C’était une torture sans fin.
Depuis qu’il avait rejoint le Toman, Sora avait de moins en moins de temps pour jouer aux jeux vidéo. Avec les réunions sans réels objectifs du gang et les membres qui voulaient passer du temps avec lui, Sora avait regretté sa décision.
Mikey l’avait fait intégrer la première team dirigée par Baji Keisuke, l’un des fondateurs du Toman et, accessoirement, son ami d’enfance. Là, il était justement en compagnie de Baji et Chifuyu, le vice capitaine de la première team. Ils étaient dans l’appartement du vice-capitaine, en train de manger des nouilles soba devant un vieux film de yakuza.
Sora n’avait qu’une hâte, rentrer chez lui et jouer au dernier jeu qu’il avait acheté.
— Oy, Sora ! Hurla Baji alors qu’il était juste à côté de lui. Accompagne-moi demain.
— Pour faire quoi ? Je n’ai pas que ça à faire non-plus.
— T’as juste envie qu’on te foute la paix pour pouvoir jouer à tes jeux ! Tu ne me la feras pas, ça fait combien d’années qu’on se connaît maintenant ?
— Si tu le sais, pourquoi tu me forces encore à traîner avec toi toute la journée ? T’as déjà Chifuyu pour t’accompagner.
Baji prit bien le temps d’apprécier les pâtes qu’il avait dans la bouche avant de répondre.
— On va aller rendre visite à Kazutora.
Le bleu regarda attentivement Baji en face de lui.
Son capitaine avait d'assez longs cheveux noir corbeau. Il les avait laissé pousser depuis l’incarcération de Kazutora en centre de détention pour mineurs.
Cela faisait maintenant une année que Baji et Kazutora avaient tenté de voler la moto de Shin’Ichiro. Même si rien ne pouvait justifier un meurtre, Kazutora avait frappé le frère de Mikey parce qu’il avait pensé que Baji était en danger. Il ignorait ce jour là qu’il s’agissait du frère de Mikey.
— Ok, je viens avec toi.
— Je serai bien venu avec vous, commença Chifuyu, mais je dois emmener Peke J chez le vétérinaire demain.
Matsuno Chifuyu était plus jeune que les deux autres. Ce blond respectait énormément Baji. La première fois que Sora l’avait rencontré, il ressemblait à un petit voyou violent et sauvage. Petit à petit, son apparence s’était adoucie et dorénavant il avait un air de gentil garçon toujours dans la lune et qui adorait les animaux.
Depuis son entrée au sein du Toman, Sora n’avait plus fait de rêve prémonitoire. C’étaient les particularités de ses rêves : ils étaient imprévisibles et aléatoires. Aucun moyen de vérifier si le futur avait changé.
Heureusement, Sora avait plus d’un tour dans son sac.
***
***
Pour rattraper son retard sur les jeux auxquels il devait jouer, Sora avait passé une nuit blanche sans s’en rendre compte. Il était déjà quatre heures du matin lorsque le manque de sommeil ne soit venu interrompre sa partie.
Epuisé, il se laissa emporter dans un sommeil profond après s’être jeté sur son lit.
Il se réveilla dans une casse auto. Son premier réflexe avait été de vérifier qu’il n’était pas attaché. Il était bien libre, mais portait la tenue des membres du Toman. Mitsuya n’avait pourtant pas encore terminé sa tenue.
C’était encore un de ces « fameux rêves ».
— Baji-san !
Il reconnu la voix de Chifuyu et le chercha du regard. Tout autour de lui, les membres du Toman étaient essoufflés et blessés. Ils venaient sans doute de régler des comptes avec un autre gang vêtu de blanc avec un ange sans tête dessiné dessus.
Juste à quelques mètres, il aperçut Chifuyu, totalement dévasté à genoux sur le sol. Il tenait Baji dans ses bras qui était allongé dans une mare de sang.
L’instant d’après, son réveil klaxonne le tira brusquement de son cauchemar.
— Putain, pourquoi je ne peux pas terminer un de ces foutus rêves de façon normale ?
Baji allait mourir.
Ce n’était pas pour tout de suite. Dans son rêve, les cheveux de Baji étaient bien plus longs par rapport à maintenant.
