31. Tout sauf ça.
En se réveillant le lendemain, la première chose que sentit Lidya fut une odeur sucrée, virile et envoûtante. Elle était blottie contre une étrange source de chaleur. Il faisait tellement frais qu'elle ne s'en plaignit pas, au contraire, elle poussa un soupir d'aise et se calla d'avantage.
Inconsciemment, elle passa ses doigts sur ce qui lui semblait être de petites surfaces de forme rectangulaires, fermes et douces. Elle les parcourut en remontant vers le haut et arriva à un endroit où elle sentit des pulsations.
Cela l'alarma et elle ouvrit précipitamment les yeux. Sa bouche forma un "o" comme celle d'un poisson en se rendant compte de son acte. Sa main était posée sur la poitrine d'un jeune homme aux longs cheveux bruns, aux yeux bleus comme l'océan, qui était à demi-nu et qui la regardait avec un petit sourire espiègle.
L'héritière du trône rougit comme une tomate et enleva prestement sa main.
- Euh... Je... Euh je suis vraiment désolée, bafouilla-t-elle piteusement.
- Bon réveil, princesse, fusa la voix de Carlos accompagné des rires de Léa et Laurine.
‹‹ Tout sauf ça ›› souhaita la jeune fille, encore plus rouge qu'une tomate. Qu'elle avait honte ! Disparaitre six pieds sous terre, tel était son vœu. Déjà que les filles se moquaient d'elle, avec ce qui venait d'arriver, elle imaginait le pire.
- La nuit était bonne ? minauda la blonde du groupe.
- Bien-sûr que oui, il n'y avait qu'à voir son visage, intervint Carlos, elle était complètement aux anges, se moqua-t-il.
- La ferme, abruti, rabroua Gaël.
- Oh ! Hi hi hi, il la défend en plus, rit Léa.
Lidya ne savait plus où se mettre. Mais qu'est-ce qui lui avait pris, bon sang ? La veille, elle était certaine de s'être allongée loin du rebelle. Comment se faisait-il qu'elle se retrouve dans cette situation ? Après qu'elle se soit endormie, serait-il venu près d'elle ? Si oui, pourquoi ?
Elle reporta ses questions à plus tard et affronta le regard de ses amis, tout en essayant de cacher sa gêne.
- Arrêtez vos gamineries. Ça aurait pu arriver à chacun de vous ici, alors c'est quoi le problème ? Je vous rappelle qu'on reprend la route dans quelques minutes, je pense qu'il serait mieux de se préparer, cracha-t-elle en les fusillant du regard.
- On se calme, princesse, ce n'était que des taquineries, répondit Carlos en lui faisant un clin d'œil.
- Eh bien ! Ce n'est pas drôle, répliqua Lidya, du tac au tac.
- Ok, ok, marmonna le jeune blond en levant les mains.
Chacun se mit ensuite à plier sa natte et ses affaires. Un bref instant le regard de Lidya croisa celui de Gaël et elle remarqua qu'il avait un sourire en coin, et la regardait avec insistance. Elle détourna rapidement les yeux pour qu'il ne perçoive pas son trouble.
Quelques heures après, ils étaient réunis sur la grande place du village. Leurs mules avaient été nourries, et chargés de victuailles. Il était temps de reprendre la route. Tous les habitants du petit hameau s'étaient réunis pour leur souhaiter bon voyage.
- Vous serez toujours les bienvenus chez nous, fit le chef d'une voix reconnaissante. Et sachez qu'en ce lieu, vous avez des alliés fidèles. Lorsque vous aurez besoin de soutien, faites-nous appel.
- Merci, chef, lui répondit Gaël.
La chamane du village, l'épouse d'Abrahoaï, s'avança et prit les mains de Lidya. Autour, un grand silence se fit.
- Un grand destin vous attend, votre Altesse ! Soyez forte, peu importe les circonstances. Dans vos veines coule un grand pouvoir, et sur vos épaules repose le sort de notre monde, Mirabel. Faites le bon choix, le moment venue, lui révéla-t-elle d'une voix chaleureuse.
- Que voulez-vous dire par là ? questionna la jeune fille, bouleversée par les mots de Neïsha.
Celle-ci sourit et la prit dans ses bras. Bizarrement, Lidya s'y sentit bien.
- N'ai pas peur de te confier à tes amis, plus vous êtes soudés, plus vous êtes forts, lui recommanda-t-elle. Quant aux mots que je viens de te dire, je ne les comprends pas moi même. Ils viennent de notre dieu suprême, Morphée. Tu comprendras, le jour où il l'aura décidé. Maintenant va, et accompli ta destinée.
Juste après, elle libéra la jeune fille de son étreinte, et retourna prendre place auprès de son époux.
- Une dernière chose, quelques kilomètres après, vous entrerez sur les Terres inconnues. Soyez très prudents, les avertis, Abrarohaï. Si les rumeurs nous décrivant comme des êtres sanguinaires et assoiffés de sang sont fausses, celles sur les créatures peuplant les Bois Sangsues sont vraies. Que Morphée soit avec vous !
- Merci pour votre hospitalité et vos conseils, chef Abrarohaï. Puisse les dieux vous le rendre au centuple, remercia Gaël.
Ils montèrent ensuite en scelle, et lancèrent les chevaux au galop sous les chauds au-revoir du peuple Elfique. Chacun d'eux avaient un visage grave, personne ne parlait. Il ne restait plus que trois jours au plus et ils atteindront Persillia.
Plongée dans ses pensées, Lidya essayait de comprendre les mots de Neïsha, en vain. Faire le bon choix. Qu'avait-elle voulut lui dire par là? En plus de cela, ses inquiétudes concernant sa mère étaient de retour. La peur lui broyait le cœur. Et si... Non ! Elle refusait d'y penser. Jusqu'à présent, seul l'espoir de revoir Arielle vivante lui permettait d'être forte. Alors, elle allait continuer par y croire. Il le fallait.
Laurine et Léa rapprochèrent leurs montures de celle de la jeune fille, la sortant de ses pensées.
- Ça va aller, Lidya, nous sommes là, tout va bien se passer, la rassura Laurine.
Surprise, elle regarda ses gardiennes tour à tour, des gouttes salées perlant au coin des yeux. Qu'elle avait été bête de garder tout ses chagrins et peurs pour elle ! Depuis le début, ses deux amies le sentaient, tandis qu'elle essayait à tout prix de les cacher. La femme du chef avait raison, plus ils seront soudés, plus ils seront forts !
Elle regarda Léa à sa droite, Laurine à sa gauche, Carlos devant, et sentit le regard brûlant de Gaël derrière elle. Une grande reconnaissance emplit son cœur à l'endroit de ses amis, qui quelques semaines en arrière n'étaient pour elle que de parfaits inconnus, et qui pourtant avaient tout laissé pour l'accompagner dans son périple.
- Merci, fit-elle d'une voix émue.
Son regard se porta un instant sur Bartok qui gambadait joyeusement auprès de sa liée, ensuite sur le paysage autour d'eux. Elle était plus sereine, et c'était ce qu'il lui fallait.
***
Coucou 😄. Vous l'avez compris, nous entrons dans la 3è phase de l'histoire. Plus qu'une dizaine de chapitres au maximum avant la fin.
Plus j'avance dans l'écriture, plus j'ai de la peine à ecrire. Je ne sais pas trop pourquoi. Je manque de motivation. 😣 Ça vous est deja arrivé ?
Des remarques / critiques?
On se retrouve la semaine prochaine pour la suite. Biz biz... ❤
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