Chapitre 51 ✅
Il m'avait fallu des heures avant d'enfin trouver le sommeil ; le canapé défoncé était inconfortable, il faisait froid et je n'avais aucune couverture, et entendre quelqu'un se retourner dans un lit, quelque part dans la maison, sans avoir la moindre idée de qui il s'agissait, ne faisait pas le meilleur endroit pour se reposer. Mais ce qui m'avait achevé, surtout, était les questions et réflexions qui me trottaient dans la tête sans jamais s'arrêter.
Quand vint le matin, j'étais aussi épuisé que si je n'avais tout simplement pas dormi.
Mais le pire fut le réveille : quelqu'un, à quelques centaines de mètres d'ici, hurla à pleins poumons.
Je me redressai d'un bon, le cœur pompant à toute vitesse. Le hurlement était terminé, mais il résonnait encore à mes oreilles. Est-ce que c'était Télio ?!
Je m'assis à nouveau sur le canapé, essayant de reprendre mon souffle. Je m'étais levé si soudainement que ma tête tournait sérieusement.
J'entendis, quelque part dans la maison, quelqu'un repousser les couvertures d'un lit et ouvrir les portes d'une armoire. Puis encore d'autre bruit, provenant d'une pièce voisine.
Avant que je ne pus me décider sur ce que je devais faire, deux personnes débarquèrent dans le salon et figèrent en me voyant. Un clone, comme je m'en étais douté, et une jeune fille rousse.
— Coucou, dit celle-ci, incertaine. T'es qui ?
— Miö, dis-je simplement.
Les deux nouveaux venus échangèrent un regard, puis éclatèrent de rire.
— Le vieux avait vraiment aucune imagination pour les prénoms, pouffa le garçon.
— Et le tien ? m'énervai-je en me levant du canapé.
Ma soudaine mauvaise humeur diminua de moitié quand je me rendis compte qu'il était plus petit, donc plus jeune, que moi.
— Hadrien, dit-il avec un sourire de travers. Tu vois, Miö, t'es pas à plaindre.
— Et moi c'est Aëlle, au cas où tu te demandes, ajouta la fille.
— Mais pourquoi t'es là ? continua Hadrien sans remarquer l'interruption.
— C'est Simmer qui m'a dit de dormir ici pour la nuit...
Aëlle se fendit aussitôt d'un grand sourire, sautillant de joie.
— Il est revenu !
Et elle courut vers l'entrée, disparaissant de l'autre côté en un tourbillon de cheveux roux. Je fis la moue en fixant la porte entrouverte. Elle était partie trop vite pour que je puisse me faire une opinion, et pourtant, j'avais une drôle d'impression, avec celle-là.
— Viens, Mayo ! s'écria Hadrien qui se précipitait dehors à son tour.
Je poussai un petit soupir, puis consenti enfin à les suivre. Le soleil était levé, montrant à peine huit ou neuf heures du matin. Hadrien et la fille courraient au centre de l'autoroute, sautant au-dessus des nids de poule gigantesques, mais je marchais simplement derrière eux, regardant le décor maintenant qu'il y avait assez de luminosité. En face de la maison bleue dans laquelle j'avais dormi, il y avait la maison jaunie. Je vis quelqu'un passer devant la fenêtre en même temps qu'il enfilait une chemise, et j'eus aussitôt la certitude que c'était un clone en plus. Merde, ils sont – nous sommes – combien, ici ?!
En avançant encore un peu, je vis deux autres habitations, chacune d'un côté de la route. L'une était pratiquement identique à la bleue, alors que la seconde était presque belle. Elle était faite en brique et, pour une fois, elle ne semblait pas sur le point de tomber sur la tête de ses occupants.
Je lançai un coup d'œil vers Aëlle et Hadrien ; ils étaient encore dans la rue. Je me permis de m'arrêter et d'observer d'un peu plus près cette maison. Des rideaux étaient tirés devant les fenêtres, mais je n'avais pas besoin de regarder pour savoir qu'il y avait des clones à l'intérieur.
