Chapitre 11
_ Je ne manquerai pas de venir à ton mariage, ma chère Ashley
_ T'as intérêt Iris. Tu es d'ailleurs la première à accepter mon invitation sans encombres.
_ Je pensais que tu étais du genre à avoir des amis de gauche à droite... Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Interrogé-je mon interlocutrice en ramenant ma coupe ma coupe de champagne jusqu'à mes lèvres un peu trop maquillées aujourd'hui
Elle soupire avant de me répondre :
_ Les temps changent Iris. Me répond-elle en engloutissant le contenu de son verre en une seule gorgée avant d'ajouter...
_ Je ne suis plus la même qu'avant : j'ai changé. Dit-elle en levant les yeux au ciel faisant mine de réfléchir.
Si, un jour, quelqu'un m'avait dit que je me retrouverais ici à discuter avec la fameuse Ashley Hugues sans gêne lors d'un gala alors que tout le monde se tient à l'écart, je ne l'aurais jamais cru.
*******
Nous sommes au mois de Juin. Et, comme prévu, les Johnson ont organisé ce gala de charité pour soutenir les démunis.
J'ai rejoins ma famille dans leur demeure afin de nous y rendre ensemble comme au bon vieux temps où mon frère et moi étions encore mineures.
Tout le monde est déjà prêt, sauf moi, comme d'habitude.
Ma mère porte une robe à sequins dorés, droite qui souligne chaque courbe de son corps qui garde une beauté sans pareille malgré son vieil âge. Les manches trois quart mettent en valeur ses bras. Le mini décolleté en forme de V met en valeur sa poitrine généreuse dont je n'ai malheureusement pas hérité. Injuste.
Faudrait remercier mon père qui m'a demandé de commander cette robe chez Coco Channel. Les escarpins noires habillent ses pieds et apportent un charme à sa robe qui s'arrête pile au niveau des genoux. Ses cheveux attachés en un chignon des plus modernes mais senior. Sa main est habillée d'une simple montre couleur argent qui s'harmonise avec sa pochette et ses boucles d'oreilles. Elle est légèrement maquillée : elle sublime.
Elle se tient debout à mes côtés m'aidant à enfiler ma robe. Une robe qui dessine subtilement mon corps de haut en bas. Elle s'allonge le long de mon corps. La couleur noire de celle-ci se marie parfaitement avec celle de mon corps qui est blonde. Les manches longues en dentelle dévoilant mes bras me mettent un peu mal à l'aise mais que faire ? C'est ma mère qui m'en a fait cadeau pour l'occasion.
Le côté brillant va sûrement m'aider dans le noir : elle éclairera ma voie dans l'obscurité. Le décolleté plongeant du dos s'arrête juste au niveau de mes reins, j'ai l'impression d'être nue de dos. Heureusement pour moi qu'il n'y a aucun décolleté devant. La fente qui s'étend de ma cheville à mes hanches dévoilant mes longues jambes, celle de droite en particulier, est juste magnifique. J'aime dévoiler mes jambes et ma mère le sait.
Pour ne pas exagérer, j'ai fait des boucles avec mes cheveux qui retombent sur mes épaules mais ne couvrent malheureusement pas mon décolleté plongeant de derrière. Un maquillage très léger m'aurait suffit mais, ma maquilleuse s'est fait le réel plaisir de faire un smoky-eye et de dessiner ma bouche avec un crayon rouge avant d'ajouter un rouge à lèvres de la même couleur et du gloss sous les ordres de ma mère. C'est la première fois que je me maquille autant les yeux et la bouche. J'habille mes pieds d'une paire de talons hauts fins noirs. Une pochette argentée accrochée à ma main droite pour rappeler le côté brillant de ma robe.
Nous quittons la salle où nous nous préparions puis descendons les marches à un rythme synchronisé. Mon père et mon frère nous attendent en bas tous deux vêtus de costumes noire. Mon père à terminé son look jusqu'à mettre une cravate. Ce qui n'est pas le cas de mon frère qui, lui, n'en a pas mis, les deux derniers boutons de sa chemise blanche sont entrouverts.
Ma mère s'accroche à mon père en même temps que je m'accroche à mon frère qui s'est proposé d'être mon cavalier : je le remercie énormément.
Notre Mercedes Benz classe noire nous attend. Nous montons. Une trentaine de minutes plus tard, nous arrivons chez les Johnson. Leur propriété s'étend sur une superficie de deux hectares. Dès l'instant où nous traversons le grand portail noire, je remarque les voitures de toutes marques garées de part et d'autre. Les gens qui étaient arrivés avant, et au même moment que nous, se dirigent tous vers l'intérieur. Nous fîmes de même.
Les lieux sont éclairés par des fortes lumières, on croirait pas que la nuit est déjà tombée. C'est magnifique. La salle est vaste... Très vaste... Beaucoup trop même. Les gens déambulent dans les sens. Les rires se font entendre dans un calme paisible créant une douce symphonie en accord avec la musique classique qui se fait entendre.
A peine arrivés, nos parents vont discuter avec leurs amis nous laissons seuls mon frère et moi. J'aperçois mon meilleur ami de loin discutant avec une bande de jeunes de notre âge qui sont sûrement venus avec leurs parents, tout comme nous d'ailleurs.
_ Il va falloir que je te laisse si je veux trouver la femme de ma vie. Me lance mon frère en me tournant le dos après avoir vu une femme au teint métissé vers qui il se dirigeait.
