CHAPITRE LII
Publié le : 20/01/2019 | Mis à jour le : 18/07/2023
Chapitre 52.
Terre du Milieu, février 3019 T. A.
— Mignon petit lapin~ Viens voir par là~ Ouiii... ! Vas-y, c'est bien~ Avance encore tes tout petits duvets tous troignons*... Allez~ Tu peux le fair- HA !
La prédatrice souleva sa proie en l'air, un regard victorieux pointé vers l'endroit d'où elle avait fondu. Haut perché sur une branche, son compagnon témoin de la scène affichait un sourire denté. Il sauta à son tour, atterrissant avec grâce et souplesse à ses côtés. La demoiselle brandit sa capture pareil à un trophée, ses doigts le tenant avec fermeté.
— Tu vois, Petit Arbre ? C'est comme cela que tu dois t'y prendre !
— Dois-je aussi roucouler ? Tel que tu l'as montrée ?
Aussitôt, la jeune femme frappa son torse du poing, passant outre sa remarque.
— Je ne t'ai pas appris le westron pour que tu n'en fasses pas usage ! le réprimanda-t-elle. Exerce-toi !
— Cette langue est... barbare, se justifia-t-il. Le langage des Hommes n'a rien de mélodieux. À côté d'elle, le nanien est une symphonie.
— Vraiment ?
Non convaincue, la semi-Elfe dégaina une dague et avant que le Galadhrim ne détourne le regard, elle acheva sa proie. Cette dernière couina à peine, mais cela suffit au Galadhrim à avoir un haut de cœur. Il aurait préféré qu'elle le prévienne.
Dans le Bois Doré, les saisons alternaient, indiscernables, car semblables. Très vite, Mirmel avait compris que le temps n'avait pas la même emprise ici, en Lothlórien. Étrange était de savoir l'hiver déjà là lorsque le décor ne s'y apprêtait guère. Les arbres du sanctuaire, rendus immortels la gardienne de Nenya, l'un des trois anneaux de pouvoirs elfiques porté par Galadriel, arboraient en effet leurs éternelles feuilles d'or. Plus en bordure cependant, la semi-Elfe avait pu constater que sa magie s'évaporait. Le froid y frappait de plein fouet, et coupait court toute envie de s'aventurer au-delà.
Mirmel alluma un feu et dépeça l'animal avant de le mettre à rôtir. Elle rangea la fourrure lavée en vue de se confectionner une écharpe. En effet, elle connaissait les vêtements en poils de lapin pour leur extrême douceur.
Les sentiments partagés, Orophin observait la rousse sautiller maintenant sur place. Celle-ci frétillait d'impatience, tandis qu'une forte odeur, mais non déplaisante, vint lui chatouiller les narines. Une fois le gibier cuit à point, elle poussa une exclamation de joie avant de le retirer du feu. Et malgré le refus des siens de se repaître de viande, la curiosité de l'Elfe blond le décida.
— Puis-je goûter ?
La demoiselle s'étouffa et le Galadhrim lui tapa vivement le dos. Dès que sa bouchée retrouva son chemin, Mirmel lui lança un regard malicieux, les traits rieurs.
— Ho, oh~ Te rebellerais-tu ?
— En vertu de ma condition... Oui.
En dépit du large panel de mots qu'il avait mémorisé, le studieux Orophin plaida coupable et ne chercha guère à se défendre. La demoiselle fut plus que ravie de son choix, néanmoins...
— Cher Élève... Pour le bien de ton apprentissage et du Mal qui gronde dans mon ventre... C'est non.
Et pour illustrer ses paroles, elle finit goulûment son repas sous son nez, le narguant. Elle s'en lécha même les doigts.
— Femme sans cœur... Je t'en tiendrais rigueur, marmonna-t-il.
Sa rime westronienne vrilla les oreilles de Mirmel, maudissant l'âme du poète sommeillant en son veilleur et ami. S'il avait pu l'agacer à leur rencontre, elle le considérait aujourd'hui comme le frère cadet qu'elle avait souhaité avoir. Et en tant que grande sœur, le taquiner était devenu une habitude.
