Chapitre 12
« Millard, Enoch ! »
Les deux garçons me lancèrent des regards assassins. Ils étaient attachés, les mains derrière le dos. Dans la petite cellule à côté, je pouvais distinguer les ombres des autres enfants.
« Lilah Justin. Regarde, Millard, railla Enoch, notre salvatrice ! Ah, non. J'avais oublié : elle est de leur côté.
— Mais de quoi parles-tu ? Évidemment que non ! m'exclamai-je.
— Arrête ça tout de suite. Tu sais pertinemment de quoi il parle, me lâcha Millard. Tu as joué ton rôle assez longtemps. »
Je vis l'une des petites poupées d'argile s'avancer vers mes pieds. Ce comportement de la part d'Enoch m'étonna. Il m'en voulait, alors pourquoi m'envoyer l'un de ses petits soldats ?
Je ne le compris que trop vite, lorsque la figurine commença à arracher ses bras, ses jambes et enfin sa tête.
« C'est ce que j'aimerais qu'il t'arrive, murmura-t-il.
— Je ne suis plus avec eux...
— Et comment pourrions-nous te croire ? Tu comptes m'embrasser encore une fois ? Maureen, ou Lilah, je n'en ai strictement rien à cirer, ça ne marchera pas cette fois-ci.
— Comment ça, encore une fois ? s'indigna Millard. Tu l'as... elle t'a...
— Oh oui, elle m'a embrassé. Et c'était son initiative.
— Espèce de petit con ! Tu savais très bien que j'avais toujours voulu...
— Oui, et c'est ce qui a rendu ce moment encore plus délicieux ! »
Je décidai de les laisser finir leur petit combat de coqs. Glissant dans la serrure la petite clé que j'avais réussi à chaparder dans la poche de Helena, je leur ouvris la porte et leur tendis la main.
« Allons, sortez d'ici. Je vais vous détacher. »
Enoch et Millard eurent au même moment un mouvement de recul.
« Nous ne te faisons pas confiance.
— Personne ne m'a jamais fait véritablement confiance.
— Moi je te fais confiance ! », s'écria une petite voix aigüe derrière moi.
Je tournai la tête et aperçus Olive. Les mains accrochées aux barreaux de sa cellule, de grosses larmes coulaient sur ses joues.
« Moi aussi, déclara Bronwyn assise derrière la petite fille.
— Et moi de même, fit Hugh. Peu importe ce qu'a fait Maureen avant, c'est du passé. Elle a été gentille avec nous.
— Et elle nous a toujours aimé, renchérit Horace. Jamais elle ne nous a adressé de regards en biais. Jamais elle ne nous a insultés (il coula un regard à Emma, avant de rajouter :) enfin, si elle n'en voyait pas l'utilité.
— Nous ne pouvons que lui faire confiance. », conclus finalement Abe.
Enoch cracha au sol.
« Tu as oublié Victor, Bronwyn ? S'il est mort, c'est de sa faute ! cria-t-il.
— Il est peut-être mort, mais nous n'allons pas le suivre dans ce chemin là ! Alors délivre-nous, Maureen. Et laisse Millard et Enoch ici, si tel est leur choix. »
Elle me sourit, et je lui souris en retour.
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