Joyeux Noël ! Partie 1 : Minos

Minos était assit dans son salon. Seul. Un verre de vin à la main, il regardait la cheminé dont le feu c'était éteint depuis quelques temps déjà. Son regard vide ne semblait pas avoir conscience de ce qui se passait autour de lui. C'était Noël.

Enfin non, pas exactement. Les humains fêtaient cette fête le 25 décembre, soit le lendemain.

Ce n'était pas une fête qui se fêtait chez les spectres. À vrai dire, Minos n'avait jamais rien eu à faire de cette période stupide. Il détestait offrir des choses aux autres, et ne comprenait pas pourquoi les gens aimaient faire plaisir aux autres. Ce principe le dépassait complètement. Quant aux autres choses qui composaient Noël ... Et bien, éclipsées parl'égoïsme et l'avidité humaine, il ne les avait jamais vu, surtout pas à ce moment de l'année.

Normalement, il n'avait que faire de cette période. Avant, il l'exécrait , car le nombre de morts augmentait, et que cela lui faisait plus de travail, mais depuis qu'Eaque était devenu juge, il avait commencé à voué une vraie haine pour cette saison.

Dès octobre, le troisième jugen'avait qu'un mot à la bouche : « Noël ». Il parlait de gâteaux, de cadeaux, il riait pour un rien ... Tout ce que Minos détestait.

Mais cette année, c'était différent.

Non pas qu'Eaque soit moins agaçant, au contraire, il était toujours aussi insupportable. Mais cette fois-ci, Hadès avait voulu se montrer généreux.

Et leur avait offert des vacances, sur Terre.

Près du lieu de résidence où Albafica, ressuscité, c'était retiré.

Minos frissonna à la pensée du calvaire qu'il allait devoir vivre.

Est-ce que revoir son amour perdu le rendait heureux ? Oui, évidemment, plus que tout. Il crevait d'envie de revoir son poisson chéri. Mais ils ne pourraient jamais vivre ensemble. Ce qui rendait chaque entrevue insupportable ...

Il sursauta lorsqu'une main puissante s'abattit sur sa porte d'entrée. Il poussa un soupir, et finit son verre cul-sec.

  - J'arrive !

Il se leva lentement, absolument pas impatient, et enfila son manteau, las. Il avait revêtit une tenue qui serait assez discrète, sur Terre, la seule qu'il avait. Enfin, passer inaperçu était une idée stupide, rendue impossible avec son air étrange, ses cheveux blancs et ses ricanements. Il observa sa chemise blanche, son pantalon noir moulant, puis enfila un blouson en cuir que lui avait dégoté Eaque en soupirant. Et bien, il était paré. Il ne lui restait plus qu'à y aller.

Il ouvrit sa porte, ses yeux cachés sous sa frange. Rhadamanthe se trouvait devant lui, dans un costume noir. Il avait les bras croisés et son air blasé laissait bien voir que, lui non plus, il ne voyait pas l'intérêt de ces vacances. Il dévisagea un instant Minos, qui songea à se moquer de ses sourcils– ou plutôt, de son sourcil. C'était devenu une activité qu'il appréciait : se moquer de son frère était un moyen sûr pour se détendre, sans que l'anglais se vexe, habitué aux pitreries de sa fratrie.

  - Nous y allons ? Demanda sèchement le blond.

  - Ouais. Je suis prêt.



Minos observa les alentours, suspicieux. Il se trouvait devant une grande maison aux couleurs claires. Derrière, il pouvait apercevoir le bleu azur de la mer. Les oiseaux chantaient, et l'air sentait le sel marin.

Il détesta aussitôt cet endroit.

Il rentra, suivit de l'anglais. À l'intérieur régnait un bazar sans nom : leurs valises étaient éventrées par terre, et de la cuisine émanait une odeur de brûlé. Pire que tout, l'alarme anti-incendie c'était déclenchée et leur déchirait les tympans.

  - Il y a une tornade qui est passée ici ou quoi ? Cria l'argenté pour se faire entendre malgré le bruit.

  - Une tornade du nom d'Eaque, peut-être.

Aussitôt, Rhadamanthe alla couper l'alarme. Minos, quant à lui, se lança à la recherche de son frère. Il le trouva dans ce qui semblait être le salon, devant ...Un arbre ? Pourquoi diantre Eaque avait-il ramené un arbre à l'intérieur ? Nullement dérangé par le bruit, le violacé était penché au-dessus d'un carton rempli de boules colorées.

Soudain, l'alarme s'arrêta. L'immaculé soupira de soulagement.

  - Eaque, appela-t-il d'une voix plus agacé qu'il ne l'aurait voulu. Qu'est-ce que tu fais ?

  - Je décore le sapin !

  - Le sapin ?

Il écouta son frère lui expliquer cette pratique humaine en détail. Évidemment, pour une fois que le plus jeune pouvait fêter sa fête préférée après son anniversaire, il n'allait pas se priver.

Une tête blonde débarqua brusquement dans la pièce.

  - Pourquoi les valises sont ouvertes dans l'entrée ?

  - Oh, je voulais les déballer, mais j'ai dû les oublier !

Il ricana de sa voix enfantine, et les deux plus âgés se jetèrent un regard désespéré. Ils n'ignoraient pas l'état mental instable d'Eaque, mais en enfer, ils avaient la plupart du temps l'occasion de laisser sa garde à un spectre et de partir discrètement. Ici, ils devraient subir chaque crise.

La sonnette de la porte d'entrée les fit sursauter. Le griffon sourit, profitant de l'occasion.

  - Je vais ouvrir ! Toi, tu n'as qu'à t'occuper des valises et de l'arbre !

  - Minos ! Reviens ici tout de suite !

Ce dernier ignora son frère, et partit vers la porte au pas de course. Rhadamanthe l'aurait bien suivi, mais laisser Eaque seul aurait put entraîner  une catastrophe plus grande encore, aussi se contenta-t-il de grommeler quelques paroles injurieuses.

L'argenté sortit, prêt à décharger toute sa haine sur un voisin innocent, mais lorsqu'il vit celui qui se tenait au pas de sa porte, il se figea.

Des cheveux bleus. Des traits fins et féminins. Une allure qu'il reconnaîtrait entre milles.

Il s'étrangla presque.


  - Albafica ... ?

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