Chapitre 54 : Observer pour mieux régner
Heeeelloo
Ca y est, voilà enfin le chapitre ! Pour celles et ceux qui n'auraient pas vu mon message sur mon profil, j'ai le Covid, d'où mon retard (bon initialement c'était à cause du boulot, maiiis le Covid me fait rester à la maison). Sachez que j'ai écrit la moitié du chapitre avec mes lunettes de soleil dans ma chambre parce que mes yeux supportaient pas la lumière d'ordi et lampe de bureau X) on écrit avec style ici
Bref ça va mieux ! J'espère que cette suite vous plaira, c'est toujours aussi court mais pour une fois j'ai pas galéré à écrire (et croyez moi, ça fait des chapitres que je rame devant mon ordi)
Merci à tout le monde pour vos messages d'encouragements, et pour vos messages trop choupi suite à mon annonce de covid <3
Bonne lecture !
Chapitre 54 : Observer pour mieux régner
Elle était à nouveau devenue très à l'aise avec son Animagus. Les derniers mots de son grand-père dans le bureau de Flint l'avaient dissuadée de chercher sa compagnie. Alors, dès qu'elle le pouvait, dès que la situation le lui permettait et que personne ne se trouvait aux alentours et qu'elle risquait de se trouver en face à face avec Ross, elle se dissimulait derrière sa fourrure tigrée. Elle essayait de se limiter, en revanche : elle craignait d'attirer le regard des collègues qui commenceraient à poser des questions à propos du chat qui traînait dans les couloirs du département de la Justice. Cela fonctionna quelques jours seulement. Le procès de Pinkstone s'ouvrait le lendemain et Ross n'était toujours pas parvenu à s'entretenir avec Minerva, ce qui semblait passablement l'irriter. Le soir, alors qu'elle restait plus tard comme à son habitude pour terminer ses dossiers, il vint frapper à sa porte de bureau. Instinctivement, Minerva jeta un coup d'œil à l'endroit où travaillait Marchbank, pour se donner contenance. Mais Marchbank était partie depuis une bonne demi-heure déjà, Minerva était une des dernières encore présente.
- Briefing dans mon bureau, lança-t-il avant de repartir aussi sec.
Minerva fit taper la plume contre son pouce et se mordilla la lèvre. Elle sentit une bouffée de chaleur lui monter au visage alors qu'elle fixait longuement sa porte entrouverte, donnant sur le couloir aux murs sombres avant de repousser sa chaise et de se lever. La silhouette de son grand-père se détachait plus loin, à la démarche cadencée ; celle de Minerva, plus hésitante, tenta de s'affirmer au fur et à mesure des mètres avalés.
Quand elle entra dans le bureau, Ross attendait déjà, assis sur sa chaise, jambes croisées.
Ne recevant pas d'invitation à s'asseoir, Minerva resta debout. Il l'observa longuement, sans rien dire. Minerva croisa ses mains, tortillant des pouces. Vu son silence, il semblait vouloir lui reprocher quelque chose. Sa respiration était calme alors que Minerva sentait son propre cœur pulser de manière erratique. Finalement, elle lança :
- C'est à propos du témoignage ?
Ross se redressa, l'air vaguement satisfait et Minerva sentit qu'elle avait fait une bêtise.
- Ressens-tu le besoin d'en parler ?
Minerva tiqua. Lui laissait-il réellement le choix ? Si elle répondait oui, allait-il débattre du bien fondé de ce faux témoignage ? Allait-il essayer de la convaincre qu'elle se fourvoyait ? Peut-être même, se trompait-elle réellement et Trye ne mentait pas ?
- Tu comprends bien que je n'ai guère apprécié tes remarques.
Compréhensible. Personne n'aimait être accusé de corruption, que ce soit vrai ou faux. La corruption touchait au principe même d'intégrité et même si certains vivaient avec la malhonnêteté, voire la prévarication au corps, un homme comme Ross ressentirait probablement une nervosité à l'idée de faire partie de cette gente. Enfin, c'était ce que pensait Minerva, mais après tout, que savait-elle de son grand-père ?
