Exploration
Ils se retrouvent dans le tunnel. Iknos et Ephemis ont l'impression que rien n'a changé depuis la dernière fois. La terre est toujours aussi noire, des racines sortent encore ici et là et l'atmosphère reste infiniment oppressante... Ephemis se sent stressé, certainement plus que tous les autres. Il se demande comment Konipasch a pu se débrouiller. Il s'attend, à chaque virage, à la voir apparaître, suivi des membres de sa tribu qui l'ont désormais rejointe.
De son côté, le supérieur a laissé prudemment Iknos et les soldats prendre la tête du groupe. Il s'est inséré entre les militaires, bien à l'abri au milieu d'eux. Ephemis soupire en le voyant faire.
- Téméraire mais pas courageux ! se met-il à penser.
Et pourtant, c'est lui qui récoltera le fruit de leur succès. Quelle injustice !
Alors qu'il progresse dans le boyau, quelque chose l'intrigue soudain. On ne distingue aucun bruit. Le groupe approche de la cavité des cocons et il ne perçoit pas un son. Pourtant, il est certain que la première fois qu'ils avaient emprunté ce tunnel des bourdonnements réguliers se faisaient déjà entendre. Autre étrangeté, au fur et à mesure de leur avancée, une odeur pestilentielle vient titiller leur narine. Les soldats se cachent le nez avec les manches de leur uniforme. Le supérieur interpelle Iknos.
- C'est quoi cette odeur ? C'est infect ! C'est à vomir !
Il sort alors un masque de son équipement et se le pose avec détermination sur son visage.
Les soldats le regardent puis s'empressent de l'imiter.
Iknos s'est arrêté. Il attrape également une protection et répond à la question de son supérieur.
- Je n'en ai aucune idée. On dirait une odeur de cadavres en décomposition. J'ai déjà senti ça sur les champs de bataille.
Tout cela n'augure rien de bon. Iknos avance jusqu'à l'entrée de la galerie. Un spectacle d'horreur lui fait alors face. Les cocons ont été débranchés et ouverts mais les corps, à l'intérieur, n'ont pas été déplacés. Des centaines d'êtres sans vie gisent, tel des marionnettes désarticulées et baignent dans un liquide visqueux et nauséabond. Les enveloppes multicolores qui les avaient tant impressionnées la première fois ont laissé place à une scène de désolation sans nom. Les corps d'humanoïdes sont à moitié décomposés et, par endroit, certaines espèces ont totalement disparu pour ne devenir qu'un tas d'immondices.
Le reste de la troupe a déjà rejoint Iknos et, comme lui, découvre avec effarement ce spectacle affligeant. Que s'est-il donc passé ?
Les soldats entreprennent de faire le tour de chaque cocon, vérifiant leur contenu au fur et à mesure.
- Qu'imagine-t-il trouver ? se dit Iknos. Il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour se rendre compte que personne n'a survécu !
Rien de tout cela n'est normal. Son instinct le pousse à rester prudent. Il ressent comme un piège se profilant à l'horizon.
Ephemis s'est approché de lui. Son visage laisse transparaître sa stupéfaction.
- Qu'est-ce que tu en penses Iknos ? l'interroge-t-il.
Ce dernier hausse les épaules.
- Je crois que notre plan risque de ne pas se dérouler comme prévu, répond-il, ironiquement.
Instinctivement, Ephemis pense une nouvelle fois à Konipasch. Elle devrait déjà être là. Son cœur se met à s'emballer et à tambouriner dans son torse. Son IA vient immédiatement rétablir un battement naturel. Il se remet à respirer normalement alors que le grade supérieur se dirige vers eux.
- Qu'est-ce qui s'est passé ici ? demande-t-il, avec autorité.
- Aucune idée ! lui répond Iknos. Peut-être aurons-nous des réponses plus loin...
Ils abandonnent cet endroit avec plaisir et se dirigent vers la seconde grotte, celle des chenilles. C'est ici qu'Iknos et Ephemis travaillaient quand ils étaient prisonniers. Des frissons les parcourent en repensant à cette époque qu'ils avaient complètement oubliée durant des années.
Ephemis apostrophe Iknos alors qu'ils vont atteindre la grotte.
