Chapitre 60 : Etna où es-tu partie ?

(Oh là là elle poste à l'heure)

Bonjour bonjour !

J'espère que vos vacances ont été/sont reposantes pour vous ! Que vous avez bien profité et repris des forces !

Des millions de remerciements pour vos retours sur le chapitre précédent, malgré ma galère, vous êtes toujours présent.es et ce depuis si longtemps que ça fait immensément chaud au cœur !

Voilà la suite ! J'espère qu'elle vous plaira <3 Très bonne lecture ;)


Chapitre 60 : Etna où es-tu partie ?

Depuis que Ross était monté en grade, Minerva ne le voyait que très peu, parfois en simple croisement au détour d'un couloir, lui les bras chargés de dossiers, elle les mains croisées d'expectative. La plupart du temps, il ne la voyait pas et quand il leur arrivait d'échanger un regard, le sien était impassible. Il n'aurait pas pu être plus différent que son autre grand-père décédé, Eugene. Les deux avaient bien coupé les ponts familiaux, mués par la déception et l'incompréhension, mais le premier était revenu au cœur de la famille. A l'inverse, Ross ne percevait que l'échec professionnel de sa fille, admettant tout de même que sa petite-fille Minerva, elle au moins, semblait ne pas s'être éloignée du « droit chemin ». Désormais, malgré les remous occasionnés par sa stratégie manipulatrice, Ross semblait s'être taillé sa place dans les hautes sphères, et personne ne trouvait rien à y redire. Preuve que l'on s'habituait à tout au bout d'un moment. Satya, notamment : celle-ci avait donné de ses nouvelles à travers une courte lettre. Apparemment, elle avait définitivement dû rentrer en Inde faute d'avoir pu trouver un autre emploi ailleurs. Elle s'était mariée avec un homme qui acceptait de verser une mensualité à sa famille afin qu'elle puisse subvenir à ses besoins. S'il fallait mentionner les buts dont parlait Elphinston plus tôt, Satya en avait eu deux : nourrir ses proches et vivre libre autant que possible en évitant son mariage arrangé. Elle semblait avoir été forcée d'en laisser un de côté en priorisant sa famille.

Plus elle y pensait, plus Minerva réalisait que la vie était faite de choix ; ni forcément bons ou mauvais, ceux-ci menaient à une destination en perpétuel changement. Souvent, Minerva songeait aux moments qui auraient pu être. Si elle avait décidé de ne pas devenir Animagus elle n'aurait pas été remarquée par le Ministère, si elle n'avait jamais rejoint l'équipe de Quidditch elle ne serait jamais sortie avec Lewis et aurait évité cette histoire avec Jedusor, si elle repoussé Dougal elle n'aurait pas eu le même choix à effectuer. Ces « si » étaient infinis. Elle ne cherchait pas à les changer ou à les regretter, mais ce simple mot portait en lui tout l'univers des possibilités qui instaurait parfois des regrets ou remords du passé, mais aussi la peur de l'avenir. Si elle quittait le Ministère comme le suggérait Alan, où pourrait-elle bien aller ? Si elle restait, que resterait-il d'elle-même ? Ces incertitudes qui étaient le sel de la vie de certains, empoisonnaient la sienne. Encore que, sa vie, jusqu'à récemment, empruntait une pente plus douce que précédemment. Comme si elle avait eu besoin de brûler pour renaître de ses cendres. Elphinston lui était d'une aide précieuse. Son soutien, sa gentillesse et surtout, sa justesse professionnelle apportaient à Minerva un apaisement qu'elle avait longuement cherché, en vain avec Reckter. Leurs rendez-vous réguliers autour d'un thé lui imposaient un rythme moins effréné et, il fallait bien l'avouer, elle en était plus efficace au travail. Désormais, il lui arrivait de faire des nuits complètes, elle se nourrissait plus et mieux. Inconsciemment peut-être, elle avait l'impression que l'illusion réparatrice d'il y a quelques semaines veillait encore sur elle et s'assurait qu'elle suivait bien ses conseils.

Et puis un jour, ce fut d'elle dont quelqu'un eut besoin. Fin novembre, elle reçut une note qui lui fut donnée lors d'un après-midi au Ministère. Elle ne reconnaissait pas l'écriture et la note n'était pas bien longue. Elle provenait du département des Aurors, plus précisément, du secteur « cohésion territoriale ». De ce que Minerva comprenait, ses agents étaient l'équivalent de la police moldue et se chargeaient du bon fonctionnement et de l'entente dans l'espace public.

