Chapitre 6

Le jour du premier match, tant attendu, était nuageux, et les joueurs craignaient la pluie. En effet, Madame Bibine avait à peine sifflé l'envol des deux équipes que les nuages fondirent en une pluie fine mais persistante. Les élèves eurent recours au Sortilège Imprevius, mais leurs supporters ne voyaient que des taches bleues et jaunes qui bougeaient très rapidement. Même le commentateur, un Serpentard de Quatrième année, peinait à différencier les joueurs.

Pourtant tout le monde aperçut très nettement la jeune attrapeuse de Poufsouffle gagner rapidement en altitude avant de redescendre en piqué. L'attrapeur de Serdaigle la rejoignit immédiatement, et ils restèrent au coude à coude pendant ce qui semblait une éternité au commentateur, au bord de la crise cardiaque :

- Les deux attrapeurs sont tous les deux à la poursuite du Vif ! Ils contournent les buts de Serdaigle, ah, la jeune Neels évite un Cognard, mais son adversaire ne parvient pas à en tirer avantage : elle est toujours sur ses talons ! Il tente quand même de tendre son bras, aïe, un virage, ils arrivent vers les gradins, tournez, tournez, TOURNEZ ! Ouf, les deux attrapeurs sont de retour au milieu du terrain, et, oh ! Beckett attrape le Vif d'Or ! Serdaigle l'emporte, 270 à 180 ! Quel match, mes amis, quel match !

Les supporters bleu et bronze étaient déchaînés. Ils descendirent sur le terrain, mais l'herbe mouillée provoqua un immense carambolage, qui fit plus de peur que de mal. Tous le public éclata de rire, et même les Poufsouffles, déçus d'avoir perdu si près du but, se faisaient glisser sur le gazon. la foule porta les joueurs en triomphe, et les professeurs firent semblant de ne pas entendre les discussions sur la fête qui se préparait. Cependant, avant que qui que ce soit ait eu le temps de se faire attraper avec une bouteille à la main, un cri retentit dans le château : des élèves de Poufsouffle, rentrant dans leur salle commune, avaient trouvé un nouveau message.

Cette fois, les Carrow et McGonagall arrivèrent en même temps. Le mur était peinturluré de craie blanche, comme les deux fois précédentes, mais ce jour-là était différent : le message provenait de l'autre camp. En effet, des menaces contre les "Sang de Bourbe" et les traîtres à leur sang étaient proférées en grandes lettres. Le Professeur McGonagall se posta bien en face d'Amycus Carrow et lui dit :

- Alors ? Qui punissez-vous, cette fois ?

Le Mangemort balbutia quelques mots incohérents et McGonagall se détourna, furieuse. Elle s'adressa à tous les élèves, rassemblés derrière les trois professeurs plus enragés les uns que les autres :

- ECOUTEZ TOUS ! Je commence à en avoir marre de laver les couloirs du château ! Alors que les coupables de ce message et des précédents comprennent bien cela : vous n'avez plus un an et demi, vous avez passé l'âge d'écrire sur les murs ! Si vous avez quelque chose à dire, vous avez des cordes vocales prévues à cet effet ! hurla-t-elle, prouvant ses paroles.

Terrifiés, les élèves ne bougèrent pas d'un cheveu. Ils finirent par rejoindre leurs salles communes, et les Serdaigles abandonnèrent leur idée de fête, ayant pu lire la haine palpiter au fond des yeux du Professeur de Métamorphose.

Le message fut effacé, et cette nuit-là le corps disciplinaire fit des rondes plus longues pour bien vérifier que personne ne se promenait avec un pinceau ou de la craie. Mais malgré toutes leurs précautions, des élèves se retrouvèrent dans le couloir du septième étage, un peu avant trois heures du matin.

Du côté de la Tapisserie aux Centaures, trois élèves se tenaient en triangle, la baguette dans une main, différents artifices de chez Weasley & Weasley dans l'autre. Il s'agissait de Luna Lovegood, Ginny Weasley et Neville Londubat.

De l'autre côté, surveillés à leur droite par des broderies de fleurs séchées, trois autres élèves leur faisaient face. Une expression haineuse sur le visage, Pansy Parkinson, Theodore Nott et Blaise Zabini se tenaient dans la même formation que leurs adversaires. Séparés d'une dizaine de mètres, les deux clans étaient prêts à en découdre.