Mais ce gang vêtu de blanc avec un ange sans tête dessus…
Sora s’empara de son téléphone pour écrire un mail vite fait. Il avait besoin de renseignements et il ne connaissait qu’une seule personne pour les lui donner. Juste une minute après avoir envoyé son mail, la notification de son téléphone le prévint qu’il venait de recevoir sa réponse.
Son informateur était trop rapide.
Mais la réponse était loin de le satisfaire.
« Ce gang n’existe pas mec. T’es sûr que t’as pas rêvé ? »
Justement, il avait rêvé.
S’il avait su, il aurait fait plus attention aux visages des membres de cet autre gang qui n’avait pas encore vu le jour.
— Sora, ça va aller ?
Sora paniqua en réalisant que sa mère se tenait juste à côté de son lit.
Depuis quand était-elle là ?
— Pourquoi tu rentres sans frapper ?
— J’ai frappé plusieurs fois, mais tu ne répondais pas.
Sa mère avait déjà enfilé son tablier blanc. Elle devait déjà avoir préparé des tonnes de pâtisseries.
Aujourd’hui elle l’avait appelé Sora. D’après son psy, par refus d’accepter la mort de son enfant, il lui arrivait de prendre Sora pour Yakumo. Comme ils se ressemblaient comme à s’y méprendre, cette ressemblance lui permettait d’oublier que son deuxième fils n’était plus là. C’était douloureux, mais c’était le seul moyen pour sa mère de ne pas retomber dans la dépression et l’alcoolisme.
Son père lui avait demandé de jouer le jeu, mais parfois c’était juste fatiguant et déprimant.
— Ne me dit pas que tu as passé toute la nuit à jouer ? Remarqua sa mère.
— Non, je me suis endormi à un moment donné.
— Si tu n’es pas trop fatigué, va te préparer où tu vas être en retard. Le petit déjeuner est déjà prêt. Je t’ai aussi préparé ton bento. Je t’ai fait un hamburger alors j’espère que tu ne le donneras pas à Mikey cette fois.
Sora détourna son regard. Rien n’échappait à sa mère et c’était effrayant.
Alors qu’elle s’apprêtait à sortir de sa chambre, la mère s’arrêta devant une photo accrochée sur le mur bleu. Sora se rappela de quelle photo il s’agissait et s’en voulu mentalement de ne pas s’en être débarrassé.
— Vous étiez si jeunes sur cette photo. Fit sa mère, nostalgique.
— Ouais. Répondit Sora en baillant. Il n’avait pas encore mal tourné à l'époque.
Pour éviter de s’éterniser sur le sujet, Sora fit un effort monstre pour sortir du lit. Il décrocha la photo pour la froisser. Sa mère soupira avant de quitter sa chambre.
Nostalgique, Sora défroissa légèrement la photo dans sa main. Sur la photo, deux petits garçons se tenaient la main devant l’entrée d’une école primaire. Les deux enfants se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. C’était des jumeaux.
A droite Sora et à gauche Yakumo. Ils affichaient un large sourire devant l’appareil.
Tsukishiro Yakumo.
Il n’était plus là maintenant et Sora le détestait du plus profond de son âme. Il froissa à nouveau la photo avant de la jeter dans la poubelle de son bureau.
Les morts ne revenaient pas à la vie. Inutile de penser à eux. Cela ne servirait plus à rien.
Après s’être préparé et pris son petit déjeuner, Sora somnolait encore légèrement en sortant de la pâtisserie. Le bourdonnement d’une moto devant lui le fit soupirer.
— Keisuke. C’est parce que tu sèches tout le temps les cours que tu risques de redoubler chaque année.
— On verra ça plus tard ! Monte !
Pour une fois que sa mère lui avait fait un hamburger pour le midi…
Sora monta à contre cœur à l’arrière de la moto de Baji. Il le connaissait trop bien pour pouvoir lui refuser quoi que ce soit.
— C’est la première fois que tu vas voir Kazutora, pas vrai ?
— Mouais. Il faut croire qu’avec tout ce qui s’est passé, je ne savais pas comment réagir devant lui.
— Il n’est pas bien.
Evidemment qu’il n’irait pas bien. Il avait tué un mec. Le grand frère de Mikey qui plus est.
— Kazutora a pété un câble. Poursuivit Keisuke. Depuis cet incident, il croit que tout est de la faute de Mikey. Il veut même le tuer.
