7. Attends, tu veux dire que tu es une... extraterrestre ?
Un portail lumineux de forme circulaire se matérialisa petit à petit sur la plage de Lomé. Il était plus de minuit, et les lieux étaient déserts. Trois jeunes femmes, dont une blonde, une rousse et une autre aux cheveux châtains, sortirent du passage qui se referma derrière elles.
- Aïe, tu m'as écrasé le pied, Betty, se plaignit la blonde.
- Je n'en ai rien à foutre, Nora, répondit la rousse en lissant sa jupe et en remettant de l'ordre dans ses cheveux.
- Tu pourrais au moins t'excuser, attaqua de nouveau la jeune sœur en se mettant face à son aînée.
Elles se défièrent du regard. Alexa, qui avait les mains croisées sur sa poitrine et les yeux fermés, avança, puis se plaça entre les deux jeunes femmes.
- Nous sommes en mission, ne l'oubliez pas. Alors mettez vos disputes de côté et concentrez-vous, bon sang, ordonna-t-elle.
Nora et Betty se dévisagèrent encore quelques secondes, puis mirent fin à leur duel visuel pour observer les alentours.
Il y avait des cocotiers et des bancs publics. Plus loin, une route goudronnée séparait la plage des habitations. De l'autre côté, se dressaient des hôtels, des services publics et privés, des banques, des maisons... La seule source de lumière était la lune, qui était pleine.
- On fait quoi, maintenant ? fit Alexa à l'endroit de Betty.
- J'ai ma petite idée dessus, répondit la concernée en montrant trois hommes tirant une jeune femme noire en direction de la plage.
Cette dernière se débattait désespérément, en vain, et avait une main plaquée sur sa bouche.
À la vue de ce spectacle, les yeux verts de Betty se voilèrent de colère. Son dos se raidit, et elle serra les poings. Des souvenirs qu'elle pensait avoir enfouis au plus profond d'elle-même ressurgirent. La rousse se vit quelques années plus tôt, appelant à l'aide comme la jeune fille en face d'elles. Ses deux sœurs, comprenant son état, posèrent chacune une main sur son épaule pour la soutenir.
- On y va, lâcha Betty d'une voix sourde.
Les Divas approchèrent du petit groupe. À leur vue, les trois hommes arrêtèrent leur action ignoble et se tournèrent vers les arrivantes.
- Oh, on veut se joindre à nous ? demanda celui qui semblait être le chef de bande d'une voix perverse.
C'était un noir avoisinant le mètre soixante-quinze et la trentaine. Il se planta devant Betty. Lorsqu'il vit ses petits crocs et le regard meurtrier de la jeune fille, il prit peur et recula.
- Q... Qui êtes-vous ? bredouilla-t-il.
Entre-temps, la jeune fille que les trois bandits étaient sur le point de violer avait réussi à s'échapper.
- Ton pire cauchemar, répondit Betty d'une voix froide en levant sa main droite dans sa direction.
Elle murmura des paroles inaudibles, et l'homme tomba sur ses genoux, en se tenant la gorge. Ses yeux se dilatèrent. Lentement, ses poumons se vidèrent d'air, et quelques secondes plus tard, il s'écroula au sol, mort. En voyant cela, ses acolytes voulurent s'enfuir.
- Vous nous quittez déjà, mes chéris ? minauda Nora de sa voix mielleuse.
Avec Alexa, elles s'occupèrent des deux hommes restants, en leur faisant subir le même sort qu'à leurs chefs.
- On en fait quoi ? grommela Alexa en montrant les trois cadavres du doigt.
Comme réponse, l'aînée lança une boule de feu qui consuma les corps. Ce soir, elles venaient de tuer. Non pas pour de l'argent comme il en était coutume. Pour Betty, c'était une sorte de vengeance; et ses sœurs, une preuve d'amour envers leur aînée.
En regardant les corps bruler, une idée germa dans la tête de Nora.
- Et si on changeait d'apparence ? chuchota-t-elle au creux de l'oreille d'Alexa.
- Pour une fois, tu as une bonne idée, se moqua cette dernière en éclatant de rire.
- Je te déteste, cracha la plus jeune de la fratrie, en boudant.
★
Le bus de la poste était arrivé la veille à la capitale. La jeune orpheline avait trouvé une chambre d'hôtel à louer et passé le reste de la journée à filer dans l'ombre Laurine et Lidya dans leur exploration de la résidence. Au moment où les deux jeunes filles échangeaient leur numéro, grace à son ouïe très développée, elle les avait aussi enregistrés dans son portable. Juste après, elle était retournée à son nouveau domicile.
La nuit avait été très agitée pour la jeune orpheline. Le jour suivant, elle s'était réveillée en sursaut à cause d'un cauchemar. Le temps pressait, et s'il fallait se fier à son sixième sens, leurs ennemis devaient déjà avoir débarqué. Elle prit son portable et envoya le même message aux deux filles, en prenant soin de masquer le numéro. Son cœur loupa un battement lorsque l'accusé de réception s'afficha.
- Ça y est. Adieu vie paisible, murmura-t-elle en laissant tomber le portable sur le matelas.
Elle descendit du lit et alla se préparer pour le rendez-vous avec son destin.
