Chapitre 6: Magorian
Bonjour tout le monde !
Merci à tous pour vos commentaires, je n'ai pas encore pu y répondre mais sachez qu'ils m'ont fait très plaisir ! :D
Je poste aujourd'hui parce que je pars en week-end cet aprèm donc je pourrai pas poster demain! Aussi, il y a un deuxième chapitre qui suit (non ce n'est pas de la soudaine bonté de ma part), tout simplement parce que ce chapitre 6 je l'ai écrit il y a très longtemps dans une période de mou imaginatif donc il es touuuuuut petit petit (genre vraiment), et j'ai honte de vous laisser que ça pour la semaine ^^ donc le chapitre 7 continue après !
En espérant que ça vous plaira, bonne lecture ! ;)
PS: parmi ceux qui postent régulièrement (ou pas) sur cette plateforme, est-ce que vous avez déjà eu des problèmes de mise en page, notamment de texte qui se met en gras automatiquement ? C'est mon cas, et je dois enlever le gras du texte paragraphe par paragraphe pour chaque chapitre, c'est assez relou, si vous avez une astuce faites moi signe XD
Chapitre 6: Magorian
- Miss McGonagall, veuillez vous éloigner de ces Mandragores s'il vous plaît, vous avez déjà vu cette plante il y a deux ans ...
L'air coupable, Minerva s'éloigna des pots où des Mandragores se tortillaient et fit mine d'écouter le cours. Il fallait absolument qu'elle leur arrache une feuille. Elle évalua du coin de l'œil leur taille, songeant à l'endroit où elle pourrait la placer dans sa bouche. Contre le palais ? La joue ? Collée aux gencives ?
Elle soupira. Comment allait-elle faire pour ne jamais l'avaler ? Surtout en dormant ? Elle ne souhaitait pas demander conseil et parler de ce qu'elle entreprenait. Peut-être le dirait-elle à Alan, Filius et Pomona un jour. Pour l'instant, c'était un secret, qu'elle partageait avec Dumbledore.
Alan lui jeta un regard interloqué devant son inattention. Mais à vrai dire, Minerva commençait à s'impatienter. Cela faisait trois cours de botanique qu'elle tentait de subtiliser discrètement des feuilles de Mandragore mais le professeur avait toujours un œil sur elle. À la fin du cours, ledit professeur demanda à la voir. Minerva fit signe à Alan de partir sans elle et attendit qu'il parle.
- Cela fait plusieurs cours que je vous vois aussi distraite, miss, commença-t-il. Vos notes n'en pâtissent pas, mais j'aimerais un peu plus d'attention de votre part, une marque d'exemple.
- Désolée professeur, je ferais de mon mieux.
Le professeur hocha la tête avec un sourire entendu.
- Je n'en doute pas. Allez, filez à votre prochain cours.
Minerva obéit, attrapa son sac et se dirigea vers la sortie. Le professeur ne lui prêtait plus attention. Elle tendit la main et avec une grimace, arracha une feuille de Mandragore. La plante s'agita silencieusement tandis que Minerva lui jetait un regard désolé.
Elle fila sans demander son reste en se promettant de mettre cette feuille dans sa bouche dès le lendemain, à la pleine lune.
Au lever du soleil, quand elle posa ses pieds sur le sol, Minerva tendit immédiatement la main sur la feuille de Mandragore posée sur sa table de chevet. Elle avala sa salive, soupira lourdement, maudît cette étape, et plaça la feuille à l'intérieur de sa joue. Elle tenta des mouvements avec sa bouche, marmonna quelques mots.
- Qu'est-ce que tu fais Minerva ? demanda la voix interloquée d'une de ses camarades de dortoir.
- Rien du tout, répondit précipitamment Minerva en articulant comme il fallait.
Parler n'était pas ce qui la dérangeait le plus. Le pire, c'était manger. Elle avait peur de mâcher, d'avaler la feuille. Elle était la dernière à finir ses repas, et souvent, elle captait le regard mi-compatissant, mi-amusé du professeur Dumbledore.