Un son me fit retourner la tête vers la maison jaunie ; deux personnes en sortaient. L'un grand, pour sûr plus âgé que moi, mais moins que Simmer, s'avança en premier, pour ensuite tenir la porte au second ; très petit, il semblait à peine avoir dix ans. Le plus vieux se pencha pour permettre à l'autre de grimper sur son dos. Puis il se mit à courir en faisant des bons, faisant rire l'enfant aux éclats. La scène m'arracha un sourire, mais rapidement, ils me remarquèrent. Le jeune s'interrompit pour me dévisager et je détournai le regard en direction d'Aëlle et d'Hadrien ; ils n'étaient plus là.
— Coucou, fit le plus vieux des deux en s'inclinant légèrement vers moi, les mains sur les bras de l'enfant autour de son cou. T'es nouveau ? Ta tête me dit rien.
Le petit pouffa à nouveau d'un rire contagieux. Pour cause ; nouveaux ou pas, nous étions tous identiques.
— Ouais... je suis arrivé hier soir.
— Avec Simmer ? (Je hochai la tête.) Cool, il était temps qu'il revienne ! Alors tu dois être Télio ?
— Non. Miö.
Son sourire disparut en même temps que le mien. Évoquer le prénom de Télio m'avait rappelé la façon dont je m'étais réveillé, il n'y avait pas plus de cinq minutes ; par un hurlement.
— Mais Télio est ici, lui aussi... quelque part par-là, dis-je en levant le doigt vers la direction qu'avait pris Aëlle et Hadrien.
— Alors, c'est lui qui a crié. Viens, suis-moi.
— Fais-moi descendre !
Le plus vieux s'accroupit et relâcha ses bras. Le jeune se laissa glisser au sol et marcha dans la même direction qu'Aëlle et Hadrien un peu plus tôt. Mais alors qu'il passait près de moi, je remarquai à quel point sa peau était pâle ; j'étais – comme tous les autres – assez pâle de nature, mais lui, il semblait malade. Il avait un teint pratiquement blanc, presque verdâtre, et il avait de grands cernes sous les yeux. Ce qui faisait vraiment bizarre, sur un visage aussi juvénile.
J'avais envie de poser des questions, mais sachant qu'il avait le même ADN que moi, et donc possiblement la même ouïe surdéveloppé, je préférais attendre qu'il soit dans un autre kilomètre carré.
— T'en as visiblement rien à faire, mais je vais le dire quand même. Je m'appelle Arthur.
— C'est que ça commence à faire beaucoup de noms pour un seul visage, dis-je en levant les yeux vers lui.
— Oui, mais dis-toi que t'as déjà rencontré plus de la moitié d'entre nous. Enfin, de ceux qui sont ici.
Je soupirai platement, regardant où en était rendu le jeune. Il était tout au bout de l'autoroute, qui tournait vers la gauche. D'où j'étais, on ne pouvait en voir que des arbres de l'autre côté.
— Tu veux surement retrouver Télio, dit Arthur. Ou des souliers.
— Les deux sont plutôt à égalité dans mon palmarès de priorité, mais je crois que je vais opter pour Télio en premier.
Arthur sourit de toutes ses dents, apparemment fier de ma façon de penser. Et c'était certainement parce qu'ils avaient tous la même façon de penser.
— Viens, dit Arthur en posant sa main sur mon dos et m'entrainant avec lui sur l'autoroute. Il n'est pas trop loin.
Nous marchâmes en silence pendant près de dix secondes avant que ma curiosité ne reprenne le dessus. Le plus naturellement du monde, je me penchai légèrement vers Arthur ;
— Et l'autre qui était avec toi, il s'appelle comment ?
— Je croyais que tu préférais apprendre que quelques noms à la fois, dit Arthur avec un petit sourire en coin.
— Bah non, c'est juste...
— Tu t'inquiètes pour lui.
Je haussai les épaules, démasqué. Arthur retira sa main de mon dos et fit un pas de côté pour un peu plus de liberté dans ses mouvements. Il leva ses bras au ciel, s'étirant au maximum, avant de les laisser retomber contre ses flans.
— Il s'appelle Riley.