- Tu as remarqué ? On ne perçoit toujours aucun son. Je suis pourtant certain qu'on entendait un bourdonnement régulier quand on est venu la première fois.
- Je me suis fait la même réflexion que toi, lui répond Iknos. Va savoir ce que l'on va découvrir encore ici !
Puis il se tourne vers les soldats.
- Faites attention ! Il y avait des gardes qui étaient positionnés devant l'entrée à l'époque.
Immédiatement, les militaires prennent leurs armes et les pointent devant eux, les doigts fixés sur la gâchette.
La petite troupe avance prudemment vers la dernière salle. Tout est étrangement calme autour d'eux, trop calme. Aucun bruit ne vient résonner à leurs oreilles, comme si toute vie avait disparu de cet endroit.
Iknos commence à penser que les paschnebus ont déserté leur habitat et ce qu'ils découvrent dans la seconde grotte ne fait qu'appuyer sa conviction. La salle est vide. Pas d'odeur pestilentielle ici. Des tas de feuilles et d'herbe sont éparpillées à même le sol mais il n'y a plus aucune trace des chenilles.
- Tu as remarqué, Ephemis, la végétation n'est pas encore fanée ! Il y a certainement peu de temps qu'elle a été apportée.
Ephemis acquiesse d'un signe de tête. Lui aussi vient de se faire la même réflexion.
Alors que les soldats inspectent les lieux, le grade supérieur vient à la hauteur des deux hybrides.
- Il n'y a rien ici ! Vous êtes sûrs que des insectes vivaient là ?
Son air suspicieux ne plaît pas du tout à Iknos. Il ne faudrait pas qu'il se mette à douter d'eux sinon tout leur plan serait compromis.
- Je vous assure que les paschnebus étaient dans ce lieu il y a peu de temps. Regardez, la nourriture de leurs chenilles n'a pas encore séché.
Le grade supérieur jette un oeil sur le sol mais il ne paraît pas très convaincu.
- Donc, d'après vous, ils auraient fui juste avant notre arrivée. Quelqu'un les auraient prévenus ?
Il semble encore plus soupçonneux maintenant. Ce n'est vraiment pas ce que désirait Iknos. Il ne faut surtout pas que leur supérieur se mette à penser que les deux astronautes cherchent à le duper.
Dans le même temps, Iknos se met à réfléchir et commence à douter à son tour. Et si les paschnebus avaient effectivement été prévenus ? Une seule personne pouvait les trahir. Mais pour quelle raison ? Ou alors la paschnebus a été capturée et elle a pu être forcée de dévoiler leur plan ? Tout cela n'annonce rien de bon...
- Il faut continuer l'exploration, affirme Iknos, et vérifier que cette tanière est effectivement vide.
- J'espère que l'on trouvera quelque chose, vocifère le grade supérieur.
Ephemis et Iknos le dévisagent. Son visage s'est déformé sous l'effet de la colère. Son teint bleuté est devenu foncé, ses lèvres tremblent et ses yeux ont pris une couleur noire qui lui donne un air monstrueux.
A ce moment-là, un bruit retentit au fond du tunnel jusqu'à l'endroit où ils se se trouvent mais du côté qu'ils n'ont pas encore exploré. Tout le monde l'a entendu. Ils se mettent à fixer l'obscurité qui leur fait face mais qui ne laisse apparaître aucune silhouette dans ce noir oppressant. Pourtant c'est certain, quelqu'un ou quelque chose est en train d'arriver vers eux. Ils auront peut-être leur réponse...
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Coucou,
Voici la suite des aventures d'Iknos et Ephemis. Ce qu'ils découvrent les laissent dubitatifs et les poussent à rester sur leurs gardes. Pour l'instant, ils ne trouvent pas de réponse à leurs questions et ils doivent, en plus, gérer le grade supérieur et sa troupe de soldats.
Que s'est-il passé ? Où sont les paschnebus et Konipasch ? Cette dernière les a-t-elle trahis, a-t-elle été capturée? Autant de questions qui trouveront peut-être une réponse avec les choses qui semblent atteindre leur position...
Merci encore et toujours pour votre fidélité !
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