Ses amis lui faisaient quelques remarques de temps en temps, mais Minerva mentait à coups de :
- Je me suis mordue.
- C'est le froid, ça engourdit ma bouche.
- La digestion est mauvaise si on mange trop vite.
Alan haussait les sourcils à ces réponses, mais respectait son silence.
La nuit, Minerva avait réussi à trouver la solution pour ne pas avaler malencontreusement la feuille en la coinçant entre sa lèvre et ses dents de devant.
Le mois se déroula avec une lenteur insupportable pour Minerva qui supportait difficilement cette feuille. Elle avait parfois du mal à articuler certains sorts et devait s'y reprendre à deux fois avant d'en réussi certains.
Puis vint le dernier jour, le dernier repas. Soulagée d'en finir avec cette feuille, elle avala son dîner le plus vite possible. Seulement, dans sa précipitation, la feuille dériva entre ses dents, et la mâchoire de Minerva s'abattit dessus. Elle s'immobilisa avec horreur, les yeux écarquillés.
- Minerva ?
Elle ne répondit pas et se leva brutalement, attirant les regards sur elle. Sans prêter attention aux appels d'Alan, elle fila dans les toilettes des filles et se planta devant le miroir. Elle tendit une main tremblante vers sa bouche et en retira la feuille de Mandragore. Celle-ci était sectionnée au bord. Elle resta silencieuse avant de pousser un cri de rage et de jeter par terre la feuille. Elle l'écrasa sous son pied en l'insultant de tous les noms.
Elle n'avait plus qu'à recommencer.
***
Deux semaines. Encore deux maudites semaines. Minerva jeta un coup d'œil à la liste des étapes. Il fallait mettre la feuille dans une fiole de cristal puis l'exposer au clair de lune. Si le ciel était nuageux, alors il faudrait recommencer l'étape une, ce que Minerva n'avait aucune envie de faire. Le professeur de botanique avait soupçonné une maladie contagieuse lorsqu'il avait vu que deux de ses mandragores possédaient une feuille en moins à leur branchage.
Il fallait ensuite ajouter dans la fiole un de ses cheveux, puis une cuillère en argent de la rosée provenant d'un sol que l'Homme n'avait pas foulé depuis sept jours et où le soleil n'y avait pas déposé ses rayons. Il fallait après ajouter la chrysalide d'un Sphinx tête-de-mort. Puis mélanger le tout et placer la fiole dans un endroit sombre et calme sans jamais la regarder jusqu'au prochain orage.
Pour la rosée, Minerva irait voir dans la forêt interdite, même si cela ne l'enchantait pas. Quant à la chrysalide, en faisant des recherches, elle découvrit que la chenille Sphinx tête-de-mort s'enterrait vingt jours après avoir déposé ses œufs et ressortait sans sa chrysalide deux semaines à deux mois après. Après de brefs calculs, Minerva découvrit... qu'il était trop tard puisqu'ils étaient en février et que les chrysalides ne se trouveraient pas à cette période mais plutôt vers septembre.
Elle allait devoir attendre encore sept mois avant de pouvoir reprendre sa transformation. Maintenant elle comprenait pourquoi devenir Animagus prenait autant de temps.
***
Septembre 1950.
Minerva creusait dans la terre meuble de la forêt interdite le long d'un filet d'eau qui tranchait la terre. Elle-même avait fait une petite tranchée afin de dénicher cette chrysalide pour laquelle elle avait attendu sept mois. C'était le professeur Dumbledore qui lui avait indiqué cet endroit ainsi que le coin qu'aucun homme n'avait foulé durant sept jours. Mais pour cela, il fallait s'enfoncer loin dans les arbres sombres.
Elle aperçut alors une coquille marron, aussi fine qu'une feuille de papier échouée dans la terre. Minerva la recueillit dans ses mains et se releva doucement, un sourire au coin de ses lèvres. Il ne manquait plus que la rosée du matin. Elle constata que son timing était parfait car le jour se levait et le froid ne tarderait pas à produire de la rosée sur les plantes.
