Chapitre 69 : Bienvenue à Uagadou
Bonjour/bonsoir ! J'espère que vous allez bien !
Court chapitre (encore) que je n'ai pas pu étendre dû à une insomnie la nuit dernière durant laquelle j'ai pu voir le soleil se lever sans avoir pu moi m'endormir (un bonheur), j'espère qu'il vous plaira tout de même
Merci pour vos votes, votre soutien, vos commentaires, à celles et ceux qui relisent pour el plaisir toute cette histoire, celles et ceux qui remontent tous les chapitres pour cliquer sur la petite étoile parce qu'iels avaient oublié de le faire pendant la lecture, vraiment merci à tou.tes <3
Bonne lecture !
Chapitre 69 : Bienvenue à Uagadou
Elle laissait à nouveau Bonnie derrière elle. Sa chouette semblait s'habituer aux absences de sa maîtresse, et Minerva s'en sentait d'autant plus coupable. Sa vie au Ministère n'avait pas été des plus tendres pour aucune d'entre elles. Bonnie devait se trouver délaissée et, intérieurement, Minerva se disait qu'effectivement, elle n'avait pas pris soin d'elle. Mais elle ne pouvait décemment pas l'emmener avec elle en Ouganda alors qu'elle-même ne savait pas à quoi s'attendre.
Elle avait rendu les clés à sa propriétaire, qui regrettait son départ précipité.
- Avec vous, j'étais bien tranquille et je ne me souciais pas de l'appartement. C'est difficile de trouver de bons locataires, avait-elle soupiré.
Compliqué de faire du bruit quand on vivait une demi-vie, avait songé Minerva en tendant en silence ses clés. Etna avait paru soulagée de la voir partir.
- Ne le prends pas mal, t'étais une bonne voisine, mais cela te fera du bien de partir un peu.
Minerva avait acquiescé.
- Tu vas pouvoir explorer, apprendre, voir ailleurs, respirer un nouvel air... Tu en as besoin.
Après avoir quitté la stabilité financière du Ministère, elle avait hâte de se frotter à ce nouveau pays. En mettant de côté sa peur de l'inconnu, elle voyait en ce projet un moyen de rebondir et de ne pas s'enfoncer dans une oisiveté malsaine.
La dernière fois qu'elle avait préparé précipitamment ses affaires, c'était pour fuir son chagrin amoureux, fuir avec réticence Dougal. Cette fois-çi, elle s'échappait de sa prison (de sa tombe ?), et le sentiment était bien différent. Maintenant que son départ était bien arrivé, elle voyait à quel point elle s'était jetée dans une impasse, une route qui se resserrait encore et encore jusqu'à presque la tuer. L'Ouganda, au-delà de l'intérêt pour la métamorphose, représentait son chemin de liberté, plus lumineux. Si le Ministère dans son sous-sol londonien l'avait étouffée, elle regardait désormais avec espoir vers la montagne qui accueillait les murs de Uagadou. Uagadou, ce n'était pas juste une école qui excellait dans sa matière de prédilection, ce n'était pas juste des dizaines et des dizaines d'étudiants qui, comme elle, pouvaient prendre la forme d'un animal. Uagadou, c'était l'espoir vers des portes nouvelles, vers un futur qu'elle embrasserait et qu'elle accueillerait avec soulagement et bonheur. Elle voulait trouver la voie qui animait Alan, la voie qui apaisait Pomona, qui faisait de Filius une personne assurée. Elle avait soif de trouver la sienne.
***
- Votre baguette, je vous prie. Raison du séjour ?
- Heu... Voyage, je dirais.
- Drôle d'idée.
Minerva ne répondit pas et laissa l'agent examiner sa baguette et y apposer un sortilège.
- Pour des raisons de sécurité et de légalité, vous ne pouvez rester sur le territoire ougandais plus de quatre semaines. En cas de besoin, le ministère de la Magie britannique a une branche ainsi qu'un représentant protectoral au gouvernement magique ougandais. C'est là que vous arriverez par portoloin et par là que vous reviendrez. Tenez.