Je figeai pendant deux secondes, ne sachant plus comment réagir. Alors voilà, c'est lui, le fameux Riley. Je recommençai aussitôt à marcher auprès d'Arthur quand je vis qu'il me dévisageait.
— T'as déjà entendu ce prénom ? C'est que t'as rendu visite au vieux, hein ?
— Ouais, plus ou moins, dis-je en baissant la tête vers mes pieds nus, m'efforçant d'éviter les cailloux. Enfin, c'était plus Télio que moi...
— Vous y êtes allé en même temps ?
— J'y suis allé deux fois. La deuxième avec lui.
— Et lequel s'est fait avoir ?
— C'est moi. Le vieux, il m'a... étranglé, puis assommé... j'en ai perdu connaissance. Puis, il m'a injecté un truc... et j'ai été coincé sous ma forme animale tout le reste de la journée et une bonne partie de la nuit. Le vieux avait épargné Télio, il croyait que c'était lui, dis-je avec un signe de tête vers la route devant nous. Riley.
— Le vieux n'a pas toujours été seul, dit Arthur en secouant la tête. Il avait tout une équipe avec lui, tu sais ? Quand la guerre s'est terminée et qu'ils ont noyé un bon nombre d'entre nous, il avait décidé de garder Riley avec lui. Simmer était le plus vieux d'entre nous, mais il n'avait que huit ans, à l'époque. Et seul contre tous ses scientifiques, il ne valait rien, alors Riley est resté derrière... Mais dès que Riley fut assez âgé pour comprendre, il avait compris. Qu'un truc ne tournait pas rond dans la tête du vieux, et surtout, dans son sous-sol. Il a essayé de s'échapper, mais le vieux en est devenu fou. Il lui a administré de cette substance bleuâtre pour l'en empêcher – il n'avait que sept ans. Et voyant que, sous sa forme animale, il ne semblait plus vouloir tenter quoi que ce soit, il continuait de lui en donner. Pour que Riley reste près de lui. Il lui en injectait une fois aux deux jours, puis trois, quatre... pour finir avec une fois par semaine. Plus il recevait de ce produit, plus les effets duraient longtemps. Mais il le laissait redevenir humain, parfois. Simmer, Seth et moi, on a enfin réussi à le faire sortir de là, il y a... quelques mois, tout juste. Il a dix ans, maintenant.
Arthur marqua une pause, comme pour reprendre son souffle. Tout en marchant, je portai toute mon attention sur lui, peiné pour ce pauvre Riley. Apparemment, il existait des gens avec une enfance encore plus pourrie que la mienne.
— S'il a l'air malade, c'est parce qu'il l'est, justement, continua Arthur. Ça ne lui a pas réussi, ce... traitement. Et il faut le garder à l'œil, car parfois, c'est comme s'il devenait complètement vide... comme un zombie, tu vois. Ensuite, il s'enfuit chez le vieux. La dernière fois, c'était il y a à peine deux semaines. Il était parti au milieu de la nuit ; le temps que je le retrouve, il était déjà arrivé. Le vieux avait mis sa main dessus, lui avait redonné de son produit... et en essayant de le sauver, je m'étais fait avoir avec lui. Le vieux peut être rapide, quand il veut, dit-il avec un rire sans aucune joie. Riley s'était fait enfermé dans le sous-sol, et moi dans la grange. Mais le vieux m'avait oublié là ! Il est un peu sénile, en fait. Je suis redevenu moi-même le jour suivant, et j'ai pu ramener Riley ici. Il lui a fallu cinq jours pour se transformer. Et quand ce fut fait... il n'avait plus aucun souvenir de l'évènement.
Je hochai la tête, sans savoir quoi répondre. Malgré moi, j'avais trouvé quelle était la forme animale de ces deux-là ; Arthur était le cheval, et Riley était le chat. Mais pour tout le reste... tout ce dont j'arrivais à penser était : merde !
— Je... je suis désolé, bredouillai-je.
— On n'a pas tous eux une vie de bonheur, hein. C'est la fin du monde, de toute façon.