Elle enleva une chaussure et une chaussette afin de sentir le frais de l'eau sur sa cheville. Elle frissonna légèrement et commença sa marche dans les profondeurs de la forêt. Plus elle allait loin, plus il y avait de chances que l'homme n'ait jamais foulé l'endroit. Il faisait de plus en plus sombre, et Minerva doutait d'avoir le courage d'aller aussi profondément dans les arbres. Si le soleil se levait, elle ne parvenait pas à le voir à travers les branchages touffus.
Elle sursautait à chaque hululement, à chaque craquement de branches.
Commet saurait-elle que tel endroit n'avait pas été approché par l'Homme pendant sept jours ? Un coin sauvage devait sûrement l'attendre, rempli de bêtes désireuses de faire de Minerva leur prochain dîner. Elle frissonna et caressa brièvement l'idée de rebrousser chemin afin de se préparer plus sérieusement. Elle chassa rapidement cette tentation de la tête. Cela faisait un an qu'elle avait commencé le processus, et elle n'en n'était qu'à la seconde étape. Avant de partir pour la forêt, elle avait bien fait attention à placer une fiole de cristal à la fenêtre de son dortoir, bien exposée au claire de lune, avec sa feuille de mandragore dedans. S'il y avait eu présence de nuages, elle aurait dû recommencer l'étape une, soit la feuille, et elle n'était pas certaine d'avoir le courage de faire de nouveau un mois avec une plante dans la bouche.
Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas fait attention à l'agitation soudaine des buissons alentours. Avant même qu'elle puisse dégainer sa baguette, des martèlements de sabots sur le feuillage derrière elle la figèrent sur place. Les pas de centaures étaient reconnaissables entre mille. Et Minerva doutait d'apprécier la rencontre avec cet être de la forêt. Elle se retourna lentement, bien consciente que des gestes brusques ne feraient qu'énerver le centaure.
Elle s'attendait à une créature immense, fière et prête à défendre son territoire. À la place, elle dut baisser les yeux sur un très jeune centaure qui l'observait avec de grands yeux marron brillant de curiosité. Ses cheveux bruns bouclés encadraient une bouille rondelette et couleur chocolat. Après son torse brun et chétif, se prolongeait un corps de cheval dont la robe était légèrement plus foncée que sa peau humaine.
Il y eut un silence durant lequel l'enfant centaure fixait le visage de Minerva, puis sa baguette, le nez frémissant. Se rappelant des cours d'Histoire de la Magie, Minerva rangea sa baguette. Les centaures haïssaient la magie et réagissaient de manière virulente à quelconque items magiques. Celui-ci semblait trop jeune pour éprouver ce sentiment viscéral. Néanmoins Minerva, soulagée de ne pas être tombée sur un centaure adulte qui l'aurait chassée à coups de sabots, préférait jouer la prudence.
- Bonjour, finit-elle par dire doucement.
Le centaure ne répondit pas. Sa tête se pencha sur le côté, inquisiteur.
- Je m'appelle Minerva, continua-t-elle. Et toi ?
Léger silence, et Minerva songea à partir. La rosée n'attendait pas. Mais le garçon répondit :
- Magorian.
Intriguée par le fait qu'un aussi jeune centaure se balade seul dans la forêt, elle s'enquit :
- Quel âge as-tu Magorian ?
Celui-ci fit un léger sourire :
- J'aurais vingt ans à mon anniversaire, lorsque Mars et la Lune s'aligneront avec la Terre.
Minerva cligna des yeux. Le petit centaure en face était plus âgé qu'elle ? Puis elle se rappela que les centaures vivaient plus longtemps et que pour calculer en années humaines, il fallait diviser par un peu plus deux. Elle dirait que Magorian avait environ huit ou neuf ans.
Elle demanda :
- Et quand est-ce que la Lune et Mars s'aligneront avec la Terre ?
- Le jour de mon anniversaire, répondit-il en haussant les épaules comme si c'était évident.
D'accord ... Minerva préféra passer à la suite.
- Écoute, je cherche un endroit où l'Homme n'aurait pas posé le pied depuis au moins une semaine. Tu sais où je peux en trouver un ?
