Kepleride 5
Deux cents ans plus tard...
Poste de pilotage de la navette Kepleride 5.
— Mission M82. Sommes en approche de Terra. Arrivée prévu dans quinze minutes. Fin de rapport, Iknos AB.
Iknos enclenche la procédure d'atterrissage pendant que son coéquipier vérifie les dernières données reçues sur son ordinateur de bord.
— Tout me semble normal à la surface, déclare Ephemis. Je ne perçois aucun danger.
— C'est étonnant que nous n'ayons jamais prospecté cette planète, s'interroge Iknos, vraiment surpris.
— En effet, confirme Ephemis. Pourtant elle a toutes les caractéristiques d'une planète offrant d'immenses possibilités d'implantation.
— Phase d'atterrissage enclenchée ! coupe l'ordinateur de bord.
Iknos reprend les commandes. Il dirige l'appareil avec dextérité à l'aide de ses longs doigts effilés. Son visage bleuté se reflète sur les vitres du poste de pilotage. Il reste concentré sur sa manœuvre tandis qu'Ephemis surveille les appareils de navigation.
Doucement, la navette se pose sur le sol de Terra. Les deux astronautes s'équipent pour sortir avec un vague sentiment de déjà vu mais qu'ils éludent vite, pensant cela dû à leurs nombreuses visites sur des dizaines de planètes ces dernières années.
Lentement, la porte du vaisseau se soulève, laissant apercevoir une grande prairie entourée, comme il y a maintenant deux cents ans, d'une forêt et de montagnes.
— C'est exceptionnellement beau ! s'exclame Iknos, enthousiaste, tout en se laissant tomber par terre.
— C'est étrange, répond Ephemis, ce paysage me rappelle un lieu mais je ne saurais dire lequel.
— On en a tellement vu ces derniers temps, rétorque Iknos. Il y en a obligatoirement un qui ressemble à celui-ci.
— Tu as sans doute raison, acquiesse Ephemis, se rangeant au bon sens de son coéquipier.
— Tu as toutes les données de cette planète avec toi ? demande Iknos.
— Oui, tout est là, répond Ephemis en vérifiant sur l'ordinateur qu'il porte au bras.
— Ok, et bien commençons l'exploration des lieux.
Les deux hybrides s'élancent sur la grande étendue toujours aussi verte qu'à leur dernière visite, mais ça, ils ne le savent pas !
En se présentant à l'entrée de la forêt, un frisson parcourt le corps d'Iknos, comme si son cerveau lui lançait un signal d'alarme.
— Faisons attention Ephemis. Mon intuition me dit que nous devons nous montrer prudents.
Alors qu'ils pénètrent dans la forêt, tout semble calme. Comme la première fois, ils croisent insectes et petits mammifères, ils récoltent des échantillons. Ils ne sentent pas le petit air qui se lève doucement, pas plus que les branches qui s'agitent petit à petit. Ce n'est qu'après quelques minutes qu'Iknos prend conscience du danger et ordonne à Ephemis de s'enfuir vers la prairie.
— Qu'est-ce qui s'est passé Iknos ? demande Ephemis, encore surpris de sa réaction.
— Tu n'as pas vu ? Les branches des arbres paraissaient vouloir nous attaquer ! J'ai senti une menace et j'ai préféré nous faire sortir de cet endroit.
-— Ça alors ! Je n'ai rien remarqué. J'étais en train d'analyser sur mon ordinateur les échantillons trouvés et tu ne le croiras peut-être pas mais j'ai relevé des traces d'acides sulfuriques sur le sol.
— Ok et ça veut dire quoi à ton avis ?
— L'acide sulfurique est un acide minéral qui est souvent créé par une oxydation du dioxyde de soufre et qui peut être transporté par le vent, la pluie... Il est possible que des volcans soient entrés en éruption et aient chargés l'air de ces particules. A étudier.
Son cerveau réfléchit vite et il a déjà compris ce que cela impliquait. Quelque soit le mode de transport, il faut à tout prix éviter de se trouver en sa présence.
— Rapportons les échantillons au vaisseau pour les analyser. On aura une idée plus précise de ce qui nous attend, propose Ephemis.