« Chère Minerva,

J'ai appris que nous travaillions tous les deux au sein du Ministère, une bonne surprise pour moi. J'espère que tu vas bien. Si tu es d'accord, j'aimerais que l'on se retrouve autour d'un café pour échanger de nos nouvelles. J'avoue avoir besoin de te parler de quelque chose également, je ne peux que le faire face à face.

En attendant ta réponse,

Alfie Johnson »

Minerva eut un mouvement de surprise. Alfie, son ancien camarade et coéquipier de Quidditch, batteur chez les Gryffondor pendant quatre années consécutives, se trouvait à quelques bureaux du sien. Elle griffonna une brève réponse, acceptant sa proposition et se demandant surtout ce dont il avait besoin de lui dire. Elle informa Elphinston que leur thé habituel n'aurait pas lieu et il sembla un peu déçu mais compréhensif.

Alfie n'avait pas changé. Il avait toujours des épaules carrées taillées par son entraînement de batteur qu'il avait dû préserver avec son emploi actuel. Ses cheveux blonds étaient rasés, ce qui faisait ressortir ses traits fins et ses pommettes hautes. Quand il l'aperçut, il se leva de la table du café où ils s'étaient donné rendez-vous et lui fit un grand signe de main, sourire aux lèvres. Il ne lui fit pas d'accolade, il ne la serra pas dans les bras pour la saluer, semblant se souvenir qu'elle n'était pas adepte des effusions de ce genre. Il l'invita à s'installer en face. C'était une sensation étrange pour Minerva : elle s'était toujours bien entendue avec toute l'équipe de Quidditch et Alfie ne faisait pas exception, surtout qu'il était resté bien des années auprès d'elle et était présent lors de leur victoire lorsqu'elle était en sixième année et lui dernière. Mais il n'était pas la première personne à qui elle se confiait à l'époque (si tant soit peu qu'elle se confiait à qui que ce soit), contrairement à Holly. Pourtant, le voir ici dans Londres quelques années après son départ de Poudlard lui faisait chaud au cœur. C'était comme si leur ancienne école réapparaissait entre eux, univers chaleureux et réconfortant qui contrebalançait la froideur du Ministère.

- Quand j'ai appris que tu travaillais aussi au Ministère, au département de la Justice, cela ne m'a même pas étonné, s'amusa Alfie. Cela rentre dans l'ordre naturel des choses, n'est-ce pas ?

Minerva sourit, à la fois flattée mais aussi dans la réserve de recevoir ce compliment. Elle avait bien réussi, effectivement. Elle travaillait dans un département connu et reconnu, prestigieux. Elle commençait à mieux gagner sa vie et cela irait croissant au fur et à mesure de son ancienneté et des postes qu'elle occuperait. Son malaise lui, résidait ailleurs. Comme une sensation d'imposture, non pas à cause d'un manque d'expérience ou autres. L'expérience, elle était en train de l'acquérir. Plutôt comme une impression de mal être. Travaillait-elle au Ministère parce que c'était sa voie ou parce qu'elle s'était mis en tête d'y réussir sa vie professionnelle. Son rêve tournait-il en obsession ?

- Et toi, alors ? demanda-t-elle afin qu'il évite de s'épancher plus sur son cas. Ça consiste en quoi exactement le service de cohésion territoriale ?

Alfie passa la main sur son crâne rasé.

- C'est très général. Assurer la sûreté de la population, beaucoup de prévention, régler des conflits de premier degré -ceux pas assez graves dirons-nous pour les envoyer chez vous, en procès. On a de tout, à vrai dire, rit-il, de la grand-mère qui a perdu son chat, aux rixes de rue, en passant par des sorciers alcoolisés sur la voie publique. C'est parfois assez chaotique.

- Mais cela t'intéresse ?

Alfie se prit le menton dans la main.

- Oui, je pense. On y voit l'être humain dans sa bassesse et sa dépravation et c'est vrai que le soir quand j'essaie de dormir, je me demande ce que je fais dans ce travail. Tu n'y as pas de reconnaissance souvent, tu te fais marcher dessus, tu représentes une loi punitive, tu rencontres des cas terribles et malheureux... Et puis, parfois, soudainement, tu aides la vieille dame à retrouver son chat, tu ramènes un mari qui a trop bu à sa femme qui s'inquiétait de ne pas le voir revenir, tu arrêtes une bagarre entre deux vieux amis. Ces événements valent toutes les veillées tourmentées que je peux avoir de temps en temps.

