Chapitre 2: Minerva McGonagall
Bonjour, j'espère que tout le monde va bien !
Un grand, grand merci pour tous vos retours positifs, pour les votes et votre enthousiasme ! Je ne m'attendais pas à autant, et ça fait extrêmement plaisir !!
Je vous laisse avec la suite en espérant qu'il vous plaira, bonne lecture !
Chapitre 2 : Minerva McGonagall
Minerva était déjà âgée de trois ans lorsqu'elle utilisa la magie pour la première fois. Elle parvenait à attirer certains de ses jouets à elle, tant qu'ils n'étaient pas trop gros. Elle ne se rendait évidemment pas compte de l'aspect extraordinaire de la chose. Un jour, alors qu'une dispute entre ses parents avait éclatée, elle avait réussi à manipuler l'esprit de son chat. Celui-ci lui avait attrapé la main suite à la chute d'une assiette et Minerva, avec un calme étonnant, lui avait ordonné mentalement de la lâcher et d'aller dehors. Le félin avait obéi, la tête basse.
À partir de ce moment là, l'atmosphère familiale changea légèrement, sans que Minerva ne sache quoi.
À neuf ans, alors que sa magie devenait de plus en plus importante dans ses veines, elle comprit enfin ce qui différenciait ses parents. Elle avait hérité du gène sorcier de sa mère. En revanche, elle se sentait plus proche de son père car elle avait hérité de son tempérament. C'était lui qui élevait plus sa fille et son fils Malcolm, de trois ans le cadet de sa sœur. Celle-ci l'aidait souvent à ramasser les légumes. Elle grimpait dans les arbres pour récupérer les cerises et en profitait pour en manger quelques unes à l'abri du regard paternel. Mais l'activité préférée de Minerva était les échecs. Son père l'initiait dès qu'il en avait le temps. Sa jeunesse ne l'empêchait pas de se passionner pour l'aspect stratégique du jeu.
Puis, en mai 1946, naquit Robert Jr, le troisième enfant de la famille. Minerva éprouva un émerveillement sans borne devant le bébé qui était son frère. Elle comprit alors qu'en tant que grande sœur, elle aurait un rôle important dans l'éducation de Robert Jr.
En juillet 1947, Minerva reçut la lettre qu'elle attendait depuis plusieurs mois. Celle que tout enfant sorcier recevait à onze ans. Étant née en octobre, elle n'avait pas pu participer à la rentrée de 1946, car elle n'avait alors que dix ans. Elle avait souvent gémi que ce n'était pas juste, et qu'elle pouvait bien aller à Poudlard avec un simple mois d'avance.
Mais enfin, elle avait reçu la lettre. Elle était signée par le fameux Albus Dumbledore, directeur-adjoint.
Lorsque le 1er septembre arriva, Minerva ne pouvait contenir son excitation. Sa mère l'accompagna à la gare 9 3/4. Malcolm et Robert Jr étaient restés avec leur père à la maison. Robert, étant moldu, n'était pas autorisé à pénétrer sur le quai. Minerva trottinait devant, peinant à faire avancer son chariot qu'elle dépassait pourtant de plus d'une tête. Elle avait hérité de la grande taille de son père, tout comme de ses yeux vert perçant. Elle observa avec ébahissement tous les élèves qui se rendaient à Poudlard. Certains étaient déjà en tenue, comme elle, d'autres portaient des vêtements moldus. Des hiboux, des chats, des crapauds dans des cages faisaient un boucan épouvantable, et pourtant, Minerva avait rarement entendu des sons qui la mettaient ainsi de bonne humeur, hormis la cornemuse de son père.
La locomotive, rouge flamboyante, soufflait des panaches de fumée et attendait patiemment le sifflement des contrôleurs. Minerva n'avait qu'une idée en tête, y monter, mais par égard pour sa mère, elle attendit à ses côtés et caressa sa chouette hulotte, noire d'encre. Ses yeux jaunes se plissèrent de contentement tandis qu'elle étendait ses ailes dans la cage. Soudain, Minerva vit passer un groupe d'élèves bruyants à ses côtés. L'un d'entre eux la bouscula et, prit dans son euphorie, ne s'excusa pas. Minerva le fusilla du regard, mais elle fut cependant très vite déconcentrée quand ses yeux tombèrent sur les balais qu'ils tenaient en main. Elle tira sur la manche de sa mère.
