30. Découverte inattendu.
Autour d'eux se trouvaient des femmes, des enfants, des hommes, des mules, des poules...
Le sopoccocus était à présent un homme avoisinant la soixantaine. Comme les autres membres du clan, il avait de long cheveux noirs, une peau dorée et deux oreilles aux bouts pointues. Il possédait une forte stature et de lui émanait une douce aura inspirant le respect. Ses yeux étaient d'un vert clair, envoûtant, dans lequel on pouvait facilement se perdre.
Abrarohaï, portait des vêtements typique aux hommes, dans les tribus aborigènes ; un pantalon et une chemise à manches longues, de couleur brune et parsemée de perles au niveau du col. Les autres hommes du clan, en portaient également des semblables, à la différence que les leurs n'étaient pas incrustées de perles. Quant aux femmes, elles avaient comme vêtements, des robes tribales aux multiples couleurs.
Il approcha les jeunes, et d'un geste unanime, ils plongèrent dans une profonde révérence, lui et les autres membres du clan.
- Votre Altesse, Vos grâces, veuillez pardonner mon accueil, j'en suis vraiment navré. Il fallait que j'assure la protection des miens. J'ignorais qui vous étiez. Soyez clément, je vous prie ! débita-t-il d'une voix rauque où pointait de la confusion.
Laurine et ses amis furent surpris ! Comment connaissait-il leurs identités ? Tous les cinq se regardaient avec incrédulité, ne sachant que dire, ni de quelles façons réagir.
Comme s'il comprenait l'état des jeunes gens, Abrarohaï se releva, imité par les autres, et leur fourni les réponses dont ils avaient besoin.
- Lors des échanges d'informations entre l'héritière des Médox et moi, j'ai également eu accès à ses pensées, fit-il en souriant.
Laurine se sentit mise à nue. Qu'un inconnu ait eu accès à ses pensées sans consentement la mettait hors d'elle. Malheureusement, elle n'y pouvait rien. Elle avait été prévenu par ses amis, sur le fait qu'elle ne maîtrisait pas encore ses pouvoirs, mais n'en avait fait qu'à sa tête. Elle fit un effort pour ne pas afficher son mécontentement, et répondit au chef par un sourire crispé.
Pour la détendre, Bartok qui l'avait rejoint lui lécha la main droite. Ses blessures avaient cessé de saigner au grand soulagement de sa maîtresse.
<< Ça va mieux, mon grand ? >>
<< J'ai mal au flanc droit >> se plaignit le félidé.
<< Mon pauvre petit chou, allez, vient là.>>
Elle s'abaissa pour le caresser.
Lidya, elle, gardait un visage impassible. Au fond, elle était gênée, mal à l'aise de voir tous ces regards braqués sur elle. Comme au camp des rebelles, elle lisait dans les yeux des habitants du petit hameau, de l'espoir, de la confiance, de la joie, de la reconnaissance et du respect, ce qui lui brisait encore plus le cœur. Elle ne méritait pas cet honneur. La preuve, elle n'avait même pas participer au lever du sort qui planait depuis des années sur le village. Ses yeux se mirent à rougir, elle mordit sa lèvre inférieure pour ne pas flancher, et se contenta de garder le silence.
Dans la foule les entourant, une femme environnant la cinquantaine, sans qu'elle ne s'en aperçut, l'observait avec insistance.
N'obtenant que des sourires de la part des cinq voyageurs, le chef continua sur sa lancée.
- Vous êtes les bienvenus dans notre village, vous pouvez rester autant que vous le souhaitez.
Les jeunes gens se concertèrent du regard et chacun hocha la tête. Ce fut Léa qui prit la parole pour répondre.
- Pouvez-vous nous héberger juste pour cette nuit ?
Le ciel était d'un éclat doré et orangé, le soleil continuant sa course n'allait pas tarder à se coucher.
- Nous en serons honorés, répliqua Abrarohaï, enchanté. Qu'on prépare un grand festin pour nos hôtes.
Autour, les habitants commencèrent à se disperser par groupe. Les femmes d'un côté, les hommes de l'autre.
La femme qui observait Lydia avec insistance avança dans leur direction. Malgré son âge, elle se tenait bien droite et marchait avec grâce. Sa magnifique longue robe blanche aux motifs bleus et oranges bougeait au rythme de ses pas. Ses cheveux noirs et légèrement cendrés, relâchés, voletaient au gré du vent. Ses yeux noirs pétillants de joie fixaient le chef.
Elle s'arrêta derrière lui. Ce dernier sentant sa présence, arrêta de parler aux jeunes gens ! Le visage soudainement illuminé, il se retourna et s'empressa de la prendre dans ses bras pour la serrer de toutes ses forces. Rires, larmes, profusion de joie et baisers étaient au rendez-vous entre les deux membres du clan.
- Je vous présente ma femme, Neïsha, fit le chef d'une voix rauque après quelques minutes d'embrassades.
Cette dernière leur fit face et les accorda un sourire chaleureux, qui eut le don de sortir Lidya de son état morose.
- Suivez-moi, je vous prie, proposa-t-elle aux jeunes gens.
