Chapitre 10

La plupart des élèves manquants avaient été rapidement retrouvés, outre des triplés de Quatrième année de Serdaigle qui avaient pris peur en voyant les Carrow poursuivre leur camarade Luna Lovegood dans les escaliers de leur Tour. Ils avaient été retrouvés par hasard par le Professeur Slughorn, derrière une des plus anciennes tapisseries du château à laquelle personne ne prêtait attention (le Maître des Potions refusait d'ailleurs de dire ce qu'il cherchait pour fouiller derrière de vieux tissus).

Un autre élève était absent. Dean Thomas. Malgré tous les moyens déployés pour retrouver les élèves, personne ne savait où se trouvait le Septième année. Les Mangemorts avaient même eu recours au Veritaserum sur ses amis les plus proches, sans résultat.

McGonagall était assez inquiète. Avec Thomas, en plus du trio qui n'avait pas réapparu depuis la Répartition, quatre élèves de Septième Année manquaient. Elle connaissait Thomas, et savait qu'il méritait sa place dans la Maison de la bravoure. Elle était d'autant plus inquiète que lui aussi était majeur, et qu'il se débrouillait correctement en duel. Il pouvait sans doute se défendre face à des Rafleurs, mais combien de temps survivrait-il ?

Ainsi philosophait le Professeur McGonagall en attachant ses cheveux, un matin de la fin du mois de novembre 1997. Elle pensa à la réunion qu'elle était sur le point d'avoir, et se maudit d'avoir accepté. Elle est quelques autres Professeurs devaient discuter aujourd'hui de la tenue du reste des matches de Quidditch, étant donné les évènements qui avaient suivi le dernier. Gryffondor n'ayant pas encore joué, elle avait accepté, sachant que ses élèves ne lui pardonneraient pas de ne pas les avoir défendu - le Quidditch, une institution dans toute l'école, avait vraiment une place centrale dans sa Maison.

Elle se rendit dans la Salle des Professeurs, où elle retrouva les autres Directeurs de Maisons, le Directeur, les Carrow, ainsi que Madame Bibine, qui enseignait le vol sur balai, et l'infirmière Madame Pomfresh, chez qui chaque joueur de Quidditch était passé au moins une fois.

Alors que les Professeurs commençaient un débat qui promettait d'être animé, devant la porte de la salle commune de Serdaigle, deux Gyrffondors patientaient en battant de la semelle. Enfin le panneau s'ouvrit, sur une jeune fille blonde, dont les cheveux s'emmêlaient dans un cercle de métal qu'elle portait dans le dos.

- Désolée, Ginny, Neville, fit la fille, je perfectionnais mon canalisateur désillusionniste nouvelle version. Marque déposée, précisa-t-elle.

- C'est... ce truc dans ton dos ? demanda sa camarade.

- Oui, ça rend plus performant le sortilège de Désillusion.

- Si tu le dis, fis le garçon. Bon, on y va ? La porte va pas s'ouvrir toute seule.

Les trois élèves se dirigèrent vers le bureau du directeur. Ledit directeur, en effet, ne s'y trouvait pas : il tentait présentement d'empêcher Alecto Carrow de lancer un sort à Madame Bibine. La situation n'était pas au beau fixe dans la salle des Professeurs. Rogue souhaitait éviter d'autres altercations ; les Carrow voulaient remanier les équipes et "évacuer les éléments perturbateurs" ;  les directeurs de Maisons refusaient de changer quoi que ce soit ; Madame bibine essayait de s'exprimer sur le sujet, étant concernée au premier chef ; quant à l'infirmière, elle semblait à bout, et était prête à accepter n'importe quelle solution qui vidât un tant soit peu son infirmerie, remplie en plus des victimes du Quidditch de celles des conflits internes aux élèves.

Quand le calamar n'est pas là, les sirènes dansent ; ce chaos entre les adultes laissaient le champ libre aux enfants. Ainsi personne ne s'aperçut que trois élèves étaient rentrés dans le bureau directorial et qu'ils y dérobaient à l'instant même la célébrissime Épée de Gryffondor.

Dans la salle des Professeurs, Severus Rogue avait une envie grandissante de stupéfixier tout le monde. Les rangs des Mangemorts étaient peuplés d'idiots, et les Carrow ne faisaient pas exception. Quant aux autres professeurs, ils se battaient bec et ongles pour le sacré Quidditch. Severus ne se souvenait même plus de l'origine du conflit qui opposait à présent Amycus et Flitwick. Rogue décida d'abréger la réunion :

- Mes chers collègues, intervint-il, cette discussion ne mène à rien. Je propose de limiter le public des matches : alterner des groupes de jeunes élèves et d'élèves plus âgés.

- Oui, bonne idée, acquiesça McGonagall.

Les Carrows grommelèrent leur accord tandis que les Directeurs de Maisons, l'infirmière et Madame Bibine hochaient la tête. Celle-ci proposa une composition de groupes, acceptée à l'unanimité, et la réunion prit fin.

Severus Rogue n'était pas peu fier de la rapidité avec laquelle il avait fait finir cette discussion. Il remontait quatre à quatre les escaliers qui menaient au couloir de son bureau. Il donna le mot de passe à la gargouille ("Lys", nostalgiquement), et monta les marches derrière l'aigle. Mais l'escalier tournait déjà ; devant lui se tenaient trois élèves, dont une qui tenait quelque chose dans son dos. Lorsque celle-ci l'avait aperçu, elle avait précipitamment mis ce qu'elle tenait derrière elle, ne laissant voir à Rogue qu'un éclat argenté.

