CHAPITRE XIX - LIVRE II

Publié le : 28/01/2018 | Mis à jour le : 19/09/2022

Chapitre 19.

Terre du Milieu, octobre 3018 T. A.

Gimli grimaça. Cette boule lumineuse qui ne cessait de l'éblouir gâchait sa bonne humeur. Il l'empêchait de profiter du ciel dont la couleur intense lui rappelait celle des gros saphirs extraits en Erebor.

— Si cette maudite créature ne s'était pas présentée avec une proposition si alléchante, pesta-t-il à l'adresse de son parant, je l'aurais écorchée vive.

— Nous devions au moins y réfléchir, soutint Glóin.

Ils firent une nouvelle pause. Ce périple jusqu'à Fondcombe était épuisant pour leur condition naine, d'autant plus que Gimli n'avait jamais accompagné son père aussi loin. Il n'avait par conséquent jamais parcouru des terres à de telles lieues de leur demeure.

— S'il nous faut quérir des Elfes pour prendre une décision nous-mêmes, la Forêt Noire était plus près !

Glóin écouta la plainte de son fils que d'une oreille. Il était hors de question pour lui de recroiser ce roi Elfe perfide et lâche. « Quitte à demander conseil aux Elfes, autant aller voir ceux que nous détestons le moins ! » Il cracha.

— Offrir des Anneaux de Pouvoirs en échange d'informations sur notre ami Hobbit. À quoi peuvent-ils donc bien penser au Mordor ? Je ne comprendrai jamais ces Orques sans cervelle !

Après deux semaines de marche supplémentaires, nos deux Nains arrivèrent enfin aux portes de Fondcombe au petit matin, exténués, mais heureux d'avoir atteint leur but. Ils furent accueillis par le Seigneur Elrond lui-même qui les salua avec respect avant de les conduire à leur chambre commune, comme des invités de marque dont il aurait prédit la venue.

En effet, le père et le fils ignoraient encore que comme eux, les autres convives avaient reçu des présages qui avaient hâté leur voyage pour Fondcombe. « Par hasard » s'obstinait à répéter le Seigneur, alors même que le son clair de la cloche résonnât dans la vallée pour annoncer la réunion.

Enfin seuls, Gimli inspecta les lits, s'attendant à trouver des clous. Il n'en fut rien, et très sincèrement, à son grand désarroi. Ils restèrent donc dans la pièce à fumer leurs pipes respectives, avant que fût déposée une missive les conviant à ce soi-disant conseil en fin d'après-midi. Se forçant à se donner un brin de toilette pour l'occasion, ils s'attelèrent à l'impossible tâche de peigner leur longue barbe, puis d'enfiler des vêtements propres. Ils ne furent fin prêts qu'une heure après la réception. Guère enclins à marcher plus vite que leur envie le dictait, l'envoyé les mena mécontent au porche d'un jardin pavé où se tenait déjà assis Hommes, Elfes... et Hobbits. Pour ces derniers, ils en comptèrent deux, dont un que Glóin ne reconnut pas immédiatement.

— Par ma barbe ! cria-t-il tout jouasse. Le petit homme de Cul-de-Sac !

Le Hobbit centenaire qui l'avait également remarqué se leva de sa chaise. Le semi-Homme se laissa étreindre, bien qu'il eut le désagréable sentiment d'être plié en deux.

— Notre ancien cambrioleur a mal vieilli, on dirait bien ! nota Glóin. Mais quelle joie de constater que vous êtes toujours de ce monde !

— Après près de huit décennies passées à parcourir ce vaste monde, je peux vous assurer que vous revoir vaut plus que les nombreux trésors que j'ai pu amasser, répondit Bilbon les yeux humides.

Glóin éclata d'un rire gras avant de lui présenter son fils. Après ces retrouvailles émouvantes, les Nains se décidèrent enfin à s'asseoir. Glóin constata alors que parmi les visages figurait aussi celui d'un autre individu non méconnu. « Legolas du Royaume Sylvestre », lui souffla son esprit. Celui-ci croisa son regard dédaigneux, et lui répondit par un hochement de tête respectueux. Le Nain en resta bouche bée. Il ne s'attendait pas à ce que le fils du roi Thranduil qu'il détestait tant le salue de cette façon.

Le maître des lieux et hôte de ses convives s'avança au centre. Les invités se turent et le conseil d'Elrond commença.

— Étrangers venus de terres lointaines, déclara-t-il d'une voix d'orateur, amis de toujours. Vous vous êtes rassemblés ici enfin de répondre à la menace du Mordor. La Terre du Milieu est au bord de la destruction.

« Tiens donc ? » songea Gimli en pensant aux mines fleurissantes d'Erebor.

— Nul ne peut y échapper, continua le seigneur de Fondcombe comme s'il avait lu dans son esprit. Ou vous vous unirez, ou vous serez vaincu. Chaque race est liée et ce destin, à ce sort commun.

Elrond se tourna vers le deuxième Hobbit auquel il fit signe de se lever.

— Montrez-leur l'Anneau, Frodon, l'invita-t-il.

Le jeune semi-Homme s'exécuta et s'avança lentement jusqu'à la stèle centrale. Il tendit le bras au-dessus du plateau sculpté et orné dans la pierre. Lorsqu'il retira sa main et que l'objet fut dévoilé, un silence de mort régna tandis qu'il regagnait sa place. Tous les regards le fixaient dorénavant, comme hypnotisés par un si petit bijou. Seul un, manteau bordé de fourrure, l'Homme du Sud, parvint à s'éclaircir la gorge.

— Alors, les rumeurs étaient vraies... L'Anneau... est à nous. Un don fait aux ennemis du Mordor... !

Emporté par ses sentiments, il se leva à son tour.

— Pourquoi ne pas s'en servir ?! proposa-t-il. Depuis longtemps, mon père, l'Intendant du Gondor, a tenu à distance les forces du Mordor. C'est grâce au sang de NOTRE peuple que vos terres sont encore en sécurité. Donnez au Gondor l'arme de notre Ennemi ! Et laissez-nous l'utiliser contre lui... !

Les réactions furent multiples, mais ce fut une voix s'élevant au-dessus des têtes qui les surpassa toutes. Un rire moqueur qui plus était, de FEMME, pour sûr ! Leurs billes arrondies pointèrent les toits où se tenait la personne en question. Legolas fut le seul à agir différemment, et avait fermé ses yeux, résigné.

— QUI ES-TU pour interrompre ainsi d'une affaire aussi importante ?! cria le Gondorien avec colère.

L'intruse arrêta de rire, le jugea brièvement avant de se redresser sur les tuiles pour sauter de son perchoir. À cet instant, Gimli eut l'impression de voir un oiseau voler jusqu'à ce que les pieds de la demoiselle touchèrent le sol. Plus petite que les Hommes et les Elfes, elle avait la chevelure en feu et le regard noir et perçant. La plupart crurent rencontrer pour la première fois une Naine. Pourtant, alors qu'elle repoussa une mèche qui lui obturait une partie de la vue, elle dévoila une oreille pointue.

— La représentante autoproclamée des semi-Elfes nains, annonça-t-elle avec panache.


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N/A

Après Legolas, Aragorn, Gandalf et bien d'autres, vient maintenant le tour de Gimli !

Avec cette seconde partie, nous reprenons notre histoire lors d'un événement important dans Le Seigneur des Anneaux, à savoir le conseil d'Elrond. Fidèle à elle-même, Mirmel s'est bien évidemment invitée.

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