Lointain
Dudley et Pétunia étaient debout devant la porte-fenêtre du salon de cette dernière, regardant Georgina, la fille de Dudley, se balancer. Dudley venait de dire à sa mère que Georgie avait démontré des signes de magie dernièrement – comme Harry quand il avait l'âge de sa nièce. Comme Lily avant ça, se dit Pétunia.
— Harry m'a dit que ce n'était pas particulièrement surprenant, dit Dudley. La magie court souvent dans les familles, et après sa mère, il n'est pas étonné qu'il y ait une autre sorcière dans la famille Evans.
Dudley avait énormément changé depuis sa jeunesse. D'abord physiquement – il avait perdu énormément de poids et, sans être mince aujourd'hui, ne ressemblait plus à un cochon, selon son cousin. Ensuite, après l'année que la famille avait dû passer à l'écart du monde, il s'était énormément rapproché de Harry, de ses amis et de son monde. Cela était venu au prix de s'éloigner de son père, mais ça n'avait pas eu l'air de le déranger outre mesure. La relation entre les deux Dursley avait été tendue depuis un moment, et ne s'était jamais vraiment réparée avant le décès de Vernon en 2002 d'une crise cardiaque.
— Elle va être comme Lily, dit Pétunia d'un ton inquiet en regardant sa petite-fille.
Dudley tourna vers elle un regard surpris et un peu blessé. Il l'avait entendue tant de fois, pendant son enfance, traiter sa sœur de monstre, d'erreur de la nature. Était-elle en train de croire la même chose de sa petite-fille, qu'elle adorait plus que tout au monde ?
Pétunia se tourna vers Dudley.
— Et l'amie de Harry, comment elle s'appelle déjà ?
— Hermione, répondit Dudley, soulagé, comprenant où sa mère voulait en venir. Tu veux dire qu'elle est une née-Moldue.
Pétunia hocha la tête et reporta son regard sur Georgie.
— Il y a beaucoup de discrimination là-dessus chez les sorciers.
— Harry m'a assuré que les choses ont beaucoup changé depuis la guerre, dit Dudley. Ce genre de chose n'est plus aussi important qu'elles l'ont déjà été. Et puis Georgie va entrer à Poudlard en même temps que Lily, la fille de Harry ; elles pourront être amies.
Pétunia sourit à cette idée.
— Il lui reste encore deux ans avant d'aller à Poudlard, et Harry m'a dit qu'il pourra la présenter à tous ses neveux et nièces, comme ça elle connaîtra plein de gens avant d'aller à l'école, continua-t-il. Ça lui donnera un avantage à la rentrée.
— Et Georgie, ça lui plaît d'être sorcière ?
Un grand sourire étira les lèvres de Dudley.
— Énormément. Elle demande déjà à Ginny de lui montrer à jouer au Quidditch, à James de tout lui raconter sur Poudlard, à Harry de lui prêter des livres sur la magie. Elle va être une excellente petite sorcière.
Ils se retournèrent et regardèrent la petite fille s'amuser dans la cour arrière. Elle avait trouvé un bout de bois par terre et s'amusait à jeter des sortilèges sur les fleurs, les champignons, les troncs d'arbre. Pétunia sourit.
Elle avait été une sœur horrible pour Lily, une tante affreuse pour Harry. Elle les avait traités comme des moins que rien simplement parce qu'ils étaient quelque chose qu'elle n'était pas. Mais aujourd'hui, avec sa petite-fille, on lui offrait une troisième chance, une chance de faire la paix avec le monde sorcier.
Pétunia et Dudley restèrent devant la fenêtre un long moment, observant avec amour la jeune sorcière jouer dans le jardin. Il était difficile de croire qu'un jour pas si lointain, ces deux mêmes personnes l'auraient détestée pour ce qu'elle avait dans le sang. Mais ils avaient changé, et ils étaient ravis de l'avoir fait.
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