Chapitre 35 : Le dernier été
Heyyy ! Comment ça va ?
Est-ce que c'est encore légitime de vous souhaiter la bonne année ? Bref, au cas où, je vous souhaite une excellente année, pleine de réussite, de créativité et de rêves réalisés (c'est cheesy mais c'est très important) <3
Egalement, si vous sentez un coup de blues arriver (parce qu'on va pas se mentir, c'est léééégèrement agaçant cette situation mondiale) sachez que mes MP et Insta vous sont ouverts, n'hésitez surtout pas <3
Enfin, le ou la gagnant.e du concours de memes sera annoncé en fin de chapitre, so see you plus loin !
En attendant je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 35 : Le dernier été
Minerva somnolait à moitié, la joue appuyée contre sa paume de main. Si elle ne dormait pas profondément, c'était seulement à cause des cahots du train qui envoyait son front contre la vitre froide de la fenêtre. Elle percevait vaguement Alan et Cora en train de discuter tout bas, et Pomona qui dormait profondément en sifflant du nez contre l'épaule de Filius. Étrangement, personne ne semblait engager pleinement la conversation. Pourtant, c'était là leur dernier trajet de train et même Minerva qui ne berçait pas dans le sentimental devait bien avouer qu'au fond d'elle-même, sommeillait une peur de l'inconnu et une nostalgie naissante du château. Comme la cérémonie de remise des diplômes aurait lieu dans deux semaines dans la Grande Salle, les septièmes années avaient semblé s'aveugler en se disant qu'ils se verraient tous dans pas longtemps et qu'au fond, ce n'était pas un au revoir. Mais Minerva ne cessait de penser qu'elle ne verrait pas ses amis aussi régulièrement qu'avant : elle s'était habituée à se lever en présence des filles de son année, à prendre son petit déjeuner avec Alan, à assister aux cours avec les autres, à lire au coin du feu avec les Gryffondor... Qu'elle les apprécie tous ou pas, ils étaient devenus comme une famille. Maintenant, elle retournait chez ses parents, retrouvait le rythme de la maison, et ce pour une période indéterminée. Qu'allait-elle faire après ? Face à cette question qu'elle se posait trop de fois, elle soupira bruyamment.
Filius se tourna vers elle.
- Tu repenses à ton examen de potions ? plaisanta-t-il.
Minerva ouvrit les yeux et lui jeta un regard torve. Elle s'était plainte de ne pas avoir réussi son examen, ce qui était faux et elle le savait. Mais Alan avait mieux réussi, du coup elle partait du principe qu'elle avait raté l'épreuve.
- Non. Je pensais à la vie misérable qui m'attend en rentrant chez moi.
- T'exagères, intervint Alan en riant. Si ça se trouve tu vas rater tes ASPICS, et tu vas devoir te remettre à réviser pour redoubler...
Minerva lui donna un coup de pied dans le tibia, et Cora une frappe sur son crâne. Elle avait de meilleures couleurs sur le visage maintenant que le stress des examens était terminé. Sa maladie et la fin de l'année ne faisaient généralement pas bon ménage, surtout qu'elle avait également cherché ardemment un travail dès cet été, afin de ne pas avoir à retourner dans sa famille. Si celle-ci continuait de payer ses traitements, la cohabitation risquait d'être explosive, d'autant plus que Cora n'avait guère le sens de la diplomatie et se fichait de faire imploser ses relations familiales. C'était là un problème qui revenait souvent dans le discours d'Alan, qui craignait que le comportement impétueux de sa copine ne lui coupe les vivres médicaux. Dans tous les cas, Cora avait déniché un poste d'assistante chez Fleury et Bott, et commençait dans les prochains jours. Dans l'attente d'une opportunité pour Alan, ils planifiaient d'emménager ensemble, chose qui paraissait très adulte selon Minerva. Elle ne pouvait même pas se raccrocher à Filius car il partait pour la France fin juin pour le concours de duel entre écoles de magie.