- M. Trye va témoigner, et je vais défendre Mme Pinkstone. C'est au jury de définir si oui ou non les arguments sont valables. Et toi, ton travail est de retranscrire ce qu'il se passe lors du procès, non pas de déduire. Nous sommes d'accord ?
Cette fois, Minerva comprit qu'il n'y avait bien qu'une réponse possible. Elle hocha la tête. Avec une pointe de peine, elle réalisa que même si Ross ne lui avait rien demandé, elle aurait laissé couler. Elle n'avait pas la force de se soulever contre le département de la Justice. Elle qui peinait à garder la tête hors de l'eau, ne trouvait pas le courage de nager à contre-courant.
En ressortant de son bureau, elle s'en voulut. Après réflexion, Ross n'avait jamais dit qu'il souhaitait parler de cette histoire de faux témoignage, seule Minerva l'avait déduit. Le silence qu'il avait imposé lui avait fait peur et elle avait voulu prendre les devants. Mais elle avait détruit toutes ses chances de négociations, si négociation il y avait pu avoir en sous-entendant qu'elle ne dirait rien à personne. Inconsciemment, par crainte de Ross, elle l'avait mis en position de supériorité et lui avait donné toutes les cartes pour imposer ses conditions.
Elle n'était clairement pas rodée pour cette vie au Ministère. D'une certaine manière, Ross semblait maîtriser son environnement, les personnes autour et surtout, il savait ce qu'il voulait. Minerva était toujours perdue entre son statut d'étudiante qu'elle devait lâcher pour être une employée du Ministère, son identité moldue qu'elle avait besoin d'ignorer pendant un moment afin que son sang de sorcière ne lui fasse plus aussi mal.
***
Le procès avait attiré plusieurs sorciers externes au Ministère. Minerva ne l'avait jamais réalisé, mais Ross était apparemment un avocat reconnu et réputé comme féroce. Celui-ci se tenait debout près de Pinkstone dans sa tenue pourpre frappée du symbole du département de la Justice : une baguette magique qui semblait maintenir une balance en équilibre -précaire selon Minerva. Ross se tenait en conciliabule avec sa cliente tandis que Flint, de l'autre côté de l'hémicycle, rassemblait ses papiers. Carlotta Pinkstone avait été conviée et avait été placée sur le côté. Elle semblait particulièrement ennuyée d'être ramenée ici. Peut-être, avait-elle espéré finir tranquillement sa peine en prison pour mieux repartir faire ses manigances. Le regard qu'elle lançait à sa mère était tout sauf reconnaissant, ce que Minerva pouvait comprendre. Si Emma rouvrait le dossier, ce n'était pas par égard pour sa fille mais plutôt pour améliorer ses propres chances lors des élections qui arrivaient à grands pas.
La Ministre fit son entrée et le silence s'installa peu à peu. Elle prit le temps de s'installer, de chausser une paire de lunettes, d'embrasser du regard la salle avant d'annoncer :
- Je déclare le dossier 364-B4, Pinkstone, rouvert. Madame Emma Pinkstone, veuillez vous manifester, je vous prie.
Pinkstone se signala comme présente.
- Maître Ross à la défense de la partie civile, continua d'appeler la Ministre.
Ross se leva également, puis Flint fut convoqué.
- Le témoin de la partie civile est-il présent ? M. Lawrence Trye ?
Minerva leva brièvement les yeux pour voir Trye lever le bras et se redresser sur ses jambes tremblantes. Sûrement, n'avait-il pas imaginé un lieu si impressionnant avec tous ces regards le scrutant.
- Je rappelle les faits de ce procès : Madame Carlotta Pinkstone, accusée d'usage de la magie devant moldus, a été condamnée à deux mois de prison à Azkaban et une amende de cent gallions à paiement immédiat. L'amende a été réglée et un mois et demi de sentence a été réalisé. Madame Emma Pinkstone appelle à la réouverture du dossier pour tentative de diffamation.
Minerva remarqua que certains juges à l'arrière roulaient des yeux. L'acte de la directrice du département des Catastrophes et Accidents magiques semblait en agacer plus d'un. A deux semaines de la fin de l'emprisonnement de sa fille, il était évident pour tout le monde que Pinkstone ne faisait que de la politique. Son chantage répétitif faisait d'elle une personnalité peu appréciée au Ministère. Et pourtant, elle parvenait à mener la moitié du département de la Justice par le bout de la baguette. Était-ce pour autant une position avantageuse ? Il fallait être courageux (ou stupide) pour être la brebis galeuse au milieu des loups affamés.