Magorian fronça légèrement ses fins sourcils et sa bouche s'incurva d'incompréhension. Minerva s'empressa de préciser :
- Depuis environ un quart de lune.
Le visage du centaure s'illumina. Quand il était question de Lune, ça, les centaures maîtrisaient le sujet.
- Oui, acquiesça Magorian, j'en connais un pas loin d'ici.
- Il n'est pas près de ta famille ? s'inquiéta Minerva.
Elle ne souhaitait vraiment pas être entraînée au milieu d'une cinquantaine de centaures prêts à la charger. Mais Magorian secoua la tête, faisant voler ses boucles brunes.
- C'est mon endroit secret.
Il plissa les yeux :
- Qu'est-ce que tu veux y faire ?
Minerva lui dit simplement :
- Prendre un peu d'eau sur l'herbe. C'est super important, genre, comme l'alignement de Mars, la Terre et la Lune.
Magorian ouvrit de grands yeux. Apparemment, il parvenait à mesurer l'ampleur de la situation, car juste après que Minerva ait remis sa chaussure, il lui prit la main et l'entraîna plus loin dans la forêt. Il semblait s'y retrouver parfaitement dans ces bois. Il ne prêtait pas attention à Minerva qui devait éviter en catastrophe des branches et enjamber des troncs couchés.
- C'est encore loin ? demanda-t-elle avant d'immédiatement regretter sa question.
Si Magorian sortait une réponse à propos de la distance Neptune/Saturne, elle n'était pas sûre de pouvoir retenir la remarque sarcastique qui lui monterait aux lèvres. Mais étonnamment, il répondit de façon claire :
- Dans quelques minutes !
Et en effet, le jeune centaure se mit à ralentir le pas (sabot ?) et d'un seul coup, ils débouchèrent sur une petite clairière dépourvue d'arbres. Le ciel qui se colorait lentement de rose se reflétait dans un coin d'eau au centre et d'immenses roseaux poussaient sur les berges. Minerva mît un instant avant de se secouer devant ce magnifique paysage et de se rappeler de sa venue ici. Elle retira à nouveau une chaussure et aussitôt, sentit la fraîcheur de la rosée sous la plante de son pied. Elle fouilla dans sa cape et en retira une fiole. Puis elle se pencha et préleva quelques gouttes sous le regard curieux de Magorian.
Elle sentait une question poindre, c'est pourquoi elle préféra couper :
- Bon, je te remercie, mais il faut absolument que je rentre. Toi aussi d'ailleurs.
Magorian ne dit rien mais finit par hocher la tête.
- Est-ce qu'on se reverra ? demanda-t-il.
- En as-tu envie ?
Hésitation, puis nouvel hochement de tête. Minerva sourit.
- Alors nos chemins se croiseront à nouveau. Au revoir Magorian, et merci pour tout.
Tout le long du chemin elle sentit le regard du jeune centaure posé sur sa nuque, jusqu'à ce que les arbres se referment sur elle. Elle suivit par mémoire leurs pas et finit par déboucher hors de la forêt. Elle soupira de soulagement. Il s'agissait désormais de réussir les prochaines étapes pour ne pas avoir à y retourner.
Après avoir volé une cuillère d'argent aux cuisines, elle récupéra sa fiole à sa fenêtre de dortoir et se dirigea dans un cachot désaffecté. Là, elle s'arracha un cheveu qu'elle lâcha dans la fiole. Puis elle dosa avec minutie la rosée dans la cuillère avant de verser le tout avec les autres ingrédients, suivis par la chrysalide tête de mort. Elle referma la fiole et la plaça dans un recoin sombre du cachot. Elle se détourna et retourna dans son dortoir. Désormais, elle devait attendre le prochain orage et réciter en attendant la formule « Amato, Animo, Animato, Animagus », baguette placée sur le cœur.
À commencer par maintenant. Chuchoter cette formule magique lui donnait vraiment l'impression qu'elle approchait peu à peu du but et elle espérait sincèrement que tout irait bien dans les prochaines étapes.
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