La valise avait été particulièrement longue à faire, et le balai qui n'y rentrait pas semblait la narguer dans le filet à bagages. Minerva s'était apaisée depuis sa décision d'arrêter le Quidditch. Si les premiers jours avaient été difficiles et où elles souhaitaient revenir sur sa décision, elle s'était faite à l'idée que tout était mieux ainsi. Etna avait été une des rares au courant, et elle avait hoché la tête avec compréhension. Il ne se passait pas un jour sans que Minerva ne soit satisfaite de son choix de capitaine pour la prochaine année. Etna ne ferait pas son erreur, c'était certain.
La lettre de Grace l'avait également beaucoup aidée à tourner la page. Elle avait mis du temps avant d'oser l'ouvrir, croyant y trouver des remarques acerbes et revanchardes qui auraient été bien méritées. Mais Grace avait été étonnante de sa maturité soudaine. Elle n'avait pas été très bavarde dans ses mots, mais Minerva avait apprécié qu'elle couche sur le papier ses émotions. Grace lui ressemblait beaucoup, elles étaient deux filles qui n'exprimaient rien et qui avaient du mal à se comprendre et à se faire comprendre. Aussi, elle était admirative que sa désormais ancienne coéquipière ait eu le courage de tracer des mots sincères sur parchemin.
« Tu t'es fait beaucoup de mal, Minerva », avait-elle noté en fin de lettre. Et c'était peut-être cela qui lui permettait de se pardonner un peu plus, qui l'autorisait à avancer au lieu de s'enterrer sous un monticule de culpabilité. C'est ainsi qu'elle avait pu soutenir le regard de Lewis un instant au lieu de le baisser de honte. Comme tout le monde dans leur vie, elle avait fait beaucoup d'erreurs ; elle en fera d'autres. L'essentiel était désormais de ne plus se trahir et de rester le plus possible agrippée à ses valeurs. Alors, la douleur de ses côtes n'avait paru être qu'un lointain souvenir, sa commotion, un rappel pour garder la tête droite. Il était facile de se promettre intégrité et satisfaction de soi, et Minerva ne doutait pas que le processus allait être long. Elle regardait autour d'elle, et il lui semblait être la seule à réfléchir ainsi. Et pourtant, elle était persuadée que pour elle, ce chemin certes tortueux et chaotique, était sa voie.
Maintenant qu'elle acceptait ses fautes, qu'elle les reconnaissait et les embrassait comme faisant partie d'elle-même et de son passé, elle pouvait avancer.
- Tu comptes rester dans le train jusqu'au 1er septembre prochain ?
- Hein ?
Minerva sortit de ses pensées et leva la tête vers Filius qui tenait sa malle dans la main, prêt à sortir du compartiment. Minerva regarda autour d'elle et remarqua qu'ils étaient arrivés à la gare de King's Cross, où de multiples parents étiraient leur cou dans l'espoir d'apercevoir leur enfant à travers les vitres poussiéreuses du Poudlard Express. Minerva se leva et récupéra sa valise ainsi que son balai.
Alan, Cora, Filius et Minerva prétendirent ne pas être émus en se disant au revoir.
- On se retrouve à la cérémonie de remise de diplômes ?
- Moi, je n'y serai pas, se plaignit Pomona qui peinait à retenir quelques larmes.
- Allez Pomona, fit Alan en tapotant son épaule, de toute façon tu pars pour le Brésil à la rentrée, les séparations auraient forcément eu lieu.
La Poufsouffle fit la moue et alla prendre Minerva dans ses bras qui referma les siens de manière bancale.
- Tu nous enverras des lettres ? s'enquit Filius.
Pomona roula des yeux.
- C'est compliqué d'envoyer des lettres d'aussi loin. Les perroquets sur place ne passent pas la frontière du Mexique, et ce sont les hiboux des Etats-Unis qui prennent la relève jusqu'au Royaume-Uni. Cela coûte cher, les frontières.