- Maman, dit-elle, ils font du Quidditch ?
Isobel suivit son regard et une vague d'émotions où régnait la nostalgie s'afficha sur son visage.
- Je suppose. Ils doivent faire partie de l'équipe de leur maison.
Minerva avait un peu entendu parler de Quidditch. Sa mère avait été membre puis capitaine de sa propre équipe de Quidditch à Serdaigle. Elle évitait d'en parler devant son mari : la loi lui interdisait de parler de son monde, même s'il était désormais au courant de leur nature.
- Un jour, je serai parmi eux, affirma Minerva d'une voix sûre.
Isobel sourit.
- C'est bien ce que j'espère, ma chérie, répondit sa mère une main sur son épaule.
Minerva suivit le groupe (composé de joueurs des différentes maisons) des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la foule. Puis, elle se tourna vers sa mère et dit :
- Je ferais mieux de monter dans le train.
Isobel sourit et serra sa fille dans les bras. En s'écartant, elle se rendit compte que sa mère pleurait. Ses yeux brillaient d'une fierté mal dissimulée alors qu'elle disait :
- N'oublie pas de nous envoyer une lettre quand tu seras arrivée surtout !
- Promis maman.
Puis, malle en main, la chouette dans l'autre, elle grimpa dans le train.
La plupart des compartiments étaient pleins. Des septièmes années discutaient dans un, des plus jeunes s'excitaient avec un jeu de bataille explosive. Il y avait de la place là, mais Minerva passa son chemin. Finalement, elle trouva un compartiment presque vide et qui contenait qu'une seule personne. C'était un garçon tellement minuscule que Minerva se demanda s'il n'était pas trop jeune pour aller à Poudlard. Elle ouvrit la porte et demanda :
- Je peux m'installer ici ?
Le garçon tourna son visage pointu vers elle, ses yeux noirs se fixant sur son visage. Il acquiesça et Minerva entra et hissa sa malle dans les filets.
Puis elle s'installa en face du jeune garçon et se présenta :
- Je suis Minerva McGonagall.
Le garçon dégagea une mèche brune de son front et sourit timidement :
- Filius. Filius Flitwick. Tu es... en première année aussi ?
Minerva hocha la tête et le visage de Filius s'illumina, soulagé.
- Je n'en ai croisé aucun depuis, dit-il. Il y en a plusieurs qui sont passés mais... ils ne sont pas rentrés dans le compartiment...
Filius rougit et baissa les yeux, comme s'il venait de dire une bêtise. Minerva fronça les sourcils et s'apprêtait à lui demander des explications lorsqu'elle s'aperçut que Filius se tordait les doigts, mal à l'aise. Elle comprit immédiatement. Filius était minuscule, ses yeux noirs et ses longs doigts fins légèrement crochus ne trompaient personne. Il avait définitivement du sang Gobelin dans les veines. Cela fit de la peine à Minerva. Le pauvre élève était déjà victime de jugements sur son apparence et son sang avant même d'être arrivé au château. Elle répliqua :
- C'est bête pour eux, ils vont se retrouver coincés au fond du train en voyant que tous les compartiments sont déjà remplis.
Filius lui offrit un sourire de remerciement et Minerva engagea chaleureusement la conversation.
- Tu penses aller dans quelle maison ?
Filius haussa les épaules mais répondit :
- J'espère aller à Serdaigle. J'ai lu beaucoup de choses sur cette maison.
Il lui retourna la question et Minerva réfléchit un instant :
- Je n'en ai aucune idée. Ma mère était à Serdaigle donc je suivrais peut-être ses pas.
Filius sourit plus largement.
- On sera peut-être dans la même maison alors ! Et ton père ?
- Il est moldu.
Filius ouvrit des yeux intéressés et la conversation s'engagea rapidement sur le monde des moldus. Filius semblait assoiffé de connaissances et Minerva songea qu'il aurait bien sa place chez les Serdaigle.
Le train s'ébranla et la jeune fille regarda une dernière fois par la fenêtre pour voir sa mère, sanglotant. La fierté se mêlait désormais par d'autres sentiments qui brisèrent le cœur de Minerva : l'envie, le regret.
