CHAPITRE XXXI

Publié le : 10/05/2018 | Mis à jour le : 10/01/2023

Chapitre 31.

Le Porte de Rubicorne ! Ils apercevaient son ombre, si proche... ! Mais dire que le sentier longeant la falaise jusqu'à elle était praticable serait mentir. Outre la certitude que le vertige mettrait en péril l'entreprise aussi sûrement que les nombreux éboulements qui accidentaient leur route, la neige restait la plus problématique. Son épaisseur avait depuis belle heurette dépassé leurs mollets. Et si le groupe songea à allumer un feu avec le bois et les brindilles ramassées dans la forêt pour gagner un peu de chaleur, les étincelles d'espoirs moururent aussitôt produites.

Aucun abri ou moyen d'avancer, ils étaient enchevêtrés là, tandis que les sifflements du vent tempétueux se moquaient d'eux. Caradhras le Cruel continuait de déverser sa malveillance sur les indésirables voyageurs. Pourtant, ils résistèrent.

À bout de forces, les Hobbits furent portés par Aragorn et Boromir, un sous chaque bras. Malgré sa petite taille, Gimli profitait de la bonne touffe de poils des Nains qui se révéla être une véritable bénédiction. Tout comme lui, Legolas avait hérité des dispositions avantageuses et offertes par le sang de ses parents, les Elfes, qui rendait ses pas légers. Ainsi, il ne s'enfonça pas dans la couche blanche et dans le cas contraire, ne ressentirait de toute façon pas les variations de température. Quant à Mirmel, elle regretta de ne pas partager la chance de ces deux-là. Imberbe et bonne en chair, sa nature frileuse prolongea son calvaire...

La semi-Elfe avait les lèvres bleues, le visage de la mort et le corps d'un roc. Et sa cape en laine ne l'aidait guère à conserver sa chaleur avec ces rafales glaciales qui s'engouffraient par tous les pores de sa peau qu'elles heurtèrent. La demoiselle ne menait plus la marche, se contentant de la troisième place derrière Legolas et Gandalf, qui était incroyablement résistant pour son âge.

Plus personne ne nourrissait de doute sur son identité de Maia et non de simple vieillard. À l'aide de son bâton, il veillait à l'état stable du sol avant de désigner un chemin sûr pour les autres membres de la troupe. Le Magicien connaissait bien cet endroit. Et la Communauté n'en attendait pas moins. Il était le meilleur guide qu'ils auraient pu trouver pour accomplir leur quête.

— Tout va bien devant ?! s'enquit Aragorn.

— ÇA VA ! s'égosilla Mirmel.

Tenace, la jeune femme accéléra le pas en comprenant que c'était elle qui les ralentissait. Son obstination parvint à lui faire reprendre le rythme pourtant déjà freiné. Son nouvel élan fut cependant vite écourté lorsque Legolas, fidèle à son rôle d'éclaireur, constata un fait inquiétant en scrutant l'horizon voilé par de sombres nuages.

— J'entends quelque chose... Une voix sinistre et lointaine.

Gandalf s'en rendit aussi compte, mais trop tard.

— C'EST SAROUMANE !!! hurla-t-il.

Le sol trembla et en levant les yeux, les membres de la Communauté virent le ciel leur tomber sur la tête. Tous eurent le réflexe de se coller dans la panique au flan de la montagne. De justesse, ils furent épargnés par la roche qui roula et chuta pour disparaître dans le gouffre.

— Il cherche à déclencher une avalanche ! comprit Aragorn. Nous DEVONS faire demi-tour ! GANDALF !

— NOOON ! refusa le Magicien avec rage.

Avançant contre la tempête jusqu'au bord du précipice, le Maia prononça le sort dans une langue ancienne, trop pour avoir déjà été entendue par des oreilles mortelles en Terre du Milieu. Sa voix emplit les lieux, résonnant avec force, des mots venus d'outre monde et d'une intensité incomparable. L'autre incantateur répondit semblablement malgré les lieues, et ce, juste avant que la foudre ne pourfende le ciel au-dessus de leur tête.