- Tu vas tellement apprendre sur place, assura Minerva qui, même si elle ne le disait pas, était très admirative de son amie qui partait à l'autre bout du monde à seulement 15 ans.
Elle se dit qu'à son retour, elles pourraient toujours se revoir, passer du temps ensemble. Après tout, elles sauraient toutes les deux gérer leur emploi du temps respectif, n'est-ce pas ... ? Cela ne devait pas être si compliqué...
***
Il lui était à nouveau étrange de constater que sa maison n'avait pas changé, que sa famille restait toujours identique alors qu'elle-même sentait avoir évolué. Au lieu de ressentir une bienfaisance à retourner dans son foyer, elle eut l'impression de retomber à la case départ. C'était une sensation complexe qui s'agitait dans son cœur, comme si elle était déçue que son ancien monde n'ait pas suivi son avancée à elle. La seule chose qui avait changé, était la nouvelle annexe qui avait été construite chez les voisins. Apparemment, Dougal McGregor avait pris son envol (d'environ 5 mètres sur le côté) pour installer son petit nid douillet.
Elle ressentit une étrange sensation de satisfaction et d'envie en voyant qu'il avait réalisé ce qui lui était cher dans sa vie. Comment avait-il réalisé ce dont il avait le plus besoin pour être heureux ? N'avait-il pas eu des doutes, des erreurs dans ses choix ? Et si oui, comment s'en était-il sorti ? Sa famille était peut-être un plus stable que la sienne... Minerva aimait celle-ci profondément, mais il était difficile d'oublier à quel point elle avait ses propres défaillances.
Quand elle pénétra dans l'entrée, elle eut un léger vertige. Cette fois-ci, elle n'allait pas attendre le 1er septembre prochain avant de partir. Si cela lui faisait du bien de savoir qu'elle avait tout le temps libre du monde devant elle dans cette maison, elle se demanda combien de mois cela allait durer. Elle comptait bien profiter de ces prochaines semaines pour se reposer des examens et des émotions des derniers jours, pour passer là son dernier été dans son Ecosse, et assurer une douce transition entre sa vie d'étudiante et sa vie possiblement professionnelle.
Dans sa chambre, elle avisa son balai. Avant, elle le laissait adossé à sa commode, prêt à être empoigné rapidement par sa propriétaire. A quoi cela servait-il de le ranger alors qu'elle l'utilisait tout le temps ? Abandonner le Quidditch c'était aussi en faire son deuil, et elle savait qu'elle ne pourrait pas le faire s'il la narguait nuits et jours. Elle le prit dans sa main, dans un geste si familier et sortit de sa chambre, croisant sa mère.
- Tu sors déjà jouer ? s'étonna celle-ci.
- Non. Je vais le ranger dans la remise.
- La remise ?
Le ton surpris de sa mère n'était pas illogique : la dernière fois qu'elle lui avait demandée de mettre son balai dans la remise elle avait récolté un regard indigné de la part de sa fille.
- Mais pourquoi ?
Minerva ne répondant pas, Isobel lui emboîta le pas et la suivit jusque dans la remise.
- Tu as quelque chose à me dire ?
Minerva se retourna et l'observa un instant. Elles avaient beau ne pas parler souvent (voire jamais) à cœur ouvert, sa mère semblait toujours savoir quand sa fille vivait un tournant dans sa vie.
- J'arrête le Quidditch, avoua-t-elle en choisissant un coin poussiéreux pour y poser son balai.
Là, dans un endroit aussi triste et appauvri, il perdait de sa superbe et avait l'air d'un simple outil de nettoyage, ce qui serra brièvement le cœur de sa propriétaire. Il semblait que toute magie avait disparut des brindilles ou du bois verni.
- C'est normal, non ? fit Isobel d'une voix hésitante. Je veux dire, tu n'es plus capitaine, plus à Poudlard... Tu n'en feras pas aussi régulièrement, c'est tout. Pourquoi ai-je l'impression que c'est définitif ?
