Publié le : 01/04/2018 | Mis à jour le : 14/11/2022

Chapitre 27.

Legolas se délassa de son arc et de ses flèches, puis se dirigea vers Gimli. Il passa devant Mirmel qui lui adressa une expression critique. Le Sinda n'y prêta guère attention, ni à elle ni à ses autres compagnons. Il dégaina sa longue lame elfique, la seule arme maintenant en sa possession – les poings, les ongles et les dents en réserve –. Puis, ses yeux perçants jetèrent un regard oblique sur le Nain.

Dextérité, vitesse, force. La rousse en prit de la graine. Son nouvel ami était dépassé. Peut-être aurait-il dû se garder de provoquer un Elfe, surtout celui-là. Après plusieurs coups échangés avec le fils de Glóin, Legolas, conscient de la distance qui séparait leurs capacités, se contenta dès lors d'esquiver avec le minimum d'agilité et d'effort. La fierté du Nain s'en retourna.

— Ne me sous-estimez pas, prince Elfe ! rugit-il.

— Je risquerai de vous blesser, argua celui-ci en scrutant sa lame avec un sourire provocateur. Et n'aviez-vous pas dit qu'il fallait utiliser son corps ? pointa-t-il en désignant sa hache qui brassait l'air.

— AAAH !!!

Gimli lâcha brusquement son arme et se rua sur Legolas qui venait de ranger la sienne. Surpris par sa réaction, il se laissa prendre par la taille et tomba en arrière sous le poids de son adversaire.

— Enfiiin..., s'extasia ce dernier en le chevauchant impitoyable. Vous allez voir, oh prince aux oreilles pointues !

Ni une ni deux, le Nain lui infligea son magistral coup de boule expérimenté un peu plus tôt sur sa protégée. Mirmel, qui avait d'abord observé la scène avec inquiétude affichait maintenant une mine hilare. La main devant sa bouche béante, elle éclata de rire. Son nouvel ami avait réussi ! Gimli était parvenu à casser le nez au grand Legolas Thranduillion ! Voilà une leçon dont elle se souviendrait.

Les deux se relevèrent et Legolas se passa un doigt au philtrum. La vision de sang le glaça sur place, et un goût métallique se répandit bientôt dans sa gorge. Ce fut à ce moment-là que l'Elfe dut perdre la raison, car il se mit en tête de massacrer le Nain.

— L'ami ! le stoppa Aragorn.

— Laissez-le donc ! gronda Gimli en reprenant sa hache. S'il a envie de cogner, qu'il cogne ! JE SUIS PRÊT...

— Ne soyez pas idiots, pouffa Mirmel la larme toujours à l'œil. On verrait deux louveteaux qui chahutent...

Le Nain se racla la gorge en entendant la comparaison. L'Elfe figé, quant à lui, fronça les sourcils avant d'ajourner son projet d'extermination de vermines. Aragorn regarda son ami s'en aller s'asseoir et soupira. Ils venaient d'éviter le pire. La Communauté n'avait vraiment pas besoin de conflit entre leurs membres s'ils voulaient atteindre leur but. Et tous connaissaient l'importance de la destruction définitive de l'Anneau Unique.

Mirmel, après avoir soufflé des félicitations à l'oreille de Gimli qui en convint réjouis, se décida à rejoindre le prince Elfe. Après avoir réaligné l'os cassé, Legolas s'attelait maintenant à arrêter le saignement.

— Vous en mettez partout à vous y prendre de cette façon, déclara la demoiselle en avisant l'état de sa main et du bas de sa tunique.

Il ne lui répondit pas, ce qui ne découragea pas la jeune femme à agir. Elle le poussa aussi pour l'obliger à lui faire une petite place et attrapa ensuite sa sacoche dont elle sortit un morceau de tissu blanc. Le Sinda l'observa imbiber le bout avec un peu d'eau. Sa curiosité l'emporta.

— Qu'as-tu emmené pour être autant chargée ? demanda-t-il.

— L'utilitaire seulement, assura la rousse.

Elle se saisit de sa main par le dos pour l'attirer à elle. Son toucher procura aussitôt une sensation de fourmillement qui empêcha Legolas de résister. Il se tint donc tranquille, tandis que Mirmel commença à nettoyer sa peau d'un geste précis.

— De quoi soigner vos blessures par exemple, poursuivit-elle.

— Cela ne se reproduira pas.

— Vous êtes mauvais perdant.

— Je n'ai pas...

— Allons, ne soyez pas arrogant.

À cela, il ne répondit rien. Satisfaite de lui avoir cloué le bec, la demoiselle releva le menton pour s'occuper de son visage. Cependant, son mouvement se stoppa. Des yeux bleus avaient accroché son regard. Leur insistance ou clarté d'aigue-marine la troubla dans sa tâche. Elle ne trouva rien de mieux pour y remédier que de concentrer son attention ailleurs. Sauf que ce qu'elle vit ne la réjouit pas non plus.

— Par mon imberbe barbe..., murmura la semi-Elfe d'une voix blanche.

Sorti de sa torpeur, Legolas se retourna et aperçut l'objet de sa crainte. Aux premiers abords, cela semblait être un simple nuage prévenant un orage. Mais celui-là grouillait et se rapprochait anormalement vite.

— Des Crébains du Pays de Dun ! cria-t-il à l'adresse de Gandalf en se levant brusquement.

Le Magicien écarta sa pipe de ses lèvres et il scruta l'horizon.

— DES ESPIONS DE SAROUMANE ! hurla-t-il soudain. CACHEZ-VOUS !

La Communauté réagit dans la seconde. Mirmel s'enquit à ranger ses affaires, mais Legolas la tira par l'aisselle et l'obligea à abandonner ses biens. Dans l'urgence, il l'entraîna avec lui et roula à terre sous les épines d'un arbrisseau. Il l'entoura ici du cercle protecteur de ses bras. En proie à l'émotion, la jeune femme, le cœur menaçant de rompre, sentit la peur l'envahir. Elle ferma les yeux et l'Elfe la serra plus étroitement contre lui, jusqu'à ce que tout soit fini.

Les corneilles noires avaient disparu au loin. Le ciel était à nouveau dégagé du danger. Ils se séparèrent pour retrouver leurs compagnons. Ces derniers sortirent un à un de leur cachette, la plupart encore aux aguets.

— Le sud est surveillé, confirma le Gris Pèlerin. Il nous faut emprunter le Col de Caradhras.

Puisqu'ils ne pouvaient pas passer par la Trouée du Rohan, ils changeraient de cap. La Communauté atteindrait le versant oriental par l'autre porte. Ainsi, le Magicien pointa de son bâton le sommet de la montagne enneigée. Personne ne douta, les températures allaient chuter drastiquement.

— C'est encore la route la plus longue ! souligna le Nain dédaigneux.

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N/A

J'ai la plus grande peine du monde à sortir un nouveau chapitre tous les lundis en ce moment, mais tant que j'y parviens toutes les semaines, je reste plutôt satisfaite. J'espère que ma charge de travail va bientôt s'alléger. (￣ ￣|||)

27e chapitre, et Legolas prend un sacré coup *rire sadique*. Qui ne se souvient pas de la scène dans le 2nd film de la trilogie Le Hobbit où il saignait du nez ? Réaction tout à fait justifiée. Vous ne m'en voudrez pas, comme le soulignait le titre du précédent, « l'amitié se forge par le fer ». (o˘◡˘o)