— Ah ouais je vois le genre. Ça s’appelle le déni de la réalité. Parce qu’il n’a pas supporté le fait d’avoir tué Shin’Ichiro, il rejette toute la responsabilité sur quelqu’un d’autre.
— Ne le juge pas, ce n’est pas si facile d’avoir la mort de quelqu’un sur sa conscience.
Sora aurait voulu lui dire oui, il connaissait cette sensation, mais… Ce serait comme avouer qu’il avait commis un meurtre. Alors il resta silencieux.
Même si, techniquement parlant, ce n’était pas un meurtre.
Quelques minutes plus tard, ils arrivaient à destination. Le centre de détention pour mineurs n'avait rien à voir avec les prisons dans les films ou les dessins animés, dans lesquels le bâtiment faisait peur avec des barreaux sur toutes les fenêtres. De l’extérieur, il s’agissait simplement d’un grand bâtiment sous haute sécurité. Quoique, les clôtures et les fils barbelés assez hauts servaient sans doute à empêcher les détenus de s’échapper.
En parlant de sécurité, ça leur avait pris plusieurs minutes avant de pouvoir entrer et avoir l’autorisation de rencontrer Kazutora. Ils furent accompagnés par un gardien jusqu’à la cafétéria où Kazutora les attendait dans sa tenue de détenu.
— Comment t’as fait pour nous faire entrer en fait ? Murmura Sora à l’attention de Keisuke. Je croyais qu’il n’y avait que les membres de la famille qui pouvaient rendre visite aux détenus ?
— C’est que maintenant que tu demandes ?
Keisuke fit un signe de remerciement au gardien qui les avait guidés jusque-là.
Sans doute une connaissance de Keisuke ou un mec qui s’était fait soudoyer.
Kazutora était assis sagement de l’autre côté de la table. Il ne semblait même pas prêter attention à Keisuke et Sora qui s’étaient installés en face. Ses yeux marrons sables étaient ancrés dans le vide.
Sora avait toujours eu peur de sa réaction lorsqu’il verrait Kazutora. Il avait peur, que sous l’impulsion, la colère prendrait le dessus et qu'il tabasserait Kazutora jusqu’à aller mieux. A la place de la colère, ce fut plutôt de la compassion qu’il ressentit devant la mine inexpressive de Kazutora et les bleus qu’il avait au visage.
— Kazutora. Commença Keisuke. Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu t’es battu ?
— Baji… Il n’y a que toi pour me rendre visite en cellule. Je n’existe plus du tout aux yeux du Toman à ce que je vois.
— Je t’ai déjà dis d’arrêter, les autres sont juste mal à l’aise et puis ils ont pas le droit de venir. Regarde qui est venu m’accompagner cette fois.
Kazutora tourna son regard vers Sora et un sourire fatigué s’étira sur son visage.
— Sora. Avec un peu de chance, toi et moi aurions pu être incarcérés ensembles.
— Dis pas de conneries. Soupira Sora. Nos situations n’ont rien en commun.
— Si. Nous en sommes là à cause d’une même personne, Mikey.
Baji soupira. Le brun n’avait cessé d’entendre cette phrase de la bouche de Kazutora. Il n’arrêtait pas de le répéter comme une façon d’essayer de fuir la réalité.
Si Baji pensait que Kazutora déblatérait des inepties, Sora ne pouvait nier que tout ce qui était arrivé avait un rapport avec Mikey. Il n’insinuait pas que Mikey avait un rapport avec la mort de son frère, mais il y était pour quelque chose. Encore fallait-il qu’il le découvre, parce que son frère jumeau ne lui racontait jamais rien de ses virées en moto avec Mikey.
— Tu ne veux pas t’allier avec moi pour tuer Mikey ? Proposa Kazutora sans faire attention à Baji qui lui demandait d’arrêter.
— Donne-moi seulement une bonne raison de le faire et je t’aiderai.
— Sora, ne dit pas n’importe quoi, tu risques de l’encourager.
Sora admirait Mikey. Seulement, il y avait une partie de lui qu’il n’appréciait pas et dont il avait peur. Si jusqu’à maintenant, Sora aurait suivi Mikey les yeux fermés, dorénavant, il savait que le blond n’était pas aussi clean qu’il l’avait toujours pensé.
— La visite est terminée. Annonça le gardien et connaissance de Baji.
