CHAPITRE XXXIV
Publié le : 01/06/2018 | Mis à jour le : 22/02/2023
Chapitre 34.
Voilà un certain temps que le monstre du lac n'avait réapparu. Trop vite et bien remis de son sauvetage, Pippin babillait avec réjouissance, tandis que Sam s'était plus ou moins résigné au départ de Bill. « Mais s'il rencontrait serpents ou loups ? » s'exclama-il terriblement inquiet. « Il leur servirait pour sûr un bon casse-croûte. » souffla Mirmel de regret avant d'être étouffée par ses pairs de taille. Heureux fut Samsagace Gamegie de ne pas l'entendre, car Gandalf eut enfin LA révélation tant attendue.
— Parlez ami et entrez ! relut-il en pointant de son bâton un passage des écritures elfiques de la porte. Une énigme éculée pour un amasseur des savoirs du monde ! J'en suis retourné de honte...
Sans faire languir plus longtemps la troupe qui s'était rassemblée derrière lui avec leurs bagages en main, le Magicien donna le mot de passe
— MELLON !
L'étoile ornant le centre de la porte produisit une vive lumière qui se propagea en veinules d'argent. Elles se rejoignirent pour révéler une fente distincte qui sépara le flan de la falaise en deux battants. Ceux-ci s'ouvrirent lentement sur le cœur de la montagne.
— Quoi ?! Juste « ami » en elfique ?! traduisit la semi-Elfe ahurie par tant de simplicité.
Les portes de la Moria les invitaient à présent, mais ce qui s'offrait à eux ne semblait être qu'une cavité sans fond.
— Je ne savais pas que les Nains étaient nyctalopes, murmura Mirmel subjuguée.
— Parce qu'ils ne le sont pas, informa Gimli.
Il entra le premier. Jamais un fils d'Aulë n'avait reculé face aux ténèbres, et cela ne se verrait guère aujourd'hui ! Le reste des membres de la Communauté suivirent le pas. Aussitôt le dernier passé, la porte se referma soudain d'elle-même, les plongeant tous dans un noir le plus total. Les Hobbits étranglèrent leur cri, ainsi que d'autres qui ne l'avoueraient jamais. L'accueil laissait beaucoup à désirer.
— ... B-Bah ! À quoi cela aurait-il servi de garder une porte que l'on ne peut ouvrir ?! défendit Gimli en braillant.
— C'est très... sombre comme atmosphère..., commenta une petite voix hilare.
— Tais-toi, Pippin ! ordonna Merry nerveux.
Une nouvelle source de lumière fut appelée à remplacer l'aube extérieure. La magie de Gandalf s'avérait vraiment utile. Cependant, la grandeur des lieux l'affaiblissant, elle leur amena seulement la pénombre.
— C'est... beau, avoua Mirmel rejointe par le sifflement approbateur de Boromir.
Des piliers sculptés dans la roche ne suggéraient en rien de la petite taille de leurs artistes. Ils étaient grandioses, témoignaient d'un long et rigoureux travail. Bien que l'architecture des mines fut différente de celle des cavernes de la Forêt Noire, les Nains n'avaient rien à envier aux Elfes.
Les fondations arquaient l'escalier qui les guiderait au sein de la ville souterraine, et dont le bout ne pouvait se définir pour des yeux restés médusés dans le hall d'entrée... La Communauté se décida donc à commencer l'ascension, profitant de la finesse du travail des Nains. Il était peu dire qu'ils avaient le goût des grandeurs.
Frétillante d'impatience d'en découvrir davantage, la rousse rattrapa le blond.
— Êtes-vous déjà venu ici ? Je n'ai jamais rien vu de tel ! Vous avez omis de me dire que le peuple des Nains sait construire de pareilles œuvres !
Legolas ne lui répondit pas, se contentant de continuer sa route sans lui prêter attention.
— Vous m'entendez ou vous dormez ?
Toujours pas un regard. Un sage ou malin aurait rusé en utilisant un quelconque stratagème. Toutefois, dans le cas la demoiselle, la patience était l'une des qualités qui lui faisaient cruellement défaut et prévalaient sur un jugement raisonnable.
