Alors que la radio passait à la chanson suivante, Gabriel augmenta le son pour pouvoir l'entendre de la chambre d'Adrien, se donner du courage et trouver les bons mots pour dire ses fautes.

Oh, hush, my dear, it's been a difficult year...

Le styliste se mordît la lèvre, retenant un demi-sourire. À croire que le programme radiophonique de la journée avait été programmé spécialement pour lui !

Trust me darling, trust me darling.

It's been a loveless year...

Cela, c'était sans doute un peu moins vrai. L'amour n'avait pas totalement fui. D'abord parce qu'il avait perdu la tête par amour, ensuite parce que l'attitude de Nathalie y ressemblait beaucoup.

Il poussa la porte de son fils, l'appela doucement. Il déclara devoir lui avouer quelque chose.

Trust me darling, trust me darling.

So look me In the eyes, tell me what You see...

Adrien hocha la tête, s'approcha de son père et l'invita à s'asseoir avec lui au piano.

I wish I could escape, I don't wanna fake it...

L'adulte repoussa son envie de fuir. Il ne voulait plus truquer la relation qu'ils avaient, quitte à l'abîmer.

« Je suis le Papillon. »

Now You know, now you know...

« Je comprendrai que tu me haïsses et veuilles me fuir pour toujours. »

Now You know, you're Free to go...

Le jeune homme ne dît rien d'abord, posant ses doigts sur les dents du piano pour tenter de reproduire la mélodie qui résonnait autour de lui, voulant fuir cette réalité dont il s'était trop douté mais qu'il avait pu nier et refuser jusqu'ici. Jusqu'à cet aveu terrible.

Et la phrase qui l'accompagnait à cet instant ne lui parût que trop vraie.

Oh, I've been asking for problems, problems, problems.

Comme s'il avait demandé le Papillon en abandonnant son père dans un deuil trop profond pour s'avérer surmontable.

Il avait choisi quelque part de devenir l'ennemi.

I take My gun to the enemy's side.

Les deux Agreste sentirent leur cœur éclater sous le poids de la vérité de la phrase.

Gabriel posa à son tour les doigts sur les touches, rejoignant son fils sur le seul domaine grâce auquel ils sauraient à nouveau parler sans être ennemis.

Ils ne se regardaient pas car ils ne pouvaient pas se raconter, absolument pas.

I wish I could escape. I don't want to fake it.

C'était au tour d'Adrien de se révéler à son père, la chanson le voulait.

« Je suis Chat Noir. »

Bad Liar... Now You know, now You know.

Gabriel se mordît la lèvre. Il s'en était douté, tout au fond de lui, les absences de Chat Noir correspondaient trop à celles de son enfant. Une fois, deux fois, d'accord, pas quinze, malgré les preuves inverses.

Les regards se croisèrent, donnant vie au nouveau vers, lui donnant son sens.

I can't be... I can't be what you want me to be. Believe me, this one time...

Gabriel sentît Adrien lui serrer la main. Non, ils ne pouvaient pas être le fils parfait et pliable, le père parfait et tendre.

Ils en étaient incapables. Mais ce n'étaient pas grave, parce qu'ils n'avaient plus à être de mauvais menteurs.

L'adulte ouvrît timidement les bras, et l'adolescent vînt s'y blottir avec bonheur.

L'un contre l'autre, ils écoutèrent les derniers vers de la chanson. Elle leur avait si bien convenu, ils se jurèrent qu'elle ne serait plus jamais vraie.

Bad Liar, now you know. You're free to go... Oh-oh-oh-oh..

Please believe me.

« Je te crois, déclarèrent-ils, je suis là. »

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586 Mots.

Sincèrement un de mes textes préférés de tous ceux que j'ai écrits... La chanson est un  vrai coup de coeur, donc ça aide aussi...😅

  Mais sinon, sans que je dise tout ce que j'aime dans cet OS, qu'en avez-vous pensé ? C'est bien ? Vous aimez le concept de mes OS ?

 Racontez-moi tout !

 Bises,

 Jeanne.

 (Ecrit le 21/10/2021, republié le 03/11/2021)