Tous les quatre étonnés, ils restèrent plantés là une dizaine de secondes, dans l'escalier immobile, ne sachant s'il devait monter ou descendre. Rapidement, le Directeur se reprit. Il leur aboya de remonter immédiatement dans son bureau, et ordonna à la fille de lui donner ce qu'elle tenait dans son dos. Elle résista mais l'autre fille la regardait intensément, et le garçon lui glissa quelques mots qui la convainquirent de laisser tomber. Elle repoussa ses cheveux flamboyants de son visage et tendit l'Épée de Gryffondor à un Rogue médusé. Il attrapa la poignée mais elle se volatilisa : il ne la méritait pas. Avec bref serrement de cœur, ses mains se refermèrent sur le vide.

Une fois dans le bureau circulaire, il les fit asseoir, agité d'une colère froide. Il les harcela de questions, sur les raisons de leurs agissements, la manière dont ils avaient procédé, et comment diable connaissaient-ils la cachette de l'épée ! Mais aucun des trois élèves ne lui répondit. Il pensa un instant à faire monter les Carrow, mais changea d'avis. Il leur posa encore quelques questions pour la forme, et les laissa partir, leur enlevant des points et les mettant en retenues dans la Forêt Interdite avec Hagrid. Ce n'était pas grand-chose, il savait qu'ils étaient proches du demi-géant, mais il ne pouvait pas faire beaucoup plus. il se sentait impuissant.

Alors qu'ils venaient de partir, Phineas Nigellus, l'ancêtre de cet imbécile de Sirius Black, apparut dans son tableau, agité.

"- Cher directeur ! Ils campent dans la forêt de Dean ! La Sang-de-Bourbe...

- N'utilisez pas ce terme !" coupa-t-il en grimaçant.

"- La fille Granger, si vous préférez, a prononcé le nom au moment où elle ouvrait son sac et je l'ai entendue !

- Bien. Très bien ! s'écria le portrait de Dumbledore, derrière le fauteuil directorial. Maintenant,
Severus, l'épée ! N'oubliez pas que seules la nécessité et la bravoure permettent de s'en servir – et il ne doit pas savoir que c'est vous qui la lui avez donnée ! Si Voldemort parvenait à lire dans les pensées de Harry et voyait que vous agissez en sa faveur...

- Je sais, coupa sèchement Rogue.

Il s'approcha du portrait de Dumbledore et tira le côté du cadre. Le tableau pivota vers l'avant,
révélant une cavité secrète d'où il retira l'épée de Gryffondor.

- Et vous ne voulez toujours pas me dire pourquoi il est si important de donner l'épée à Potter ?
demanda Rogue qui s'enveloppait dans une cape de voyage.

- Non, je ne crois pas, répondit le portrait de Dumbledore. Il saura ce qu'il convient d'en faire. Et
agissez avec prudence, Severus, il se pourrait qu'ils ne soient pas très contents de vous voir après la mésaventure de George Weasley...

Rogue se tourna vers la porte.

- Ne vous inquiétez pas, Dumbledore, dit-il avec froideur. J'ai un plan...

Et il quitta le bureau." Il monta à la Tour d'Astronomie, serrant dans sa cape la fameuse épée. Heureusement, il ne croisa personne sur le chemin. Arrivé là-haut, il n'accorda aucun regard au paysage à couper le souffle qui s'offrait à sa vue, et se contenta de transplaner dans la forêt du jeune Thomas.

Le garçon était aussi dans les préoccupations du Professeur McGonagall, mais il était devancé par bien d'autres sujets. Parmi eux, les derniers actes des trois membres les plus virulents de l'Armée de Dumbledore étaient en bonne place. Ils occupaient le top trois des soucis de McGonagall. Première place : Ginny Weasley. Après le duel avec Pansy Parkinson, elle ne trouvait rien de mieux que de tenter de voler l'épée de Gryffondor. McGonagall était, il faut le reconnaître, impressionnée des efforts que la jeune fille et ses comparses déployaient pour s'attirer des ennuis. Et cela n'avait pas manqué : elle était devenue la cible préférée de Carrow ; et ils se défoulaient aussi sur Luna Lovegood et Neville Londubat. Mais le trio suscitait toujours autant d'espoir chez leurs camarades. C'est pourquoi, après leur coup d'éclat (même raté, le vol de l'épée avait créé une vague de protestations que les Mangemorts avaient eu du mal à contrôler), les messages fleurissaient de plus en plus sur les murs du château.

En réponse à cela, les responsables de la discipline innovaient : les élèves avaient des horaires séparés pour manger. Ainsi, les élèves "méritants", soit une majorité de Serpentards, ainsi que des Serdaigles et Poufsouffles qui n'avaient rien à se reprocher (ou à leur Statut de Sang), mangeaient aux horaires normaux, ceux qu'ils avaient avant ; mais les élèves qui dérangeaient l'ordre du château mangeaient plus tôt le matin, plus tard le soir. Ces mesures étaient appliquées avec plaisir par le corps disciplinaire, dont deux membres étaient postés aux portes de la Grande Salle durant le repas des premiers, et refoulaient les seconds.

La première fois que  ce système avait été mis en place, les gardiens choisis avaient été Crabbe et Goyle, de Serpentard : les deux gorilles avaient rappelé à McGonagall une anecdote de Charity Burbage, l'ancienne enseignante d'Étude des Moldus, à propos d'un club de danse nocturne, gardé par un Cerbère de la même espèce que les deux élèves. Ce souvenir avait redonné le sourire au professeur de Métamorphose, qui n'avait pas manqué d'en faire part à ses collègues, qui lui répondirent en riant qu'ils avaient pensé à la même chose. Ils convinrent tous que le rire était probablement la meilleure arme face à l'obscurantisme ambiant.



***

Ah ! Mes ami.es ! Voici le chapitre 10 (déjà ?!), qui devait sortir hier mais qui sort aujourd'hui (tant pis). Donc la suite ce weekend ! Take care !

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