12. Un Secours inattendu (partie 1)


La rousse fit ensuite apparaître une boule de feu dans sa main, attendant la réponse de Lidya et Laurine.

De grosses gouttes de sueur se mirent à perler sur le front des filles, ce qui fit sourire Betty qui adorait voir ses proies mortes de peur avant de les achever, même si la situation était complètement différente.

- Je vais compter jusqu'à trois. Si vous gardez toujours le silence, vous irez brûler en Enfer.

Elle attendit quelques secondes puis commença le décompte.

- Un...

Laurine et Lidya se mirent à trembler ne sachant que dire. La première, ayant subitement un gain de courage, se plaça devant la seconde en un geste protecteur.

- Deux...

Toujours aucun aveu venant des filles. À bout de patience, Betty augmenta la grosseur de la boule de feu et se prépara à la lancer.

- Trois...

Le projectile se dirigea droit sur les deux amies qui, instinctivement, s'enlacèrent. Elles attendirent l'impact, mais rien ne se produisit. Lidya ouvrit lentement les yeux et fut soulagée et émerveillée par ce qu'elle vit. Un mur d'eau se dressait en bouclier devant elles.

Léa apparut l'instant d'après et lui jeta un regard mi-fier mi-inquiet.

Étonnée par ce qui venait de se passer, les trois sœurs avaient les yeux grands ouverts. Comment était-ce possible ? Un maître de l'eau ? La reine serait très intéressée par cette découverte.

- Bien joué, mais soyez raisonnables. Vous ne faites pas le poids contre nous, tu le sais, dit Betty en regardant Léa droit dans les yeux.

La jeune fille ne voulait pas l'admettre, cependant la rousse avait raison. Au dernier moment, le pouvoir de Lidya s'était manifesté, les protégeant contre les flammes. Mais toutes les trois n'étaient pas prêtes pour un combat. Qu'allait-elle faire ? Les téléporter ? Non ! L'utiliser sur une seule personne, c'était raisonnable, mais trois, c'était du suicide. Elle n'avait pas la force nécessaire pour accomplir cet exploit. Elles étaient dans de beaux draps !

- Oui, tu as raison, la rousse. Mais elles ne sont pas seules contre vous, sorcières.

Toutes les six tournèrent leur regard pour voir à qui appartenait cette voix rauque et ferme.

En le voyant, Nora prit une mine aguicheuse, et se mit à lui faire les yeux doux. Betty poussa un soupir d'agacement face à l'attitude de sa jeune sœur et Alexa resta calme et posée, comme à son habitude.
Laurine et Lidya dévisagèrent le nouvel arrivant avec admiration. Léa, elle, d'un air méfiant.

- Il ne manquait plus que vous, râla la rousse en faisant une moue dédaigneuse.

L'homme en question, ou plutôt le jeune homme, semblait être dans la vingtaine. Enfin... s'il était humain. Il avait de longs cheveux bruns retenus en un chignon négligé, un visage aux contours anguleux et une forte stature. Sa peau était blanche comme la neige. Un instant, ses yeux se perdirent dans ceux de Lidya et la jeune fille en eut le souffle coupé. Bleus, ils avaient la teinte océanique. Pour passer inaperçu, il avait revêtu un jean et un t-shirt qui moulait ses muscles.

- Eh oui, très chère, se moqua-t-il. Lorsqu'on m'a rapporté que vous alliez sur Terre, j'ai décidé de vous suivre pour voir quelle était votre mission. J'ai bien fait apparemment.

- Lorsque la reine sera mise au parfum de votre intervention, vous serez pourchassé, l'avertit Betty.

Si le jeune homme entrait dans la partie, elles avaient moins de chance de gagner, et cela la frustrait énormément.

- Je suis habitué, ne vous inquiétez pas pour moi, répondit-il.

Après avoir jugé la situation et consulté ses sœurs du regard, Betty préféra éviter le combat. De toute manière, elles avaient assez d'informations pour la reine.

- Nous n'en avons pas encore terminé avec vous, lança-t-elle à l'endroit des filles.

Juste après ces mots, elles disparurent en laissant derrière elles une traînée de poudre violette et étoilée.

- La situation était sous contrôle, marmonna Léa en s'adressant à l'étranger.

- Excusez-moi ? fit-il.

La jeune brune était en colère. Elle était de ces personnes qui acceptaient avec difficulté l'aide de quelqu'un. Trop fière, voilà ce qu'elle était.

- Léa, calme-toi. Tu vois bien qu'il est de notre côté, la sermonna Laurine qui s'était remise de ses émotions dès la disparition des trois sœurs.

- Qu'est-ce qui le prouve ? Et s'il était plutôt des leurs ? Et s'il cherchait juste à gagner notre confiance ? répliqua-t-elle, méfiante.

Laurine poussa un soupir d'agacement. Non seulement elle était trop sûre d'elle, en plus de ça mademoiselle était orgueilleuse, au point de ne pas pouvoir dire un simple, merci. ‹‹ Super, ça promet ›› songea-t-elle.

- Qui êtes-vous ? intervint à son tour Lidya.

- Gaël Albierik, chef des Rebelles de Mirabel. Pour vous servir, votre Majesté, répondit-il en effectuant le salut Mirabeliens réservé aux Rois et Reines.

- Quoi ? s'exclama la jeune fille, étonnée.

Gaël lança un coup d'œil plein d'interrogation à Léa et celle-ci baissa la tête.

- Vous ne lui avez rien dit ? s'emporta le chef des rebelles.

