Je souris en me regardant dans le miroir. La robe bleu pastel et le maquillage de la même couleur me donnent l'impression de rayonner. Je suis tellement heureuse !

— Toi, tu vas voir Mike aujourd'hui, lance Sophie en m'apercevant descendre les escaliers.

— Exactement ! plaidé-je, tout en continuant à marcher. On va au parc des Rossignols.

Sophie a ce sourire en coin qui veut tout dire et je lui ébouriffe les cheveux. C'est l'été, il fait beau, il fait chaud et Mike a enfin du temps, qu'est-ce qui pourrait être mieux ?

— Lâche mes cheveux ! s'agace-t-elle. Tu sais combien de temps je prends à me coiffer ?

Ma sœur a toujours cette langue de vipère, mais je pense que ses passages à la maison finiront par régler le problème. Je m'inquiète, en revanche, de sa relation avec ma mère. Elle se dégrade toujours plus et cela me fend le cœur, davantage à chaque jour qui s'écoule. Elles étaient si proches et je suis en partie responsable de cet éloignement. Je me répète tous les soirs que c'est pour le mieux. Maman est nocive pour ma sœur. Celle-ci est bien plus souriante et éblouissante, maintenant qu'elle s'est rendue compte que l'apparence ne fait pas tout. Et je crois bien qu'elle envie notre relation à Mike et moi. Même si elle est beaucoup trop jeune pour sortir avec quelqu'un !

— Va rejoindre ton Dieu vivant ! me chasse-t-elle de la main.

Je ris tout en sortant de la maison. C'est devenu son surnom officiel et cela nous amuse beaucoup. A peine le premier pas sous le soleil effectué, que la silhouette de Mike apparait dans mon champ de vision.

— Enfin ! s'exclame-t-il en m'apercevant. J'attends depuis trop longtemps, tu ne crois pas ?

Je ris en me collant à lui et il me serre dans ses bras. Ce qu'il m'a manqué ! Je n'ai pas accepté la proposition à Mike de fausse colocataire, je ne me voyais pas vivre avec quelqu'un sans réellement le connaitre au préalable. Mon refus ne l'a pas dérangé, au contraire. Il s'en est très bien accommodé et a profité bien plus de tous les moments que nous avons passé ensemble durant cette année qui s'est écoulée que si nous avions vécu ensemble. Nous avons appris à nous connaitre et je l'ai d'autant plus aimé.

— A partir de septembre, on pourra se voir tous les jours.

Après un an, je n'ai plus aucun doute. Je le veux lui, pour moi. A jamais.

— Je t'aurais harcelée pour te convaincre, si tu avais refusé, me souffle-t-il à l'oreille.

Je me recule et ris, en pensant à la tête à mon père lorsque je le lui ai annoncé. Il a beau avoir du pif, celle-là, il ne l'a pas vu venir !

— Ce n'est pas moi que tu aurais dû combattre, mais mon père.

Il grimace, puis sourit avant de me prendre la main. Mon paternel ne lui fait plus peur depuis longtemps, il a le truc avec lui. Mike ne comprend pas que les enfants, les adultes aussi.

Nos portables sonnent au même moment et nous nous jetons un œil en riant. Ça, c'est Aurélia. Il sort son téléphone, bien plus habile que moi et me montre le message. C'est une photo d'elle et d'Eliott, les verres levés. Elle a signé « Ellia ».

— Tu penses que Tobias est un peu plus flou, à présent ?

— Sans aucun doute. Aurélia sourit à la vie, même s'il n'est évidemment pas tout à fait banni.

Je lui serre la main, il range son portable et notre ballade commence. Le soleil est haut, les nuages inexistants et un léger vent souffle. C'est une parfaite journée qui commence.

— Tu veux faire quelque chose en particulier après le parc ? questionne Mike.

Je fixe l'horizon et murmure :

— Juste être avec toi me suffit.