Flint prit la parole en premier et imposa les faits : Carlotta avait bel et bien été reconnue comme coupable, elle n'avait pas nié avoir reconstruit la maison du vieux villageois ni d'avoir paradé avec une pancarte appelant au « non-étouffement de la magie ». En outre, Carlotta n'en n'était pas à sa première fois.
Jusque-là, Minerva ne savait pas comment Ross allait pouvoir se débrouiller pour retourner l'accusation. Il était difficile de contredire Flint, d'autant plus que la majorité de l'hémicycle semblait en accord avec lui. Carlotta se curait l'ongle à côté, semblant s'ennuyer ferme. Mais Minerva savait qu'elle gardait une oreille attentive. Elle était tout aussi manipulatrice que sa mère ; ignorer son procès serait faire preuve de stupidité, et elle était loin d'être une ignare.
- Maître Ross, c'est à vous.
Ross se leva calmement pendant que Minerva terminait d'annoter ce que Flint avait dit.
- Madame la Ministre, messieurs les juges, les jurés, mesdames Pinkstone, mesdames et messieurs. Si je parle ici au sein de ce prestigieux hémicycle, ce n'est pas pour la défense d'une seule victime mais de deux. Car l'injustice de l'une engendre l'opprobre de l'autre. L'opprobre familiale. Quelle pire sentence qu'avoir son nom sali de cette manière ? Revenons en arrière. Certes, Carlotta Pinkstone n'en n'est pas à son premier procès. Mais Mademoiselle Pinkstone a-t-elle reçu la défense nécessaire ? Jamais n'a-t-elle été représentée dignement, jamais n'a-t-elle reçu l'accompagnement, les conseils, les devoirs dont tout citoyen de notre société peut disposer. Cela mène inévitablement à une ignorance du fonctionnement procédural qui fausse la sentence. Aurait-elle eu un professionnel juridique nous ne serions pas là aujourd'hui et une victime de moins occuperait les prisons d'Azkaban. Reprenons les faits, voulez-vous ? Maître Flint, vous avez parlé d'une pancarte avec écrit dessus « non à l'étouffement de la magie ». Mademoiselle Pinkstone n'a pas nié et la pancarte a effectivement été retrouvée. Mais soyons sérieux une minute. Croyez-vous réellement que les moldus puissent imaginer un seul instant que la magie existe réellement ? Au milieu de ces Oubliators qui ratissent constamment les rues, dans ce minuscule village dont le plus gros acte de magie réside dans l'eau de la mangeoire qui aurait disparu, alors que seulement bue par la vache ? Penser qu'ils puissent imaginer un acte magique, c'est non seulement égocentrique de notre part, mais également leur accorder trop de crédits. Allons, réfléchissez-y.
Certains sorciers s'entre-regardèrent, l'air de se dire qu'effectivement, les moldus n'étaient probablement pas assez futés pour voir au-delà de leur ferme. Minerva s'empêcha de rouler des yeux.
- J'en appelle au témoin, reprit Ross.
La Ministre hocha la tête et fit signe à Trye de se lever et de se rendre au pupitre au bord de l'hémicycle.
- Monsieur Lawrence Trye, tendez votre baguette et lisez l'acte de Vérité.
Trye se racla la gorge et tendit sa baguette sans réelle conviction.
- Je jure de dire la vérité et rien que la stricte vérité.
Il n'y eut pas de coup de tonnerre, pas de tremblement de terre ou quelque manifestation surnaturelle qui pourrait condamner Trye, Ross ou encore Minerva de leur complicité mensongère. La Ministre fit signe à Ross de procéder.
- Monsieur trye, vous étiez présent lors des actes magiques de Mademoiselle Pinkstone, c'est bien cela ?
Trye hocha faiblement la tête, l'air perdu.
- Oui, c'est bien cela. Pour observer les étoiles. Lacock est un bon village pour cela.
- Pouvez-vous décrire précisément ce que vous avez vu ?