Après quelques amabilités échangées entre Parkinson et Weasley, Zabini en eut assez et lança un maléfice sur Lovegood. Londubat riposta, dirigeant son jet sur Nott, qui s'attaqua à son tour à lui. Weasley se fit un plaisir de lancer des maléfices de Chauve-Furie sur les Serpentards, alors que Zabini semblait porté sur les Stupefix. L'un d'entre eux passa le bouclier de Lovegood et elle tomba au sol ; Londubat poussa un cri de rage et la ranima avant de se ruer sur Zabini.

Les deux groupes se rapprochèrent et rapidement la bataille se transforma en duels singuliers : Luna affronta elle-même Blaise, Theodore se mesura à Neville. Quant aux deux autres, elles se lancèrent dans un combat d'une rare violence. Ginny et Pansy brûlaient de rage. Ni l'une ni l'autre ne s'en tenaient à de gentils maléfices de Chatouillis ou de Jambencoton ; Ginny puisait dans les cours de l'AD, et Pansy dans sa formation pour le corps disciplinaire. Elles se blessèrent mutuellement, s'envoyèrent au tapis, faillirent se rompre le cou sur la pierre ; mais elles se relevaient toujours.

Ginny était un peu étonnée de son adversaire, qu'elle voyait avant comme une sorte d'accessoire de la maison Serpentard, mais la brune avait plus d'un tour dans son sac. Elle connaissait la réputation de rebelle de Ginny, et savait qu'elle était plus qu'impliquée dans les messages sur les murs. Pansy avait d'ailleurs contribué à la réalisation de la réponse : c'est elle qui avait trouvé la formulation, "Les traîtres à leur sang rejoindront bientôt leur place aux côtés des Sangs-de-Bourbe : sous notre trône, le trône des Véritables Sorciers".

Elles voulaient toutes les deux éliminer l'autre. Ginny n'avait jamais imaginé qu'elle aurait autant envie de tuer quelqu'un, mais tout ce qu'avait fait Pansy depuis toutes ces années attisait sa haine. Quant à elle, des dizaines de campagnes de haine contre les Weasley avaient cristallisé dans son esprit leur place d'ennemis, et l'arrivée au château des Mangemorts avait renforcé cette détestation.

Lovegood neutralisa Zabini au moment même ou Nott paralysait Londubat. Ils se firent face quelques secondes, se regardant en chiens de faïence, avant de commencer leur affrontement. Mais ils n'eurent pas le temps de se lancer plus de deux ou trois ensorcellements, car des gens arrivèrent à toutes jambes dans le couloir.

- ARRÊTEZ ! hurla McGonagall.

Elle attrapa Nott par le coude et l'éloigna de Lovegood, mais les deux filles (ou plutôt les deux furies) n'avaient pas cessé de se battre. Le Professeur Flitwick tenta de lancer un Charme du Bouclier entre les deux mais il fut pulvérisé par deux sorts qui s'y rencontrèrent. Finalement, le Préfet de Serdaigle proposa qu'on les paralyse, la voix couverte par le crépitement des sorts. McGonagall, comprenant que c'était la seule solution pour arrêter ce flot, lança en même temps que Rogue, le maléfice du Saucisson. Les deux filles s'étendirent sur les dalles ; par miracle, aucun des sorts lancés ne touchèrent quiconque.

Le Professeur Rogue semblait sur le point de s'arracher les cheveux, alors que McGonagall était à deux doigts de l'arrêt cardiaque. Flitwick s'occupa des quatre autres élèves, leur donnant de sévères retenues, enlevant en tout une centaine de points aux trois Maisons, et chargeant le Préfet de Serdaigle de ramener Luna et Neville pendant qu'il raccompagnait Blaise et Theodore. McGonagall finit par réveiller Ginny et Pansy, mais les garda sous la menace de sa baguette alors qu'elle tentait de formuler son état d'esprit :

- Vous... vous... Merlin... jamais on a autant... mais qu'est-ce qu'il vous a pris ? Merlin... Je... Merlin ! balbutiait-elle.

Finalement, le Professeur Rogue sembla prendre une décision.

- Miss Parkinson, Miss Weasley, dans mon bureau. Et dans le calme, acheva-t-il d'un ton glacial, malgré la teinte rougeâtre qu'avait pris son visage.


***

Aha ! Sixième chapitre ! Allez, il en reste encore un pour ce soir, et la suite un peu plus tard. (encore une rime, mais c'est que je suis en forme aujourd'hui !)

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