Mercredi Vingt
— Bon, les gars, récapitulatif. Noël, c'est dans moins d'une semaine !
Adrien, Alya, Marinette et Nino étaient attablés comme à leur habitude le mercredi, attendant l'arrivée du plat de fondue qu'ils allaient partager. C'est la bleutée qui avait, comme à l'accoutumée, entamé la conversation. Elle avait listé une fois de plus ce qu'il restait à faire, et s'apprêtait à commencer quand le plat arriva.
— Attention les enfants, c'est chaud, prévint le patron, un petit homme bedonnant toujours très sympathique avec eux.
— Vous en faites pas, merci M'sieur, répondit Alya.
Les quatre amis prirent quelques minutes pour commencer à manger, appréciant le fromage fondu et le calme de la pièce. Puis Marinette rompit ce dernier.
— Donc, je disais. Nous avons une salle, la salle des fêtes, tout est ok. Nous avons une liste d'invités, qui ont tous reçu leur carton d'invitation. Vous confirmez ?
Ils confirmèrent.
— Du très beau travail, d'ailleurs, commenta Nino.
— Merci, mais tu féliciteras Nath' ! Donc, cartons d'invitation, c'est bon. Menu, c'est bon. Je passe d'ailleurs chez l'imprimeur tout à l'heure en rentrant. Avec Alya, on a dit une dizaine de menus à répartir sur les tables. Ça vous paraît bien ?
Les garçons acquiescèrent. De toute façon, ils ne voyaient pas en quoi ça pourrait être un problème.
— Bien. Rentrons à présent dans le vif du sujet. Je commence par ma partie, et après je vous laisse les vôtres. Nos tenues, à Alya et moi, sont finalisées. J'ai aussi terminé celle de Kagami, à qui je l'apporterai demain pour les dernières retouches, normalement inexistantes. En revanche, il faut que je finisse la tienne, Nino, et je vais avoir besoin de toi pour cela. Donc si tu pouvais passer à la maison, de préférence avant le vingt-quatre, ce serait parfait.
— On n'a pas cours vendredi après-midi, il suffit de faire ça là, proposa Adrien.
— Ouais, on se retrouve tous chez toi, Marinette, et on finalise le tout, renchérit Alya. Et puis comme ça, si tes parents ont besoin d'aide, on sera là.
— Parfait, donc vendredi après les cours, tout le monde chez moi. Je note, et je finirai ta tenue à ce moment. Bien, bien, bien... Toute cette histoire prend une tournure intéressante.
— Tu devrais manger, sinon Nino aura vidé le plat avant que tu aies avalé quoi que ce soit, prévint sa meilleure amie.
Alya observait Marinette du coin de l'œil depuis le début de sa prise de parole. Elle ne semblait pas différente de d'habitude, pourtant elle aurait juré que quelque chose avait changé. Un léger sourire dans la voix, peut-être. Elle ne savait pas.
— Ne t'en fais pas, je me tais, je vais pouvoir manger. Les garçons, c'est à vous maintenant, on vous écoute. Adrien, tu devais acheter un sapin et trouver des décorations, Nino, tu devais t'occuper de la musique. Vous en êtes où ?
Les deux jeunes hommes se consultèrent du regard. Puis le blond commença.
— C'est très simple. Le sapin a été acheté - plus de trois mètres, vous m'en direz des nouvelles - et sera livré devant la salle des fêtes samedi en début d'après-midi. Ah oui, au fait. Je suis au courant que mon père finance le tout.
— Comment tu l'as su ? s'étonna Marinette.
— Je lui ai demandé. Disons que quand Nathalie a fait un chèque au vendeur du sapin pour qu'il vienne nous l'apporter, je me suis dit qu'il y avait un truc pas très net, surtout qu'en réfléchissant, je me suis dit que les repas et autres devaient coûter une certaine somme. J'ai encore pas trop l'habitude avec l'argent, mais bon. Enfin bref ! Toujours est-il que le sapin, c'est bon.
» Ensuite, pour les décorations. J'ai fouillé le Manoir, et j'ai retrouvé toutes les décorations que l'on utilisait pour Noël avec ma mère. J'ai fait le tri, et j'ai noté ce qu'il y avait dans sa chaque carton. Une douzaine de cartons en tout – et pas des petits –, je crois que l'on aura de quoi faire !
Marinette le regardait en souriant, tout en profitant du succulent repas. Il était toujours aussi beau, ce garçon ! Et c'était toujours aussi impressionnant de voir comment il réussissait à parler de sa mère sans problème, alors que sa disparition était encore récente. Elle était heureuse de le connaître, et encore plus heureuse depuis la veille, où ils avaient fini par se trouver complètement.
Elle surprit Alya qui la regardait avec un sourire narquois. Elle sursauta, manqua de se blesser avec son pic à fondu, et reprit contenance, renvoyant un grand sourire à son amie. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, elle serait très bientôt au courant.
— Donc voilà, j'ai fait ma part du travail, sapin, check, décorations, check. Je demanderai à Nathalie d'emmener les cartons samedi matin, et ce sera bon.
— Eh bien, parfait. Que dire de plus ? Nino, j'espère que tu as géré autant que lui, il a mis la barre haut ! rigola la métisse.
— Je suis toujours à la hauteur des défis que l'on me lance, voyons. J'ai fait danser André Bourgeois, je vous rappelle !
— On s'en souvient, oui. Et donc ?