Mal à l'aise, Minerva tritura les outils de bricolage de son père dans un tiroir et marmonna :
- Parce que ça l'est. Je ne remonterai plus sur un balai.
Isobel fit un pas en avant.
- C'est à cause de ta chute ? Tu sais, un jour cela ira mieux...
- Oui, c'est à cause de ma chute, acquiesça sa fille.
Mentir sur les raisons était plus simple. Moins honteux aussi, mais surtout, elle était persuadée que les autres ne comprendraient pas son geste, et son importance, la symbolique qui s'y cachait derrière. Elle ne tournait pas le dos au sport en lui-même, elle rejetait ce qu'elle en faisait.
- J'ai eu des côtes cassées et une commotion, reprit Minerva d'une voix plus confiante, je n'ai pas envie que cela m'arrive à nouveau. J'ai eu de la chance de ne pas avoir eu plus de séquelles. Et puis, pourquoi te soucies-tu autant que j'arrête le Quidditch ? Au moins tu n'auras pas à t'inquiéter que des moldus me remarquent.
Isobel se tordit les mains et se mâchonna les lèvres. Minerva savait pourquoi sa mère prenait sa décision autant à cœur. Elle aussi avait dû abandonner le Quidditch quelques années auparavant. Toutes les deux avaient volé très haut grâce à ce sport, elles y avaient brillé, s'étaient forgées un nom. Le Quidditch s'était gravé dans leur identité respective. Isobel s'en était arrachée, avec douleur, peine, regret. Et peut-être, tout ceci s'était apaisé lorsqu'elle voyait que sa fille prenait la relève. Que voyait-elle désormais que même celle-ci suivait son chemin ?
Minerva se demanda si sa mère oserait poser des mots sur les émotions qui la traversaient actuellement, sur son passé. Elle se demanda si elle allait enfin avoir devant elle la sorcière enfouie, et non plus la fausse moldue. Elle se demanda si, bien qu'elle tentait de le dissimuler, Isobel remarquerait que sa fille aussi s'arrachait une partie d'elle-même ; une partie certes gangrenée, mais dont les souvenirs étaient aussi joyeux que vivants dans son esprit. Oserait-elle s'approcher et la consoler ? De toute manière, accepterait-elle de se faire consoler ? Elle qui n'avait aucun souvenir d'un quelconque câlin réconfortant avec sa mère, serait-elle capable d'en supporter un aujourd'hui ? C'était là tout le paradoxe qu'elle ressentait : avoir envie que sa maman la prenne dans ses bras parce qu'elle comprenait la peine de l'abandon du Quidditch, et en même temps préférer gérer ça toute seule, comme elle avait l'habitude de le faire.
Isobel baissa la tête, comme si sa défaite était trop lourde à soutenir. Elle vivait encore trop son propre abandon pour ne pas laisser celui de sa fille l'absorber à nouveau. Comment pouvait-elle aider sa fille alors qu'elle-même ne parvenait pas à tourner la page ?
Au final, tout comme sa mère, Minerva était incapable de voir cela. Se déchargeant d'une partie de la faute, elle dépassa Isobel sans un mot et sortit de la remise.
Marcher un peu lui ferait du bien. Le soleil couchant tombait derrière la cime des arbres et le vent frais écossais venait tourbillonner à ses chevilles. Ils avaient beau être au mois de juin, un fin brouillard semblait planer dans l'air, rendant les rayons du soleil plus diffus dans le ciel, telle une vague lumineuse et aveuglante. Si jamais elle venait à quitter l'Ecosse, c'était sûrement cette nature sauvage qui allait le plus lui manquer. A Londres notamment, les trop nombreux et compacts bâtiments empêchaient cette mer de brume. Ici au moins, elle pouvait marcher dans un silence seulement entrecoupé par la musicalité des oiseaux chantant, du bruissement des feuilles des arbres... et des pas lourds d'un voisin bruyant.
Elle se retourna avec agacement. Une chose qu'elle ne regretterait pas si jamais elle finissait à Londres : l'absence de délimitations précises entre voisins.