Le rouge monta aux joues de Léa. Comment osait-il lui parler sur ce ton alors qu'il venait à peine de débarquer et qu'il ne savait absolument rien de ce qui s'était passé bien avant son arrivée ?

- Ne m'accusez pas sans savoir, Monsieur, répliqua sèchement la jeune brune.

Lidya et Laurine se regardèrent et soupirèrent ensemble. Apparemment, le courant avait du mal à passer entre les deux. Si elles n'intervenaient pas, ils risquaient de s'arracher la tête.
Ce fut Lidya qui se jeta à l'eau.

- Calmez-vous, s'il vous plaît. Et si tu nous expliquais cette histoire, Léa ? proposa-t-elle gentiment.

Tous les quatre allèrent s'asseoir sur les chaises de la terrasse des Johnson. Le temps étant toujours figé, ils n'avaient pas peur d'être découverts par Arielle.

- Il y a de cela dix-sept ans, une guerre a éclaté dans notre monde. Elle opposait une femme démoniaque au roi Arrow. Nul ne savait pourquoi elle détestait autant les membres de la famille royale. Pour être sûre de gagner, elle s'est alliée aux créatures des ténèbres. Avec leur aide, elle a détruit tout sur son passage. Elle a tué le roi, ses conseillers, et plus des deux tiers de l'armée royale. Dans les décombres, elle n’a en revanche pas trouvé pas le corps de la reine, des femmes des conseillers, ni ceux de leurs nourrissons. Ces dernières ont réussi à s'enfuir à temps et à franchir le portail. La reine a abandonné sa fille après avoir sonné à la porte d'une villa. La femme du premier conseiller a préféré l'orphelinat et celle du deuxième conseiller a décidé de garder la sienne. Elle a vécu une existence d'humaine et a été finalement été rattrapée par la vieillesse.

En arrivant à cette partie, la voix de Léa se brisa.

- Comment ça ? s'informa Laurine qui était accrochée au récit de la jeune fille.

- Les Mirabeliens ont une durée de vie plus longue que celle des Terriens. Prenez mon cas, j'ai quatre-vingts ans, expliqua Gaël.

Sous le regard ahuri de Laurine et Lidya, il ne put s'empêcher de pouffer.

- Pour vivre un peu plus longtemps, elle dû renoncer à son pouvoir. Mais cela ne fut pas suffisant. Elle est morte il y a un an. C'était ma mère.

Cette annonce refroidit l'ambiance et plongea ses voisins de table dans un état de tristesse.

- La femme du premier conseiller est retournée à Mirabel quelque temps après. Elle y cherchait des nouvelles de son époux et n’y a trouvé la mort. C'était ta mère, Laurine, avoua-t-elle en lui jetant un regard désolé et compatissant.

La jeune Butter reçut la nouvelle avec courage, ne laissant rien paraître sur son visage. Il y avait quelques jours, elle se demandait ce qu'était devenue sa vraie mère. Elle venait d'avoir la réponse. Bien qu'elle eût envisagé cette hypothèse, ça faisait toujours autant mal.

- Quant à la reine, nul ne sait ce qu'elle est devenue, Lidya. C'était ta mère, ce qui fait de toi l'héritière du trône de Mirabel.

La jeune Johnson en fut toute chamboulée. Elle venait à peine de découvrir son adoption, qu'on lui annonçait l'étrange disparition de sa mère biologique. Elle refoula au plus profond d'elle les émotions dont elle était sujette et se concentra sur les mots de Léa. Elle se laisserait aller une fois seule dans sa chambre.

- Laurine et moi sommes liés à toi. Nous sommes tes gardiennes, ce qui fait que nous ressentons tes émotions et éprouvons le besoin de te protéger, continua-t-elle.

Tout s'expliquait ! Les deux jeunes filles comprenaient enfin certaines de leurs réactions. Du côté de Laurine, son envie de rassurer et de protéger Lidya. Et du côté de celle-ci, la confiance aveugle qu'elle lui vouait.

- Avec la venue des Divas de la mort, cela veut dire que vous n'êtes plus en sécurité ici. Elles reviendront, soyez-en sûres, prévint Gaël. Vous devez vous préparer. Il est temps que j'y aille, le sort figeant les alentours est sur le point de se briser, annonça-t-il en se levant.

- Merci pour votre aide, Monsieur Albierik, lui dit aimablement Lidya.

- Je vous en prie, votre Altesse. Appelez-moi Gaël. Je ne serai pas très loin. En cas de besoin, vous n'aurez qu'à siffler dans ceci.

Il lui tendit une petite flûte en ivoire, décorée de jolis motifs et longue de cinq centimètres, puis s'éloigna du petit groupe.

- Si vous le voulez bien, demain aux environs de vingt heures, on se retrouve sur le terrain de l'UL(Université de Lomé) pour vous apprendre à maîtriser vos pouvoirs, proposa aimablement Léa.

- D'accord, répondirent à l'unisson les deux filles.

- Soyez prudentes, leur recommanda-t-elle avant de disparaitre, entourée d'une lumière blanche.

†††
Hellooo 😄.
On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau chapitre. Il était comment ?

Vos premières impressions sur Gaël ?

Vos hypothèses pour la suite ?

Des critiques/remarques ?

N'hésitez pas à voter, commenter, et à partager l'histoire avec vos amis ! Ça me fera plaisir que nous soyons plus nombreux 😉. Plus on est fou, plus on rit !

On se dit à samedi prochain pour la suite. 😙❤

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