Minerva l'observa un instant. Il avait le regard perdu derrière elle, un léger sourire aux lèvres. Cela l'étonnait que son visage soit aussi expressif d'une telle manière malgré les affres de son travail. Si elle cherchait loin dans ses souvenirs, Minerva ne parvenait pas à trouver une force similaire qui la portait. Même si Marchbank et Elphinston appréciaient son travail et le lui faisaient savoir, elle n'en retirait qu'un soulagement, très peu de joie.

- Être sur le terrain est important pour moi, continua Alfie en perdant son regard rêveur. Je ne supporterais pas d'être dans un bureau, là où se trouve ma hiérarchie. La plupart ne sont jamais allés sur le terrain et ne connaissent pas ses réalités. Ils appliquent la loi de manière automatique sans analyser les cas des individus. Je sais que tu préfères appliquer les règles, excuse-moi si cela te choque.

Minerva sourit à nouveau. Il aurait eu raison s'il s'adressait à la Minerva de Poudlard. Il n'avait pas tort aujourd'hui non plus, mais elle se savait faire preuve de moins de zèle depuis qu'elle avait rencontré Charlotte Pinkstone et qu'elle avait pu se retrouver dans son combat.

Ils restèrent silencieux un moment. Alfie semblait de plus en plus mal à l'aise, comme s'il avait besoin de lui dire quelque chose sans savoir comment. Minerva se douta qu'il s'agissait du fameux sujet qu'il avait dit souhaiter aborder dans sa note. Elle le laissa rassembler son courage, patiemment.

- Dis, commença-t-il finalement. As-tu eu des nouvelles d'Etna récemment ?

Minerva haussa les sourcils, étonnée que leur ancienne coéquipière apparaisse soudainement dans leur conversation.

- C'est drôle que tu m'en parles, je l'ai vue il y a quelques semaines, par un hasard total.

Alfie se mordilla la lèvre.

- Moi aussi, je suis tombée sur elle le week-end dernier. Tu l'as trouvée comment ?

Minerva cligna des yeux, fronça le sourcil. Encore plus étrange qu'il lui pose cette question étant donné du déroulé de ses retrouvailles avec la jeune fille.

- Pressée, finit-elle par répondre. Mais elle a pris le café avec nous sur le Chemin de Traverse -j'étais avec Alan. Je crois qu'elle avait quelque chose à faire après.

- Ah ? Elle a refusé que l'on discute comme toi et moi, cela a semblé la mettre mal à l'aise.

- Vous vous êtes disputés ?

Alfie secoua la tête.

- Pas du tout. La dernière fois que l'on s'est vus, c'était à Poudlard, et on s'est toujours bien entendus. Elle a aussi dit qu'elle avait plein de choses à faire, elle est partie rapidement.

C'était comme si elle était insaisissable. Tel un feu-follet, elle apparaissait et disparaissait sans donner de nouvelles concrètes d'elle.

- Vous étiez bonnes amies à Poudlard, je pensais que tu aurais plus d'informations. J'ai un pressentiment étrange. Mais c'est peut-être de la paranoïa liée à mon travail, plaisanta-t-il même si son visage lui, ne semblait pas rire.

Minerva eut un air pensif.

- Je n'ai eu aucune nouvelle jusqu'à il y a quelques semaines et même maintenant je ne sais comment la contacter ou la retrouver.

Alfie sortit un petit pot marron de sa poche et le mit sur la table.

- Tu auras probablement plus de chances que moi si tu as réussi à prendre un café avec elle mais... Si tu la revois, pourrais-tu lui donner ceci ?

- Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Minerva en prenant le pot dans sa main.

- Un onguent pour les contusions, répondit Alfie en faisant redresser brusquement la tête de la jeune fille. Quand je l'ai vue, elle avait un beau bleu sur la pommette. Elle est tombée de son balai en jouant au Quidditch mais je ne crois pas qu'elle ait acheté de pommade pour soigner ça.

Minerva grimaça. Une chute au Quidditch pouvait faire très mal, elle était bien placée pour le savoir.

- Je lui donnerai, assura-t-elle en fourrant l'onguent dans sa poche.

- Ne lui dis pas que c'est de ma part. Elle ne paraissait pas si enchantée de me voir, regretta-t-il. Elle accepterait sûrement plus facilement si cela venait de toi.

Minerva hocha la tête, intriguée par le comportement de son amie.

- Mais je te le redis, je n'ai aucun contact avec elle. Il faudrait un sacré hasard pour que l'on se recroise.