— Il suffit maintenant ! rugit-elle. Arrêtez de m'ignorer !
Devant lui, la jeune femme lui barra la route par un blocus ridicule avec ses bras. Le Sinda stoppa néanmoins sa marche.
— Tu me gênes, indiqua-t-il impassible.
— ... Attendez, sembla deviner Mirmel. Vous n'êtes tout de même pas en colère pour le coup du lac ?
À son silence, elle comprit que si. La rousse avait pourtant décidé de tourner la page pour cette fois. Mais à ce constat, sa bonne clémence fut jetée aux oubliettes.
— C'est le monde à l'envers ! s'indigna-t-elle. C'est moi qui devrais l'être ! Vous m'auriez laissée couler comme une ancre dans cet infâme liquide puant !
— Cela t'aurait bien appris de ta folie, rétorqua froidement Legolas. Et si je ne te suis pas venu en aide, c'est qu'un autre s'en est chargé.
Non réceptive à son sermon, elle prit au b.a.-ba sa frustration pour de la jalousie.
— Vous régressez, Prince ! proclama la demoiselle. Je vous croyais plus mûr depuis le temps ! Notre compagnon de voyage est VIVANT. Je sais que j'ai agi de manière légèrement irréfléchie, mais le résultat est là ! Je n'ai pas le mot « idiote » écrit sur le front !
Justement, il le fixait ce front qu'elle pointait du doigt, à l'endroit exact où il avait déposé un baiser. La jeune femme dut y repenser aussi, car elle retira aussitôt sa main et regardant ailleurs, elle se racla la gorge.
— Vous vous êtes inquiété pour moi ? demanda-t-elle en réfrénant son ravissement.
Legolas fronça des sourcils. Il la dévisagea pour constater le rictus prononcé d'un sourire. Ses yeux ne purent s'en détacher et au fond de lui, quelque chose remua. Sa gorge se serra. Cette conversation commençait à devenir incommode.
— « Depuis le temps », tu me poses encore la question... ?
Sa voix qu'il ne sut contrôler sortit enrouée. Mirmel sourit alors de toutes ses dents. Elle ne se cachait plus, et sous l'émotion fleurissante, elle lui attrapa avec extravagance le col de sa chemise. L'attirant à elle, ses lèvres se plaquèrent sur sa joue.
Pour l'Elfe, le temps se suspendit, évaporé dans l'air sur une note infinie, celle du contact tiède et humide de sa bouche sur sa peau. Son souffle chaud irradia son visage d'un frisson insoutenable. Toute pensée fut chassée de son esprit. Seul le point d'impact lui restait en mémoire. Pourtant, c'était peu dire que cela ne dura qu'un instant... La jeune femme rompit le contact. Dans un silence embarrassant, Legolas discerna ainsi très clairement, et ce malgré l'obscurité, la teinte cramoisie prise par son épiderme, en particulier au niveau de la pointe de ses oreilles tendues à la verticale.
— Je..., commença-t-elle.
Elle ne termina pas sa phrase, victime involontaire d'un fou rire qui résonna dans tout le tunnel. Celui-ci la coupa nette, prétexte suffisant pour tourner les talons et s'enfuir, le laissant cloué sur place.
— ... Je la hais, affirma Legolas penaud pour lui-même.
— Non ! réfuta une voix qui passa devant lui. Ça, c'est l'amour !
— Tout à fait d'accord avec toi, cousin ! renchérit une deuxième. Les Elfes sont vraiment bornés.
Alors ÇA, c'était le comble.
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N/A
*ronronnement* C'est officiel, Legolas n'est pas insensible à notre petite Elfe-naine ! Quant à la réaction de cette dernière, qu'en dire... ? Amour ? Gêne ? Ou carrément honteuse de son audace ?
*ronronnement* Comment tout cela va évoluer ? Et leurs compagnons dans ce bazar ? La Moria révélera-t-elle d'autres charmes ?
La suite vendredi ET dimanche ! (Il faut bien que je rattrape après cette longue absence. (・ω<)☆)
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