- Cela t'arrive souvent de rentrer dans les propriétés privées des gens ?
Les grands yeux noisette de Dougal s'agrandirent. Il regarda derrière lui, puis revint au visage pincé de Minerva.
- C'est toi qui es chez moi, là.
Minerva mit les mains sur les hanches.
- Non. La limite du terrain se trouve juste après cet arbre.
Elle pointa le cerisier sous lequel elle s'était réfugiée après la soirée catastrophique de Noël.
- Mmh, ça, c'est chez moi, confirma Dougal en plissant les yeux d'amusement.
- Bien sûr que non, riposta Minerva, j'ai toujours été jusque-là depuis que je suis toute petite, j'y ai grimpé durant toute mon enfance et y ai mangé des cerises pendant des années.
- Depuis tu as eu des voisins, tu sais, fit remarquer Dougal. Et cette partie du terrain a toujours fait partie de notre domaine. Par contre, j'ignorais tout des cerises. Mettons que tu as commencé à grimper dans les arbres à l'âge de cinq ans, que tu as arrêté... allez, je t'épargne le début de l'adolescence, disons, vers douze ans. Cela fait sept printemps de cerises.
- Qu'est-ce que tu me racontes ? bougonna Minerva.
Dougal mit une main au montant et prit une mine emplie de réflexion.
- Sachant qu'en moyenne un cerisier produit une trentaine de kilos de cerises... Les oiseaux ont dû en manger une bonne moitié, ce qui amène à des cueillettes d'environ une petite dizaine de kilos. T'as l'air d'aimer les cerises, alors disons que je dirais que tu en consommais trois kilos à toi toute seule chaque printemps.
- Mais ça va pas la tête ?
- Trois kilos fois sept printemps cela fait... 21 kilos de cerises que tu me dois ! acheva Dougal avec le sourire. Tu veux régler ça sur combien d'années ? Je suis gentil, je te le fais à un taux d'intérêt fixe.
- Tu me fatigues, râla Minerva en lui tournant le dos, tu me fais perdre mon temps.
Elle s'éloigna et décida de l'ignorer. Mais Dougal la suivit en trottinant.
- Perdre ton temps ? T'allais quelque part ? T'as plutôt la tête de quelqu'un de perdu.
Minerva glissa de surprise sur de la mousse. Elle, perdue ? A peine.
- Tu vas jusqu'où comme ça ? rit Dougal. Inverness ?
- C'est vraiment la seule ville que tu connais dans toute l'Ecosse ? répliqua Minerva en songeant au dîner qu'elle avait fait avec sa famille l'été dernier.
- Oh allez, je te taquinais pour les cerises, je réduis à dix kilos si tu veux.
Minerva lui frappa l'arrière du crâne.
- Ok, ok ! Je passe l'éponge sur les cerises. Et t'en fais pas, tu pourras toujours aller jusqu'au cerisier si tu en as envie.
Elle plissa les yeux d'un air suspicieux.
- Pourquoi tu ferais autant de concessions ? demanda-t-elle.
- Tout le monde n'a pas ta fierté tu sais. Non, ne me frappe pas !
Minerva renonça à la violence en continua son chemin. Elle ne savait pas pourquoi elle ne s'énervait pas ou ne cherchait pas à le faire partir. Après tout, c'était lui qui avait imposé sa présence. A vrai dire, il ne la dérangeait pas vraiment. Il parvenait à lui changer les idées.
- Non, sérieusement, t'as l'air de sale humeur. Pourtant tu viens à peine de rentrer de ton internat. Donc c'est relié à ton retour.
- En partie.
Pourquoi lui répondait-elle ? Elle n'en n'avait franchement pas la moindre idée. Peut-être qu'elle sentait lui devoir une simple petite réponse, en remerciement de son aide envers Robert Jr à Noël dernier, ou encore du plaid.
- Mais garde le, ce plaid, réagit Dougal à sa réflexion. Il est si moche que ça ?
