30 août 2014.

Nathalie regardait par la fenêtre de la salle à manger, écoutant une musique mystérieuse qui glissait autour d'elle, doucement et douloureusement.

She could always hear every word they say. Everybody walks like they just know the way... Every single day, holding back the tears.

Des nuages s'assemblèrent dans les yeux d'azur de la jeune femme.

Retenir ses larmes, se tenir droite, regarder au loin. Ignorer les mots, les critiques acerbes.

C'était ce qu'elle avait toujours fait. Et encore plus depuis dix jours, la mort d'Émilie comme une hache dans son âme.

It's just fine to be out of your mind...

Vraiment ? Elle prit une profonde inspiration, comme on le lui suggérait implicitement. Elle n'était pas persuadée que les mots mystérieux avaient raison, qu'elle avait le droit de craquer, de laisser ses émotions et son désarroi s'exprimer une bonne fois.

Mine is broken, how is yours?

Elle acquiesça dans le vide. Son esprit était brisé, dévasté par la perte de sa meilleure amie, sa confidente, son interlocutrice, sa camarade de jeu, sa guide qu'elle conseillait.

Malgré elle, ses yeux devinrent humides en repensant au rayon de soleil éteint, à Émilie.

Son cœur s'abîmait malgré la cloche de verre pour le protéger, l'amitié retirée hurlait.

Don't you dare be weak?

Oser être faible. Tout tenait dans cette phrase. Non, elle n'osait pas, n'avait jamais osé.

Et elle ne devait pas craquer maintenant. Gabriel et Adrien avaient besoin d'elle. Ils avaient besoin de force, de courage, de quelqu'un qui surmontait l'épreuve, pour pouvoir la passer à leur tour.

Nathalie cligna des yeux, chassant les quelques larmes accrochées à ses cils.

Out of your mind... Breathe in deep, just a day at a time...

Elle soupira, recalant sa mèche rouge derrière son oreille, témoin d'un ancien combat. Peut-être que les musiciens avaient raison, elle avait le droit d'être triste et brisée.

Mais surtout, il fallait qu'elle gère cela. Qu'elle apprenne à gérer et repousser la colère, la tristesse, le désarroi.

Et la seule solution était de suivre leur conseil : respirer profondément, ne pas s'inquiéter du futur, se préoccuper seulement d'aujourd'hui, un jour à la fois.

Just let me live my truth, that's all I wanna do...

Ne. Pas. Craquer. Surtout pas.

Ignorer la vérité des mots.

Chasser l'envie de casser le masque d'insensibilité.

Rejeter son sentiment d'hypocrisie et son besoin d'unité.

Sa volonté de vivre comme elle le sentait, le ressentait.

It's just fine to be out of your mind...

Malgré les larmes qui coulaient à présent sans digue, Nathalie trouva la force de sourire. Sourire à ces mots qui l'encourageaient à être elle-même, bien qu'elle sache qu'elle ne le pouvait pas, ne le devait pas.

It's okay to be not okay...

Un apaisement.

Un pansement.

Bien faible protection.

Mais elle n'était pas seule au monde à souffrir une perte et ne pas savoir l'exprimer.

C'était autorisé d'aller mal, et seule avec elle-même et ces mots, elle l'acceptait enfin.

Breathe in deep...

Elle inspira profondément, et expira longuement. Dehors, le soleil rougeoyait, illuminait le ciel de traînées de sang, illuminant la blessure à présent béante de son cœur.

Elle essuya les larmes du bout des doigts, tentant de se rappeler la dernière fois qu'elle s'était laissé pleurer. Impossible de s'en souvenir, ça faisait trop longtemps.

Unissant timidement sa voix à celle portée par la musique, elle regardait les plaies en face et avait l'impression que sa mère était à nouveau là pour la soulager.

Les instruments parlaient de ses sentiments et elle chantait leur rythme, sentant son esprit et son cœur s'apaiser.

Et elle savait qu'à partir de ce soir, elle pourrait à nouveau dormir.

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 582 Mots.

 Ca va ? Pas trop déprimés ?

 En vrai, à condition de pas lire les trois chapitres à la suite, je pense que ça passe.

 J'ai eu la belle idée d'écrire "Lonely" et "It's ok" à la suite, du coup, là, j'ai un peu un coup de blues.

 Surtout en considérant que j'ai beaucoup trop d'empathie pour mon personnage préféré, Nathalie. 

 Mais j'ai trouvé très sympa d'écrire sur elle, et la manière dont elle retient toutes ses émotions, jusqu'à l'épisode " Mayura".

 La chanson, elle va trop bien. Non ? Je l'ai entendue la première fois, j'y ai immédiatement pensé...😅

 Bref. Qu'en avez-vous pensé ? C'est correct ? Donnez-moi vos avis !

 Bises,

 Jeanne.

 PS : vous êtes des fantômes, mais je ne vous remercierai jamais assez pour le fait qu'on ait le #1 "imaginedragons" depuis la deuxième semaine d'existence de cette oeuvre...

 (15/12/2021)