***

Certains auraient pu l'appeler heureux hasard, mais lorsque Minerva croisa à nouveau Etna dans les rues du Chemin de Traverse, elle songea plutôt à une étrange coïncidence. Quelle était la probabilité de se rencontrer ainsi, quasiment au même endroit ? Etna semblait perdue dans ses pensées, les yeux fixés sur une vitrine d'un magasin de balais. Elle portait une épaisse écharpe qui remontait jusqu'à son menton et ses bras étaient croisés sur sa poitrine. Minerva s'approcha tranquillement.

- Etna ?

Celle-ci sursauta à son appel et chercha l'origine de la voix. En apercevant Minerva, elle sembla se détendre, tout en paraissant chercher quelqu'un d'autre autour.

- Alan n'est pas là, plaisanta Minerva pensant qu'elle le cherchait, on ne traîne pas toujours ensemble.

- Alan ? Non ce n'est pas... Je ne cherche personne, assura Etna avec un sourire.

Minerva ne répondit pas. Elle avait tout l'air de quelqu'un qui observait son environnement avec un peu trop d'attention. Son regard dévia vers le bleu sur sa pommette qui avait désormais viré au jaunâtre. Etna la surprit et y porta la main.

- Oh, ça ? Je suis tombée de l'escalier de la mezzanine de notre appartement.

Minerva tiqua. Alfie avait eu un bon pressentiment. Qui mentirait sur un bleu s'il n'y avait rien à cacher ? Minerva se rapprocha de son amie comme si de rien n'était et se tourna avec elle sur la vitrine.

- Ah, le Quidditch, dit-elle avec un soupçon de nostalgie. Tu as besoin d'acheter quelque chose ?

Etna secoua la tête.

- Non, pas du tout. J'imagine que ça me manque un peu, ça me rappelle des souvenirs de Poudlard. J'ai arrêté le Quidditch.

- Oh, récemment ?

Etna leva les yeux au ciel, réfléchissant.

- Non, j'ai arrêté juste après Poudlard. Un balai coûte cher, je n'avais pas encore les moyens de m'en acheter un après avoir rendu celui de l'école. Pourquoi ?

Minerva la regarda à travers la vitrine. Son air doux et ingénu semblait réel alors qu'elle prononçait son probable deuxième mensonge de leur conversation.

- Pour rien.

Elle hésita un instant avant de mettre la main dans sa poche pour y toucher l'onguent du bout des doigts. Etna allait-elle trouver louche que son amie se balade avec une pommade dans la poche ? Elle finit par le sortir, ayant fait une promesse à Alfie et décidant qu'il valait mieux adoucir sa blessure plutôt que de se demander ce qu'elle en penserait.

- J'ai de la pommade si tu veux.

Etna fit un léger pas en arrière en levant la main.

- Merci, c'est gentil. Cela ira.

Minerva soupira.

- Je ne te demandais pas vraiment ton avis. Considère cela comme un ordre de ton ancienne capitaine.

- Moi aussi je suis ancienne capitaine, bougonna Etna en se rapprochant tout de même.

Minerva sourit. Elle plongea l'index dans la crème transparente et un peu grasse et l'appliqua doucement sur la pommette d'Etna. Minerva ne pouvait pas voir ses yeux car elle les avait baissés, mais elle ressentit une forme d'émotion tendue dans son corps crispé et ses épaules recroquevillées. Cela tordit les entrailles de Minerva. Elles étaient amies, mais elle avait aussi été sa capitaine et en tant que telle, elle avait considéré chacun de ses coéquipiers comme une sorte de famille qu'elle avait voulu faire grandir par le Quidditch, un peu comme une grande sœur. Elle n'aimait pas ne pas comprendre ce qu'il se passait dans la vie d'Etna et qui la poussait à mentir ainsi.

- Viens, on va prendre un chocolat chaud. Je t'invite.

Cela sembla faire plaisir à Etna qui cette fois, ne refusa pas. Elle dit non en revanche à une part de cheesecake.

- J'ai tendance à prendre rapidement du poids quand je mange du sucré, expliqua-t-elle.

- Tu es toute fine, répliqua Minerva, tu peux bien te le permettre, non ?

