yeux, prêt à se battre. Il tourne en cercle, je cherche une ouverture afin de passer. Finalement, il se jette en avant, cours vers moi, je n'ai le temps de positionner mon arme qu'il me lance un coup de poing rapide. J'esquive le coup de justesse et contre-attaque avec un coup de pied.
Il bloque mon pied, j'écarquille les yeux, il me met un uppercut dans la mâchoire, puis un coup de poing dans l'abdomen avant de lâcher mon membre.
Mon heure est terminée. Ma blessure me fait affreusement mal. J'ai envie de me retrouver six pieds sous terre et prendre plaisir d'une petite sieste.
- Putain de merde ! Siktir git ! ( = Va te faire foutre ! ).
Je me relève difficilement et continue de me battre, échangeant des coups de poing, des coups de pied et des blocages. Je prends le dessus et donne un puissant coup de poing afin qu'il s'effondre au sol.
Debout, essoufflé, j'halète, le visage en sueur. Le docteur de notre équipe passe devant nous, j'attrape l'un des stylos qui se situe dans la poche de sa blouse et m'agenouille face à l'homme.
- Plus jamais, tu te mets à travers mon chemin connard. De toute façon ton heure est finie.
Je saisis le stylo correctement en main et prend un bon souffle avant de planter le bic dans sa gorge.
Le liquide visqueux gicle sur mon visage, je ferme les yeux, toujours sur le point de m'écrouler et lâche le stylo.
- Fais chier.
J'essuie mon visage et me relève difficilement.
Le couloir est désert. Tout comme mon cerveau, je n'arrive plus à réfléchir. Je pense plutôt à cette gamine. Est-elle restée là-bas ? Dans ce placard, m'a-t-elle écoutée ?
Les hauts parleurs bousillent mes tympans. Je marche entre les corps puis change de couloir. Les bruits de tires et de coups de feu cessent d'augmenter. La fin approche.
Brusquement mon téléphone vibre dans ma poche. Je le sors et vois les initiales de mon ami s'afficher. Un sourire se dessine sur mon visage, il a sûrement des infos à me donner ce qui pourra faciliter ma tâche.
- Aaron mec ! Tu as des nouvelles ? Qu'est ce qu'il se passe ? Tu es où ? Je questionne après avoir décroché.
- Jake...je t'en supplie...aide-moi...
Mon visage revient à la neutralité. Je marche et cherche mon ami d'urgence.
- Aaron, qu'est ce que tu as ? Dit le moi.
- Je suis en train...de perdre du sang... beaucoup de sang...
J'avale ma salive en arrêtant mon enquête et me concentre sur sa faible voix.
- T-Tu...Tu es où Aaron ? Demandai-je tout en gardant mon calme, en essayant de comprendre les murmures de mon ami.
- Le...bureau du boss...je suis là-bas... aide-moi...je saigne...je saigne trop...
Je m'apprête à parler mais l'appel se coupe immédiatement.
La peine submerge mon espace personnel et je commence à courir à l'étage supérieur.
Mon ami, mon seul ami (casse-couilles) ne peut pas perdre la vie, c'est impossible pour moi d'avaler ce genre de tragédie. Impossible. Pas après ce que j'ai vécu durant mon adolescence.
J'angoisse, la douleur est proche de mon cœur. Les pansements ne pourront pas tenir sans lui.
Je monte les escaliers et cours dans le bureau de mon patron. J'ouvre la porte et me retrouve nez à nez avec un homme, une arme braquée sur mon crâne. La porte se referme derrière moi et j'aperçois mon ami au sol les larmes aux yeux, avec un autre enfoiré.
- Je suis désolé...je le devais...Jake...
Me sentant humilié, je tourne la tête vers l'homme qui tient l'arme et n'essaye de ne pas penser à mon ami afin de ne pas montrer la trouille et la terreur qui prennent possession de mon cœur.
Je tente d'effacer de mes pensées, ce que j'ai pu voir devant moi. Deux armes blanches, enfoncés dans le corps d'Aaron, l'un dans sa côte et l'autre dans sa clavicule.
-À suivre-
Prédiction mes cocos ? 🌝
Aaron va y laisser la vie ?
Ce chapitre est bien long, je l'admets mais les pensées de Jake font comprendre les intentions qu'il a envers Jude.
2868 mots
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top