Relaxe

Assise devant un feu de camp, entourée de ses amis, Pétunia écoutait d'une oreille distraite les histoires rocambolesques qu'ils relataient. Elle avait été invitée sur ce voyage de camping par sa meilleure amie, Franny, même si elle ne fréquentait habituellement aucun des autres jeunes qui les accompagnaient. Ils fumaient, ils buvaient, ils faisaient du bruit ; tout ce que la jeune femme évitait normalement, et qu'elle ne raconterait pas à ses parents quand elle retournerait chez elle, trois jours plus tard.

— Alors là, Tom a tiré sur ses pantalons, et le mec il avait pas de boxers ! disait une fille brune dont Pétunia avait oublié le nom. Il s'est retrouvé tout nu, devant toute la cafétéria !

Les camarades de Pétunia éclatèrent tous de rires aigus, et la jeune femme soupira, se laissant reposer sur ses épaules pour observer le ciel entre les branches d'arbres au-dessus d'eux, et les étoiles qui y scintillaient.

Si elle était venue sur ce voyage qui ne l'intéressait pas, c'était en grande partie pour passer une semaine loin de la maison, et surtout loin de Lily. Sa sœur venait de rentrer après la fin de sa quatrième année à Poudlard, et régalait la famille à tous les repas des histoires de ses exploits, des nouveaux sortilèges qu'elle avait appris, des potions qu'elle concoctait, des aventures qu'elle vivait avec ses amis dans le château magique. Leurs parents avalaient ses histoires tout rond, les yeux pleins d'étoiles, mais Pétunia avait de plus en plus de mal à se retenir de grimacer. Alors quand Franny lui avait proposé cette semaine de camping, elle avait à peine hésité avant d'accepter.

Une bourrade sur l'épaule tira Pétunia de ses pensées, et elle se tourna pour voir Franny qui lui tendait un joint allumé.

— Non, merci, répondit-elle automatiquement.

Elle se redressa néanmoins et tendit la main pour prendre le joint et le faire passer à son voisin. Elle entendait quelques ricanements, savait pertinemment que c'était d'elle qu'on riait – Pétunia Evans, la première de classe, adolescente modèle, qu'on ne prendrait jamais à aller à l'encontre d'un quelconque règlement.

Mais Franny, cette fois, ne l'entendait pas de cette façon

— Oh, Tuney, allez !

Pétunia grimaça. Ce surnom, Lily avait toujours été la seule à l'utiliser.

— Détends-toi un peu, continua Franny. Relaxe. On est en vacances, on est jeunes, c'est le temps d'en profiter !

Le joint entre les doigts, sentant le rouge lui monter aux joues, Pétunia commença une nouvelle fois à secouer la tête. Mais elle leva les yeux et vit que tout le cercle s'était tourné vers elle, et que chacun de ses camarades la regardait avec curiosité. Elle croisa le regard de Calvin – qu'elle trouvait bien mignon, surtout illuminé par le feu comme il l'était ce soir – et il lui sourit, les yeux pétillants. Ce fut ce qui la décida.

Elle approcha le joint de ses lèvres et en prit une petite bouffée, sous les applaudissements et les sifflements des autres.

Peut-être que, pour une fois, ce serait elle qui aurait quelque chose d'intéressant à raconter à Lily en rentrant.

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