- Mademoiselle Pinkstone est arrivée dans la nuit, il faisait sombre. Elle a reconstruit la maison de ce vieux moldu avec un sortilège informulé. La pancarte était plantée à côté d'elle. La reconstruction a fait du bruit, c'est cela qui a attiré les villageois. Mais le temps qu'ils arrivent, la maison était déjà comme neuve. Ils ont mis ça sur le compte de leur dieu ou je ne sais quoi.
- Pouvez-vous me répéter comment était habillée Mademoiselle Pinkstone ce jour-là ?
- En gris anthracite ! répondit immédiatement Trye qui semblait ravi de s'être souvenu de cette précision. Une couleur qui se fond bien dans l'obscurité si je puis me permettre.
- Non vous ne pouvez pas, intervint la Ministre. Poursuivez Maître Ross.
- Ce sera tout pour le témoin, reprit Ross en invitant Trye à retourner à sa place. Que dire de tout cela ? Si Mademoiselle Pinkstone souhaitait réellement créer un impact, elle aurait attendu le jour, se serait vêtue de ses plus beaux vêtements colorés. Après tout, comme vous l'avez si bien souligné, elle n'en n'est pas à sa première fois. Après tant de délits, n'aurait-elle pas commencé à maîtriser les filons du métier ? Il me semble peu probable que Mademoiselle Pinkstone se soit trompée le matin en s'habillant en anthracite, ou qu'elle se soit perdue en chemin, arrivant après le coucher du soleil, vous ne croyez pas ?
Les juges semblèrent considérer ces points. Après tout, Pinkstone n'était pas connue pour faire dans la demi-mesure, pourquoi se serait-elle retenue ?
- Il ne s'agit donc pas juste de Mademoiselle Pinkstone, mais également de Madame Pinkstone, continua Ross. Ne mâchons pas nos mots, ne soyons pas lâches : les élections ministérielles approchent, dans un mois nous serons fixés. Avec ce procès, Madame Pinkstone pourrait se trouver très affaiblie pour une possible réélection. Maître Flint, nous savons que vous désirez ardemment son poste à la Catastrophe et Accidents Magiques...
- Objection madame la Ministre ! s'exclama Flint en frappant du poing.
- Objection retenue, accepta la Ministre. Accusation sans fondement. Poursuivez.
Ross inclina la tête, semblant se soumettre à la remarque. Mais Minerva comprit qu'elle avait été calculée. Brillant avocat qu'il était, il devait probablement savoir que sa réflexion ne serait pas acceptée en tant qu'argument. Mais psychologiquement, elle aurait un impact indirect chez les jurés. Une fois qu'un soupçon était planté dans un esprit, il était impossible de l'oublier.
- Notre Constitution indique que chaque prétendant au poste peut entrer en campagne douze semaines avant les élections. Le premier procès a été ouvert il y a six semaines, les élections ont lieu dans quatre semaines. L'accusation envers mademoiselle Pinkstone a donc eu lieu dix semaines avant les élections, Madame Pinkstone avait commencé sa campagne quatorze jours auparavant faisant de votre accusation une attaque directe envers une prétendante au poste de directrice du département des Catastrophes et Accidents Magiques. Je termine cette plaidoirie en demandant la grâce de Madame la Ministre et des jurés de prendre cet acte de diffamation en compte. Mademoiselle Pinkstone a déjà payé une lourde amende ainsi que six semaines à Azkaban. Madame Pinkstone en paie les retombées psychologiques de savoir sa fille emprisonnée pour des raisons politiques mais aussi sociales et économiques. Je demande que la sentence de Mademoiselle Pinkstone soit coupée court à effet immédiat afin de, si ce n'est réparer, limiter les torts faits à ma cliente.
***
- Cela va faire du bruit, cette affaire.