- Bah... Non, mais c'est le tien.
- Garde-le, je te dis, maugréa-t-il en enfonçant ses mains dans les poches.
Minerva roula des yeux.
- Pas la peine de t'agacer.
- Dit-elle alors qu'elle m'a frappé deux fois en cinq minutes.
- C'était pas de l'agacement.
- Ah, c'était donc de l'affection, mes excuses.
Minerva lui jeta un coup d'œil. En vérité, cela pouvait bien être une sorte d'affection. Frapper quelqu'un (d'autant qu'elle n'y avait pas été très fort) c'était aussi rentrer en contact avec elle. Elle n'aurait jamais osé ceci avec n'importe qui ; elle ne s'y risquait que si elle savait que cela n'engendrait rien de rédhibitoire dans la relation. A croire qu'elle se sentait assez à l'aise pour tenter ce geste.
Elle remarqua qu'il commençait à se frotter les mains discrètement. Sans le soleil, le vent se faisait beaucoup plus mordant. Soit il n'avait pas pensé à prendre une veste pour se couvrir soit il était parti dans la précipitation pour la rejoindre. Dans un cas comme dans l'autre, il avait été stupide, jugea Minerva qui ne sentait guère le froid sous son écharpe de Gryffondor (dont elle avait dissimulé le logo). Elle pouvait lui dire de rentrer chez lui pour se réchauffer, mais elle était persuadée qu'il mentirait en disant qu'il allait bien. Et c'était elle qui avait le plus de fierté ?
Elle soupira et s'arrêta.
- Je rentre, fit-elle.
Et elle fit demi-tour sans plus de mots. Elle entendit Dougal s'esclaffer derrière elle alors qu'il la rattrapait à nouveau. Mine de rien, elle était satisfaite de parler à quelqu'un autre que sa famille, même si c'était Dougal et ses paroles toujours acérées.
Il semblait décidé à la raccompagner jusqu'à chez elle, chose qu'elle refusait.
- Calme-toi, je te raccompagne juste à la limite de nos terrains respectifs, dit-il avec une étincelle de malice dans les yeux.
- Là, c'est bon, on est chez moi.
- Malheureusement non, ça c'est encore le terrain de ma famille.
Avait-elle passé ses dernières années à traverser la propriété des McGregor sans aucune vergogne ?
- Je te libère, reprit Dougal en s'arrêtant à un endroit qui semblait choisi au hasard (peut-être avait-il reconnu un brin d'herbe particulier qui marquait une délimitation). Ne te perds pas en chemin, plaisanta-t-il alors que la maison McGonagall était visible vingt mètres plus loin.
- C'était vraiment pas drôle, répliqua Minerva en s'éloignant sans un au revoir.
- A bientôt ! s'écria ironiquement Dougal dans son dos.
Minerva roula des yeux tout en souriant. Son voisin était à la fois stupide comme attachant. Elle ne savait pas de quel côté balancer. Mais elle devait bien admettre que seul lui avait ramené un sourire sur ses lèvres depuis son arrivée.
J'espère que cela vous a plu ! C'était assez transitoire avant qu'on s'attaque au gros morceau de l'été, donc on va plutôt souffler pour aujourd'hui haha
Anyway, il n'y a pas vraiment de podium pour les memes, parce qu'à part pour un meme, les autres ont reçu un vote à chaque fois (mais décidez vous bon sang !) XD
Bref ! Toutes mes félicitations à darklemming pour sa victoire avec "le scandale" :
J'en profite pour rajouter les memes de rouge_comme_luna avec qui j'ai eu des soucis d'envois de messages, et du coup qui n'a pas pu participer à temps au concours, donc je rajoute ses memes, histoire que vous en rigoliez autant que moi ! Merci encore à elle !!
Merci encore à tout le monde pour avoir participé et joué le jeu ! Merci aux créateurs.ices annabethfan Perripuce HarryStranger rouge_comme_luna et SlverHope ! Bravo à tous.tes !!
Bisous !!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top