~*~
Le portable de Lidya vibra. Elle venait à peine de se réveiller, et s'étonna de recevoir un message de si bon matin. Ce qui la troublait le plus, c'est qu'il venait d'un numéro masqué :
Si vous voulez avoir des explications sur tout ce qui vous est arrivé ces deux derniers jours, rejoignez-moi dans une heure au parc de votre résidence. Je saurais vous reconnaître.
Une amie.
C'était tout ce que disait le message.
Que signifiait tout cela ? Comment cette personne était-elle au courant ? Qui était-ce ? Leur voulait-elle du mal, ou du bien ? Toutes ces questions passaient en boucle dans la tête de la jeune Johnson.
Elle était inquiète que quelqu'un connaisse son secret, de même que son numéro. La jeune fille se mit à faire le tour de sa chambre. Sa nervosité croissait de minute en minute. Aller, ou ne pas y aller ? se demandait-elle. Elle sonda son cœur et sentit qu'il lui dictait de se rendre au rendez-vous. Sa conscience par contre lui disait de se méfier. Lidya fit ce que lui avait toujours conseillé sa mère. Suivre son cœur. Soucieuse, elle changea son pyjama contre un jean, un débardeur, et des baskets. Ensuite, elle sortit pour se rendre chez les Butter.
Elle tomba nez à nez avec Laurine dans leur jardin. Comme elle, la jeune Butter avait l'air anxieuse. Sur son visage se lisait une profonde inquiétude. Elle ne cessait de jeter de temps à autre des regards aux alentours.
- Bonjour, Lidya, je venais justement chez vous, lui confia-t-elle.
- Ah bon ! Moi aussi. Figure-toi que j'ai reçu un message...
- Comme celui-ci ? l'interrompit Laurine en lui tendant son portable.
Elles comparèrent les messages et c'était les mêmes.
- On y va ? s'enquit Lidya.
- Oui. Si quelqu'un peut nous expliquer ce qui nous arrive, je veux bien, répondit Laurine. Mais restons sur nos gardes, d'accord ?
La jeune Butter lui montra ensuite un petit canif et le visage de Lidya se peignit de terreur.
- Pour quoi faire ? bredouilla-t-elle.
- Si c'est un piège, au moins on aura de quoi se défendre, se justifia Laurine en remettant l'arme dans la poche arrière de son jean.
Le visage de Lidya s'éclaira d'un sourire et toutes les deux se mirent en route. Leur cœur battait la chamade lorsqu'elles arrivèrent au parc. Intérieurement, chacune avait peur de ce qu'elles allaient découvrir.
Il y avait peu de personnes sur les lieux à cause de l'heure matinale. Elles s'assirent sous le même arbre qu'à leur dernière promenade et patientèrent.
Quelques minutes plus tard, une fille vint dans leur direction. Elle était brune, avait des yeux bleus, un visage triangulaire et fin, et des lèvres pulpeuses soulignées de gloss. Sur sa joue droite se trouvait un grain de beauté noir, et un collier en argent pendait à son cou. Sa peau était parfaitement bronzée et elle semblait avoir le même âge que Laurine et Lidya.
- Bonjour, les salua-t-elle en s'asseyant à côté des deux filles.
Elle aspira une grande bouffée d'air pour se donner du courage.
- C'est moi qui vous ai envoyé les messages, fit-elle ensuite d'une douce voix.
- Comment as-tu eu nos numéros ? commença Lidya sur la défensive.
- S'il vous plaît, gardez votre calme. Il y a beaucoup de choses que vous ignorez, mais aujourd'hui vous saurez tout.
La nouvelle arrivante jeta un coup d'œil aux deux filles en face d'elle et remarqua qu'elles étaient tendues. Comment ne pas l'être avec ce qu'elle s'apprêtait à leur avouer ?
- Crache le morceau, lâcha Laurine, à bout de patience et toute stressée.
- Je suis Léa, fille de Brandon Leech, ancien deuxième conseiller du Roi de Mirabel...
- Mira... quoi ? demanda Lidya, les yeux grands ouverts.
L’expression qu’avait Laurine et Lidya la fit sourire.
- Mirabel, répéta la jeune fille. C'est l'un des multiples mondes parallèles à la Terre, expliqua-t-elle.
- Attends, tu veux dire que tu es une... extraterrestre ? s'exclama Lidya.
Léa éclata de rire sous le regard médusé des filles.
- C'est le nom que nous donnent en effet les Terriens, attesta-t-elle.
L'objet de sa présence lui revint en tête et elle reprit une mine sérieuse.
- Si des trucs étranges vous sont arrivés, c'est parce que vous êtes différentes. Dans votre sang coule la magie Mirabelienne, annonça Léa d'une voix douce et convaincante.
- Que veux-tu dire par là ? l'interrompit Lidya.
- Vous n'êtes pas des Terriennes, mais des natives de Mirabel. L'une de vous est l'héritière du trône et l'autre la fille du premier conseiller de Mirabel, révéla la jeune fille.
✡✡✡
Hellooo 😄.
Comment était votre semaine ?
La mienne, pas mal.
Le chapitre vous a plu j'espère ?
Selon vous, comment réagiront Laurine et Lidya?
Des remarques/critiques ?
On se dit au samedi prochain pour la suite 😆. Bisous chocolaté 😙.
Je vous aimeeee 😍💗💙💕
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