— Merde, c’était trop court. S’énerva Baji.
Pendant ce temps, Kazutora et Sora ne s’étaient pas lâchés du regard.
— Quand est-ce que tu sors d’ici ?
— Il me reste encore une année.
En troisième année de collège donc.
— On en reparlera. Annonça Sora.
Cette affirmation fit sourire Kazutora.
— Merci d’être venu.
A la sortie du centre, Baji râlait encore sur la durée trop courte de la visite. Sora quant à lui réfléchissait. Cette visite devrait bientôt déclencher un autre rêve prémonitoire. En espérant que cette fois-ci il aurait plus de détails sur les causes de la mort de Baji.
— Pourquoi tu voulais que je voie Kazutora aujourd’hui ?
— Parce que Chifuyu ne pouvait pas venir.
— Arrête, Chifuyu le connaît à peine.
Baji détourna le regard et monta sur sa moto. Il invita Sora à le rejoindre, ce que fit ce dernier. Sur le trajet du retour, Baji répondit enfin à sa question.
— Au moment où en parle, Kazutora en est venu à détester chaque membre du Toman. Il parle même de rejoindre un autre gang à la fin de sa détention.
Un autre gang.
— Je ne voulais pas emmener un membre du Toman. Il aurait pété les plombs, déjà qu’il n’arrête pas de me demander ce que je fous encore au Toman. Toi, tu le connais aussi bien que nous et il ignore que t’es membre du Toman. J’aurai pensé que voir quelqu’un d’autre aurait pu déclencher quelque chose, mais à la place, il t’a demandé la même chose que moi.
— Mais t’imagines ? L’année prochaine, s’il rejoint vraiment un autre gang, son objectif sera de tuer Mikey. Et si Mikey le croise, ils vont juste s’entretuer entre eux.
— C’est ce que j’aimerai éviter.
Sora analysa la longueur de cheveux de Baji.
— Tu te rappelles depuis quand tu as laissé pousser tes cheveux ?
Surpris, Baji esquiva de justesse un camion qui prenait le virage en face d’eux.
— Oy, je te parle de trucs sérieux et toi tu me parles de mes cheveux ?
— Simple curiosité. Je me demandais juste combien de temps il te faudrait encore pour qu’ils t’arrivent jusque dans le dos.
— T’en poses de ces questions.
— Répond juste…
Baji fit mine de réfléchir.
— Je suppose qu’ils m’arriveront dans le dos d’ici une année je dirai ?
Cela pourrait coïncider avec la sortie de détention de Kazutora. Lier la mort de Baji avec la sortie de Kazutora était un peu tiré par les cheveux. Mais Kazutora avait évoqué l’existence d’un autre gang dont ils ignoraient encore tout…
Mais si c’était Kazutora et Mikey qui s’entretuaient, pourquoi ce serait Baji qui allait mourir ? Dans la logique des choses, ce serait Kazutora… Des mains de Mikey.
— Eh qu’est-ce que tu fous, descends !
Sora sursauta en réalisant que la moto n’était plus en mouvement. Ils s’étaient arrêtés devant les escaliers d’un temple. Tout au bout des escaliers, Mikey et Draken les attendaient.
— Les racailles, est-ce qu’il leur arrive d’aller en cours ?
— Dépêches-toi.
Assis sur les marches des escaliers qui menaient vers le temple, Baji racontait sa visite au boss et au second du Toman. Il essayait en même temps de convaincre Mikey de ne pas en vouloir à Kazutora.
— Je sais bien que ce qui s’était passé était surtout un accident. Souffla Mikey. Je sais que je ne devrai pas avoir à lui en vouloir, mais… Mais mon cœur refuse de coopérer. Je crois que si je devais le croiser dans l’uniforme d’un autre gang…
Il n’avait pas besoin de terminer sa phrase.
— Sora. Fit soudain Mikey dans un éclair de clairvoyance, Mitsuya a toujours pas trouvé le temps pour faire ton uniforme, tu pourrais pas juste prendre celui de Kumon ?
— Je m’en suis débarrassé. Répondit Sora du tac au tac.
— Quoi ? Mais pourquoi ? T’as un cœur ?
— Fous-moi la paix !
Baji et Draken rigolèrent.