Arthur leva les bras, comme pour prendre le ciel à témoin. Puis, les abaissant à nouveau, pointa un seul doigt devant lui. Sans m'en rendre compte – trop captivé par l'histoire d'Arthur – nous avions tourné au coin de l'autoroute et un tout nouveau décor se présentait maintenant à nous ; celui d'une ville, contenant magasins, lampadaires tombés au milieu du chemin, voitures abandonnées et à moitié grimpée sur les trottoirs, et une bande de roux un peu partout. La fin du monde était là ; les roux partout.
Arthur et moi marchâmes au milieu de l'aller jusqu'à atteindre ce qui semblait être une petite animalerie, à ce que je voyais des affiches de chiens et chats dans les vitrines. Arthur s'avança devant moi pour m'ouvrir la porte, mais nous dûmes d'abord laisser passer trois personnes qui en sortaient. Aëlle et Hadrien, et pour le troisième, aucun doute que c'était Riley. Je baisai la tête, mais lui, ayant déjà les yeux braqués au sol, ne fit pas attention à moi.
En entrant enfin dans le magasin, Arthur reposa sa main sur mon dos pour me guider.
— Par ici, dit-il à mi-voix. Et ne le regarde pas comme ça, tu vas le rendre mal à l'aise.
Arthur s'élança à nouveau devant moi pour m'ouvrir une nouvelle porte ; celle d'une salle d'opération pour animaux. Dans la petite pièce, je remarquai aussitôt Simmer – il était le seul assez vieux pour réussir à se faire pousser une barbe. Avec lui, un autre clone ; plus grand que moi, mais d'à peine, à ce que je voyais de lui. Et sur la table d'opération était étendu Télio. Lui était facilement reconnaissable, non seulement pour sa combinaison dont il ne restait que le pantalon, mais pour le sang qui lui barbouillait le flanc gauche. Il était encore plus blême que Riley.
— Il va bien ? demandai-je avec appréhension.
— Je lui ai retiré la balle, dit le nouveau clone (il s'appelle Seth, me souffla Arthur à l'oreille). Il a perdu beaucoup de sang, mais ça va aller.
Il épongeait doucement la peau de Télio, s'efforçant de le nettoyer. Simmer, de l'autre côté de la table, préparait un bandage, qu'il appliqua au-dessus de l'énorme trou qu'était maintenant la blessure de Télio. Ils avaient dû l'agrandir pour atteindre la balle. Il lui faut des points de suture. Évidemment, c'était des fils que j'aurais dû apporter, plutôt que la pince et l'alcool qu'ils avaient déjà.
— Un vrai martyr, dit Simmer avec une grimace, alors que je pensais exactement la même chose. Et les jeunes qui voulaient voir ! Je les ai renvoyés à coup de pied.
— C'est qu'une façon de parler, ajouta Seth, captivé par son travail. Aucune maltraitance chez les mineurs.
— Je vous le laisse, dit Arthur avec une tape sur mon épaule.
Il sortit aussitôt de la salle. Seth, son éponge en l'air, regarda vers la porte quelques secondes de plus, un sourcil plus haut que l'autre, avant de secouer la tête et de se remettre à nettoyer doucement la peau de Télio.
— Alors toi, tu es donc... Miö, dit Seth d'un ton désintéressé. Un de plus, youpi.
— Et toi, tu es Seth, dis-je sur le même ton. Une dizaine de plus... Ô joie.
Seth releva brièvement les yeux vers moi, le temps de me faire un sourire plein de fierté.
— Je l'aime bien, celui-là, dit-il pour Simmer. Il a meilleur caractère que lui.
— Lui s'est fait charcuter la hanche, dit Simmer. Par toi ! Rien que l'idée ferait tomber n'importe qui dans les pommes.
Seth tira la langue. Je pouffai de rire, pensant qu'un vrai double de moi aurait su trouver quelque chose à répliquer jusqu'à en plus finir, mais je me rendis compte quelques secondes plus tard que c'était parce que Télio se réveillait. Avant même d'ouvrir les yeux, il se mettait déjà à gémir.
Seth s'arrêta d'éponger le sang et Simmer prit un verre d'eau qu'il porta directement à la bouche de Télio.