— Mais je t'en prie, Petit Arbre~ J'adore ces yeux de louveteau malheureux que tu me lances. Tu veux un câlin ?
— N-Non, je... ! paniqua l'Elfe.
Trop tard. Les bras de la demoiselle encerclèrent sa taille et le pressèrent contre elle, sa tête plaquée contre sa tunique. Ses mains remontèrent ensuite pour lui tapoter affectueusement le dos.
— Bon petit~
— Arrête, M-Mirmel ! E-Et si quelqu'un nous voyait ?! T-Ta réputation, enfin !
La semi-Elfe sourit de toutes ces dents. Les rares fois où Orophin l'appelait par son nom, c'était qu'il perdait tous ses moyens.
— Si quelqu'un nous voyait..., songea-t-elle. Il se dirait « Roh, le veina- »
Un cor retentit, interrompant l'élan euphorique de la jeune femme. Le Galadhrim se serait senti soulagé qu'elle rompe leur proximité s'il n'avait pas entendu lui aussi.
— Que se passe-t-il, Orophin ? s'inquiéta Mirmel Oroph-
— Orophin !
La silhouette d'un homme qu'ils connaissaient bien apparut au sommet de la colline. Haldir. Il avait cet air sévère qu'il affichait lorsque quelque chose le préoccupait. Et cette chose devait être grave pour qu'ils aillent les trouver armés pour la Guerre.
— Ramène-la à la capitale ! ordonna-t-il.
Mirmel n'eut le temps de contester que déjà, Orophin lui saisissait la main pour l'emmener, l'obligeant à se presser. « Ils sont à nos portes » fut la seule explication dont elle eut besoin pour comprendre la situation.
— Attends, Orophin ! résista-t-elle bientôt dans leur course effrénée. ATTENDS, JE TE DIS !
La demoiselle s'arracha à son emprise, en colère. Si elle avait été humaine, sa main aurait été broyée tellement il l'avait serrée.
— Si les Orques ont réussi à pénétrer dans la Lothlórien, je ne m'enfuirai pas, tu m'entends ?!
— Tu ne portes ni armure ni arme ! renvoya l'Elfe pour la convaincre d'avancer. Dois-je te rappeler que tu as brisé ton arc ?
À ce souvenir, Mirmel frémit. Ces trois derniers mois, elle n'avait certes pas été dans son état normal... Et aucun des deux ne tenait à se remémorer les événements en question. C'était du passé. Elle vivait, non, habitait cette forêt. Elle était aussi une Galadhrim, à présent. Et elle était prête à se battre pour défendre sa maison.
— J'ai toujours les dagues de ma mère. C'est suffisant.
Sa gorge grondait. Son corps tendu à l'extrême était preuve de puissance. La noirceur de ses yeux était intimidante, et exigeait obéissance. Orophin se plia donc à son désir, bien qu'il sache cela être une erreur.
🌱
🌱
🌱
🌱
N/A
Nous avons effectué une nouvelle ellipse ! Et là, la question que vous devez vous poser est : « Mais qu'est-il arrivé durant ces trois mois ? ». Il est vrai que nous avons quitté Mirmel dans ses heures les plus sombres, alors que dire d'après les 1ers éléments donnés ? ヾ('ヘ')ノ゙
Tout d'abord, Mirmel a accepté de vivre en Lothlórien, malgré la perte de sa mère et de ses compagnons de route. Elle a donc remonté la pente, bien qu'il soit suggéré que cela a été une rude épreuve sommée par des excès de violence (croyez-moi, pour casser un arc, il faut y aller).
Ensuite ce chapitre met en avant la relation fraternelle ET réciproque qu'elle entretient avec Orophin, ce qui sous-entend qu'il a eu une place importante dans sa « renaissance ». Aussi, il est probable qu'il apparaisse dorénavant et souvent à ses côtés. o(>< )o
Troignon* : comme lachaud, Mirmel abrège « trop mignon » en « troignon ». Je vais vraiment finir par ouvrir un glossaire spécial Elfe naine... (눈_눈)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top