Ils repartent en direction de la navette tout en traversant la prairie verdoyante. Au dessus des fleurs volent des papillons, comme si rien n'avait changé depuis leur dernière venue. Ephemis essaie de les toucher mais alors qu'un d'eux décide de se poser sur son doigt, Iknos l'interpelle.
— Non Ephemis ! Ne les touche pas ! On n'a aucune idée de leur dangerosité, s'inquiète Iknos. Ses paramètres d'alertes sont en ébullition sans qu'il ne sache pourquoi.
— Mais enfin Iknos, ce ne sont que des papillons ! Que veux-tu qu'il se passe ? se moque Ephemis.
Mais devant le regard autoritaire d'Iknos, il décide d'obéir à son supérieur. Ephemis n'est qu'un scientifique alors qu'Iknos est le commandant de la mission. Il se doit de l'écouter. Il poursuit donc son chemin, laissant à regret, derrière lui, une myriade de papillons multicolores en train de butiner les fleurs alentours.
Tandis qu'ils approchent du vaisseau, Ephemis, qui ouvre la marche, se retrouve soudain les pieds empêtrés par des lianes semblant sortir de terre. Il s'apprête à en informer Iknos, quand, en se retournant vers lui, il le voit occupé à sectionner les herbes sur son passage.
— Cours Ephemis ! lance ce dernier à son coéquipier.
Il est compliqué de courir lorsqu'à chaque pas une nouvelle liane tente de vous emprisonner. Ils se débattent, tombent, repartent, perdent toute notion d'espace. Sans s'en rendre compte, ils dévient trop à droite et finissent par se retrouver à l'opposé de leur navette.
— On n'est pas dans la bonne direction, Ephemis, crie Iknos, essoufflé par leur course. Mais il est impossible de retraverser cette prairie. Il ne nous reste qu'une solution, la contourner.
Les voilà sortis de cet enfer mais pas encore sauvés. L'endroit où ils se trouvent ressemble plus à un roncier qu'à un chemin praticable. Leurs combinaisons sont sans cesse accrochées par des épines et ils doivent se créer un chemin à travers une végétation dense et exubérante. Leur progression est lente et difficile. Pour ne rien arranger, la nuit s'approche doucement.
— Il faut à tout prix qu'on atteigne la navette avant qu'il ne fasse trop sombre, avertit Iknos. Ce serait trop dangereux de s'aventurer dans le noir. On n'est même pas équipé d'une lampe !
— Je suis d'accord avec toi. D'après les signaux de la balise qui se trouve dans la navette, nous devons bifurquer par là pour raccourcir le trajet, indique Ephemis en montrant du doigt un chemin sur la gauche.
Mais alors qu'ils prennent la nouvelle direction, un détail attire l'attention d'Iknos.
— C'est quoi ce truc là-bas, qui brille sous les feuilles ? demande-t-il à Ephemis.
Ce dernier suit du regard le doigt effilé d'Iknos et tente de reconnaître l'objet en question.
— Aucune idée ! On dirait un morceau de métal.
— Allons jeter un œil, fait soudain son coéquipier, oubliant toute règle de sécurité.
Ce qu'il découvre les laisse un moment sans voix. Fébrilement, ils enlèvent des dizaines de lianes qui recouvrent l'objet en question et se retrouvent face à face avec un vaisseau. Sur sa surface, ils remarquent une inscription cachée sous une couche de poussière. Ils nettoient la plaque en la frottant avec leurs gants et restent interdits à la vue de ce qu'ils lisent : Képleride 1.
Comment se fait-il qu'une navette appartenant à Véga se trouve à cet endroit, et ce depuis, visiblement, plusieurs centaines d'années ? Ne trouvant aucune réponse satisfaisante à leur interrogation, ils décident de monter à bord.
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Coucou tout le monde,
Je ne sais pas vous, mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de monter dans la navette. Mais bon, peut-être trouveront-ils des réponses à leurs questions. Rendez-vous au prochain chapitre pour le savoir.
Merci pour toutes vos lectures et n'hésitez pas à me donner votre avis et à voter 😍
A bientôt.
Lona.
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