Déconnecté

— MAMAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!

Pétunia faillit laisser tomber l'assiette qu'elle était en train d'essuyer. Après l'avoir posée soigneusement sur le comptoir, elle se précipita à l'étage, dans la salle de jeux d'où était venu le cri. Dudley était assis sur le fauteuil, un bol de chips posé à côté de lui, et regardait des dessins animés à la télévision.

— Qu'est-ce qu'il y a, mon Diddykins ? demanda sa mère en se précipitant vers lui.

— Harry me dérange !

Pétunia leva la tête et regarda autour d'elle un instant, avant de repérer son neveu, appuyé contre le mur près de la porte. Ce n'était pas étonnant qu'elle ne l'avait pas remarqué en entrant : son pull jaune moutarde – dans lequel il flottait – était presque de la même couleur que le mur.

— Je ne fais rien, protesta-t-il. Je voulais juste regarder la télévision d'ici.

— Mais je ne veux pas qu'il regarde ma télévision dans ma chambre.

— C'est même pas ta chambre ici !

Pétunia tapa des mains pour interrompre les chamailleries. En sept ans sous leur toit, Harry n'avait toujours pas appris sa place dans la famille et il fallait constamment la lui rappeler.

— C'est assez. Harry, descends dans ton placard.

— Mais je –

— Tout de suite !

Son neveu la foudroya du regard un long moment, puis se tourna et sortit en tapant des pieds. Pétunia se pencha pour déposer un baiser sur le front de Dudley – qui s'était déjà replongé dans son émission et semblait à peine avoir remarqué le départ de son cousin – et sortit à son tour.

Elle avait à peine atteint la dernière marche des escaliers qu'un deuxième cri retentit de l'étage supérieur.

— MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN !!!

Sans faire de pause, elle tourna sur ses talons et remonta les marches tout aussi rapidement que la dernière fois.

— Qu'est-ce qu'il y a, mon Duddy-chou ?

Dudley pointa de son gros doigt l'écran de télévision noir.

— Elle s'est éteinte.

Pétunia s'approcha de l'appareil, observé par son fils qui continuait à grignoter ses chips par poignée. Elle tendit le doigt vers le bouton d'allumage, mais, quand celui-ci n'était qu'à un pouce de la télévision, il fut atteint par une décharge électrique tellement forte qu'elle émit un petit cri aigu. Derrière elle, Dudley se mit à rire. Elle se tourna vers lui avec un sourire crispé, secouant sa main endolorie, et dit :

— Je vais essayer autre chose.

Mais elle fit le tour de l'appareil trois fois et ne trouva rien qui clochait. Elle le débrancha et le rebrancha, brava la décharge électrique pour presser le bouton, mais rien, l'écran restait obstinément noir. Finalement, avec appréhension, elle se tourna vers son fils et lui annonça la mauvaise nouvelle.

— Je ne trouve pas le problème, dit-elle. Il va falloir que tu attendes le retour de papa.

Le visage de Dudley se contracta et devint ombrageux. Elle craignit un instant qu'il ne se mette à hurler, mais il ne fit que se lever et déclarer qu'il prendrait la télévision du salon, alors, avant de sortir, son bol de chips sous le bras.

Soulagée, Pétunia sortit à son tour et retourne à la cuisine. En passant devant la porte fermée du placard de son neveu, elle ralentit le pas et y jeta un coup d'œil mi-intrigué, mi-inquiet. Des événements étranges s'étaient passés dans l'enfance de Lily quand elle avait été inquiète, fâchée, énervée. Se pouvait-il que...

Mais non. Pétunia secoua la tête et reprit le chemin de la cuisine. C'était un problème technique, voilà tout. Ces appareils modernes, ça passait son temps à flancher. Vernon et elle faisaient tout en leur pouvoir pour empêcher Harry de devenir comme ses parents. Elle n'avait qu'à ne pas se laisser prendre par la paranoïa, et tout irait bien.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top