***
***
Le soir venu, Sora rentra à pieds. Bougonnant sur le fait que Baji aurait quand même pu le ramener en moto. Pour ne rien arranger, c’était son capitaine qui avait fini par manger son hamburger à midi.
— Tu parles d’une journée de merde.
Au moins, il avait pu rencontrer Kazutora. Logiquement, il devrait pouvoir faire un rêve prémonitoire concentré sur Kazutora. Cela lui permettrait de voir s’il y a un lien ou non entre la mort de Baji et la libération de Kazutora d’ici un an.
Un garçon de la même hauteur que lui bloqua soudain le passage en se dressant devant lui. Il portait l’uniforme d’un lycée du coin. Trois autres lycéens apparurent et l’encerclèrent. Ils étaient dans une rue peu fréquentée et le peu de monde qui passait par là faisait semblant de ne pas voir.
Les adultes préféraient ne pas se mêler des problèmes des adolescents. Et ce, même si un collégien était en train de se faire agresser par quatre lycéens.
— C’est toi qui traînes tout le temps avec Mikey. Commença le blond qui était devant lui. On ne te fera aucun mal si tu nous files un tuyau sur son point faible.
Mikey avait déjà dû leur refaire le portrait. C’était une bande de mauvais perdants rancuniers.
Voyant que Sora ne coopérait pas, le blond le saisit par son col. Il leva son bras, prêt à décocher une droite.
— Tu n’es qu’un petit collégien, évite de me regarder de haut.
Sora analysa la façon dont ses adversaires se tenaient. La façon dont le blond avait levé son poing. Les positions des autres gars.
Ils ne pratiquaient pas d’art martiaux. En conclu Sora.
Le collégien sourit et saisit violemment la poigné de celui qui l’agrippait. Sous la force de sa poigne, le lycéen fut obligé de le relâcher. D’un rapide mouvement, Sora l’avait saisi par le bras et suivi d’une prise de judo, il le souleva avant le jeter à terre sur le dos.
Les trois autres s’étonnèrent et, durant cet instant d’hésitation, d’un coup de pied circulaire, Sora en avait mis un autre à terre. L’un des deux sortit une batte en bois de son dos et allait frapper Sora avec. Ses mouvements étaient trop maladroits pour Sora et il parvint facilement à éviter son coup. Le bleu donna un coup de pied sur la batte en bois qui se brisa sous son poids. Le lycéen encore sous le choc, Sora en profita pour décocher un poing sur son visage. Mettant le troisième à terre.
Le quatrième paniqua et s’enfuit en courant.
— Ah… Réalisa Sora. J’en ai laissé filer un… Tant pis.
Sora vida les poches de ses adversaires à demi conscients pour leur prendre leurs portefeuilles. Même si son père lui versait une somme assez importante pour jouer le rôle de Yakumo pour sa mère, Sora n’était pas contre de gagner quelques yens de plus. Il faut croire que les consoles, les jeux vidéo et les salles d’arcades coûtaient une petite fortune.
En fouillant les poches du blond, Sora tomba sur un morceau de papier plié en quatre. Curieux, il déplia le papier et en découvrit une note.
« Si tu en veux plus, retrouve-moi devant The Queen à 22h avec le fric. »
Mince. Il n’aurait jamais dû ouvrir ce bout de papier. Maintenant il était curieux de savoir ce que ce type devait se payer d’ici deux heures à The Queen. C’était un karaoké d’Ikebukuro avec une très mauvaise réputation. Si à première vue il s’agissait d’un simple karaoké, pour les habitués, c’était un lieu où ils pouvaient s’envoyer en l’air ou se procurer en drogue. C'était moins cher qu'un love hotel, après tout.
C’était la destination rêvée des lycéens et lycéennes qui fumaient un joint avant que l’un des deux n’allait perdre sa virginité. Récemment, l’endroit aurait commencé à attirer des collégiens de dernière année.
Sora considéra le bout de papier un moment avant de la remettre dans la poche du blond. Il allait s’arrêter là, mais par curiosité, il fouilla dans les poches internes de la veste de sa victime.
Bingo.
Sora trouva un paquet de clopes et un sachet contenant une poudre blanche. Contrairement au bout de papier qui ne l'avait pas intéressé, il rangea sa trouvaille dans son sac.
La nuit allait être longue.
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🌟Hoshi_Steph🌟
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