Il lui rendit sa baguette, se leva et fit signe de le suivre vers une salle attenante où étaient entreposées toutes sortes d'objets allant du tableau à un yo-yo poussiéreux. L'employé du ministère s'approcha d'un set de bracelets dorés et le pointa du doigt.
- Votre carrosse. Départ dans douze minutes. N'oubliez pas de vous déclarer à l'arrivée. Des questions ?
Minerva secoua à la tête et raffermit sa prise sur la malle. Elle en aurait sûrement plein à l'arrivée, en revanche.
- Bien. Bon... voyage, alors.
Et il disparut, au moment où un autre employé faisait entrer une vieille dame.
- Pour le Canada madame, c'est la peluche juste ici, départ dans quarante-deux minutes. Vous êtes en avance.
L'employé les laissa toutes les deux, se tenant debout, l'une avec une peluche en main, l'autre avec des bracelets, dans un silence entrecoupé de raclements de gorge.
- Et où allez-vous comme ça, jeune fille ?
- En Ouganda.
- Drôle d'idée.
- Apparemment..., murmura Minerva presque pour elle-même. Canada pour vous ?
La dame grogna.
- C'est ma fille qui a eu la drôle d'idée de marier un canadien et de partir là-bas. Devinez qui fait le trajet jusque là-bas. Ce n'est plus de mon âge. Mais qu'est-ce que vous allez faire en Ouganda ? C'est où, d'ailleurs, l'Ouganda ?
Minerva lui expliqua que c'était en Afrique, ce qui parut très vague à la dame.
- Mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? répéta-t-elle.
- Apprendre, lança à la va-vite Minerva en espérant qu'elle arrête de poser des questions auxquelles elle ne savait pas trop répondre.
- Ah, vous allez étudier... Mais pourquoi là-bas, franchement ?
- Et vous, pourquoi vous déplacez-vous au Canada si vous considérez que ce n'est plus de votre âge ?
La sorcière parut vexée et serra sa peluche dans ses bras. Alors que Minerva commençait à regretter sa sécheresse, ses bracelets se mirent à luire, annonçant son départ proche.
- Bon voyage, dit-elle tout de même à la dame.
Elle sentit le crochet désagréablement familier la prendre au nombril alors qu'elle disparaissait dans un tourbillon de couleurs.
Le sol sur lequel elle atterrit (chuta) était recouvert d'un tapis aux motifs orange et doré.
- Mademoiselle McGonagall ?
Minerva leva la tête, l'estomac encore retourné par le voyage. La pièce était lumineuse, éclairée par les rayons du soleil. Rien qu'à travers la vitre, elle sentait que la météo y était bien plus clémente qu'en Ecosse ou à Londres. De lourds rideaux étaient retenus de chaque côté de la vitre par des cordons dorés.
Minerva se releva et s'épousseta les mains.
- Oui, c'est moi. Bonjour.
- Hujambo, comme on dit ici !
L'homme, bedonnant, portrait des lunettes rondes qui trônaient sur son crâne presque dépourvu de cheveux.
- Je suis M. Fernand, secrétaire du représentant britannique en Ouganda. Installez-vous, que je vous prenne en charge. J'aurais besoin de votre baguette.
Il sembla vérifier que le sortilège avait bien été placé par l'agent en Angleterre, inscrit les caractéristiques dans un fin registre.
- Il n'y a pas beaucoup de Britanniques qui viennent ici, à part les enseignants et les politiciens. Vous n'êtes pas l'un des deux ?
Minerva secoua la tête. Il pointa la baguette de la jeune fille sur le registre et plusieurs mots, à l'envers pour Minerva, se dessinèrent à l'encre noire.
- Ah, cela indique que vous venez pour un voyage. Si je puis me permettre, c'est une...
- Drôle d'idée, je sais, soupira Minerva.
- Une idée intéressante, termina monsieur Fernand. Ah, oui, d'un point de vue britannique, c'est effectivement une drôle d'idée. L'Ouganda est sous protectorat britannique, et même si c'est une affaire de moldus, les sorciers suivent toujours l'Histoire de nos compères. Je peux vous demander ce que vous allez faire ici ?
- Je me rends à Uagadou, l'école de magie.