La lumière jaillit de nulle part. Et dans un bruit sonore, elle frappa violemment le sommet du Col. Une masse proliférante de neige chuta sur eux. Les cris apeurés des différents membres de la Communauté se firent brièvement entendre avant d'être enterrés vivants. L'allié de l'Ennemi avait incontestablement gagné cette bataille.

Legolas s'extirpa en premier. Frodon, Sam, Merry et Pippin suivirent, ramenés à la surface par Aragorn et Boromir. Gimli se débrouilla tout autant avec Gandalf. Son bâton serré dans le poing et son chapeau pointu dressé sur la tête, la frustration d'avoir échoué de celui-ci était palpable.

— Où est Mirmel ?! s'écria soudain Legolas.

Ses compagnons le regardèrent sans pouvoir lui répondre. L'inquiétude grandit.

— Mirmel ! appela l'Elfe en scrutant la poudreuse à la recherche du moindre signe de son apparition. MIRMEL !!!

— Legolas ! s'exclama un ami.

Ses yeux bleus se tournèrent vers Aragorn qui ne l'attendit pas pour s'agenouiller et saisir la main qui venait de s'extirper de la neige. Le Sinda s'élança et empoigna la deuxième. Ensemble, ils libérèrent la jeune femme de sa prison blanche. D'abord sans réaction, la demoiselle battit subitement des cils, réveillée par la paume brûlante du prince placée derrière sa nuque pour lui permettre de s'asseoir. Elle respirait enfin.

— Je crois... que je n'aime pas la montagne..., grelotta la rousse en claquant des dents.

— Prend plus de vêtements chauds la prochaine fois..., plaisanta le blond.

De soulagement, Legolas embrassa son front puis son corps niché contre le sien, il frotta son dos pour la réchauffer.

— J'ai la tête qui tourne..., avoua la semi-Elfe dans un murmure.

Le Sinda décida ainsi de se relever, avec en charge des bagages supplémentaires et la demoiselle dans les bras.

— Arrêtez, implora-t-elle. Ce n'est pas la peine. Je ne suis plus une enfant...

— Refuse mon aide et tu en seras vraiment une, rétorqua-t-il abruptement.

L'esprit de la jeune femme était bien trop engourdi pour trouver quoi répondre. Elle se contenta donc d'accepter sa sollicitude avec le cœur lourd.

— Nous ne pouvons pas poursuivre dans cette direction ! objecta Gimli en se raclant la gorge. Si nous ne pouvons passer par-dessus, passons par-dessous ! Oubliez vos aprioris, Gandalf, et laissez mon cousin Balin nous accueillir en rois !

— Les Hobbits mourront si nous continuons ! renchérit Boromir. Sans parler de cette fille qui est déjà à l'entrée des Cavernes de Mandos !

Mirmel se sentit légèrement blessée.

— Je vais bien ! se défendit-elle.

— Vous vous êtes vue ? rétorqua le Gondorien.

Elle referma la bouche et pinça des lèvres.

— ... Laissons le porteur de l'Anneau en décider, consentit finalement leur guide.

La demoiselle croisa le regard de Frodon. Elle se sentit alors amèrement coupable.

— Nous passerons par les mines.

— Ainsi soit-il.


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N/A

Les relations entre les personnages tendent doucement à évoluer ~ Et c'est là que vous pouvez esquisser un sourire malicieux sur vos visages. Moi, je ne me cache pas *rire*.

Pour le cas Mirmel, j'hésite entre ces trois-là :

– Soit elle est naïve à un point phénoménal pour ne pas remarquer certaines choses ;

– Soit c'est la parfaite psychopathe avec un brin de sadisme ;

– Soit elle est d'une timidité maladive concernant l'amour.

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