Elle savait qu'elle-même avait un métabolisme plutôt régulier et ne s'embarrassait donc pas sur ces tracas. A cause de son état dépressif, elle avait considérablement maigri, bien trop pour sa santé. Elle avait souvent regretté son corps maigrichon et plat mais avait commencé à l'accepter en réalisant que de toute manière, rien n'irait jamais. Grace avait été critiquée pour son corps trop musclé, Etna l'était si elle prenait du poids, Minerva aussi car trop maigre. Si dans tous les cas, ça n'allait jamais pour les autres, mieux valait se faire plaisir et prendre quelques grammes à cause d'un cheesecake délicieux ou perdre quelques grammes après une session de sport réparatrice.

- Si tu veux du cheesecake, sers-toi, dit-elle simplement en mettant l'assiette au milieu.

Etna y jeta un coup d'œil envieux avant de tremper ses lèvres dans son thé (elle avait renoncé au chocolat chaud au moment de commander).

- Le Quidditch ne te manque pas non plus ? s'enquit Etna à son tour. J'ai compris que tu avais arrêté aussi.

Minerva s'adossa à sa chaise, se remémorant les nombreux matchs qu'elle avait joués.

- Parfois. Mais en tant que spectatrice. Je n'ai plus envie de jouer comme avant. Avec des amis, pour le plaisir, sur un terrain vague, pourquoi pas. Mais pas de compétitions, ni de matchs.

- A cause de ta blessure ?

- En partie, répondit Minerva en posant désormais ses coudes sur la table. Mais tu sais, aussi... Enfin, tu étais là... j'ai fait de mauvais choix sur ma dernière année et je pense que cela m'a fait réaliser qu'il valait mieux que je me retire des compétitions, quels que soient leur niveau. Cela ne fait pas ressortir le meilleur en moi, termina-t-elle à moitié en plaisantant.

Etna eut un sourire compatissant et pendant un instant, Minerva perçut l'ancienne Etna, sa coéquipière de Quidditch et prochaine capitaine.

- Je ne vais pas mentir en disant que tu as tort, répondit Etna, tu n'as pas fait les bons choix sur les derniers moments avec Zimmerman, c'est vrai. Mais Minerva, tu étais née pour être notre capitaine. L'histoire de Zimmerman ne doit pas assombrir tout ce que tu as fait avant.

Minerva leva sa tasse comme pour la saluer. Elle s'était globalement réconciliée avec ce passé mais entendre des mots aussi réconfortants lui faisaient du bien également.

- Et toi ? Si c'était une question de finances, le Quidditch doit bien te manquer non ?

La question de Minerva était bien sûr loin d'être innocente. Etna sourit.

- Je crois qu'il était temps pour moi de retoucher le sol aussi. J'ai un très bon rapport avec ce sport, mais je pense que de toute façon, cela ne vaudra pas le coup d'acheter un balai si c'est pour y jouer trois fois par an. J'ai dû passer trop de temps sur un balai d'ailleurs, mon copain me dit que j'ai une démarche bancale parfois.

Elle rit, sans que son rire n'atteigne ses yeux. Minerva ne trouvait pas qu'elle avait une démarche bancale, mais elle ne dit rien.

Puis, comme la dernière fois, Etna regarda l'heure et se leva.

- Il faut que j'y aille. Minerva, on se reverra, hein ? J'aime bien passer du temps avec toi.

Cette fois, ses yeux pétillaient un peu plus lorsqu'elle disait ses mots. Minerva se leva et sortit sa plume, avant de griffonner son adresse sur la serviette en papier du café.

- Voici mon adresse. Envoie-moi un hibou quand tu seras libre, d'accord ?

- Un hibou ? répéta Etna, comme si l'idée l'inquiétait. Oui, d'accord...

- Et prends ça aussi, ajouta Minerva en lui mettant l'onguent dans la main.

- Non, je ne peux pas...

Minerva referma ses doigts dessus et s'éloigna de quelques pas pour empêcher qu'elle le lui rende. Etna balbutia un remerciement, sourit derrière une mèche de cheveux et lui fit un signe de main. Encore une fois, Minerva l'observa s'éloigner. Un jour, elle découvrirait pourquoi Etna avait menti sur sa blessure, menti sur le Quidditch à Alfie, pourquoi envoyer un hibou était si dérangeant, pourquoi elle semblait errer dans les rues du Chemin de Traverse sans réel but que de regarder à travers les vitrines d'un magasin d'un sport qu'elle ne pratiquait plus, pourquoi accepter un simple onguent lui paraissait si difficile, même, pourquoi accepter d'être soigner lui imposait une première intention de refus. Elle n'aimait pas cette idée d'espionner son amie, mais elle allait devoir faire un compte-rendu à Alfie. Quelque chose ne tournait pas rond.

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