***
Après le passage en barque en compagnie d'un demi-géant appelé Hagrid, ce fut Albus Dumbledore qui les accueillis devant la Grande Salle. Le sorcier était grand, des cheveux auburn lâchés dans son dos. Il ne souriait pas, mais ses yeux bleus pétillants semblaient les contempler avec gentillesse. Il ajusta sa monture en demi-lune sur son nez et leur ouvrit les bras.
- Bienvenue les enfants. Je suis Albus Dumbledore, directeur-adjoint de Poudlard. De l'autre côté de cette porte, se trouve la salle dans laquelle votre vie dans le château va commencer. Vous allez être répartis dans la maison qui vous correspond le plus. Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle ou Gryffondor.
Minerva connaissait vaguement le déroulé de la cérémonie. Sa mère n'avait pas voulu trop lui en parler, assurant que la surprise ne serait pas aussi délectable si elle savait déjà tout. Minerva avait donc le cœur qui battait très fort, et à ses côtés, Filius semblait prêt à s'évanouir.
Le professeur Dumbledore acheva son discours et d'un geste de sa baguette, ouvrit les grandes portes. Les élèves à l'intérieur de la Grande Salle tendirent le cou pour apercevoir les nouveaux. Bizarrement, malgré sa petite taille, Filius fut très vite remarqué à en juger par les doigts pointés et les exclamations de surprise.
Les premières années s'entassèrent devant un chapeau rapiécé et inerte posé sur un tabouret de bois tout simple. Il y eut un silence durant lequel les jeunes élèves ne savaient quoi faire puis soudain, le chapeau se redressa et ouvrit une bouche noire et chanta :
Je n'suis pas d'une beauté suprême
Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit
Je veux bien me manger moi-même
Si vous trouvez plus malin qu'moi.
Les hauts-d'forme, les chapeaux splendides,
Font pâl'figure auprès de moi
Car à Poudlard, quand je décide,
Chacun se soumet à mon choix.
Rien ne m'échapp' rien ne m'arrête
Le Choixpeau a toujours raison
Mettez-moi donc sur votre tête
Pour connaitre votre maison.
Si vous allez à Gryffondor
Vous rejoindrez les courageux,
Les plus hardis et les plus forts
Sont rassemblés en ce haut lieu.
Si à Poufsouffle vous allez,
Comme eux vous s'rez juste et loyal
Ceux de Poufsouffle aiment travailler
Et leur patience est proverbiale.
Si vous êtes sage et réfléchi
Serdaigle vous accueillera peut-être
Là-bas, ce sont des érudits
Qui ont envie de tout connaître.
Vous finirez à Serpentard
Si vous êtes plutôt malin,
Car ceux-là sont de vrais roublards
Qui parviennent toujours à leurs fins.
Sur ta tête pose-moi un instant
Et n'aie pas peur, reste serein
Tu seras en de bonnes mains
Car je suis un chapeau pensant !
Il y eu un bref silence avant que les élèves applaudissent à tout rompre. Puis, quand le calme fut revenu, Dumbeldore s'approcha, un parchemin à la main. Il dit à l'assemblée :
- Quand j'appellerai votre nom, vous viendrez vous asseoir sur le tabouret et le Choixpeau choisira quelle maison vous conviendra jusqu'à la fin de votre scolarité.
Il commença à énumérer les noms. Le premier fut Above Christina. Elle alla à Serpentard où elle fut accueillie avec fierté. Le suivant partit à Poufsouffle et la cérémonie continua, l'anxiété grimpant en flèche dans le ventre de Minerva.
- FlitwickFilius !
Filius sursauta et se faufila entre les élèves. Aussitôt, des chuchotements percèrent le silence avant qu'ils ne soient stoppés par un froncement de sourcils de Dumbledore. Dès que le Choixpeau fut posé sur la tignasse brune de Filius, le silence se fit. Le chapeau prit son temps pour réfléchir. Et d'après les visages surpris des élèves, il prit beaucoup plus de temps que la normale. À tel point que même Minerva comprit au bout d'un moment que quelque chose se passait. Le Choixpeau semblait hésiter, ne pas savoir où le placer. Elle pensa aussitôt au fait que Filius soit de sang gobelin. Et s'il se voyait refuser l'entrée à cause de ça ? En jetant un coup d'œil autour d'elle, elle s'aperçut qu'il n'y avait ni hybride ni sorciers n'étant pas humain dans les élèves. Elle croisa les doigts, priant pour que le Choixpeau fasse vite son choix. Il sembla l'entendre car sa toile se déchira en un cri :
- Serdaigle !