Je reconnais cette jeune femme : c'est Sabrina West. Fille unique du célèbre homme d'affaires Tom West, je ne connais pas sa mère. Elle est mannequin, vingt deux ans. Elle a déjà était en couverture chez Vogue plus d'une fois et pour la gamme de maquillage de Mme Lee sortie l'été dernier. Elle est gentille. Du moins, c'est ce qu'elle m'a montré lorsque nous avons eu à travailler ensemble lors d'un shooting photo pour la couverture du magazine Vogue de l'automne dernier.
Je soupire. Prends une grande inspiration avant d'enchaîner une démarche. Ma jambe droite se dévoile de plus belle à chacun de mes pas. J'oublie littéralement les gens autour de moi et me focalise sur une seule et unique personne : mon meilleur ami qui s'est permis de s'accrocher à une rousse. Voyant cette scène, je décide de ne plus atteindre son niveau et le laisse profiter de sa soirée. Je commence déjà à m'ennuyer.
_ Iris Harper !
Je me retourne et tombe sur une personne que je ne pensais pas revoir aussi tôt : Ashley Hugues. Elle porte une mini robe bustier légèrement évasée de couleur noire qui ne l'arrive même pas au niveau des genoux. C'est pas étonnant venant d'elle. Néanmoins, ça lui va bien... Très bien même. Son visage maquillé naturellement hors mis son regard élargi par le trait d'eye-liner. Ses lèvres fines que j'ai toujours voulu avoir sont maquillées d'un rouge à lèvres nude. Ses cheveux attachés en un chignon coiffé-décoiffé. Ses pieds habillés des talons hauts fins comme elle les aime.
Elle me sourit chaleureusement tenant une coupe de champagne à la main. Je secoue légèrement ma tête pour retrouver mes esprits.
Elle m'a sourit ? Qu'est-ce qui lui prend au juste ?
_ Tu m'entends ? Me questionne t-elle remarquant que j'étais complètement à l'ouest.
_ Ah oui ! Répondis-je en souriant. Excuse-moi, j'étais un peu...
_ A l'ouest. Me coupe t-elle. Ça te dirait de prendre un verre avec moi ? Me propose cette dernière
N'ayant aucune réponse de ma part, une vague de tristesse envahit son visage.
_ Je ne t'oblige pas, tu sais ? Je voulais juste faire bonne impression. Dit-elle en jouant avec son verre à moitié plein. Mais je vois que tu as toi aussi gardé l'ancienne image de moi. Je pensais que tu étais différente mais, je m'étais trompée. Je n'aurais pas dû venir à cette soirée à laquelle tout le monde m'ignore. Termine cette dernière en finissant sa coupe d'une seule gorgée.
_ Oui, j'accepte de boire avec toi !
Je vois son visage changer d'émotion. Qui aurait cru qu'elle deviendrait aussi calme ? Ses paroles m'ont non seulement fait de la peine mais, elles m'ont aussi amené à mettre à sa place.
Nous nous dirigeons vers le bar situé à l'écart de tout le monde où nous buvons tranquillement. Elle est déjà à son quatrième verre alors que je ne suis qu'à mon premier. Je ne tiens pas l'alcool donc j'évite de trop boire. Voilà comment je me suis retrouvée assise à discuter avec Ashley.
Elle va bientôt se marier, je suis vraiment contente pour elle. Je suis surtout contente qu'elle ait changé, trouvé la stabilité.
Nous rions aux éclats comme si nous étions meilleures amies. Elle se moque de moi parce que je suis encore célibataire. Je ne l'en veux du tout pas. Je prends ses moqueries au second degré.
Depuis mon plus jeune âge, je ne me suis jamais intéressée aux relations amoureuses car je les ai toujours trouvé pathétiques. De toute ma vie, je n'ai entretenu qu'une seule relation et c'était en grande partie sous la pression de Kian et mes parents que je me suis lancée pour la toute première fois et mon fameux partenaire était Daniel Fox.
Je ne peux pas dire que je ne l'aimais pas, au contraire, je l'aimais tellement à tel point que même le simple fait de l'avoir loin de moi me paraissait néfaste. Je l'aimais mais je ne voulais pas me mettre avec lui car j'avais trop de projets et d'objectifs à atteindre.
Mais, j'ai quand-même pris le risque de le faire sous la pression. J'avais risqué de m'engager avec lui. Nous avons vécu des bons moments. Chaque instant que je pensais avec lui était magique. Mais quand ça n'allait pas, ça allait. Nous avons passé une bonne année ensemble. Nous avons eu des hauts et des bas comme tout couple. Alors que les choses semblaient se calmer, j'ai décidé de le quitter à cause de mon emploi du temps qui était devenu de plus en plus chargé et de son absence due à la préparation de son voyage et ses activités à temps partiel. Et, c'est à partir de ce moment que nous avons perdu contact.
_ Oh ! Il va falloir que j'aille. Me dit-elle soudainement en déposant son verre sur le comptoir.
_ D'un coup ? La questionné-je interloquée
_ Vois-tu l'homme en costume gris là-bas ? Me questionne t-elle en désignant un homme du doigt. Eh bien, c'est mon fiancé. Je dois le rejoindre si je veux survivre. Conclu t-elle cette fois-ci en se mettant sur ses deux pieds.
_ Vas-y si tu veux que je vienne à ton mariage. Lui dis-je en rigolant
Elle s'éloigne en balançant ses mains en l'air. Elle m'a l'air très heureuse. Je souris seule comme une idiote. Me sentant seule, je décide de sortir prendre l'air. Je connais cette propriété comme la paume de ma main. Je venais souvent ici avec mes parents donc je sais où je pourrai me reposer loin du monde.
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