Mystères
Le sas de la porte d'entrée se déverrouille sans problème. A l'intérieur, tout est noir. Iknos se dirige vers les commandes du poste de pilotage pour redémarrer les batteries en espérant que celles-ci soient encore assez chargées. Les lumières se rallument instantanément. Iknos remercie intérieurement les ingénieurs qui avaient, à l'époque, inventé ces nouvelles générations de batterie beaucoup plus performantes que les anciennes.
Il met alors en fonctionnement l'ordinateur de bord pour vérifier les derniers paramètres entrés. Ce sont les coordonnées de Véga mais visiblement les occupants de cette navette ne sont jamais partis. Iknos cherche à comprendre pourquoi pendant qu'Ephemis analyse les ultimes manœuvres effectuées sur le vaisseau.
— Iknos, appelle-t-il, viens voir ça ! Ils ont lancé une inspection vidéo des moteurs de propulsion juste avant de partir.
— Ils devaient rencontrer un problème à l'extérieur. Je vais aller voir ce qu'il en est.
Pendant qu'Iknos redescend de la navette pour inspecter les moteurs, Ephemis entreprend d'écouter l'enregistreur de vol afin d'en apprendre un peu plus sur les dernières liaisons avec leur planète. Le seul message qu'il entend est envoyé par le centre de contrôle de Véga. Il réclame le rapport journalier de la navette. Cette situation intrigue Ephemis qui ressent soudain une sensation de danger l'envelopper. Il décide de rejoindre Iknos.
— Tout va bien ? demande-t-il, en apercevant son coéquipier.
— Pour l'instant oui, lui répond Iknos, occupé à dégager les moteurs d'un tas de lianes qui les enserre. Regarde ce bordel ! Les moteurs sont ensevelis sous des tonnes de végétation. Tu m'étonnes qu'ils ne pouvaient pas décoller !
— D'où viennent ces lianes ? l'interroge Ephemis, décontenancé par ce spectacle.
— Aucune idée ! Mais en tout cas, c'est bien à cause d'elles que le vaisseau a été coincé ici.
— Mais où a pu passer l'équipage alors ? s'interroge Ephemis.
Iknos réfléchit un instant.
— Si je me retrouvais dans une telle situation, je pense que je demanderais de l'aide à Véga.
— Ce qui est certain, c'est qu'ils ne sont pas restés là. Ils ont donc dû trouver un moyen de s'enfuir. Je vais essayer de joindre Véga pour savoir s'ils peuvent obtenir des informations concernant la mission.
Ephemis raisonne toujours vite et avec clarté. Il repart dans la navette et une fois installé devant le poste de pilotage, il utilise la radio de bord pour communiquer avec Véga.
— Ici mission M82 à Véga. Vous m'entendez ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître quand on connaît la distance qui sépare Terra de Véga, c'est-à-dire des millions d'années lumière, la communication est quasiment immédiate. Seuls quelques grésillements viennent perturber le dialogue.
— Ici poste de contrôle de Véga. Nous vous écoutons mission M82.
— Je suis Ephemis T22. Nous sommes en exploration sur Terra, planète de la voie lactée. Nous avons découvert un ancien vaisseau appartenant à Véga, le Kepleride 1. Nous ne trouvons aucune trace sur ce qui serait advenu des membres d'équipage. Vous pouvez nous renseigner ?
— Ok Mission M82 ! Je vais voir si je trouve une trace de ce vaisseau dans les anciens dossiers concernant les précédentes missions. Je vous recontacte dans quelques minutes.
Ephemis en profite pour fouiller le poste de pilotage. Il découvre des rapports de mission. Il se dit qu'ils ont dû être signés par les membres de l'équipage. Alors qu'il commence à les étudier, Véga le contacte à nouveau.
— Véga à Mission M82. Vous m'entendez ?
— Oui Véga, j'écoute. Qu'avez-vous trouvé ?
— Je n'y comprends rien Ephemis T22 ! Il n'y a aucune trace d'une mission avec un Kepleride 1 sur Terra.
— Comment est-ce possible ? s'exclame Ephemis, incrédule.
— Je n'ai pas de réponses à apporter. Les premières missions effectuées avec un Kepleride sont au nom de Kepleride 2 et remontent à plus de cent cinquante ans. J'ai questionné l'ordinateur central où toutes les missions sont répertoriées et je n'ai rien obtenu de plus.
— Quelqu'un peut-il nous apporter des réponses ? Des anciens pilotes par exemple ?
— Ça remonte à plus de deux cents ans ! Personne n'est assez vieux pour avoir connu cette mission mais je vais tout de même essayer de me renseigner.
— Merci Véga. Je continue les recherches de mon côté.
Le cerveau d'Ephemis tourne à cent à l'heure. Que signifie tout cela ? Pourquoi les données de l'ordinateur ne débutent elles qu'à partir de Kepleride 2 ? C'est vraiment étrange. Il décide d'en parler à Iknos.
— Iknos, tu m'entends ?
— Oui Ephemis. Je suis presque arrivé à dégager les moteurs. Mais la nuit tombe et je ne vois plus grand chose. Je crois que je vais arrêter pour aujourd'hui. Je remonte te rejoindre.
— Ok Iknos. J'ai pu joindre Véga et ils m'ont appris une chose invraisemblable. Je t'expliquerai quand tu seras là.
Tandis qu'Iknos grimpe l'échelle pour atteindre le poste de pilotage, Ephemis finit de lire les rapports de mission de Kepleride 1. La signature au bas de la page le laisse sans voix. Il doit s'agir d'une erreur !
A ce moment-là, Iknos est de retour à bord de la navette.
— Saleté de végétation ! Je comprends qu'ils aient abandonné le vaisseau. C'est ingérable !
Puis il remarque l'air stupéfait de son coéquipier.
— Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ?
— Si on peut dire, ironise Ephemis. Figure-toi que Véga n'a retrouvé aucune trace de ce vaisseau. Leurs premières données remontent à Kepleride 2. Et pour ce qui est des signatures des rapports, regarde. On peut lire K1 432 et K1 433. Aucun nom, aucun matricule.
Iknos n'en croit pas ses oreilles. Que les membres de la mission aient disparu, pourquoi pas, mais que la mission elle-même n'apparaisse nulle part, c'est impossible ! Le vaisseau est là, sous leurs pieds ! Quant aux signatures, elles ne ressemblent à rien de ce qu'ils connaissent.
— Écoute Ephemis, la nuit est tombée. On est coincés ici jusqu'à demain matin. Nous allons passer la nuit dans la navette et nous reprendrons les recherches après une bonne nuit de repos.
— Je suis d'accord avec toi. Nous sommes fatigués et ça n'amène rien de bon.
Les deux hybrides s'installent sur les couchettes du vaisseau. La partie connectée de leur cerveau se met alors en pause automatiquement quand ils plongent dans le sommeil. Elle en profite pour se recharger. Heureusement, la part du cerveau humain, elle, reste en éveil. Cela leur sauvera peut-être la vie car cette nuit n'aura rien de reposante.
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Bonjour à tous,
Que de mystères pour ces deux pauvres hybrides ! Et ils n'ont pas fini de se trouver face à des dangers un peu plus compliqués à chaque étapes de leur quête.
Merci de vos lectures, commentaires et votes😍. C'est un grand encouragement pour moi.
Lona.
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