Chapitre 10 : Solution aqueuse (Partie 2)

– Toute fois, soupira Dark, je conçois que je ne peux pas vous demander tant de choses sans vous donner une petite compensation en retour... Vous risqueriez gros si vous disiez à vos citoyens que toute cette opération si coûteuse en argent et en vies n'avait servi à rien. C'est pourquoi...

Un objet lourd apparut sur la table dans l'écran magique et tous reconnurent les griffes des faucheurs, leur pouvoir ne pouvant pas nier leur nature. En voyant et en comprenant ce qu'était que cette arme, les membres du conseil décidèrent de jouer le jeu pour un moment. Certes, Dark était une menace pour eux, mais s'ils parvenaient à comprendre le fonctionnement exact de cette arme et la reproduire...

– Je pense que nous nous sommes assez investis dans cette affaire, vous ne croyez pas ?

Une vague d'acquiescements emplit alors la salle sous le regard dégoutté de Mélodie. Elle ne comprenait pas pourquoi Dark leur avait cédé une arme aussi dangereuse, mais elle se doutait qu'il avait une idée derrière la tête.

– Bien, je suis ravi que nous ayons réussi à régler cette histoire pacifiquement. Si vous me le permettez, il me reste quelques détails à régler, alors je vous dis au revoir...

La communication fut interrompue et Dark brouilla à nouveau les sorts d'espionnage des séveriens. Il savait qu'ils tiendraient parole afin de comploter contre lui sans qu'il ne se mêle de leurs affaires, mais on n'était jamais assez prudent.

– Ah ! Le chantage, les menaces et la corruption ! Les armes favorites de tout bon politicien !

Se rendant compte que Dark pourrait prendre le contrôle du monde rien qu'en se lançant dans la politique, ses compagnons sentirent la tension retomber.

– Alors ça y est, c'est fini ?

– Oui, le problème des séveriens est réglé, Théo. Cependant, on n'a pas encore fini...

– En attendant, pourrais-tu me rendre mon carnet de notes que tu m'as emprunté ce matin ?

Sous le regard désabusé de tout le monde, Dark rendit le carnet qui appartenait soit disant à un séverien décédé à son véritable propriétaire.

– Juste par curiosité, comment as-tu fait pour connaître le nom de l'un d'entre eux ? demanda Mélodie.

– Simple: leurs noms étaient marqués sur leurs dossiers sur leur table et ils se reflétaient dans leurs yeux...

Tout en bougeant une pièce, Millia fit part des doutes à ce sujet.

– Outre le fait que même moi j'ai eu du mal a les lire en procédant de la même manière, je trouve cela dur à croire étant donné que vous leur aviez tourné le dos pendant tout ce temps...

– Je me suis juste permit de le lire dans le reflet du reflet dans vos yeux quand vous l'aviez lu...

Millia fut impressionnée par l'audace du Roi. Ils savaient tout les deux qu'aucun d'entre ne pouvait réellement voir les reflets dans les yeux avec autant de précision, mais il avait renchérit le bluff avec tant de confiance qu'elle avait failli y croire. elle désira en savoir plus.

– Et pour ce qu'il s'agit de Merzek ?

– Même s'il parvenait à se libérer, jamais il ne pourra rejoindre un univers habité...

– Et les griffes ? demanda la mercenaire d'un ton las.

Pour la première fois depuis qu'il avait commencé à jouer, Dark se retourna et dévisagea Mélodie.

– Une seule et unique personne peut utiliser leur pouvoir à la fois. Tant que Zrak sera en vie, elles ne sont rien de plus que de simples griffes qui donneront à n'importe qui l'impression qu'elles ont un grand pouvoir. D'ailleurs, à part leur aura, elle n'ont absolument aucun pouvoir, dans le sens qu'il est impossible de les analyser tant qu'elles ne seront pas dans les mains de Zrak. Ils auront beau les étudier pour comprendre leurs pouvoirs, ils tourneront en rond sans s'arrêter !

– Oui, tant que Zrak est en vie ! rappela Zac. Que se passera-t-il quand il décédera ?

– Cela n'arrivera pas.

Un second écran apparut, celui ci se trouvant à la droite de Dark. On pouvait y voir une femme que presque tout le monde ici connaissait.

– Storm ? s'étonna Mélodie. Depuis quand est-ce que vous écoutiez ?

– Depuis le début, répondit la Reine de la Foudre. Dark m'a contactée la nuit dernière, et ce qu'il m'a dis m'a bluffé ! Il prépare quelque chose de colossal, le genre qui semble impossible, même quand il est impliqué !

– Et pour Zrak ?

– Il devrait arriver d'ici peu. Si je le condamne à être figé dans le temps pour toute l'éternité, il ne sera pas près de mourir...

– Vous pouvez faire ça ? demanda Lisa qui était abasourdie. Ce traitement n'est réservé qu'aux dieux et aux trucs du genre, non ?

– Avant, je n'aurais pas pu le faire pour quelqu'un comme Zrak, mais beaucoup de choses ont changées depuis la venue de Dark... Il suffit que je dise que c'est ce qu'il a demandé, j'aurai le feu vert pour presque n'importe quoi...

