Terra partie 1
Poste de pilotage de la navette Kepleride 1.
— Mission M32 à Androma. Sommes proche de Terra. Arrivée prévue dans dix minutes. Fin de rapport. Iknos AB.
Iknos se lève et part rejoindre Ephemis au poste de pilotage. Ce sont deux êtres hybrides mâles, moitié homme, moitié machine. Leurs visages ressemblent à celui d'un humain, mais possèdent une teinte bleuâtre qui leur donne un air irréaliste. Ils ont quatre membres, deux jambes très allongées et deux bras qui se terminent par de longs doigts effilés qui leur permettent d'être capables de gestes très précis. Ils viennent de la Galaxie Andromède NGC 224, située à 2,5 millions d'années lumière du soleil.
Ephemis prépare déjà la phase d'atterrissage.
— Pilotage automatique enclenché, Iknos. J'ai repéré un endroit où l'on peut se poser et j'ai rentré les coordonnées au point NNE 22 ".
— Prêt à l'atterrissage, confirme Iknos.
Doucement, la navette entame sa descente et vient se poser sur le sol. Déjà, les deux hybrides s'équipent de leurs combinaisons.
Ephemis vérifie une dernière fois les données en sa possession puis se laisse glisser sur le sol. Le décor autour d'eux les surprend. Ils se sont posés dans une prairie d'un vert surréaliste tellement il est merveilleux, teinté de mille dégradés de cette couleur ! Au loin, ils aperçoivent des montagnes encore enneigées et plus près d'eux, une immense forêt les entoure.
— Qu'est-ce qu'on sait de cette planète Ephemis ? l'interroge Iknos, suspicieux devant tant de beauté.
— Elle est inhabitée depuis plus de mille ans. Son nom est Terra ou Terre. D'après mes informations, elle était peuplée par une espèce nommée humains qui a brutalement disparu, lui répond son coéquipier qui découvre au fur et à mesure les informations délivrées par son ordinateur.
— On sait pourquoi ?
— Catastrophes climatiques, virus, épuisement des ressources, un mélange de tout ça.
— Ok ! Eh bien, paré pour l'exploration des lieux ! ordonne Iknos maintenant qu'il en sait un peu plus sur ce lieu. C'est une de ses qualités, il a toujours été prudent, ce qui lui a toujours permis d'éviter nombre de déconvenues.
Ils traversent l'étendue d'herbes pour pénétrer dans la forêt. Les arbres sont feuillus, on ne voit presque pas à travers. Des insectes volent ici et là. Des fruits à profusion apparaissent dans la lumière du soleil. Parfois, un animal traverse devant eux. Il y a une multitude de couleurs et une sensation de paix règne sur les lieux.
— C'est magnifique ! s'extasie Iknos, en admirant le monde qu'ils découvrent. Il reste stupéfait devant tant de beauté.
-— Enfin une planète qui semble habitable et que l'on va pouvoir inscrire sur notre liste, constate Ephemis. Elle a visiblement toutes les caractéristiques requises : ressources à volonté, air respirable, peu de prédateurs. Voyons ce que la suite nous réserve !
Les deux astronautes continuent l'exploration des lieux en prélevant divers échantillons de végétaux, de terre, d'insectes, mais alors qu'ils avancent vers le fond de la forêt, quelque chose semble bouger sous leurs pieds.
-— Qu'est-ce que c'est ? interroge Iknos sur ses gardes. Il scrute avec inquiétude les alentours.
-— J'ai l'impression que ce sont les racines des arbres. Elles semblent onduler sous nos pieds, fait Ephemis en fixant le sol.
Iknos se redresse soudain. Le sommet des arbres se balance maintenant comme si un vent se mettait soudain à souffler, mais il n'y a aucun courant d'air. Puis, les branches s'abaissent vers eux et se serrent les unes contre les autres comme pour leur barrer le passage.
-— Il faut sortir d'ici, ordonne Iknos, les sens en alerte.
Mais Ephemis ne bouge pas, cherchant une réponse à ce mystère.
— Regarde, Iknos, on dirait que les arbres communiquent entre eux.
— Comment est-ce possible ? Ce n'est que de la végétation ! affirme Iknos, dérouté par sa suggestion.
— Je ne sais pas, répond Ephemis en pleine réflexion. Peut-être que.... Oui ! Je sais, je pense que j'ai compris ! Ils utilisent leurs racines pour s'exprimer. Certaines plantes ont cette propriété.
Alors que les deux astronautes continuent d'analyser la situation, la menace se fait plus précise. Les branches tentent de les faucher avec une force impressionnante. On dirait presque que les arbres vont se déplacer !