Des applaudissements retentirent à la table des bleus, hésitants. Devaient-ils se réjouir de la venue d'un élève à moitié humain ? En voyant le peu d'enthousiasme qu'ils offraient au pauvre Filius rougissant, Minerva se mit à applaudir le plus fort possible et criant sa joie. Plusieurs visages se tournèrent vers elle et Minerva leur rendit un visage fier, les mettant au défi de se moquer d'elle. Lorsqu'elle se tourna à nouveau vers le tabouret, elle se rendit compte que Dumbledore la considérait avec approbation. Mais il passa tellement vite à la suite de la liste que Minerva se demanda si elle n'avait pas rêvé.
Et enfin, à travers ses pensées, elle entendit :
- McGonagall Minerva !
Elle traversa fièrement l'espace qui la séparait du tabouret et s'assit dessus, le dos droit. Puis le Choixpeau lui obscurcit les yeux et ce ne fut que murmures dans sa tête :
- Minerva... Je vois l'intelligence de ta mère en toi. L'envie d'apprendre, de comprendre, ton sérieux. Je devrais te placer à Serdaigle.
Minerva attendit avec un bond au cœur qu'il prononce le nom de la fameuse maison, mais il continua :
- Cependant, ton courage et ta fierté sont ancrés chez toi, ces deux aspects de ta personnalités sont trop importants pour être négligés. Alors où vais-je te placer ?
Minerva se rendit compte que pour elle aussi, le temps paraissait long. Elle pouvait encore percevoir des chuchotements dans la Grande Salle.
- Tu es fin stratège, reprit le Choixpeau, mais je vois que tu as protégé ton ami de Serdaigle tout à l'heure. Face à des centaines d'élèves. C'était brave. Ta dernière action avant de me rencontrer a été de défendre peu importe les conséquences, et non de choisir la voix de la raison pour éviter les regards critiques, curieux. C'est donc pour cela que je pense faire le bon choix en t'envoyant à ...
- GRYFFONDOR !
Les applaudissements furent très nombreux chez les Gryffondor. Minerva alla rejoindre sa nouvelle maison, étrangement soulagée. Elle aurait bien aimé se retrouver avec Filius mais elle sentait que la maison de Gryffondor était sa maison, la bonne. Elle aperçut Filius chez les Serdaigle frapper dans ses mains, malgré tout joyeux pour elle. Minerva sourit, rassérénée. Leur différence de maison ne les empêcherait pas de se voir de temps en temps.
Lorsqu'elle s'assit, un garçon plus âgé s'écria :
- Tu es Chapeauflou !
- Je suis quoi ? demanda Minerva en haussant un sourcil
- Un Chapeauflou ! répéta le garçon. Presque comme le petit de Serdaigle ...
- Ne l'appelle pas comme ça, coupa sèchement Minerva. Il s'appelle Filius Flitwick.
Le garçon parut embarrassé.
- Ouais, désolé ... Comme ce Flitwick, le Choixpeau ne savait pas trop où vous placer, même si le Serdaigle n'est pas vraiment Chapeauflou. C'est très rare ! La tienne a duré plus de cinq minutes !
Minerva haussa les épaules. Elle ne voulait pas être célèbre parce qu'elle était Chapeauflou.
- Avec quelle maison a-t-il hésité ? demanda une fille blonde, curieuse.
- Serdaigle.
Le garçon sourit de toutes ses dents.
- On a réussi à leur prendre un Chapeauflou !
La blonde donna une tape au garçon :
- Ce n'est pas un trophée !
Elle se tourna vers Minerva et se présenta :
- Je suis Samantha Ackwood, cinquième année. Et l'autre bouffon, c'est Eric Glaceston.
- Je ne suis pas un bouffon !
- Si tu l'es !
Minerva les laissa se chamailler et se concentra sur la fin de la Répartition. Il restait deux élèves, l'un alla chez les Serpentard tandis que l'autre, Alan Vendrars rejoignait les Gryffondor. Celui-ci s'installa à côté de Minerva avec un petit sourire. Minerva ne tarda pas à engager la conversation avec le jeune garçon. Il avait des yeux gris et des cheveux blonds cendrés. Minerva apprit qu'il était né-moldu et qu'il ne se sentait pas à son aise ici.
- C'est normal, assura Minerva, ça va passer, tu n'es juste pas habitué.