Elle les mena devant une hutte et ouvrit la porte. Ils entrèrent à l'intérieur et furent émerveillés par ce qu'ils voyaient. Le sol était couvert de tapis richement brodé, les murs incrustés de pierres lumineuses ; une petite cheminée avait été apprêtée pour réchauffer la pièce en cas de besoin. Entassées dans un coin, cinq nattes avaient été mises à disposition des voyageurs pour la nuit.
- Merci, Madame, fit Laurine.
- De rien, petite. Allez, apprêtez-vous, ce soir c'est la fête. Ne vous inquiétez pas, quelqu'un viendra vous chercher, avertit-elle avant de sortir.
Ils se laissèrent choir sur le tapis. La journée avait été riche en émotions et en fatigue. Bartok en profita pour prendre place sur les cuisses de sa maîtresse. Il se roula en boule et ne tarda pas à s'endormir sous les caresse de sa lié.
~
Quelques heures plus tard, ils étaient lavés, changés, et prêts pour la fête, comme le disait Carlos. Ce dernier retrouvait peu à peu son humeur joyeuse, et ses blagues débiles résonnaient dans le cabanon, faisant rire ses amis.
- Vos Grâces, sont-ils prêtes ? s'enquit une voix dehors.
- Nous sommes à vous dans un instant, répondit Gael.
Quelques secondes plus tard, ils rejoignaient le jeune Elfe venu les chercher. Il les conduisit au centre du village, où de petites tables collées les unes aux autres, en formaient une très longue de plusieurs mètres. Un tapis blanc recouvrait le tout. Celle-ci débordait de mets appétissant : gâteaux, viandes, fruits, vin, poissons... il y en avait de tous les goûts, ce qui fit gargouiller le ventre des trois jeunes filles. Gaël et Carlos se moquèrent d'elles.
Le guide les mena auprès du chef et son épouse, où ils prirent place.
- Ah ! Nos invités d'honneur sont là, s'exclama Abrarohaï en souriant. J'espère que le buffet est à votre goût ! Servez-vous donc, je vous prie.
Ils ne se firent pas prier, et s'empressèrent de remplir leurs plats.
Tout le village était présent. Les gens discutaient, riaient, d'autres se disputaient. Quelques enfants couraient en s'amusant... Il régnait autour de la table une ambiance joyeuse. À quelques mètres, un grand feu brûlait, illuminant et réchauffant les convives.
- Quelque chose m'intrigue, chef, pourquoi avez-vous choisi malgré les risques, d'utiliser le sort ? questionna Laurine entre deux bouchées.
- Voyez-vous, ma tendre épouse est une chamane, avoua-t-il en coulant vers cette dernière un regard transi, elle avait prédit votre venue.
- Oui, les enfants, attesta la vieille femme en caressant la joue de son époux.
Elle détourna ensuite son regard et le plongea dans celui de Lidya. Leur défi visuel dura un instant, puis elle reporta son attention sur un groupe d'hommes transportant des tambours, et qui venait d'apparaître.
Ils portaient juste des jupes multicolores serties de perles au niveau de la hanche. De fines arabesques tracées à l'aide d'encre noire recouvraient leur poitrine et une partie du visage. Très vite, les premières notes se firent entendre, fortes, saisissantes, mélodieuses et entraînantes. Un groupe de femmes se leva de table, et se mit à chanter et danser. Petit à petit, des couples se formèrent homme, femme, et enfants, tous se mirent à danser autour du feu.
Abrarohaï invita sa femme et ils se joignirent aux autres membres du clan, sautillant, tapant des pieds et des mains, tournoyant sur place, s'enlaçant...
- Tu m'accordes cette danse, ma jolie ? fit Carlos cérémonieux envers Laurine.
Cette dernière éclata de rire et plaça sa main dans la sienne.
- Bien sûr que oui, répondit-elle.
Avant de s'éloigner, le rebelle donna un coup de pied discret à son ami en désignant Lidya du regard. Gaël le fusilla des yeux tandis qu'ils s'éloignaient.
- Euh... Est-ce q...que tu peux m'accorder cette danse, Lidya ? finit-il par demander difficilement.
Qu'est-ce qui lui arrivait, bon sang ! Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il invitait une fille à danser, alors pourquoi se comportait-il comme un débutant lorsqu'il s'agissait de Lidya ?
Léa pouffa à côté d'eux, puis prit une pomme dans laquelle elle croqua.
- Oui, je veux bien, répondit timidement la Johnson.
Lorsque leur main se touchèrent, ils ressentirent tous deux un semblant de décharge électrique qui alla percuter leur cœur, redoublant leur battement.
Au lieu d'avancer vers la piste de danse, ils restèrent en face l'un de l'autre à s'observer mutuellement. Yeux dans yeux, perdus dans un monde de sensations et de tourbillons. Ce fut Léa qui les poussa finalement en marmonnant.
- Allez-vous dévisager au coin du feu, pas devant moi.
Il ne restait plus qu'elle à la table, mais pas pour longtemps. Un jeune Elfe la tira par le bras, et l'entraîna dans la foule déchaînée au rythme des tambours.
♥♥♥
😄 Ah ! Cette fin de chapitre, je l'adore. Et vous?
Comment était votre semaine? La mienne, pas mal.
Votre avis sur ce chapitre. Des idées de nom pour notre couple adoré 😍?
Des remarques / critiques? N'hésitez pas. 😉
On se retrouve le samedi prochain. Bisouuuuu...
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