A toute vitesse, les deux hybrides se mettent à courir pour sortir de ce piège, évitant comme ils le peuvent les coups qui leur arrivent de toute part ! A bout de souffle, car courir avec un équipement n'a rien de facile, ils quittent enfin la forêt.
— Ouf ! Nous voilà sortis de cette foutue forêt ! se rassure Iknos, complètement essoufflé.
— Un point négatif pour cette planète, rajoute Ephemis pas plus terrifié que cela par ce qu'ils viennent de vivre.
Ephemis est programmé pour analyser scientifiquement tout phénomène inconnu. Il est aussi, par son côté humain, une personne qui ne s'affole que si nécessaire, ce qui a parfois le don d'exaspérer Iknos.
— Voyons si nous en trouvons d'autres ! poursuit ce dernier sur un ton ironique. Il faudra se montrer plus prudent désormais !
— Nous sommes dans une prairie, constate Ephemis, visiblement satisfait. Normalement, nous ne risquons rien ! Il n'y a que des fleurs ! D'ailleurs regarde comme ce nuage de poussières d'or au dessus d'elles est beau ! Ephemis est décidément fasciné par ce qu'il voit.
— C'est du pollen, souligne Iknos.
— Et les papillons se chargent de le butiner....
— Là, au moins on ne risque rien ! se moque son équipier.
Les papillons s'amusent à voler au dessus d'eux et se posent sur les doigts des deux astronautes. Leurs ailes sont parées de couleurs magnifiques.
— Je n'ai jamais rien vu de tel ! s'extasie Iknos.
Mais soudain, une poussière de pollen tombe sur sa tenue. Un grésillement se fait entendre à ce moment-là et une odeur de brûlé se fait sentir à travers l'air filtré. Tout d'abord, ils ne comprennent pas ce qu'il se passe mais très vite l'évidence s'impose.
— Ta tenue, Iknos ! l'avertit Ephemis. Elle fond dès que du pollen la touche. Ça ressemble à un agent sulfuré ! Sûrement de l'acide sulfurique !
— Mais comment est-ce possible ? demande Iknos surpris tout en essayant de se débarrasser des insectes qui arrivent désormais de toute part.
— L'acide sulfurique, explique Ephemis, toujours très au courant des procédés chimiques, est formée par l'oxydation du dioxyde de souffre dans l'atmosphère terrestre. Peut-être qu'il est présent dans des pluies acides qui tombent sur terre ?
— Mais pourquoi ça ne fait pas mourir ces plantes ? l'interroge Iknos, déconcerté.
— Elles ont sûrement développé une résistance aux fils des années et maintenant elles s'en servent pour se protéger. La nature est en mutation constante. Elle sait s'adapter aux situations extrêmes, ce qui n'est pas le cas de tous les autres êtres vivants.
— Bon, et bien pour l'instant, il faut à tout prix retourner au vaisseau pour changer de combinaison, propose Iknos, toujours aussi pragmatique.
Mais, à l'instant même où ils commencent à partir, ils sentent quelque chose agripper leurs jambes. Ils baissent les yeux et s'aperçoivent que des espèces de lianes sortant du sol, tentant de s'enrouler autour d'eux. Iknos réagit à toute vitesse.
— Cours Ephemis !
Se débattant comme ils le peuvent, ils se servent de leur matériel pour couper les lianes. Ils trébuchent, se relèvent, retombent, s'essoufflent ! Comme si tout cela n'était pas suffisant, une nuée de papillons s'approche. Mais ce ne sont pas d'inoffensifs insectes qui viennent à leur rencontre, bien qu'ils soient très beaux avec des couleurs chatoyantes allant du rouge vif au bleu ciel en passant par toute une série de nuances pastels, mais cela ressemble plus à un escadron de la mort ! Effectivement, ils se chargent de pollen au passage des fleurs qu'ils rencontrent et le laissent échapper au contact des deux hybrides .
Une pluie de pollen les enveloppe maintenant. Il en résulte un tableau étrange où une nuée de poussière d'or et de papillons multicolores se mêlent au dessus de leur tête, créant une image féerique alors que les deux pauvres astronautes se débattent comme ils le peuvent. Leurs combinaisons se percent de plus en plus sous l'effet de l'acide et leurs peaux montrent des traces de brûlures à plusieurs endroits. Ils souffrent de plus en plus et ont beaucoup de mal à respirer. Pour la première fois de leur expédition, ils se disent qu'ils ne rentreront peut-être jamais chez eux.
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Bonsoir ou bonjour à tous.
Il est clair que l'équipage de la mission M32 n'aurait jamais dû atterrir sur Terra car elle n'est pas ce qu'il croit. Mais maintenant, il est trop tard. A eux de s'en sortir.
J'espère que ce premier chapitre vous plaira. N'hésitez pas à commenter ou à voter😍. Et merci de votre lecture.
Lona.
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