Il se pencha et attrapa son sac. Il fouilla quelques instants à l'intérieur, puis en extirpa trois boîtiers de CD qu'il remit à ses amis.
— Et donc j'ai ici deux disques. Dans le premier, une playlist de trois heures. Ce qui assure une musique de fond suffisante pour que l'on n'ait pas à s'en occuper continuellement. Sachant que, bien sûr, j'aurai mon matériel pour assurer les moments cruciaux, de danse par exemple. En attendant, écoutez ça, vous m'en direz des nouvelles. C'est la crème de la crème ! De l'intergénérationnel ! Du sensationnel pour tous les goûts ! Tout le monde devrait y trouver son compte à un moment où un autre de la soirée. Mais ce n'est pas tout ! Dans le deuxième disque, vous trouverez un ensemble de musiques d'ambiance qui seront diffusées dans la soirée. Évidemment, faudra gérer le volume : pas trop fort pour ne pas gêner, pas trop faible pour pouvoir entendre. Un dosage donc je m'occuperai, bien évidemment. Voilà. Des questions ?
— Eh bien, en effet, tu as géré autant que lui, mon chou, assura Alya. Pas de question pour moi, de toute façon, tu gères tout, donc c'est bon.
— Pas plus pour ma part, précisa Marinette.
Nino reposa donc son sac par terre, et entreprit de racler consciencieusement le fond du plat. Les deux filles le regardèrent d'un œil amusé tandis que son meilleur ami se pencha vers lui.
— Dis, si je te donne une musique, tu pourras la passer à un moment, on est d'accord ? chuchota Adrien.
— Évidemment mec, pas de chouchis, lui assura le métis, la bouche pleine.
— Super, merci !
— C'est pour Marinette, hein ?
Le jeune blond, étonné, se redressa. Il eut un instant de doute, pendant lequel il s'assura que les filles n'avaient pas entendu, puis sourit à son ami et lui fit un clin d'œil.
— Bon, eh bien tout ceci me paraît on ne peut mieux ! reprit la bleutée. Vous n'êtes pas d'accord ?
— Si.
— Bien sûr !
— Assurément !
— Tout à fait !
— Je n'aurais pas mieux dit !
— Qu'est-ce que tu parles bien !
— Mais vous êtes hilarant, aujourd'hui, coupa Marinette. C'est le fromage qui vous monte à la tête ?
Les quatre amis éclatèrent de rire, attirant le regard amusé du patron. Ces quatre-là avaient réellement quelque chose de spécial. Ils étaient bien différents des jeunes d'aujourd'hui.
▬ ▬ ▬
— Bon, c'est pas que je vous aime pas les gars, mais mon entraînement de basket commence dans une demi-heure, alors je vais devoir me bouger.
— Attend, je t'accompagne, proposa Marinette. Faut que je passe chez l'imprimeur avant qu'il ferme.
Alya et Nino échangèrent un sourire de connivence. La bleutée mit son manteau et enroula son écharpe autour du cou alors qu'Adrien faisait de même. Ils sortirent ensemble du restaurant, laissant leurs meilleurs amis respectifs entre eux.
Une fois dehors, Adrien respira à plein poumon l'air froid de décembre. Le solstice était prévu pour le lendemain, mais l'hiver était déjà bien présent depuis quelques semaines. Néanmoins, il faisait beau, l'air n'était pas trop humide, et le jeune homme appréciait le froid qui picotait ses muscles. Il sourit à la vie et à la jeune fille qui se tenait à ses côtés, et lui tendit la main.
Marinette attrapa la main offerte par son nouveau petit ami, et partit avec lui en direction du gymnase où il faisait son entraînement. Elle aussi souriait, le nez et la bouche bien cachés derrière son écharpe. Le froid faisait rosir ses joues autant que la proximité d'Adrien.
Ils avancèrent ainsi quelques minutes avant que la jeune fille ne rompe le silence.
— On les préviendra le vingt-quatre, hein ? Histoire qu'on soit tranquille jusque-là.
— Je suis d'accord, c'est suffisant. Ils doivent tout de même être les premiers à le savoir, ils le méritent, je crois.
La bleutée acquiesça. Cela ne faisait en effet aucun doute. Alya l'avait soutenue – et supportée – pendant assez longtemps pour qu'elle ait ce droit.
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard devant le gymnase, et leurs mains se séparèrent.
— C'est ici que l'on se dit au revoir ? demanda le blondinet.
— Je suppose, oui. Il faut que je passe chez l'imprimeur. Et de toute façon, on se voit demain, chaton.
Ils s'embrassèrent devant la porte du gymnase, chacun appréciant ce dernier contact avant le lendemain matin. Puis, doucement, Marinette s'écarta et, sur un dernier signe de la main, partit en direction de l'imprimeur, alors qu'Adrien rentrait dans le bâtiment.
▬ ▬ ▬
Caché derrière un angle du bâtiment, un couple de métisse souriait. Alya et Nino, sur une intuition de ce dernier, avaient discrètement décidé de suivre leurs amis. Et ils n'en étaient pas déçus, après la scène à laquelle ils avaient assisté. Ainsi, ils étaient enfin en couple. Après plusieurs mois, c'était fait. Il était temps !
— Eh bien, maintenant, je suppose que nous n'aurons plus besoin de les baby-sitter, rigola Alya.
— J'espère bien, j'espère bien...
— Du coup, on va avoir plus de temps pour nous. Et ça, c'est une bonne nouvelle !
Et elle l'embrassa.
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