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Depuis la fin de la guerre, Harry, Ron et Hermione n'avaient adressé aucune entrevue. Après une année complètement folle, ils tenaient à retrouver la tranquillité et leur vie privée. Kingsley Shacklebolt et Minerva McGonagall étaient tous les deux prêts à soutenir cette décision de leurs protégés, mais le trio avait relativement peu besoin de l'influence du ministre de la Magie ou de la directrice de Poudlard. Les désirs des héros de guerre avaient tendance à rapidement devenir réalité.

Mais quand ils avaient reçu une demande de Xénophilius Lovegood, qui voulait les interviewer dans Le Chicaneur, ils avaient décidé d'un commun accord de briser leur silence.

— On lui doit bien ça, après ce qu'il a fait pour nous, dit Harry.

— Tu veux dire essayer de nous vendre aux Mangemorts ?

Hermione lança un regard réprobateur à son petit ami, mais son sourire en coin montrait bien qu'il n'était pas sérieux.

Une semaine plus tard, le trio arriva donc devant l'étrange maison des Lovegood, que Xénophilius avait déjà commencé à reconstruire dès qu'il avait pu y rentrer avec sa fille. En s'avançant vers la porte, Hermione sentit Ron lui donner un coup de coude dans les côtes. Elle suivit du regard ce qu'il lui indiquait avec le sourire, et laissa échapper un petit rire. Le bosquet de prunes dirigeables était déjà en pleine floraison. Visiblement, c'était la première chose dont Luna s'était occupée à son retour.

Harry frappa à la porte, et celle-ci s'ouvrit aussitôt. Le père de Luna avait le visage émacié, mangé par d'immenses cernes et surplombé par une tignasse blonde qui avait perdu de sa vigueur. Mais en voyant qui l'attendait sur le pas de la porte, il s'éclaira d'un large sourire.

— Monsieur Lovegood.

— Xéno, s'il vous plaît, répondit l'homme en les priant d'entrer.

Aussitôt eût-il refermé derrière eux qu'il les enlaça, tous les trois. Il sentait la sueur et le renfermé, mais Hermione se laissa aller dans son étreinte, sentant Harry et Ron collés contre elle. Ils restèrent ainsi, tous sans bouger, pendant plusieurs longs moments, jusqu'à ce qu'une voix fluette les interrompe.

— Papa, tu vas les étouffer !

Xénophilius les laissa aller et, avec des rires, ils se retournèrent pour embrasser Luna, qu'ils n'avaient pas vue depuis qu'ils avaient tous reçu leur congé de Ste-Mangouste.

— Comment ça va ? demanda Harry.

— Tu as vu d'autres gens de Poudlard, depuis ? dit Hermione.

— Tu es ici depuis après la bataille ? ajouta Ron.

Mais Luna secoua la tête avec un sourire.

— Aujourd'hui, c'est vous qui vous faites interviewer, pas moi.

Ils suivirent donc leur amie dans le salon, où Xéno les rejoignit peu de temps après avec un pichet de limonade d'une couleur étrange. Il tira une chaise de la salle à manger, puisque le canapé qu'occupait déjà le trio était le seul meuble restant du salon, et s'assit face à ses invités. Luna servit des verres à tous, puis se redressa.

— Je vais retourner dans le jardin, alors.

— Bien sûr que non !

Tous tournèrent des regards étonnés vers Harry. Celui-ci souriait à Luna, et fit un geste vers une seconde chaise.

— Tu devrais aussi être dans cette interview. Viens t'asseoir avec nous.

Les joues roses, la Serdaigle tira une autre chaise et prit place à mi-chemin entre son père et ses amis. Quand tout le monde fut installé, Xéno se racla la gorge.

— Avant de commencer, j'aimerais savoir ce qui vous a poussé à accepter ma demande, parmi les multitudes que vous avez sans doute reçues.

Le trio échangea un regard, et ce fut Hermione qui prit la parole.

— Après tout ce qui s'est passé, nous ne savons pas à qui faire confiance. Qui veut connaître la vérité, et qui veut seulement nous exploiter. Mais vous, nous savons que vous avez vécu cette guerre aussi, comme nous. Nous savons que vous saurez rendre justice à notre histoire.

— Et Luna et Ginny nous ont dit à quel point Le Chicaneur a été utile à Poudlard l'an dernier, ajouta Ron. Nous avons en quelque sorte une dette envers votre journal.

Xéno hocha la tête d'un air ravi, et sortit une plume et une liasse de parchemins. Hermione s'empara aveuglément des mains de Harry et de Ron à ses côtés et les serra.

Pour la premièrefois, ils s'apprêtaient à replonger dans des souvenirs auxquels ils auraientaimé ne plus jamais avoir à penser.    

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