Alan hocha la tête et continua :
- Je suis content d'être tombé sur quelqu'un avec qui parler. Je pensais que j'allais rester seul toute ma scolarité. Tes parents sont sorciers ?
- Seulement ma mère, répondit Minerva. Mon père est moldu.
Ils furent coupés par l'arrivée d'une grande fille brune aux yeux aussi bleus qu'un lac.
- Je suis Euphemia Prewett, se présenta-t-elle avec un fin sourire. Je suis la Préfète-en-chef, si vous avez des problèmes, des questions ou n'importe quoi d'autres, n'hésitez pas à venir me voir. Minerva et Alan c'est ça ?
Les deux hochèrent la tête et Euphemia sourit.
- Parfait ! Je tente de retenir les prénoms de tout le monde. Excusez-moi, je dois aller voir les autres. À bientôt !
Minerva la suivit des yeux jusqu'au moment où son regard tomba sur un garçon qu'elle avait déjà vu auparavant. Elle fronça les sourcils puis soudain, se rappela de lui. C'était le garçon qui l'avait bousculée à la gare. Elle tapota l'épaule de son voisin Eric et lui pointa ledit garçon en demandant :
- Qui est-ce ?
Eric suivit son doigt et répondit après avoir avalé sa bouchée :
- C'est Fleamont Potter, il est de cinquième année, comme nous, ajouta-t-il en désignant Samantha et lui-même. Ne t'avise surtout pas de te moquer de son prénom. Ceux qui l'ont fait ont été provoqués en duel ... et ont perdu. Surtout qu'il est devenu plutôt bon en duel du coup.
- Et il fait du Quidditch ?
Eric hocha la tête.
- Poursuiveur, c'est le capitaine.
Minerva grimaça. Si elle devait rejoindre l'équipe, elle aurait à le convaincre lui ?
***
Sa mère avait très souvent décrit la salle commune des Serdaigle. Mais Minerva pensa tout de suite que celle des Gryffondor serait plus chaleureuse, plus vivante. Les tons rouges de la pièce ne faisaient pas tourner la tête, au contraire. Elle sentait un bien-être l'envahir de la tête aux pieds. Alan semblait dans la même transe car un sourire béat s'étalait sur ses lèvres. Euphemia leur désigna les dortoirs puis les laissa vaquer à leurs occupations.
Les cours commençaient le lendemain, et au réveil, Minerva constata avec bonheur qu'elle avait merveilleusement bien dormi. Elle se leva, veillant à ne pas réveiller ses camarades de dortoir et s'attela à la lettre pour ses parents.
Maman, Papa,
Je n'ai pas pu vous écrire hier soir, j'étais bien trop fatiguée pour cela. J'ai tellement de choses à vous raconter, mais ça ne tiendrait pas en une lettre.
J'ai été répartie à Gryffondor ! J'espère que tu n'es pas trop déçue maman. Si tu veux tout savoir, le Choixpeau a très longuement hésité à m'envoyer à Serdaigle. Un des Gryffondor m'a informée que je suis une Chapeauflou ...
Dans le train, j'ai rencontré un garçon appelé Filius Flitwick. Il a été réparti à Serdaigle même s'il était presque considéré comme Chapeauflou également. Il est très gentil, c'est dommage que nous ne soyons pas dans la même maison. Mais il y a à Gryffondor des élèves avec qui il est très agréable de discuter. J'ai passé ma soirée avec Alan, un né-moldu. J'ai également rencontré la Préfète-en-chef, Euphemia, qui nous a bien accueillis.
Les cours commencent aujourd'hui, j'ai tellement hâte !
Mes camarades de dortoir vont se réveiller, je dois y aller.
Dites bonjour à Malcolm et Robert Jr de ma part !
Je vous embrasse,
Votre fille qui vous aime.
Elle referma la lettre et la rangea dans sa poche, attendant le bon moment pour se rendre à la volière.
La journée se déroula à la perfection. Les cours avaient été passionnants, en particulier celui de métamorphose. Albus Dumbledore avait une manière d'enseigner qui plaisait à Minerva. Elle avait bu ses paroles, même s'ils n'avaient pas réellement commencé le programme. Le professeur les avait mis en garde face à la dangerosité que certaines métamorphoses pouvaient engendrer. Minerva avait approuvé tout du long.
Ils avaient également eu un cours en commun avec les Serdaigle. Minerva s'était précipitée vers Filius en traînant Alan derrière elle.