- Ah, d'autant plus intéressant ! Passionnant, même. Cette école a beaucoup à nous apprendre. On vous a expliquée comment vous y rendre ?
Minerva acquiesça. La directrice avait eu la diligence d'envoyer une lettre avec toutes les indications nécessaires, en lui assurant qu'elle serait présente pour l'accueillir en personne.
- Bien que je sois sceptique du moyen, dit-elle tout de même. Il faut traverser une brume ?
Fernand hocha vivement la tête.
- La brume agit comme un Transplanage. Uagadou est spécialisée dans la magie sans baguette, ils n'en n'ont jamais eu besoin. Vous aurez juste à marcher tout droit et lorsque vous en sortirez, vous arriverez au pied de l'école. C'est assez mystique comme expérience. Vous trouverez plusieurs entrées dans le pays et le continent, dont une au souterrain de ce bâtiment.
Il lui rendit sa baguette.
- Evitez de trop sortir de l'enceinte de l'école, du moins pas sans être accompagnée.
- La ville est dangereuse ?
Fernand parut hésiter.
- Je n'irai pas jusque-là. Comme vous le savez peut-être, l'Ouganda est en plein processus de décolonisation. S'il n'y a pas de violences, du moins pour l'instant, car l'Empire britannique moldu est actif dans cette décolonisation, des tensions peuvent régner tout de même. Les sorciers essaient de se tenir à l'écart de... tout ça.
Il y avait assez de soucis dans le monde magique pour que Minerva aille se frotter à ceux des moldus. Alors, elle promit de faire attention et récupéra sa malle avant de franchir la porte. Le secrétaire lui indiqua un ascenseur, identique à celui du Ministère britannique.
- Au dernier sous-sol, vous tomberez directement sur le passage secret. Bonne découverte de Uagadou à vous.
Contrairement au Ministère de la Justice, Minerva n'avait pas l'impression de s'enfoncer dans les tréfonds de la Terre. Elle n'avait pas encore réalisé qu'elle était en Ouganda, car le processus complet lui avait paru simple à réaliser. L'invitation de la directrice avait joué son rôle également, car Minerva n'avait pas eu à remplir certaines données sur les raisons de sa venue. Aux yeux des deux gouvernements ougandais et britannique, elle effectuait une sorte de stage d'observation.
L'ascenseur s'arrêta dans un tintement grave et les portes dorées s'ouvrirent sur un jeune homme aux cheveux rasés de très près. Il portait une tunique couleur crème, traversée par deux longs colliers rouges. Il consulta un parchemin long comme son bras et demanda :
- Minerva McGonagall ? Je vous attendais.
Il se leva et inclina la tête.
- Je suis Babirye, le contrôleur du passage vers l'école de Uagadou.
- Vous contrôlez tous les passages ? s'étonna Minerva qui se souvenait avoir entendu Fernand parler de plusieurs passages à travers le continent.
Babirye secoua la tête.
- Juste ceux de l'Ouganda.
- Juste...
- J'ai un groupe qui m'attend de l'autre côté de Kampala, prévint-il, je ne peux pas rester longtemps. Approchez-vous.
Ce fut lorsqu'elle obéit qu'elle remarqua le tunnel brumeux qui s'ouvrait devant elle. Il ne paraissait pas inquiétant avec ses volutes claires, mais si elle avait eu le choix, elle se serait passée de le traverser. L'idée de ne pas savoir où elle allait ni où elle marchait la rendait anxieuse. Babirye sembla le remarquer car il s'approcha d'un pas léger.
- Il vous suffit de marcher sans vous arrêter. Il n'y aura absolument rien sur votre chemin. Pensez seulement à votre destination finale, ou vous risquez de marcher longtemps.
- Des gens sont-il déjà restés coincés à marcher sans but ?
Babirye fit une drôle de tête, comme si l'idée lui paraissait bizarre.
- C'est impossible. Que vous soyez distraite c'est une chose, mais ne penser à aucun endroit pour l'éternité ? Au pire des cas, vous songerez aux toilettes du Ministère et malheureusement vous y finirez, mais c'est tout.
- Il fallait que vous me fassiez penser aux toilettes du Ministère, grogna-t-elle.
