Chapitre 19 : lundi

Je me réveille, stressée. Je n'ai pas parlé à Christelle depuis la soirée de samedi... Je sais très bien qu'elle attend des explications de ma part. Pourtant, je n'en ai aucunes. Ce n'est pas de ma faute si Paul est un connard...

Je me prépare et sors de la maison en disant au revoir à ma mère.

— Chérie, attends ! J'aimerais que tu invites ce cher monsieur Ford à déjeuner mercredi !

Je grimace. Il ne manquait plus que ça...

— Je suppose que c'est un ordre ?

Elle me fait un petit sourire.

— Évidemment.

Je soupire et hoche la tête. Autant capituler, ce ne sera qu'un mauvais moment à passer.

Je prends le chemin du lycée, le cœur battant.

J'arrive devant les grilles. À mon grand étonnement, Christelle est déjà là. Elle ne semble pas m'avoir vue. Je m'approche d'elle à petits pas. Je sens que ça va mal se passer... Je me racle la gorge pour lui montrer ma présence :

— Hum...

Elle se retourne vers moi avec un sourire. Je fronce les sourcils. Elle est contente de me voir ? Je reste figée quand elle me prend dans ses bras.

— Marion ! Tu es génial !

— Ah... Euh... Merci.

Elle s'écarte de moi, son sourire toujours aux lèvres.

— J'ai quitté Paul.

J'écarquille les yeux, étonnée.

— Ce n'est qu'un sombre connard. Mon amour pour lui m'a rendu aveugle... Mais quand j'ai vu ce qu'il t'as fait samedi soir, je me suis raisonnée. Ce n'était pas de ta faute, c'était de la sienne.

Je n'arrive pas à croire ce que j'entends. Elle ne m'en a jamais voulu ? Je souris.

— Et puis, j'ai décidé de me reprendre en main tant qu'il est encore temps. Je vais me remettre à travailler et arrêter de sécher les cours !

— Waouh ! Je suis fière de toi !

Je la reprends dans mes bras, vraiment heureuse.

Les grilles s'ouvrent, c'est l'heure pour nous d'aller en français.

Pendant toute l'heure, Christelle a prit des notes. Quand on sort de la classe, je la prends par les épaules et la secoue comme un prunier.

— Je n'arrive pas à croire que c'est vraiment toi !

Elle se met à rire et nous allons à une heure d'histoire dans cette ambiance de joie.

***

L'heure du repas arrive après qu'on ai dû subir deux heures de latin bien ennuyeuses. Ça tombe bien, je commence à mourir de faim !

— Tu veux bien qu'on mange un sandwich dehors, je n'ai pas envie de croiser Paul...

Je fixe mon amie d'un drôle d'air.

— Je n'ai pas d'argent désolée...

Elle soupire.

— Bon, ce n'est pas très grave, on essayera de l'éviter...

— Ne t'inquiète pas pour ça ! Je n'ai pas du tout envie de le recroiser après l'horrible soirée de samedi...

Nous nous dirigeons vers la cantine. Les personnes sont entassées, je sens qu'on en a pour une demi-heure avant d'arriver aux plateaux... J'ai aussi l'impression que des gens que je ne veux absolument pas croiser sont là, près de moi.

Finalement, on arrive aux plateaux sans encombres et nous nous installons à une table libre. Christelle regarde autour d'elle, parano. Moi aussi. Franchement, on dirait deux psychopathes asociales.

Nous finissons de manger à vitesse grand V et nous sortons de la cantine.

— On a plus qu'une heure d'anglais et cette horrible journée est terminée. je déclare dans un ton qui se veut joyeux.

Mais Christelle ne m'écoute pas. Ses yeux sont rivés sur Paul qui discute avec des amis à lui. Elle peut dire tout ce qu'elle veut, je sais qu'elle est encore amoureuse de lui...

Je tape fortement dans mes mains pour qu'elle reporte son attention sur moi.

— Christelle, tu dois l'oublier, c'est un connard.

— Je sais...

Elle ne dit rien de plus et nous allons nous asseoir sur un banc attendant la fin de la récré.

Lorsque ça sonne, nous nous dirigeons d'un pas de zombie mécanique vers la salle d'anglais. Mon cœur commence alors à battre de plus en plus vite. Avec tout ce qui s'est passé samedi, j'ai presque oublié que aujourd'hui je verrais peut-être mon inconnu !

Nous entrons dans la salle à la suite des autres élèves. Je me dirige tout de suite vers le fond, Christelle sur mes talons.

Sur le bureaux, les mots sont presque effacés. Les femmes de ménage ont dûe se déchaîner sur les tables.

Je m'approche un peu plus pour distinguer la réponse de mon Inconnu. Il y a écrit :

D'accord.

C'est tout. Juste ça. Qu'est-ce que je peux répondre à ça. Je grimace. Je crois que je lui ai fais peur. Je crois que nos discussions sont terminées pour toujours. Mon cœur se sert et une boule se forme dans ma gorge à cette pensée.

Christelle se penche sur mon épaule pour lire le message.

— Oula... Il s'est passé quoi pour que tu reçoives une réponse aussi froide ?

Je lui explique tout. Après mon explication, elle fait de grands yeux et hoche la tête.

— Ok, je vois. Il pense peut-être que ça ne sert plus à rien vu qu'il va te voir en vrai...

— Mais qui te dis qu'il va être devant la salle aujourd'hui ?

Elle allait me répondre mais la stupide prof la coupe.

— Les filles taisez vous maintenant ! J'ai du vous supporter toute l'année sans rien dire mais maintenant j'en ai assez !

Elle est devenue toute rouge comme si elle avait bu un litre de vin en une seconde. D'habitude, je lui aurais ris au nez mais là, je me tais et baisse la tête. Je suis tracassée...

La prof continue son cours et moi, je plonge dans mes pensées. Je n'ai qu'une hâte, que ce stupide cours se termine.

À peine ai-je pensé cela que la sonnerie stridente retentit dans tout l'établissement. Je me lève précipitamment et sors de la salle suivit de près par Christelle.

Devant la salle, des élèves attendent. Ils ont l'air d'être en terminale. Mon cœur s'accélère à cette pensée. Il y a peut-être mon inconnu parmi eux ! Mais peut-être n'ose-t-il pas sortir des rangs...

— Eh Marion !

Je me crispe à l'entente de cette voix. Je me retourne en levant les yeux au ciel. Ford me sourit de toutes ses dents. Je lui demande d'un ton froid :

— Qu'est-ce que tu veux ?

Il semble un peu nerveux, il tripote la bretelle de son sac à dos. Il ouvre la bouche mais aucun sons n'en sort. Il fini par plisser ses yeux et secouer la tête.

— Laisse tomber.

Il s'en va. Je sers les dents, en colère. Moi qui voulait voir mon inconnu, à la place, j'ai eu le droit à cet abrutis...

Je le regarde partir dans le couloir, la haine au cœur. Soudain, je me rappelle de ce que m'a obliger de faire ma mère. Je dois l'inviter pour manger à la maison mercredi !

Je ferme les yeux en poussant un soupire. Il faut que je le rappelle...

— Eh ! Maxime !

Il se retourne, une étrange lueur brillant dans son regard. Je m'avance vers lui, le cœur battant.

— Ma mère veut que tu viennes manger chez moi mercredi...

Il lève un sourcils et hausse les épaules.

— Pourquoi pas... Tu m'enverras un message avec ton adresse.

Sans que je n'ai le temps de répondre, il rentre dans la salle de classe que je viens de quitter.

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