Le ruisseau et le peuplier
Il était une fois...un jeune homme nommé Adrien. Par la force de ses bras et grâce à ses compétences de bûcheron, il avait construit à lui seul une maison au cœur d'un bois, maison dont il était fier. Il se dit alors qu'il était temps de chercher une femme.
Adrien était difficile et pourtant le choix ne manquait pas : il avait eu l'occasion de côtoyer de nombreuses femmes dans la ville près de chez lui, et régulièrement, des voyageuses faisaient des haltes à cet endroit. Malgré cela, il n'avait pas encore trouvé l'âme sœur.
Ce dont il rêvait, c'était d'une belle jeune femme, grande, mince et châtaine aux yeux verts. Plusieurs fois, il avait cru l'apercevoir pendant son dur labeur et rêvait intensément de rencontrer une jeune femme similaire.
Le chemin qui le conduisait à son travail longeait une belle maison aux volets roses. Un jour, le rideau de cette maison se souleva, et une paire d'yeux fixait discrètement le jeune homme. Sans le savoir, Adrien avait éveillé l'amour dans le cœur de la propriétaire de la maison.
La jeune femme se nommait Marinette, et elle était très timide : mais son amour pour Adrien était devenu si fort qu'un jour, elle trouva le courage de l'attendre au bout du chemin.
- J'ai fait ces macarons de mes pains, heu mains, et je...je...serais très heureuse si tu les mangeais en pensant à quoi, heu moi...
Adrien fixa Marinette en la dévisageant, se disant : "Elle n'est pas déplaisante, mais ce n'est pas la femme que je cherche !". La jeune femme était devenue rouge de tant d'audace, et il lui répondit sèchement :
- Je n'aime pas les macarons ! Merci quand même !
Marinette le regarda s'éloigner et les larmes lui montèrent aux yeux.
Quelques jours plus tard, le bûcheron fut de nouveau arrêté par la jeune femme qui lui tendit une veste en tissu :
- Quand tu rentres le soir, l'air est plus frais, et ceci te protégera. C'est moi qui l'ai cousue !
Malgré ce tendre geste, Adrien répondit :
- Qu'est-ce qui te fait penser qu'un homme comme moi a peur du froid ?
Cette fois, la rebuffade du jeune homme fit descendre deux grosses larmes sur les joues de la jeune fille, qui courut chez elle en sanglotant.
Avec force et courage et refusant de s'avouer vaincue, Marinette attendit de nouveau Adrien le lendemain sur le chemin. Elle tenait à la main une bouteille qu'elle offrit au bûcheron en lui disant :
- Tu ne pourras pas refuser ce vin que j'ai distillé en utilisant tous les fruits de la forêt. Il te donnera des forces et te rappellera que je...
Adrien ne la laissa pas terminer.
- Je ne bois pas et je n'aime pas le vin ! dit-il d'une voix énervée.
Et il reprit sa route.
Aussitôt après, il se rendit compte qu'il avait été grossier envers la jeune fille. Il se retourna, mais elle avait disparu. Tout en marchant, il ne pouvait pas s'empêcher de penser : "Elle n'est pas méchante ! Elle a de beaux yeux bleu océan...de beaux cheveux...et puis elle doit avoir un bon fond ! Peut-être dois-je accepter au moins un de ses cadeaux...il est vrai qu'elle n'est pas aussi belle que..."
Soudain, il revit en pensée l'autre femme, celle de ses rêves. Il soupira en pensant à elle.
C'est alors que le miracle eut lieu : une femme merveilleuse lui apparut entre les arbres, dans un nuage doré. De longs cheveux châtain clair encadraient un magnifique visage au regard émeraude, et le bûcheron se sentit interpellé par une voix mélodieuse.
- Je suis Lila, une fée des bois. Voudrais-tu chanter pour moi ?
Adrien, fasciné, ne put détacher ses yeux du tendre regard de l'apparition enchanteresse.
- Toute ma vie je chanterai pour toi, si seulement je pouvais...se murmura-t-il à lui-même.
Il tendit une main pour toucher la fée, mais celle-ci était déjà montée plus haut dans les branches.
- Chante, chante alors ! Ce n'est qu'en t'écoutant que je pourrai m'endormir !
Adrien, heureux, commença par de vieux airs entendus dans son enfance, puis continua avec des chants d'amour, tandis que la fée assoupie répétait :
- Chante ! Chante...
Jusqu'au soir, la voix de plus en plus rauque du bûcheron essaya de bercer le sommeil de la fée, et quand la nuit tomba, il était fatigué et grelottait. Lila lui demandait toujours :
- Chante, chante si tu m'aimes !
La voix toujours plus gémissante, le jeune homme continuait à chanter tout en se disant : "Comme j'aimerais avoir quelque chose pour me protéger du froid !".
Alors, il se souvint de Marinette, et se sentit envahi d'une profonde tristesse.
"Comme je me sens bête, voilà l'épouse que j'aurais dû choisir, plutôt que cette femme qui exige sans rien donner en échange !"
La voix de Lila ordonna encore impérieusement :
- Chante, chante plus fort !
Adrien sentit un grand vide au fond de lui-même, et se rendit compte que seule la jeune fille au doux regard pouvait la combler. Il s'enfuit au cœur de la nuit mais entendit une méchante voix lui crier :
- Tu ne la retrouveras plus ! Elle a tellement pleuré son grand amour qu'elle s'est métamorphosée en ruisseau ! Tu ne le retrouveras plus !
Le soleil se levait quand Adrien, la mort dans l'âme, frappa à la porte de Marinette. Personne ne répondit. Terrifié, il s'aperçut que, tout près, serpentait un ruisseau qu'il n'avait jamais vu. Désespéré et en larmes, il plongea la tête dans l'eau.
- Comment ai-je pu ne pas te remarquer, Marinette ? Comme je t'aime maintenant !
Et, levant les yeux au ciel, il fit une prière muette :
- J'aimerais rester près d'elle pour toujours !
Un merveilleux sortilège transforma alors Adrien en un jeune peuplier, dont les racines étaient effleurées par l'eau du ruisseau. Ainsi, Marinette garda toujours auprès d'elle l'homme de son cœur.
J'espère que cet AU vous aura plu^^ ! Je voulais juste rappeler que l'histoire n'est pas de moi, j'ai seulement repris le conte d'origine en modifiant quelques petites choses pour que ça colle à l'univers de Miraculous :) En tout cas, dites-moi en commentaires si vous connaissiez déjà ce conte ou si vous avez découvert quelque chose ! À la prochaine ;) !
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