– Comme quoi, le fait qu'il n'arrête pas de fanfaronner a fini par nous être utile... soupira Mélodie.

– Pour une fois... grommela Zac.

– Bien, maintenant que nous avons réglé le problème de...

Dark fut interrompu par le son de quelqu'un qui frappait à la porte. Sans attendre une réponse, Plonir entra, suivie par Josil, Ragnar et leur fils.

– J'espère que nous n'interrompons rien d'important ?

– Dans une réunion dont va dépendre l'avenir l'avenir du monde ? lâcha ironiquement Dark. Absolument pas, je vous attendais, tous les quatre !

Un silence gêné s'installa alors dans la salle de réunion, avant que l'éternelle bonne humeur de Lucie ne se fasse connaître.

– Coucou ! Vous avez trouvé un nom pour votre fils ?

Ne s'étant pas attendus à entendre cette question d'entrée de jeu, les deux parents ne surent quoi répondre. L'intervention de Lucie permit cependant de détendre l'atmosphère, éclairant tout le monde de son innocence.

– Elle fait bien de demander, ricana Millia. J'aimerai moi aussi savoir comment s'appelle le futur chef des Lisoras...

– Des Canire... la corrigea Fenris.

– Vous croyez vraiment que c'est le moment ? demanda Dark en imprégnant ses paroles de lassitude.

– Dark.

– Oui ? Que me voulez vous Ragnar ?

Embarrassé, le loup-garou bafouilla.

– Heu, non... Mon fils... Je répondais à la petite...

L'assemblée dévisagea tour à tour Lucie et Ragnar avant de fixer le nouveau né. Dark partagea son ahurissement avec les autres par un mot qui ne semblait pas pourtant faire parti de son vocabulaire.

– Hein ?

Josil soupira et prit la parole, sachant que son compagnon ferait traîner l'explication en longueur.

– Notre fils ne va pas avoir une vie facile... À cause de son héritage, il sera souvent confronté à de rudes épreuves, et un jour, il devra porter le destin de nos deux familles sur ses épaules. Nous voulons qu'il grandisse pour qu'il devienne non seulement fort, mais aussi bon et généreux. Peu importe ce que l'avenir lui réservera, il ne pourra jamais s'enfuir, alors il doit devenir quelqu'un capable d'affronter le monde pour le sauver ensuite.

– C'est pourquoi vous désirez lui donner le nom de la seule personne qui présente toutes ces caractéristiques... résuma Athéna en observant le regard ébahi de l'intéressé.

– Oui ! s'écria Ragnar en trouvant ses mots. En portant le nom de celui qui est capable d'accomplir l'impossible, notre fils ne pourrait que devenir un grand homme !

– En espérant qu'il ne devienne pas un dragueur alcoolique, lui aussi... marmonna Mélodie.

– Je croyais que vous ne vouliez pas qu'il soit plongé dans le même monde que vous ? s'étonna Sophie.

– C'était le cas, mais Plonir nous a expliqué que nous n'avions plus de soucis à nous faire...

– Vraiment ? demanda Millia en fixant Dark qui déplaça une nouvelle pièce sur l'échiquier.

Plonir sortit alors quelques documents.

– En effet, car ils sont à présent tous les trois des citoyens de la cité d'Aquaria.

– Quoi ?

Ce cri de stupeur provenait de Millia et Fenris. Il était normalement impossible de devenir citoyen d'une cité aussi importante de nos jours sans y être né. Il fallait l'autorisation du dirigeant de la ville pour s'y installer et celle ci n'était pas toujours facile à obtenir.

– Depuis que Jaws a démissionné de son poste, il n'a pas seulement perdu son statut de capitaine de notre flotte, mais aussi la gouvernance de notre cité. En lui succédant, j'ai pu obtenir les pleins pouvoirs, me donnant le droit de faire ceci.

– Vous ne pouvez pas faire cela ! explosa Fenris. Ils sont déjà citoyens de Triliana, ils ne peuvent pas...

– Tu sembles oublier une chose... grommela Millia en l'interrompant. Les Lisoras et les Canire n'ont jamais été des citoyens de cette ville. Nous ne pouvions pas contrôler ce qui se passait ici en nous mettant au même niveau que les habitants, alors nous avions trouvé un arrangement avec le fondateur de la ville : nous occupons le territoire, mais nous ne pouvons pas nous impliquer dans la politique de la ville. Ça arrangeait le maire de Triliana, car notre réputation protégeait la population. Avec le temps, les humains ont fini par l'oublier, nous donnant plus de pouvoir, mais nous ne sommes toujours pas des habitants officiels de la ville. Ce que Dark a comploté dans notre dos est parfaitement légal...

– Oui, admit Dark, et même s'ils font parti de votre famille, vous ne pouvez plus les ennuyer sans provoquer la colère d'une flotte de pirates. Peut être même plus, en fait...

- -Que voulez vous dire par là ?

Dark fit un signe à l'intention de Storm et elle se mit à sourire.

– Ce qui est sûr, dit-elle, c'est que Dark Raven ne demande jamais que de petits services quand il a un plan en tête...

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