{17} Je suis... {17}

Un petit sourire se nicha au creux de ses lèvres puis elle s'effondra.

Quelques secondes après, la chaleur du couloir monta subitement et la porte que Koyo essayait d'atteindre fondit, se transformant en petite flaque grisâtre.

- Koyo !

Elle ne réussi pas à se redresser, mais elle avait reconnu la voix de la personne qui avait « ouvert » la porte.

- N... Nagi...

Murmura la rouge tandis que le jeune homme se précipitait vers elle une lueur de panique dans le regard.

D'un geste pressé, il baissa la température ambiante, puis il posa doucement sa main sur le ventre de la jeune fille.

La main du rouge se refroidissant petit-à-petit, une mince couche de glace apparut, refermant provisoirement la plaie anciennement béante.

Les yeux bleus de Koyo s'humidifièrent : le stress, la solitude, le désespoir, tout était partit.

Maintenant que la tension retombait, qu'elle était enfin avec une bonne personne sur ce monde, les larmes coulaient, encore, inlassablement.

Le soulagement venait apaiser les plaies de son cœur, son vrai cœur, celui qui pouvait enfin recevoir des émotions.

Nagi la serra doucement dans ses bras, sans chercher à comprendre la raison pour laquelle elle pleurait.

Elle pleurait pour énormément de choses, qu'elles soient positives, négatives cela ne changeait rien.

Son cœur était soulagé, enfin libre.

Ou presque, le sort qui bloquait les pouvoirs de la jeune fille, n'était pas partit.

Mais pour le moment, Koyo mit se détail de côté, profitant simplement, de cette légèreté qu'elle ressentait.

Les problèmes reviendraient bien trop rapidement, alors autant profiter, non ?

Après quelques secondes, le jeune homme se releva, Koyo toujours dans les bras.

La rouge s'accrocha faiblement au cou du mage puis posa sa tête contre son épaule.

- Fais de beaux rêves Koyo...

Murmura-t-il tandis que la jeune fille partait déjà pour le monde des songes...




Un lac géant faisait face à la jeune fille.

Ses yeux bleus regardaient l'horizon, comme s'ils connaissaient ce paysage par cœur.

Elle avait l'étrange impression d'être déjà venue en ce lieu.

- C'est beau hein ?

Elle se leva du banc de bois où elle était assise :

- Enid ?!

Soudain un souffle de vent parcouru la pleine faisant s'envoler les courts cheveux écarlates de Koyo.

Puis les bourrasques venteuses se rassemblèrent devant elle, formant une silhouette qui s'éclaircissait de plus en plus.

- Oui, on peut dire que c'est moi.

Un doux sourire s'affichait sur le visage presque entièrement visible du jeune homme.

- Mais je ne suis qu'une représentation de se que j'aurais pu devenir, créée par ton cœur.

Elle fit quelques pas dans sa direction puis une fois en face de lui, chuchota doucement :

- Cet endroit... C'est le lac où tu es mort, transformé selon mes souvenirs n'est-ce pas ?

Le brun sourit, puis prit la main de la rouge et demanda :

- Sais-tu pourquoi je suis là ?

La rouge regarda le lac en face d'elle, puis sa main enlacée avec celle du jeune homme.

- Je crois.

Il l'a contempla un moment, puis desserra lentement sa poigne avant de lui tourner le dos.

- Ne t'inquiète pas Koyo, ça ne sera pas aussi douloureux que la dernière fois.

Dit-il en tournant sa tête vers elle pour la dernière fois.

- Je le sais. C'est le moment de tourner la page.

Aucune larmes ne coulaient sur ses joues, à ce moment-là.

Pourquoi avait-elle envi de sourire alors qu'il allait mourir à nouveau ?

Elle baissa la tête puis comprit.

- Je ne vais pas...

- ... mourrir à nouveau, je sais. Tu emporte juste avec toi mes souvenirs tristes, tu quittes mon cœur.

Il hocha de la tête.

Quelques secondes passèrent puis la jeune fille soupira un grand coup avant de crier, faisant frémir la plaine entière :

- Je suis prête !

Puis comme dans un signal, le jeune homme commença à marcher vers l'eau.

Au même moment, une fumée noir sortit de la poitrine de la rouge, se dirigeant vers Enid.

Elle l'enveloppa, mais ne ralentit pas sa marche. C'était comme si elle aussi était soulagée de pouvoir partir.

Et alors que Koyo ne pouvait voir qu'une vague silhouette au loin, elle se mit à rire.

Elle riait, riait aux éclats.

- MERCI ! MERCI POUR TOUT ! JE T'ADORE !

Hurla-t-elle alors, souriant jusqu'aux oreilles, malgré les quelques larmes amers qui défilaient doucement sur ses fossettes...

Le jeune homme s'arrêta, désormais face au lac.

- Merci à toi aussi... N'oublie jamais qui tu es...

Puis il sauta à l'eau.

Il n'y eut aucune éclaboussures, aucuns remous, aucunes vaguelettes.

La rouge serra les poings puis avec esquissa un sourire en coin avant de dire fièrement :

- Je suis... Koyo !

Le décor autours d'elle s'illumina puis tout se brouilla doucement...

{ Pour ceux qui aurait oublié, c'est une référence au chapitre 3 ( il me semble ) ou elle chante une chanson sans pouvoir la finir interrompu par Nagi }

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