Babirye sourit finement en penchant la tête.
- Ne vous faites pas de tracas. Si l'accès est fermé, vous ne pourrez pas entrer. Songez à l'école, et tout ira bien.
Minerva acquiesça, inspira profondément, tenta de ne pas penser aux toilettes du Ministère et s'engouffra dans la brume.
Ses sens étaient tous bouleversés. Elle ne voyait rien, ne sentait rien que du frais sur ses narines, ne pouvait toucher à rien. Même le son semblait étouffé, comme si elle avait plongé la tête sous l'eau.
Pense à Uagadou.
Elle ne savait même pas à quoi ressemblait l'école, mais elle essayait de s'imprimer dans l'esprit le nom ainsi que celui de la directrice. Ses premiers pas en avant furent tremblants, incertains. Elle avait l'impression de marcher dans le vide, qu'à tout moment elle allait chuter, de très haut, dans les eaux du Nil.
Pendant plusieurs secondes qui lui parurent des minutes, il ne se passa rien, au point que Minerva commençait à se demander si elle ne devait pas commencer à s'imaginer des lieux où elle pourrait ressortir, juste pour s'assurer qu'elle ne resterait pas coincée à tout jamais ici. Mais finalement, plus loin, elle perçut la brume s'évaporer, petit à petit, comme si des rayons de soleil tentaient de percer ses épaisseurs de volutes. Puis, son pied heurta une surface rocailleuse, buta contre des cailloux, créant un nuage de fumée qui acheva de sortir Minerva de son tunnel. D'un seul coup, le soleil surgit haut dans le ciel bleu, frappant violemment la peau de Minerva qui s'était attendue à une température plus clémente. Derrière elle, le tunnel de brume avait complètement disparu, tel un mirage s'évaporant dans un soupir.
Autour d'elle, s'étendait une vaste zone rougeâtre de pierres et de poussière, excepté devant elle où se dressait, haute, très haute, une montagne au sommet invisible. Pendant un moment, Minerva se demanda si elle avait bien imaginé le lieu. Où se trouvait l'école ? Sous terre ? Ou alors... dans la montagne ?
Un cri d'oiseau lui fit brutalement lever la tête, sa nuque gémissant de douleur. D'où s'était élancé l'oiseau -un aigle, semblerait-il- dansaient des lacets de brouillard, comme doués d'une vie propre. Le comportement était bien trop étrange pour être considéré comme naturel. Et entre deux rubans grisés, Minerva aperçut des esquisses d'un édifice. Uagadou, songea-t-elle. A l'instant où ses mots résonnèrent dans son esprit, le brouillard s'évapora, laissant place à un magnifique bâtiment de pierre de couleur argile, rouge, carmin et même vertes, formant un patchwork caméléon à flanc de montagne, se confondant avec la roche et les arbres.
L'aigle poussa un nouveau cri, cette fois beaucoup plus proche. Minerva le suivit du regard avant de réaliser que l'oiseau fonçait droit sur elle. Il n'allait tout de même pas l'attaquer ? Cela n'attaquait pas des humains, un aigle, si ? eut-elle le temps de penser avant de se mettre à reculer précipitamment, de plonger sa main dans poche pour sortir sa baguette et de la pointer vaillamment sur l'aigle qui... se posa à quelques mètres de distance de la jeune fille. Il pencha la tête et, derrière son plumage mordoré, Minerva était persuadé de le voir rire. Puis, il se mit à frissonner, à secouer ses plumes dans une attitude que Minerva connaissait pour l'avoir déjà vécu de nombreuses fois.
L'aigle grandit, ses ailes s'affinèrent pour laisser place à des bras couverts de bijoux. Le bec disparut et fut remplacé par un nez plus épaté. Le plumage mordoré prit la forme d'une tunique orange, simple mais drapée savamment autour du corps de la femme qui venait de prendre la place de l'animal. Ses yeux pétillaient bien lorsqu'elle regarda Minerva qui tenait toujours sa baguette. Elle rajusta sa coiffe, orange elle aussi, et sourit :
- Bienvenue à Uagadou, Minerva. Je suis la directrice de cette école, Tumusiime.
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