8. Faites que ce ne soit qu'un rêve !
- Vous n'êtes pas des Terriennes, mais des natives de Mirabel. L'une de vous est l'héritière du trône et l'autre la fille du premier conseiller de Mirabel, révéla la jeune fille.
Un blanc passa, durant lequel Laurine et Lidya regardèrent la brune avec de gros yeux. Elles ne virent aucune trace d’amusement sur son visage. Toutes les deux se lancèrent un coup d’œil complice, puis pouffèrent de rire.
- T'es vraiment sérieuse ? souffla Laurine. Ha ha ha... Alors selon toi, nous sommes des extraterrestres ! Ah ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant marrée.
Léa s'attendait à ce genre de réaction. Malgré les moqueries de Laurine et Lidya, elle restait calme, avec un sourire en coin scotché sur ses lèvres pulpeuses. Son attitude chassa petit à petit l'hilarité des deux filles.
- Vous appartenez à un autre monde, répéta-t-elle en essayant d'être plus douce et convaincante. Tout ce qui vous entoure n'est qu'éphémère. La famille à laquelle vous pensez appartenir n'est pas la vôtre. Tout a été mis en œuvre pour vous protéger...
- Cela suffit, la coupa Lidya en colère. Tu te rends compte de ce que tu racontes ? Tu sais ce que cela implique ?
Ses joues avaient pris une teinte rouge et elle serrait les poings. Sa respiration était de plus en plus saccadée. Sans qu'elle ne s'en rende compte, les yeux de la Johnson devinrent vert clair et se mirent à briller d'une lueur menaçante. Au même moment, comme s'il faisait écho à l'humeur de l'adolescente, le vent se mit à souffler très fort dans le parc.
Le visage de Léa blêmit de peur. ‹‹ Oh non, pas ça. Surtout pas ici. ›› marmonna la jeune fille pour elle-même.
- Lidya, souffla Laurine la mine déformée par la peur. Tes yeux, ils ont une autre couleur et sont lumineux.
Lidya, choquée, desserra les poings. Elle recula de quelques pas, effrayée par ce qui lui arrivait. Pendant un instant, elle s'était sentie puissante. Elle avait éprouvé la sensation de commander le vent. Elle avait même eu l'impression d'entendre ce dernier lui souffler des mots. Etrangement la voix était semblable à celle entendue sur leur terrasse. Rejetant toutes ces pensées, et les trouvant absurdes, elle se tourna vers sa camarade.
- Rentrons s'il te plaît, Laurine, murmura-t-elle en essayant de calmer sa respiration.
Le vent diminuait d'intensité au fur et à mesure qu'elle inspirait et expirait. Jamais la fille de la praticienne ne s'était autant mise en colère. Elle fit demi-tour puis s'en alla, accompagnée de Laurine.
À peine deux pas effectués, des mots les arrêtèrent :
- L'une de vous peut parler aux animaux, les dompter et les invoquer. L'autre, peut contrôler quelques éléments. Pour finir, vous avez toutes les deux des taches de naissance sur vos épaules. Les jours qui suivront, vos pouvoirs se manifesteront à nouveau.
Léa se leva à son tour, et leur tourna le dos. Elle fit quelques pas, puis termina sa phrase.
- Si vous avez envie de savoir qui vous êtes réellement et d'où vous venez, je loge à l'hôtel LE PLATEAU, à la chambre cinquante, fit-elle d'une voix douce et rassurante.
Le temps que Lidya et sa camarade lui fassent face, la jeune fille avait disparu du parc.
- Tout de suite, on aurait dit que tu contrôlais le... commença Laurine.
- S'il te plaît, l'interrompit Lidya.
Elle n'avait pas envie d'en parler car elle ne comprenait pas elle-même ce qui lui arrivait.
- Comment peut-elle savoir tout cela sur nous ? interrogea Laurine à haute voix. Elle est trop bizarre, cette fille !
- Je n'en sais rien, rétorqua Lidya. Cette fille est folle.
C'était ce qu'elle se répétait intérieurement.
- Et si elle avait raison ? tenta Laurine. Tes yeux ils étaient...
La jeune Johnson serra les poings et lui cria :
- Non ! Non ! Tu m'entends ? Ce n'est que des mensonges. Et puis tu sais quoi ? J'en ai assez, je rentre.
Sans attendre la réponse de Laurine, elle pressa les pas, puis se mit à courir.
‹‹ Mirabel. Et puis quoi encore ? Moi, une extraterrestre ? Pfff... J'aurais tout vu. Ma famille... ›› à cette pensée, son cœur se mit à battre violemment. Sa gorge se serra et elle y eut comme une boule qui l'empêcha de bien respirer. Ses yeux, rougirent et des larmes menacèrent de couler.
Arrivée à la villa, Lidya monta directement dans sa chambre. Elle se jeta sur son lit et enfouit son visage dans l'oreiller. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues. À bien y penser, elle ne voyait pas pourquoi ces pleurs, mais elle n'arrivait pas à arrêter.
‹‹ Faites que ce ne soit qu'un rêve duquel je vais bientôt sortir ›› souhaita-t-elle de tout son cœur.
Elle regrettait amèrement d'avoir été à ce rendez-vous. Qu'avait-elle récolté ? Des révélations auxquelles elle ne voulait croire, et qui pourtant avaient réussi à la mettre dans cet état.