Minerva releva les yeux de son travail et se tourna vers Marchbank qui venait de déposer sa plume pour observer Ross, occupé à serrer des mains dans le couloir. La Ministre et les jurés avaient rendu leur verdict et avaient pris le parti de l'avocat en écourtant le séjour de Carlotta à Azkaban et exigeant une amende de dédommagement à Flint pour Emma Pinkstone pour diffamation en campagne électorale. Etrangement, Flint n'avait pas eu l'air si hors de lui par rapport à la dernière fois. Bien sûr, il avait tempêté sur le moment, frappé du poing, regardé les jurés d'un air mauvais, mais il s'était rapidement calmé pour retourner à son bureau. Ross avait même pu lui rendre visite. Peut-être pour des signatures post-procès ? Minerva n'y comprenait pas grand-chose à toutes ces procédures juridiques. Désormais, Flint parcourait tranquillement les couloirs, vociférant à certains employés, saluant d'autres qu'il appréciait comme s'il n'avait jamais perdu un procès quelques heures auparavant. Ross gardait également une posture neutre. Il avait peut-être l'habitude de remporter ses procès, ou du moins de bien les choisir. La seule personne qui se pavanait était Emma Pinkstone, ravie d'avoir obtenu gain de cause. Sa fille, libérée, n'avait montré aucune joie ou reconnaissance et avait simplement haussé des épaules en entendant la nouvelle.
Bref, tout le monde agissait comme avant, c'est pourquoi Minerva ne comprenait pas la réflexion de sa tutrice.
- Comment cela ?
Marchbank détourna le regard de Ross qui souriait affablement à une collègue et observa Minerva par-dessus ses lunettes.
- Maître Ross vient tout juste de s'opposer au directeur du département de la Justice Magique. Les deux ne se sont jamais réellement entendus : Ross est un avocat brillant. Je ne l'apprécie pas nécessairement mais je dois reconnaître qu'il est très bon. Il a toujours voulu le poste de directeur du département de la Justice mais c'est Flint qui l'a obtenu il y a quelques années. Ross lui en a voulu ; Maître Flint est un bon avocat mais il manque de patience et il n'arrive pas à changer d'objectif.
- Changer d'objectif ?
- Admettre ses défaites. Il n'est pas assez souple, contrairement à Maître Ross. Maître Ross saura toujours quand il vaut mieux se retirer, attaquer ou mieux, perdre une bataille pour gagner la guerre durant un procès.
Minerva s'adossa à son siège.
- S'il est si meilleur que ça, pourquoi n'a-t-il pas été choisi à la tête du département ?
Marchbank reprit sa plume et griffonna quelques mots sur un parchemin.
- Une histoire familiale de longue date. Je ne connais pas les détails mais quand il commençait à se faire un nom, il s'est passé quelque chose qui a rendu sa famille persona non grata dans le monde de l'aristocratie sorcière.
Minerva sentit son cœur battre plus fort. Aucun doute, la fuite de sa mère avec un moldu avait eu son impact. Mais il était étonnant que Marchbank ne connaisse pas toute l'histoire et que le secret ait été aussi bien confiné au sein de la haute société.
- Il aurait pu se retirer du monde juridique, reprit Marchbank, mais il a décidé de rester et de remonter les échelons, un par un. C'était encore un Sang-Pur, mais un Sang-Pur sali par une histoire apparemment honteuse. C'est pour cela que je le respecte en tant qu'avocat : être ici après avoir été traîné dans la boue, et en vouloir encore plus...
Cela forçait une forme de respect, reconnaissait Minerva.
- Donc vous croyez que Maître Ross a choisi ce procès exprès pour décrédibiliser Maître Flint ?
Marchbank eut l'air de réfléchir longuement à la question.
- C'est possible... Mais j'ai des doutes. Ce ne serait pas un jeu très fin de la part de Maître Ross. Maître Flint aurait pu monter un coup comme celui-ci, mais Ross... Il est bien plus subtil. Et puis, les Sang-Pur n'oublient jamais le déshonneur. Si la famille Ross est tombée en déchéance, cela restera enraciné. Jamais les familles de Sang-Pur ne laisseront Ross prendre une place si prestigieuse qu'est le poste de directeur du département de la Justice, encore moins s'il essaie de l'atteindre en humiliant un autre Sang-Pur.
Minerva crut percevoir une sorte d'étincelle d'excitation coupable dans le regard de la sorcière.
- Prête bien attention à ce qu'il va se passer prochainement, Minerva. Observe et écoute. Ce n'est pas pour rien que l'on a deux yeux, deux oreilles, mais qu'une seule bouche. Parfois, il faut savoir se taire pour en apprendre plus.
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