- Filius !
Le jeune Serdaigle se retourna et sourit en la voyant.
- Minerva ! Comment s'est passée ta soirée ?
- Merveilleusement bien !
Elle tira Alan devant elle et les présenta. Les deux garçons se saluèrent et Minerva fut heureuse de remarquer qu'Alan ne semblait ressentir que de la curiosité envers Filius.
- J'ai failli être envoyé à Gryffondor, informa Filius à son amie.
- Et moi à Serdaigle ! rit-elle en réponse.
***
Au fil des jours, les trois devinrent encore plus proches qu'avant. Filius les rejoignaient dès que possible et ils passaient des après-midi entiers dans le parc de temps en temps. Cependant, Minerva espérait que Filius se fasse des amis chez les Serdaigle. Elle aimait discuter avec lui, mais elle était certaine qu'être seul dans sa maison était triste pour sa scolarité. Elle remarqua que ce n'était pas la faute du garçon mais plutôt de celle des membres de sa maison. En cours de sortilèges, où Filius excellait, Minerva nota une chose qu'elle n'avait jamais vue auparavant. La tête de Filius dépassait à peine de son bureau. À chaque fois qu'il levait la main pour répondre à une question et récolter des points, le professeur ne parvenait pas à voir son bras, caché dans le dos des élèves. Et ceux-ci ne faisaient rien pour arranger la situation du pauvre Filius. Cela fit terriblement mal au cœur de Minerva. Filius sortait ensuite de classe la tête basse, des fois bousculé par des élèves qui s'excusaient avec des « Oups ! Je ne t'avais pas vu ! » indignes. Minerva et Alan avaient tenté de parler à Filius, mais celui-ci leur assurait qu'il allait bien. Quelques minutes passaient, et il reprenait du poil de la bête, redressant fièrement les épaules.
Un jour, Filius arriva légèrement en retard en cours de sortilèges, mais assez pour que tous les regards se concentrent sur lui. Minerva se crispa en le voyant se diriger vers sa chaise d'un pas ferme. Dès qu'il s'assiérait, les ricanements moqueurs ne tarderaient pas à fuser. Cette fois, Minerva n'était pas prête à laisser passer cette méchanceté gratuite. Elle plissa les yeux, surveillant chaque élève, attrapant sa baguette.
Filius s'arrêta devant sa chaise. Il leva la tête sur les visages narquois des élèves de sa maison. Puis il sortit sa baguette et la pointa sur sa chaise. Minerva le regarda, curieuse.
- Amplificatum, dit-il d'une voix forte.
Et la chaise grandit, grandit ... Filius grimpa dessus avec aisance, posa ses coudes sur le bureau dans un geste lent et mesuré, et redressa la tête, défiant tout ses persécuteurs du regard. Ceux-ci avaient perdu de leur suffisance. Minerva se détendit. Il y avait quelque chose de magnifiquement beau dans la victoire de la victime sur ses bourreaux.
Le professeur ouvrit la bouche dans le silence :
- J'accorde dix points à Serdaigle pour cette maîtrise d'un sortilège d'un niveau bien plus élevé, et quinze encore pour avoir montré de quoi vous étiez capable, au-delà de tout jugement et de toute envie de vengeance. Bravo monsieur Flitwick.
Minerva fut la première à applaudir. À ses côtés, Alan l'imita très rapidement, ainsi que la plupart des Gryffondor et deux, trois Serdaigle qui n'avaient pas été moqueurs envers le jeune Serdaigle. Les autres avaient baissé la tête, l'air coupable.
Filius n'avait pas bougé. Il était resté immobile, savourant sa victoire, laissant transparaître sa fierté et la détermination qu'il avait eues pour vaincre.
Et Minerva comprit tout de suite pourquoi le Choixpeau avait autant hésité avec Gryffondor.
Petite mise au point canon: on a pas les dates de naissances de Fleamont; je me suis permise de l'insérer dans cette fanfiction MAIS il ne devrait pas être là puisqu'il est censé avoir James en 1960 "sur le tard", or avec mes dates il aurait donc 28 ans environ à la naissance de James, ce qui n'est certainement pas ce que j'appelle "sur le tard".
Voilà, je sais qu'il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre mais il faut que j'installe un peu les débuts de Minerva, j'espère tout de même qu'il vous a plu!
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