Elle se remémora tous les bons moments passés avec sa mère. Les inquiétudes de cette dernière lorsqu'elle tombait malade, sa manière de la soigner lorsqu'elle se blessait, toute petite. Leurs complicités, au point que parfois, elle avait l'impression que c’était plutôt sa sœur. Il lui arrivait de ressentir le vide d'amour paternel, mais Arielle faisait son maximum pour le combler. D'ailleurs, qui aurait aimé avoir pour géniteur un homme qui n'avait pas hésité à abandonner sa femme parce qu'elle ne pouvait plus enfanter, et qui par la suite oubliait l'existence de sa fille ? Elle revit également la manière de se battre de la praticienne pour lui offrir une vie décente. Alors, que cette folle lui dise qu'Arielle n'était pas sa mère, non ! Elle n'y croyait pas.
Lidya se maudit intérieurement d'être si sensible, de laisser le charabia de cette Léa l'atteindre autant. Elle continua à pleurer ainsi jusqu'à ce que le sommeil l'emporte.
Lorsqu'Arielle rentra le soir du CHU, elle trouva sa fille assise au salon suivant une série. Celle-ci avait l'air d'être plongée dans ses pensées. Une délicieuse odeur de viande flottait dans la maison. La femme fut très surprise par sa mine fatiguée et les cernes autour de ses yeux.
- Tu as pleuré, chérie ? fit-elle, inquiète, en s'asseyant auprès d'elle.
- Non, je n'ai pas pleuré, maman, essaya de la rassurer la futur bachelière.
- Dis-moi ce qui ne va pas, ma puce, insista Arielle.
Cette dernière lut de l'hésitation dans le regard de sa petite et se demanda ce qui pouvait bien la mettre dans cet état. Un garçon ? Non. Ça ne pouvait pas être cela. Avec leur complicité, elle lui en aurait parlé. Une dispute avec Laurine ? Oui, c'était probable. Mais pourquoi ?
- Maman ? appela la jeune fille d'une petite voix, la faisant sortir de ses pensées.
- Oui, chérie ? l'encouragea sa génitrice.
- Tu ne m'as jamais raconté comment je suis venue au monde. Dis-moi, s'il te plaît, murmura Lidya, les yeux baissés sur ses doigts.
Arielle, eut le souffle coupé, et son cœur se mit à battre à une vitesse incroyable dans sa poitrine.
- Le jour où tu es venue au monde, chérie, dit-elle en cherchant ses mots... lorsque j'ai vu ta jolie frimousse et tes beaux yeux, j... j'ai... su q...que jamais je ne pourrai plus me séparer de toi. ‹‹ Même si pour cela il fallait que je taise ce secret ›› termina la jeune femme dans son cœur.
Arielle ne put terminer sa phrase. Des spasmes la parcoururent et elle commença à sangloter devant sa fille.
- Je suis désolée, maman. Je t'ai encore rappelé de mauvais souvenirs. Pardonne-moi s'il te plaît, s'excusa la jeune fille, impuissante devant les larmes de sa mère.
C'était toujours la même scène. Quand elle essayait de soutirer des souvenirs de son enfance à sa mère, cela finissait en larmes. La réaction de celle-ci l'avait à chaque fois intriguée, mais elle mettait le tout sur le compte de l'émotion.
- Non, ma puce. C'est moi qui suis désolée, répliqua Arielle d'une voix étranglée.
Cette dernière se leva et, avec un visage où se lisait de la culpabilité, alla s'enfermer à double tour dans sa chambre.
Le comportement de sa mère sema des doutes dans son cœur. Pourquoi sa génitrice agissait-elle toujours de la sorte ? En plus de cela, son regard coupable de ce soir ne lui disait rien qui vaille. Toute la nuit, Lidya ne put s'endormir. Les mots de Léa passaient en boucle dans sa tête, surtout cette phrase : La famille à laquelle vous pensez appartenir n'est pas la vôtre.
Qu'avait-elle voulu dire par là ? Que lui cachait sa mère ? Elle avait aussi parlé de pouvoirs qui se manifesteraient à nouveau. Au plus profond de son cœur, la jeune Johnson espéra que ce ne soit que des mots. Elle ferma ses yeux et attendit patiemment que Morphée vienne l'emporter.
★
Dans l'une des chambres voisines, Arielle était roulée en boule sur son lit. Ses yeux étaient rouges et des larmes coulaient sur ses joues.
Cela faisait longtemps que la mère de famille portait ce secret. La question de Lidya l'avait surprise et bouleversée. Une fois encore, comme depuis des années, elle imagina comment réagirait la petite si elle apprenait la vérité. Elle avait perdu assez de personnes dans sa vie et voulait éviter que cela ne se répète. Sa conscience lui disait d'arrêter ce mensonge. De tout avouer à Lidya. De se libérer de ce poids qui l'étouffait jour après jour.
Toute la nuit, son cœur et sa raison livrèrent bataille et le lendemain, sa décision fut prise.
★★★
Coucou, mes crevettes. 😄
J'espère que vous allez tous bien. Je profite de l'occasion pour remercier tout ceux qui m'ont souhaitez joyeux anniversaire hier. Vous êtes les meilleurs 😙.
Comment trouvez-vous ce chapitre ?
Les réactions des filles étaient-elles crédibles ?
Arielle, que cache-t-elle selon vous ?
Vos hypothèses pour la suite ?
N'hésitez pas à me relever les fautes. 😉 Je suis également ouverte aux critiques. Pour finir, n'oubliez pas la petite 🌟. Ça fait toujours plaisir, et ça motive beaucoup.
À Samedi prochain, les loulous. Bisous baveux 💋💋💋💕
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