— Bois, dit-il doucement.
Mais Télio était encore trop dans les vapes pour comprendre. Seth lui souleva la tête et, à deux, ils parvinrent à lui faire avaler quelques gorgées, alors qu'il luttait pour rester conscient.
Simmer éloigna le verre et Seth reposa sa tête sur l'oreiller.
— Miö, murmura Télio en refermant les yeux. J'espère que t'as eu ta vengeance, parce que je saurais pas te donner mieux.
— T'as plus à t'en faire là-dessus, dis-je dans un rire.
— Mais je comprends pas... pourquoi t'as pas paniqué...
— C'est parce que j'en ai rien à faire de toi. Du coup, c'était ta chance. J'aurais perdu mes moyens pour quelqu'un d'autre, surement.
— Tu m'as sauvé parce que tu m'aimes pas... tu parles d'un paradoxe.
Puis Télio retomba endormi, plongeant la salle dans le silence. Simmer et Seth communiquaient par mouvement de sourcils, et s'arrêtèrent aussitôt que je les remarquais.
— C'est bon, Seth, t'as accompli t'as mission avec brio ! dit Simmer en se levant de sa chaise. Disposez !
— Chef, oui, chef ! s'écria Seth en faisant un salut militaire.
Seth sortit ensuite de la pièce, faisant un clin d'œil en passant près de moi. Je restai dans mon coin, incertain.
— Alors... t'es vraiment « le chef » dis-je en imitant les guillemets avec les doigts. À ce point-là.
— Mais non, dit Simmer en riant. On blaguait. Enfin, oui, je suis le plus vieux et on me voit un peu comme « le chef »... Mais ici, on est tous frères. On écoute naturellement l'ainé, mais tout le monde se fout de sa gueule dans son dos.
— Donc, en gros, c'est comme une grosse famille.
— Toute une bande d'orphelins qui se marchent mutuellement sur les pieds, dit Simmer en hochant la tête. Toi, tu as été adopté à Digora, non ? Tu avais des frères et sœurs ? Ah, ne dis rien ! Pas de spoilers. On se racontera tout... (il lança un regard incertain vers Télio) dès qu'il ira mieux. Pour ne pas tout répéter deux fois. Il n'est pas près de courir partout, mais, ce soir, il sera assez rétabli pour tenir debout. Je sais que je t'avais dit « demain matin », donc ce matin, mais...
— Ça va, j'ai eu mon lot de révélation, déjà... et ça fait même pas un quart d'heure que je suis réveillé. Je suis bien contant de devoir attendre.
— Alors, du coup, pas de problème, dit Simmer en me faisant un clin d'œil, exactement comme Seth un peu plus tôt. T'es libre jusqu'à ce soir. Pendant ce temps... va socialiser. Ou fais ce que tu veux.
— Je crois que je vais rester avec Télio. Au moins jusqu'à ce qu'il se réveille à nouveau. Vérifier qu'il guérit bien. J'ai quelques connaissances en médecine, dis-je sans pouvoir m'empêcher de grimacer.
— C'est comme tu veux. Mais si tu restes ici, moi, je vais aller faire autre chose. S'il y a des problèmes, t'as qu'à demander à Seth ou à moi... Ou dans le pire des cas, n'importe quel roux au-dessus de cette taille, dit-il en levant la main près de son nez.
— C'est bon. Je saurais me débrouiller.
Simmer sortit de la pièce et j'allai m'assoir sur l'une des chaises au fond. Aussitôt que Simmer ne fut plus en vue, je plaquai mes paumes sur mon visage et laissai tomber ma tête par en arrière.
— Dans quel genre d'endroit tu m'as foutu, Télio, murmurai-je.
— Chut, je dors, dit Télio sans même ouvrir les yeux. Mais tu sais quoi ? Je me serais pris volontiers une deuxième balle si j'avais pu être soigné à Digora plutôt que par l'autre. Promets-moi que, s'il m'arrive autre chose, c'est toi qui me soigneras.
— Promis, dis-je dans un rire.
Il n'avait aucune idée dans quoi il venait de s'engager.
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